Sir Wilfrid

Sir Wilfrid

Wilfrid Laurier

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Sir Wilfrid Laurier
7e Premier ministre du Canada
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Mandat
11 juillet 1896 - 7 octobre 1911
Monarque(s) Victoria
Édouard VII
George V
Gouverneur(s) général(aux) Le comte d'Aberdeen
Le comte de Minto
Le comte Grey
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Prédécesseur Charles Tupper
Successeur Robert Laird Borden

Autres fonctions
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Biographie
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 20 novembre 1841
Saint-Lin (Canada-Est)
Décès 17 février 1919
Ottawa (Ontario)
Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité canadienne
Parti politique Parti libéral du Canada
Conjoint Zoé Lafontaine
Enfants {{{enfants}}}
Diplômé de {{{université}}}
Profession avocat
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Premiers ministres du Canada
Sir & Lady Laurier, en 1907

Le très honorable sir Wilfrid Laurier, (né le 20 novembre 1841 et mort le 17 février 1919), a été le septième Premier ministre du Canada, poste qu'il occupe du 11 juillet 1896 au 7 octobre 1911. Il a été le premier Canadien-français à accéder au poste de Premier ministre.

Né à Saint-Lin, Canada-Est (qui deviendrait plus tard la province du Québec), il fit ses études à l’Université McGill, finissant avec un baccalauréat en droit civil en 1866. En 1868, il épousa Zoé Lafontaine (1841 à 1921).

Souvent considéré comme l'un des grands hommes d'état canadiens, Laurier était bien connu pour ses politiques de réconciliation, de bâtisseur du pays, et de compromis entre francophones et anglophones du Canada. Il défendait un partenariat français-britannique au Canada.

Sommaire

Début de sa carrière au Canada

Wilfrid Laurier naît le 20 novembre 1841, dans une petite maison au bord de la rivière l'Achigan, à Saint-Lin-Laurentides. Son père, Carolus Laurier, fait partie de la minorité de la population qui sait compter, lire, écrire, et parler tant en français qu'en anglais. Arpenteur de métier, il est aussi le premier maire du village. Sa mère, Marie-Marcelle Martineau, va mourir lorsque le jeune Wilfrid n'a que 7 ans à cause de la tuberculose, une maladie très répandue à l'époque. Son père se remariera avec Adéline Éthier avec qui il aura d'autres enfants. Pour Carolus, l'éducation est une priorité. Il s'endettera donc pour que son fils ait accès à un certain niveau d'éducation. Wilfrid fait ses études primaires à Saint-Lin, il passe deux ans à New Glasgow, un village voisin principalement habité par des anglophones et il poursuit son cours classique au Collège de l'Assomption. À l'école, le jeune Wilfrid se montre un élève fort assidu. En contrepartie, il a la santé fortement fragile, mais il est doté d'une intelligence remarquable.

Il fait ensuite son droit à l'université McGill à Montréal. À l'époque où Laurier y étudie, cette université est bilingue (ajouter un preuve, une citation), c'est donc dans les deux langues que Laurier ira parfaire son éducation (notamment grâce au droit civil français). C'est à cette époque qu'il rencontre des membres de l'Institut Canadien, un groupe politique libéral radical. Il côtoie Antoine-Aimé Dorion et Rodolphe Laflamme, son professeur de droit constitutionnel, l'un des plus grands maîtres de cette discipline à l'époque. Dorion prendra le jeune Laurier sous son aile. Laurier réussira ses études de droit avec plusieurs mentions d'honneur, mais sa santé est toujours aussi mauvaise, souffrant de bronchite chronique (dont il aura le diagnostique seulement quelques années plus tard). Chaque hiver sera, pour Wilfrid, une épreuve. En 1864, une coalition politique se forme entre les conservateurs Québécois et Ontariens, et les libéraux Ontariens. Germe ensuite le projet de la Confédération Canadienne. Laurier se battra, comme tous les rouges, contre une telle union.

Un libéral au Québec

Laurier se présente la première fois dans le comté provincial de Drummond-Arthabaska, en 1871, où il est élu avec une majorité très fragile. Il avait une maison à Arthabaska, près de Victoriaville. À l'Assemblée législative de Québec, il se montre comme un parlementaire à l'éloquence remarquable. Mais Laurier ne se fait pas d'illusions. Le parti Libéral demeure un parti marginal, sans programme politique concret, critiqué par les élites et le clergé. Laurier décidera donc de se présenter au fédéral, où il croit que les chances de triomphe du libéralisme sont meilleures.

Il se présente donc, à l'élection de 1874, dans la même circonscription qu'en 1871, mais au niveau fédéral. Il est élu avec une majorité légèrement meilleure. Laurier devient le bras droit des membres québécois du cabinet. Le premier ministre le voulant au conseil des ministres, il le nomme ministre du revenu en 1877, poste qu'il conservera jusqu'à la défaite des Libéraux en 1878.

Après cette défaite, l'indolence et l'inaction prennent Laurier. Il n'est définitivement pas un politicien d'opposition. Il sera certes un secrétaire parlementaire efficace du chef libéral de l'époque, Edward Blake, mais il n'a pas l'éloquence et la fougue qu'on lui connaîtra lorsqu'il sera premier ministre.

En 1887, Blake Seword démissionne. Un nouveau chef doit être choisi. Aussi incroyable que cela pouvait paraître à l'époque, le caucus libéral choisit un Canadien-Français: Wilfrid Laurier. Laurier commencera par refuser, disant qu'un Canadien-Français ne peut pas remplir une telle fonction, mais face à l'obstination du caucus, il finira par accepter.

C'est un chef de l'opposition hors pair. Il attaque sans relâche le gouvernement conservateur, marque des points, fait des gains. Il mènera même les libéraux à la victoire en 1896.

Premier ministre

Statue de Laurier sur la Colline du Parlement, à Ottawa (Ontario)

Wilfrid Laurier dirigea le Canada durant une période de croissance, d'industrialisation et d'immigrations courte. Sa longue carrière couvre une période de changement politique et économique majeure. En tant que Premier ministre il contribua grandement à faire entrer le Canada au XXe siècle et à gagner une plus grande autonomie face au Royaume-Uni.

Une des premières actions de Laurier en tant que Premier ministre fut de trouver une solution à la question des écoles catholiques de langue française au Manitoba, question qui avait causé la chute du gouvernement de Charles Tupper plus tôt en 1896. Son compromis, appelé le Compromis Laurier-Greenway, décréta que les francophones catholiques au Manitoba pourraient bénéficier d'une éducation catholique s'il y avait assez d'élèves pour le justifier, chaque école étant jugée au cas par cas. Ceci était vu par plusieurs comme étant la meilleure solution possible compte tenu des circonstances, satisfaisant à la fois les francophones et les anglophones. Cependant, en pratique, dans la majorité des cas, le nombre d'élèves francophones était toujours inférieur à celui des anglophones, ce qui poussa Laurier à créer des écoles francophones du soir, tandis que dans les écoles à majorité anglophone, il fut possible pour les Canadiens français d'obtenir une demi-heure d'enseignement religieux à la fin des classes.

Ce compromis fut, en général, très mal accepté, tant dans le Canada-Anglais que Français. Les anglophones jugeant que ce compromis était une atteinte à l'autonomie des provinces, et les francophones, le jugeant insuffisamment favorable aux francophones. Ceci n'est qu'un exemple dans le dialogue de sourds qui fut entretenu entre anglophones et francophones pendant le règne de Laurier, et même bien après, toute action gouvernementale étant jugée trop favorable à l'un des deux groupes ethniques.

En 1899, le Royaume-Uni s'attendait à un appui militaire de la part du Canada, en tant que membre de l'Empire britannique, durant la Seconde Guerre des Boers. Laurier était pris entre les Canadiens britanniques, impérialistes, qui appuyaient fortement une action militaire aux côtés de l'Empire, et les Canadiens français, isolationistes tout comme les États-Unis, qui s'y opposaient tout aussi fortement. Ces derniers voyaient la guerre des Boers comme un rappel de leur défaite dans la Guerre de Sept Ans. Henri Bourassa était particulièrement féroce dans son opposition. Laurier opta finalement pour l'envoi d'une force militaire composée de volontaires, au lieu des milices attendues par les Britanniques, mais Bourassa le dénonça quand même.

En 1905, Laurier présida à l'entrée de l'Alberta et de la Saskatchewan au sein de la Confédération, les deux dernières provinces à être créées à partir des Territoires du Nord-Ouest.

Alors que Laurier est premier ministre, il visite un collège classique des Cantons-de-l'Est, où il est invité à discuter avec des étudiants. L'un de ces étudiants, c'est Louis Saint-Laurent, futur premier ministre du Canada. Devant cet auditoire qui boit les paroles de l'auguste premier ministre, il prononcera une phrase demeurée célèbre : Je rêve d'un pays où les deux races fondatrices seraient égales l'une l'autre, un pays où les frontières linguistiques et confessionnelles seraient abolies, une nation grande, digne et responsable, où francophones et anglophones y cohabiteraient en paix.

Marine Royale Canadienne

La compétition navale entre le Royaume-Uni et l'Empire germanique s'amplifia dans les premières années du XXe siècle. Les Britanniques demandèrent au Canada plus d'argent et de ressources pour construire des navires, causant une forte division politique au Canada : les impérialistes voulaient envoyer le plus possible, les nationalistes voulaient ne rien envoyer du tout.

Visant le compromis, Laurier proposa un projet de loi, en 1910, pour créer la marine royale canadienne. Cette marine consisterait initialement en une force de cinq croiseurs et six destroyers ; en temps de crise, elle pourrait être mise directement sous commande impériale. Cette idée fut grandement louée à la Conférence Impériale sur la Défence à Londres, mais fut très impopulaire au Canada et contribua grandement à la défaite électorale de Laurier en 1911. Robert Borden, en 1912, décidera de continuer la création de la marine royale canadienne, où Laurier l'avait laissée.

Réciprocité et défaite

Une autre controverse émergea due à l'appui de Laurier à la réciprocité commerciale avec les États-Unis. Le Parti conservateur s'y opposait, de même que les hommes d'affaires libéraux ; les agriculteurs, eux, appuyaient fortement l'idée. Ce fut la deuxième controverse à sceller le destin de Laurier : l'élection de 1911 portait principalement sur la réciprocité, et se termina par une victoire des conservateurs de Robert Laird Borden. À ce moment-là, les Canadiens français pensaient qu'il était un traître vendu aux Britanniques, tandis que les Canadiens britanniques pensaient qu'il était un homme capable de compromis.

Laurier dut donc se résigner à la défaite, le 7 octobre 1911. Mais cette défaite ne fut guère synonyme de repos pour Laurier. Au contraire, comme il le dit lui-même dans une lettre à son député Ernest Lapointe dans les jours qui suivirent la défaite : Je veux une autre bataille contre les tories. Laurier ré-organisa donc complètement l'administration du parti, créant un comité central d'organisation, sous la présidence de William Lyon Mackenzie King. Cependant, très peu de choses furent changées au programme libéral de 1896, à forte teinte libérale classique. Seules quelques concessions furent faites aux progressistes ontariens sur la place de l'état dans la société.

Malgré ces efforts, Laurier éprouva une difficulté incroyable à maintenir l'unité de son parti. Les Québécois étant un bastion libéral depuis 1887, il n'eut guère d'autre choix que de défendre l'autonomie canadienne au sein de l'Empire britannique, tandis que l'Ontario et l'Ouest considéraient la politique impériale de Borden comme acceptable. Bien qu'il fût le premier Canadien français à accéder au poste de premier ministre Canada, plusieurs Québécois jugeaient ses orientations politiques trop teintées d'impérialisme. Une certaine partie de ses appuis au Québec allèrent donc chez les Conservateurs. En effet, Robert Laird Borden, pour contrer l'influence libérale au Canada français, avait promis une forte représentation francophone dans son cabinet. Plusieurs nationalistes, anti-impérialistes furent nommés ministres, notamment Frédérick D. Monk. D'autres, sur la scène provinciale, comme Israël Tarte et Henri Bourrassa, attaquèrent eux aussi de manière virulente la politique de Laurier.

Malgré cela, la crise de la conscription de 1917 allait lui permettre de se réconcilier avec son électorat francophone, 62 des 82 sièges obtenus par les Libéraux aux élections de 1917 étant tenus par des Québécois.

Pendant plusieurs décennies, l'impact qu'eut la présence d'un Canadien-Français au poste de premier ministre ( sous la bannière des Libéraux ) fut forte. Ainsi, les Québécois(e)s votèrent fortement pour les Libéraux jusqu'en 1984, sauf une légère exception en 1958. D'ailleurs, dans les années soixante et soixante-dix, le chef du ralliement créditiste, Réal Caouette, déclara à la télévision d'état Les Québécois votent libéral car leurs grands-parents ont serrés la main de Wilfrid Laurier.

Opposition et guerre mondiale

Tombeau de Laurier au cimetière Notre-Dame. Auteur: Alfred Laliberté

Laurier mena l'opposition durant la Première Guerre mondiale. Il fut influent dans son opposition à la conscription, ce qui mena à la crise de la conscription de 1917 et la formation du gouvernement unioniste, auquel Laurier refusa de se joindre. Toutefois, plusieurs libéraux, surtout au Canada anglais, se joignirent à Borden en tant que libéraux-unionistes, et les libéraux de Laurier furent réduits à une poignée de députés Canadiens français après l'élection de 1917.

Laurier mourut le 17 février 1919, et fut enterré au cimetière Notre-Dame à Ottawa, en Ontario.

Héritage

L'image que Laurier laissera au Québec est paradoxale. Les Québécois lui donneront des majorités parlementaires écrasantes pendant longtemps, et même après sa mort. Mais, méritait-il cette confiance de la part des Québécois ? En effet, Laurier défendra la langue française avec beaucoup moins d'effort que plusieurs de ses prédecesseurs, tant anglophones que francophones, tel Edward Blake, Oliver Mowat, Louis-Hippolyte Lafontaine, Georges-Étienne Cartier, etc.

En effet, plusieurs lois progressistes à l'égard de la langue française seront refusées, par exemple :

  • refus de rendre les monnaies et postes bilingues
  • refus d'obliger les haut-gradés militaires à comprendre et parler le français
  • refus d'accorder les droits scolaires des minorités francophones hors-Québec

Laurier, bien qu'il fût considéré comme Progressite pour son temps, pourrait être considéré comme un conservateur de nos jours. Exemple :

  • refus d'accorder le droit de vote aux femmes
  • refus de créer les premières assurances sociales

Vie personnelle

Fixé dans son lieu de résidence, Laurier prit ensuite épouse. Le 13 mai 1868, il maria Zoé Lafontaine dans la cathédrale Saint-Jacques de Montréal. Il avait toujours refusé de demander la main de Zoé, car il se considérait trop malade et trop pauvre, mais averti par le docteur Gauthier qu’elle était sur le point d’épouser un autre prétendant, même si elle l’aimait toujours, Laurier se rendit aussitôt à Montréal. Le soir même, en l’absence de Carolus et de sa famille, il se maria puis, seul, repartit aussitôt pour Arthabaskaville où l’attendait une cause urgente. De cette union, le couple n’eut pas d’enfants, et il le regretta profondément. Dans l’ensemble, ce mariage fut heureux, mais pas toujours. Il y eut la passion qui lia Laurier à Émilie Barthe*, femme de son associé, l’avocat Joseph Lavergne. Cette femme brillante et très cultivée conquit Laurier en 1874 : mêmes intérêts littéraires, même anglophilie. Ils vécurent entre eux la liaison romantique la plus célèbre de l’histoire politique canadienne. Leurs lettres témoignent d’un amour réel. D’un amour platonique ? Nul ne le sait vraiment, même si la rumeur, jamais confirmée, courait à l’époque que de cette relation naquit Armand La Vergne. Cette intimité dura vraisemblablement jusque vers 1897, quand les nécessités politiques reprirent leurs droits. Wilfrid et Zoé se rapprochèrent alors pour se consacrer l’un à l’autre jusqu’à la fin de leurs jours. Zoé survécut à son mari et s’éteignit à Ottawa le 1er novembre 1921

Liens externes

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