Soulièvres

Soulièvres

Airvault

Airvault
Photographie représentant symboliquement la Commune
La façade de l'église abbatiale
Carte de localisation de Airvault
Pays France France
Région Poitou-Charentes
Département Deux-Sèvres
Arrondissement Parthenay
Canton Airvault
Code Insee 79005
Code postal 79600
Maire
Mandat en cours
Jacky Prinçay
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de l'Airvaudais
Latitude
Longitude
46° 49′ 38″ Nord
       0° 08′ 11″ Ouest
/ 46.8272222222, -0.136388888889
Altitude 67 (mini) – 140 (maxi)
Superficie 49,28 km²
Population sans
doubles comptes
3 146 hab.
(2006)
Densité 64 hab./km²

Airvault est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes.

Sommaire

Géographie

Le Thouet au pont de Vernay

La ville d'Airvault, située au nord-est du département des Deux-Sèvres en Haut-Poitou, est nichée au creux d'une vallée entre pays granitique et pays calcaire. Dans sa partie nord-ouest, elle suit la rive droite du Thouet, rivière limitant les plaines et la Gâtine. Elle est un carrefour entre des routes provenant de pôles urbains tels que Mirebeau, Bressuire, Thouars, Parthenay et Poitiers. Airvault est au centre d'un réseau de chemins menant également à Moncontour, Argenton-Château, Saint-Varent, Saint-Loup-Lamairé et Saint-Jouin-de-Marnes. À proximité d'Airvault passait l'ancienne voie romaine qui menait de Limonum (Poitiers) à Juliomagus (Angers).

Airvault est établie à une soixantaine de kilomètres de Poitiers, mais surtout à une vingtaine de kilomètres de Thouars, dont les vicomtes successifs ont contrôlé la ville.

Borcq-sur-Airvault à l'est et Soulièvres à l'ouest sont depuis 1973, en tant que communes associées, parties intégrantes du territoire de la commune d'Airvault.

Communes limitrophes

Très étendue d'est en ouest, Airvault est entourée de 13 autres communes.

Économie

Histoire

Le 6 novembre 1939, après l'invasion de la Pologne, l'état-major français décide d'implanter, dans les bois de Veluché un camp de base pour deux divisions de volontaires polonais (la et DIP), soit 32 000 combattants. Ce camp a été, par la suite, occupé par l'armée allemande qui y a interné des prisonniers maghrébins.

En 1972, Airvault a fusionné avec les communes de Borcq-sur-Airvault, Boussais et Soulièvres. En 1984, Boussais s'est séparé d’Airvault.

Borcq-sur-Airvault et Soulièvres conservent le statut de communes associées et, à ce titre, élisent chacune un maire délégué qui siège obligatoirement au conseil municipal d'Airvault.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 en cours Jacky Prinçay[1] - -

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE [2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
3 027 3 103 3 302 3 319 3 234 3 097 3 146 [3]
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Étymologie

  • Les différents noms d'Airvault se retrouvent dans des chartes qui concernent l'abbaye, la plus ancienne connue à ce jour étant celle de la fondation de l'église, autour de 971, recopiée par Dom Fonteneau. Il est écrit : Vicus qui nuncupatur Aurea Vallis in pago Thoarcensi, ceci révèle ainsi l'existence d'une agglomération fondée dans la « vallée d'or », ou la « vallée dorée ». On remarquera également les termes Vicus et pagi Thoarcensi, qui montrent qu'Airvault était un vicus (circonscription utilisée au début du Moyen Âge) du pagus de Thouars. D'après les recherches de Belisaire Ledain, une mention de 1051, Sanctus Petrus Aurea Vallis, confirme l'expression latine précédemment citée, donnant l'origine étymologique d'Airvault.
  • Plus tard, des formes francisées feront leur apparition. Dans l'ordre, on retrouvera : « Oiresvaus » en 1200, « ville d'Oyrevaud » en 1316, « Oirevau » en 1326, « Aureval » en 1347, « Orvau » en 1350, « Airvau » en 1362, « le sire d'Oireval » en 1369, « les fromentages de Aurevaloys » en 1370, « Château d'Oirval » en 1371, « Abbaye d'Arval » en 1376, « Oyreval » en 1393, « Oyrevau » en 1397, « Oyreval » en 1404, « Oyreveau » en 1412, «  Oyreval » en 1413, « Oervau » l'année suivante, en 1414, « Oyreval » en 1424, « Oyrveault » en 1429, « Hoyrvaut » en 1446, « Oyreveau » en 1447, « Oirvau » la même année, « Ayreval » en 1450, « Ervau » en 1453 et en 1466, « Oyrevau » en 1479, « Oirvau » en 1482, et enfin « Oyrevau » en 1483.
  • Les autres formes de l'époque moderne continueront cette longue liste évolutive à propos d'Airvault : « Oyrvault » en 1516, « Ayrevau » en 1523, « Hervaut » en 1565, « Oyrvault » en 1573, « Hoirvau » en 1580, « Hoirvault » en 1584, « Oyrvau » en 1595, « Ervaux » en avril 1614, « Oirvaut » en août 1614 et encore en 1616, « Oirvault » en 1643 ainsi qu'en septembre 1649, « Oyrevault » en 1651, « Ervau » en 1655, « Airvaux » en 1668, « Ervaut » en 1672, « Ouervault » en 1691, « Airvault » en 1704, « Oirveau » en janvier 1743, « Oirvault » en 1750, et enfin « Airvault » en 1775.
  • Voir aussi le Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres de Belisaire Ledain.

Patrimoine bâti

Le château

Le château d'Airvault tel qu'il nous est parvenu n'est certainement pas de la taille et dans l'état du castrum primitif d'Airvault. En effet, nous avons des mentions d'un château fondé au XIe siècle, mais il est fort probable que ce château ne corresponde pas à celui qui existe encore actuellement.

Article détaillé : Château d'Airvault.

La fontaine souterraine

La fontaine souterraine

Située quelques mètres à l'ouest de l'église Saint-Pierre, sous la place actuelle, l'ancienne fontaine publique est accessible par un escalier ancien. Elle a été construite dans la première moitié du XIIe siècle et utilise les eaux du plateau nord d'Airvault conduites par le ruisseau saint Pierre. Ceci correspond environ au niveau de sol du XIIe siècle retrouvé sous la place actuelle avant les nombreux remaniements successifs des XIVe et XVe siècles. Elle s’étend sur environ 25 mètres de longueur mais a subi quelques retouches au cours du temps. On peut encore apercevoir son puits et deux fosses. Sa partie romane est visible au nord, avec deux voûtes en arc brisé puis trois voûtes en plein cintre, avec arcs doubleaux, étendue sur 12,8 mètres, et sa partie du XIXe siècle au sud, couverte en berceau.

La partie romane de la fontaine est construite à partir d'un appareillage de moellons disposés en assises régulières prises dans de l'argile. On retrouve le puits et une fosse dans cette partie. Des croix sont visibles sur la paroi ouest le long de la fosse. Peut-être servait-elle de cuve baptismale au début du Moyen Âge ? On peut le supposer puisqu'un pavement allant de la chapelle des Gallénies à la fontaine existait, ce qui prouve une relation entre les deux structures. Enfin, la fonction principale de la fontaine était bien évidemment le puisement d'eau pour la population médiévale et ultérieure.

En fonction des rehaussements des niveaux de sol, plusieurs escaliers successifs ont permis l'accès à la fontaine et au canal Saint-Pierre, mais ils sont tous plus ou moins récents, les plus anciennes traces remontant à 1802. En fait, d'après les recherches de Thierry Cornec et Jean-Noël Hemmert, et si l'on tient compte du niveau de sol médiéval, on sait que la fontaine était en partie à ciel ouvert durant le Moyen Âge, entre la voûte romane et l'escalier.

Abbatiale Saint-Pierre d'Airvault

Les bâtiments de l'ancienne abbaye
Le plan de l'abbatiale
Les peintures de la voûte du chœur
La nef de l'église abbatiale
Le tombeau de Pierre de Saine-Fontaine
Le portail

L'église Saint-Pierre d'Airvault telle que nous la connaissons n'est pas dans son état originel. En effet, avant d'être une abbatiale de chanoines augustins, le bâtiment primitif était une collégiale, fondée par la vicomtesse Aldéarde d'Aulnay (ou Hildéardix, Hildegarde), veuve du vicomte Herbert Ier (ou Arbert Ier) de Thouars. De cette ancienne collégiale, il ne nous reste quasiment aucun vestige, si ce n'est la chapelle dites des Gallénies, juxtaposée au narthex de l'abbatiale actuelle. D'après les fouilles archéologiques menées, nous savons que l'origine de cette chapelle remonte au Xe siècle, mais aucune source textuelle n'a permis d'en savoir plus au sujet de ces édifices primitifs...

Après le décès d'Aldéarde, les chanoines séculiers de la collégiale vont tenter de faire respecter le chapitre, mais à la longue, ils vont "se laisser aller", au goût des vicomtes de Thouars. Par conséquent, ils feront appel à Pierre II, évêque de Poitiers, pour qu'une règle soit instaurée à Airvault. Les chanoines choisiront à l'unanimité la règle de saint Augustin d'Hippone. C'est donc à partir de l'acte de 1095 que l'église d'Airvault deviendra une abbatiale tenue par des chanoines réguliers augustins. Le premier abbé sera Pierre de Saine Fontaine (Petri a fontes salubri), de 1096 jusqu'à 1110, date de sa mort. Son successeur sera Gislebert, principal fondateur de l'abbatiale que l'on connait (façade, cloître de l'abbaye, narthex...).

D'un point de vue architectural, l'abbatiale d'Airvault s'est construite en plusieurs temps, comme dans la plupart des édifices religieux :

  1. Premièrement, le chœur (ou chevet) est construit dès la fin du XIe siècle, dans la première phase de (re)construction, sous Pierre de Saine Fontaine. Ceci se confirme par la consécration de l'édifice le 31 octobre 1100 [4]. C'est un chevet avec déambulatoire à trois chapelles rayonnantes. Le chœur liturgique est bordé de 6 colonnes simples supportant des chapiteaux et de petits arcs en plein cintres. Deux autres colonnes quadrilobées ont certainement été ajoutées dans une deuxième phase de construction. Peut-être avions-nous deux colonnes simples romanes avant, du même type que les autres ? La question peut se poser... Les autres restes de cette première phase de construction sont bien sûr les chapelles rayonnantes, malgré un parement intérieur retouché très récemment. Nous pouvons également penser que les murs des deux bras du transept ont été construits dès cette période, cette hypothèse étant vérifiable à cause de la présence d'une corniche primitive dans le bras nord et de baies en plein cintre antérieures au cloître dans le bras sud. Enfin, les murs primitifs de la nef ont certainement été construits dès cette période ainsi que le début de la première façade...
  2. La deuxième phase de construction concerne les travaux du narthex et de la façade au début du XIIe siècle, sous le contrôle de l'abbé Gislebert. De cette phase de construction résulte le réhaussement du sol de la place Saint-Pierre (ou place du Minage), recouvrant ainsi d'anciennes tombes des Xe, XIe et XIIe siècles. On peut se demander quel était le rôle d'un narthex à Airvault. Il semble fort probable que la destruction de la chapelle des Gallénies était prévue, mais qu'en fin de compte, elle ait été conservée (peut-être à cause de la pression des vicomtes de Thouars, dominant le fief d'Airvault ? ). Dans tous les cas, le narthex a été construit afin de pallier le problème de la façade, qui ne pouvait pas être mise en place à l'arrière du narthex. Les bâtisseurs ont donc unifié la façade de l'abbatiale à celle de la chapelle des Gallénies afin d'obtenir un ensemble plus homogène. Ces constructions sont datées de 1240 (plus ou moins 10 ans). L'abbé Gislebert est également le fondateur du cloître situé au sud de l'abbatiale. L'aile nord était consacrée au passage des chanoines. L'aile sud, détruite en 1866 pour la construction de la rue de la Gendarmerie, contenait le réfectoire au rez-de-chaussée, le dortoir à l'étage, et la cuisine dans son extrémité ouest. L'aile ouest est assez méconnue, nous ne savons pas trop ce qu'elle contenait. Enfin, l'aile située à l'est comportait la salle capitulaire au rez-de-chaussée et l'ancienne sacristie à l'étage.
  3. La troisième phase de construction concerne l'établissement des voûtes angevines (ou Plantagênet) au début du XIIIe siècle. En effet, les chanoines avaient été envoyés à Angers afin de suivre l'évolution de la règle de saint Augustin, et leurs successeurs, à leur retour, ramenèrent le savoir-faire des voûtes angevines. On retrouve donc à Airvault des voûtes de ce type, tout comme à Saint-Jouin-de-Marnes, dans le vaisseau central de la nef, et dans le chevet. Celles-ci sont considérées comme des oeuvres pré-gothiques, comme un art de transition entre art roman et style gothique (elles se composent de nervures, liernes et de médaillons sculptés). Elles ont la particularité d'apporter de nombreuses modifications sur l'aspect visuel que l'on devrait se faire de l'abbatiale romane. En effet, elles ont eu plusieurs conséquences importantes : d'une part, ce sont des voûtes très bombées qui modifient donc la hauteur de l'édifice ; d'autre part, elles vont permettre l'établissement d'un clair-étage dans la nef centrale et dans le chevet (on compte ainsi 17 baies supplémentaires dans ce clair-étage sur toute la longueur de l'édifice). Enfin, elles auront un impact sur la répartition des charges, réduisant quelque peu l'écartement de l'édifice (l'abbatiale n'ayant des contreforts qu'à partir du XIXe siècle). Dans cette phase de construction va également s'ajouter le clocher de style gothique, vers 1240 (plus ou moins 10 ans), ce qui impliquera la reprise des 4 piliers massifs de la croisée du transept. Le clocher est élevé à 59 mètres au-dessus du sol, il est surmonté d’une flèche octogonale. Il est de forme carrée, et est ouvert de chaque côté par des baies en arc brisé.
  4. Enfin, la chapelle du sépulcre sera ajoutée au XVe siècle sur l'ancien cimetière appelé sepultura. Elle est longue de deux travées et a une structure simple voûtée d'un berceau en plein cintre.
  5. D'autres travaux de restaurations et rénovations auront lieu au cours des siècles suivants, comme la reconstruction du mur nord et l'ajout des contreforts au XIXe siècle.

Du point de vue décoratif, l'abbatiale d'Airvault était entièrement peinte, tout comme un grand nombre d'édifices religieux au cours du Moyen Âge. On retrouve encore quelques traces de polychromie dans des médaillons sculptés des voûtes angevines et des restes d'enduits peints anciens.

  1. En ce qui concerne la peinture des médaillons, on retrouve dans le chevet des médaillons repeints au début du XXe siècle sous la demande du curé de l'époque. Ce travail permet d'avoir une idée des peintures qui pouvaient exister, même s'il ne correspond pas avec exactitude à la réalité médiévale.
  2. Plusieurs enduits peints de l'abbatiale se sont succédé à Airvault, mais il est difficile de les dater. On sait que l'église a été blanchie une première fois à la fin du XVIIIe siècle et une seconde fois au début du XIXe siècle. Sous ces deux couches d'enduits, on peut trouver trois autres couches peintes. Quelle est la datation de ces couches ? Difficile de le dire sans étude précise à ce sujet, mais la chronologie relative nous permet de savoir que la couche la plus récente des trois se compose de teintes bleues, marrons, et rougeâtres. La couche en dessous forme un décor de parement, reprenant ainsi les dessins de joints de pierres ; cette dernière est au minimum du XIIIe siècle puisqu'on la retrouve sur les colonnes de la croisée du transept, refaite pour le clocher de style gothique (Terminus post quem). Enfin, la couche la plus ancienne regroupe des teintes brunes, orangées et rougeâtres, tout comme dans la Cène que l'on retrouve le long du mur ouest du bras nord du transept.

Cette Cène est représentée dans la tradition occidentale, les Apôtres alignés le long d'une table rectangulaire avec le Christ au centre, Judas Iscariote étant placé en face du Christ. Le fait est d'insister sur la trahison de Judas alors que la tradition orientale insiste plus généralement sur le sacrement de l'Eucharistie. On aperçoit encore les têtes des Apôtres et du Christ alignées, même si l'enduit blanc du XVIIIe ‑ XIXe siècle recouvre une partie de la peinture...

L'iconographie est aussi très marquée par la sculpture à Airvault. On trouve plus d'une centaine de pièces sculptées (chapiteaux, médaillons, corniches, bases de colonnes romanes, etc.). Parmi les chapiteaux, on retrouve des scènes historiées comme les noces de Cana, Daniel dans la fosse aux lions, les travaux des mois, etc. Ce sont surtout deux pièces sculptées qui sont intéressantes :

  1. Un devant d’autel du début du XIIe siècle. On peut y voir un Christ en majesté dans une mandorle, entouré par les 4 Vivants (saint Matthieu, saint Luc, saint Paul et saint Jean). Autour se déploient deux paires de personnages (saint Pierre et saint Jean-Baptiste à droite, saint Jean l'Évangeliste et saint Paul à gauche). Ici, on retrouve l'emploi de la tradition orientale dans le décor, le regard des 4 vivants étant tourné vers l'intérieur (introspection).
  2. Le cénotaphe de Pierre de Saine Fontaine, premier abbé d'Airvault, est également sculpté, et présenté dans l'enfeu du bras nord du transept. Sa face gauche montre l'abbatiale et la chapelle des Gallénies, tandis que la face droite montre le sceau de l'abbé, une croix. La face arrière du couvercle se compose de 7 arcades, sans sculpture particulière (pas de frises, etc.) ; on peut penser que le cénotaphe était destiné à être posé le long du mur, ou tout simplement que le décor n'était pas terminé. La face avant se compose de 9 arcades sculptées contenant 9 personnages nimbés. La difficulté réside dans l'identification des personnages. Une hypothèse dit qu'on a le Christ au centre (pieds droits, nus, et mains sur la poitrine) avec 8 Apôtres autour. Une autre hypothèse considérerait plutôt Pierre de Saine Fontaine au centre et 8 compagnons ou pèlerins élevés au rang de saints autour. À l'appui de cette hypothèse, les 8 personnages sont placés de face, par paire, et certains tiennent des bâtons de pèlerins. Ils portent tous une cape, ce qui n'est pas courant chez les Apôtres. De plus, quatre d'entre eux tourneraient le dos au Christ (si l'on considère que c'est le personnage central), ce qui peut paraître étonnant. On retrouve donc des difficultés dans la description de ce cénotaphe du début du XIIe siècle (environ 1225-1230).
  3. La façade présente un portail avec la représentation des 24 vieillards de l'apocalypse. Il a été repris en 2003 lors des dernières restaurations. Une erreur a été faite cependant. Les Vieillards devraient porter un luth, une coupe, et une couronne sur la tête. Ici, les Vieillards portent une couronne dans la main droite au lieu de la coupe, c'est une erreur due à la restauration... Enfin, on peut apercevoir un cavalier dans une niche au premier niveau à gauche de la façade. Si l'hypothèse de saint Martin est plausible, on penche plutôt en faveur d'un reste de l'Empereur Constantin, comme on le retrouve dans le département à Notre-dame de la Couldre à Parthenay ou à Saint-Hilaire de Melle.

Les fortifications urbaines

Les fortifications

Les habitants, en s’appuyant sur le pouvoir et la reconnaissance de Maubruny de Liniers, seigneur d’Airvault et chambellan du roi Charles VII, demandèrent de « faire fortifier et clore la dicte ville de murs, fossés et autres fortifications ». C’est ainsi que, le 9 décembre 1438, le sénéchal du Poitou, Jean de la Roche, rendit une ordonnance permettant la fortification de la ville. En réalité, cet acte n’était que l’application de lettres royales obtenues à Blois le 4 avril 1438 par Maubruny de Liniers. Après un contentieux (destruction des fortifications) et un procès avec la vicomtesse de Thouars (Marie de Rieux), les airvaudais purent rebâtir des murs d'enceinte autour de la ville dès le 23 septembre 1445. Le procès terminé en 1452 confirmera le droit de ces constructions.

Le périmètre devait approcher sensiblement les 1150 mètres et les murs atteignaient la dizaine de mètres de hauteur en général, comme les murs du château orientés vers la plaine au nord. Les tours et les murs étaient construits en petit appareil. Plusieurs hypothèses de tracés ont donc été proposées, notamment celle de Jean-Claude Colin. Il semblerait en fait qu'il se soit trompé de quelques mètres par endroit, car il ne tient pas compte de l'espace utilisé par les anciennes douves. Le tracé, au lieu de suivre directement le bord des rues serait en réalité derrière les premiers ilôts construits ultérieurement. Le cadastre ancien permet de confirmer cette hypothèse puisque des tours sont visibles derrière certaines maisons.

La ville était accessible par six portes réparties le long des remparts, dont certaines ont laissé des traces encore visibles. Au nord-ouest, dans la rue Saint-Jérôme, un reste de départ d’arcade est encore perceptible, et correspond à l’ancienne porte Saint-Jérôme, également appelée porte de Ville (entre les parcelles F1 et F1186 du plan cadastral ancien). La porte à Caillon était placée à l’ouest de la ville, presque au croisement des rues des Jardins et des Halles (environ entre les parcelles 860 et 992 du plan cadastral ancien). Entre ces deux portes se trouvaient la porte de Bretagne, à l’angle que forment la rue du même nom et la rue des Jardins. Cette dernière correspond peut-être à l’arc brisé que l’on retrouve dans la cour de la maison du 23, rue de Bretagne. En effet, on retrouve une tour à quelques mètres de cet arc sur un tracé rectiligne qui correspond à celui de l’enceinte urbaine, l'emplacement de la porte à proximité ne serait donc pas choquant. Vers le sud se trouvent également deux portes : la porte à Moreau, placée dans la rue de la Ferronnerie, et la porte de la Grange, ou du Bourgneuf, placée vers l’angle que forment la rue de la Poste et la rue Michel. Enfin, vers l’est se trouvait la porte à Baillif, mais elle ne correspond peut-être pas à la porte médiévale. En effet, il est fort probable que la porte médiévale fut à l'emplacement de la "prison" (à l'époque de l'ancienne gendarmerie), à proximité du cuvier de l'abbaye....

Les chapelles

La chapelle Saint-Jérôme Située au nord-ouest de la ville, dans le faubourg Saint-Jérôme, proche de l’enceinte, la chapelle était celle d’un ancien prieuré régulier qui avait été fondé par Gislebert, le deuxième abbé d'Airvault, au début du XIIe siècle. On retrouve la mention en 1501 d’un prieur de Saint-Jérôme, ce qui signifie que l’édifice a perduré au moins jusqu’au début de l’époque moderne. Il subsiste quelques traces anciennes de son architecture mais la majeure partie a été détruite puis reprise par les nouveaux propriétaires. Sa taille intérieure était approximativement de 16 m de longueur et de 6 m de largeur. L’architecture d’origine n’a pas laissé énormément de traces, si ce n’est un arc brisé au niveau du grenier actuel et la voûte qui recouvrait le chœur, sur plan carré d’environ 6 m par côté. Enfin, les piliers supportant les nervures de la voûte sont encore visibles dans une des écuries du rez-de-chaussée.

Non loin de la chapelle se trouvait le cimetière Saint-Jérôme, mentionné pour la première fois en 1508. Il a été utilisé pour les inhumations jusqu’au 30 novembre 1876. Nul ne sait à quelle date précise il a été établi, et donc s’il existait avant le XVIe siècle. On peut penser qu’il était utilisé pour les habitants du faubourg Saint-Jérôme ou plus tardivement pour entraîner les morts hors de la ville pour des raisons diverses, telles que les maladies comme la peste ou la lèpre.

La chapelle Giraud, ou des Trois-Maries Cette chapelle est située au sud de la ville, sur la Place des Promenades actuelle. Elle est mentionnée sous trois noms différents dans les pouillés successifs du diocèse de Poitiers : Notre-Dame de la chapelle Giraut en 1626, Notre-dame du Cimetière en 1648 et enfin chapelle des Trois-Maries en 1648. Le nom de Giraud, ou Girault, dépendait sans doute du fondateur de la chapellenie. Elle fut parallèlement dédiée au Trois-Maries.

Sur le plan architectural, la chapelle n’est pas très transformée et a gardé ses dimensions initiales. Les contreforts sont encore visibles à l’extérieur, ainsi que le clocheton arrondi à l'est et la façade avec un haut pignon de forme triangulaire et un décor sculpté très sobre au dessus de la porte à l’ouest. Des traces du côté nord de la travée est de l’édifice dévoilent une ancienne ouverture qui devait ouvrir vers le cimetière. À l’intérieur, une voûte en berceau divisée en deux travées mène jusqu’à l'abside centrale et les voûtes à six nervures prismatiques ont été conservées. À l’est se trouve l'abside, de taille modeste, ouverte sur la nef par un arc brisé. Quatre baies apportent la luminosité à l'édifice : une baie en plein-cintre dans l'abside centrale, du côté sud, et trois baies avec un décor trilobé dans la nef. On peut également encore apercevoir des restes de peinture murale, assez altérés, à l'intérieur de l'abside, mais aussi une niche quelque peu sculptée dans la nef. La chapelle est datée de la première moitié du XVe siècle et une mention confirme cette datation.

La chapelle de l'aumônerie Cette ancienne chapelle Notre-Dame remonterait au XIIe siècle et est située sur la route de Saint-Loup, au sud de la ville. Elle est mentionnée sous le nom de cappela domus helemosinarie dans l'Ordinaire de l'abbaye d'Airvault datant du milieu du XVe siècle mais aussi dans les registres censifs de 1456, 1502, 1581 et 1628. La façade a subi de nombreux remaniements et a laissé place à un portail quadrangulaire avec voussures sur colonnettes ainsi qu'à un moyen appareil de pierre sur toute la hauteur. Sa structure n'a pas trop changé et est la même que celle de la chapelle Saint-Jérôme. Elle mesure donc environ 16 m de longueur par 6 m de largeur dans l'œuvre et le chœur était surmonté par une voûte formant un plan carré de 6 m de côté. Des restes de peintures étaient encore visibles dans l'embrasure d’une des baies du chevet.

En face de la chapelle de l'aumônerie, dans le faubourg du même nom, on peut apercevoir le porche de l'ancien hôpital-hospice de l'aumônerie. Quelques restes de murs sont encore visibles sur la gauche de l'entrée, mais aucun bâtiment n'a résisté. Proche de l'hôpital se trouvait la demeure de l'aumônier et son parc. Peu de sources mentionnent l'aumônerie, la plus ancienne connue datant de 1466.

L'ancien cimetière de l'aumônerie, très vaste, était lié à ces bâtiments. Il occupait à peu près toute la place des Promenades actuelle jusqu'à l'aumônerie. Sa première mention provient de l'Ordinaire de l'abbaye d’Airvault du XVe siècle, dans lequel les termes in cimiterio helemosinarie sont énoncés. Au XVIe siècle, le cimetière a été divisé en deux parties : la première était assez restreinte et formait le « petit cimetière » ou le « cimetière de l'aumônerie » tandis que la seconde partie était plus vaste et était appelée « cimetière des Trois-Maries » ou « grand cimetière de l'aumônerie », dont des mentions se trouvent notamment dans le censaire de 1581. Ce dernier était placé à côté de la chapelle des Trois-Maries et il servit au moins jusqu'à la révolution. On peut supposer que le « cimetière de l'aumônerie » était principalement destiné aux morts provenant de l'hôpital-hospice tandis que le « cimetière des Trois-Maries » était certainement utilisé pour sortir les morts hors de la ville tout comme le cimetière du faubourg Saint-Jérôme.

Le Logis de Barroux

Implanté sur la commune associée de Soulièvres, le logis de Barroux, des XVIe et XVIIe siècles, avec son pigeonnier et sa chapelle, est inscrit aux monuments historiques depuis 1984.

Les ponts médiévaux

Le pont de Vernay

Entre Airvault et Soulièvres, deux anciens ponts permettent de franchir le Thouet : à un kilomètre au sud-ouest d'Airvault, le pont médiéval de Vernay, est classé monument historique depuis 1868.

Un kilomètre au nord et donc vers l'aval, le pont de Soulièvres date également du Moyen Âge.

Personnalités liées à la commune

  • Michel Moine (1920-2005) écrivain et journaliste .
  • Jacques Guidez, auteur de plusieurs livres d'érudits à propos d'Airvault.
  • Armand Caillard, auteur de recherches sur Airvault, tout comme le commandant Marié.
  • Guy Gomez, érudit et fidèle airvaudais.
  • La famille de Voltaire est originaire d’Airvault

Monographies

  • Beauchet-Filleau Henri, Histoire d'Airvau, in Mémoire de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1859.
  • Beauchet-Filleau Henri, Recherches sur Airvau, son château et son abbaye, Paris, 1859.
  • Caillard Armand, Recherches sur Airvault, 1855.
  • Chartier Mathieu, Topographie et développement morphologique d'Airvault et de Saint-Loup-sur-Thouet au Moyen Âge, mémoire de Master II Recherche d'Archéologie sous la direction de Luc Bourgeois, Poitiers, 2008.
  • Chauvin Alexandre, L’Abbatiale Saint-Pierre d'Airvault : XIe, XIIe et XIIIe siècle, éd. Payet, Saint-Maixent, 1969.
  • Colin Jean-Claude, Topographie et évaluation archéologique du bâti aux abords du parvis Saint-Pierre, SRA Poitou-Charentes, 2000.
  • Cornec Thierry, Hemmert Jean-Noël, Airvault, parvis Saint-Pierre, SRA Poitou-Charentes, 2002.
  • Crozet René, Notes sur le pont de Vernay ou de Viré, à Airvault (Deux-Sèvres), Niort, 1968.
  • Fillion B., Prysmicki L., Airvault, ancienne abbatiale Saint-Pierre. In : Monuments des Deux-Sèvres, actes du congrès archéologique de France, 159e session, Paris, 2001.
  • Guidez Jacques, Repères historiques, 1985.
  • Guidez Jacques, Histoire des noms de rues d'Airvault, 1992.
  • Marié D., Notes et Notices sur Airvault, Thouars, 1937.
  • Martin Gabriel, Ordinaire de l'abbaye Saint-Pierre d'Airvault : XIVe-XVIe siècles, éd. Société des archives historiques du Poitou, 1911.
  • Nibodeau Jean-Paul, en collaboration avec Bolle Annie et Bâty Pierre, Airvault, église abbatiale Saint-Pierre : rapport du suivi des travaux. SRA Poitou-Charentes, 2000.
  • Prysmicki Laurent, Bayen Eric, Colin Jean-Claude, Airvault (79), maisons n°9 et n°11 rue du dépôt à sel, expertise archéologique du bâti, SRA Poitou-Charentes, 2000.
  • Prysmicki Laurent, Airvault, abbatiale Saint-Pierre : chapelle des Gallénies. Suivi archéologique des travaux de restauration : 2e opération, SRA Poitou-Charentes, 2001.

Événements culturels liés à la commune

Voir aussi

Voir aussi

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Liens internes

Liens externes

Sources

Notes

Les coordonnées géographiques, altitudes mini et maxi et superficie dans l'infobox sont issues de la page sur Airvault du site de l'IGN[5]

  1. Site de la préfecture, consulté le 31 août 2008
  2. Airvault sur le site de l'INSEE
  3. Insee, Population légale 2006
  4. MC.(…) Pridie kalendas novembris, fuit sacrata ecclesia Sancti Petri Aureae Vallis, Verdon Jean, La chronique de Saint-Maixent, p. 172-173
  5. Consulter la partie [archive]. [1]
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