- Sinn fein
-
Sinn Féin
Irlande
Cet article fait partie de la série sur la
Politique de l’Irlande,
sous-série sur la PolitiquePortail politique - Portail national Le Sinn Féin est un parti politique d'Irlande, l'un des seuls grands partis à être à la fois actif en Irlande du Nord et en République d'Irlande. En irlandais, sinn féin signifie « nous mêmes ».
Sommaire
Histoire
Premiers temps (avant 1916)
Les origines du terme Sinn Féin, selon la publication du parti Sinn Féin: A Century of Struggle, publiée à l'occasion de son centenaire, remontent au Conradh na Gaeilge journal An Claidheamh Soluis. Un article à la une intitulé "Sinn Féin, Sinn Féin" paraît le 27 avril 1901, et par la suite sous le titre "Sinn Féin agus ár gCairde" en tête de la section publicité pour encourager les lecteurs à acheter des biens fabriqués en Irlande[1].
Le jour de la Saint-Patrick, le 17 mars 1902, à Oldcastle dans le comté de Meath, les membres du Conradh na Gaeilge (la Ligue gaélique) fondent la revue Sinn Féin: the Oldcastle Monthly Review[2]. Dans un autre numéro de la revue, on trouve l'affirmation suivante : "Tant que le Sinn Féin existera, il soutiendra toujours la cause des opprimés contre les oppresseurs et se battra fermement pour la classe ouvrière."[1]
À ses débuts, le Sinn Féin était loin d'être le parti politique organisé qu'il deviendra plus tard. C'était à l'origine une communauté d'individus ayant des idées proches se cristallisant autour de la propagande d'Arthur Griffith, un imprimeur nationaliste, et de William Rooney, un employé de bureau républicain, lesquels étaient très actifs dans les clubs nationalistes de Dublin au début du XXe siècle.
Dans son compte-rendu des premières années du mouvement, le propagandiste Aodh de Blácam affirme que Sinn Féin "n'était pas un parti : c'était la propagande informelle des jeunes gens gaélicisés"[3].
Griffith était avant tout un journaliste disposant d'un très large réseau de contacts dans le milieu de l'imprimerie de Dublin. Ses journaux, l'United Irishman et Sinn Féin, ainsi que son imprimerie (la Sinn Féin Printing & Publishing Company) ont canalisé l'énergie du courant indépendantiste selon un projet politique non orthodoxe s'inspirant de la double-monarchie austro-hongroise de 1867 et selon les théories de l'économiste nationaliste allemand Friedrich List.
S'appuyant sur le développement de l'idée d'une identité irlandaise qui se manifestait au travers de mouvements comme la Gaelic Athletic Association, la Ligue gaélique (Conradh na Gaeilge) et la fondation de l'Abbey Theatre, il crée une fédération de clubs nationalistes et d'associations qui rivalise avec le Parti parlementaire irlandais de John Redmond pour incarner les aspirations des nationalistes du XXe siècle.
Le parti Sinn Féin est fondé le 28 novembre 1905, à l'occasion de la première convention du Conseil national qui s'est tenue à Dublin.
C'est une activiste de la Conradh na Gaeilge, Máire de Buitléir, qui a suggéré à Arthur Griffith le nom Sinn Féin pour le nouveau mouvement.
Dans ses écrits, Griffith déclare que l'Acte d'Union entre la Grande-Bretagne et l'Irlande de 1800 est illégal et que par conséquent la double-monarchie établie sous le Parlement Grattan et la Constitution de 1782 sont toujours en vigueur.
Bien que Sinn Féin bénéficie du fort impact de son nom parmi certains votants, il obtint peu de soutien. En août 1909, il n'avait que 515 membres cotisants dans toute l'Irlande ; 211 étaient à Dublin, alors que Sligo n'en comptait que deux : un étudiant et un commerçant[4]. Jusqu'en 1915, le parti souffre de sérieuses difficultés financières, au point de ne pas pouvoir payer le loyer de ses locaux à Dublin.
Les Pâques sanglantes et leurs conséquences
Le Sinn Féin a été injustement blâmé par les Britanniques pour les « Pâques sanglantes », avec lesquelles il n'avait rien de commun si ce n'est une volonté de séparation plus forte que ce qu'apportait le Home Rule - les chefs de l'insurrection cherchaient certainement plus que le modèle de la Double Monarchie. Tout groupe qui était en désaccord avec la politique constitutionnelle dominante se voyait stigmatisé comme « Sinn Féin » par les commentateurs britanniques. Le terme «insurrection du Sinn Féin » fut utilisé par les médias irlandais, la Police irlandaise Royale (RIC), la Police Métropolitaine de Dublin (DMP ) et même par quelques-uns de ceux qui avaient participé à l'émeute.
Eamon de Valera remplaça Griffith à la présidence. Le 25 octobre 1917, pour la première fois, le Sinn Féin Ard Fheis donna comme but au parti la création d'une République irlandaise. De Valera conçut la formulation dans la Constitution comme une concession à Arthur Griffith, qui faisait valoir que, selon lui, il fallait maintenir les exigences dans les limites de ce qui était réaliste, et qui était donc favorable à une monarchie sur le modèle scandinave.
Le Sinn Féin profita de la vague de colère que déchaîna l'exécution des dirigeants de l'émeute, le journal Irish Independent, avant même leur exécution, avait lancé un appel en leur faveur. La sympathie du public ne donna pas toutefois au Sinn Féin un avantage électoral décisif. Dans son affrontement avec le Irish Parliamentary Party dirigé par John Redmond, il ne fit que jeu égal dans les élections partielles. Ce n'est qu'en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale, lorsque la Grande-Bretagne eut menacé d'imposer la conscription à l'Irlande pour reconstituer ses divisions décimées par l'offensive allemande du printemps, que la crise de la conscription qui s'était ensuivie fit balancer l'opinion pour un soutien résolu au Sinn Féin. Lors de la Irish Convention que l'ancien leader de l'IUP Walter Long organisa en 1917, des efforts furent faits pour qu'on s'entendît à l'amiable sur une forme de Home Rule et qu'on négociât un accord entre le Parti unioniste irlandais (IUP) et le Irish Parliamentary Party. Ils furent sapés par son collègue dans le cabinet, David Lloyd George, et le Sinn Féin n'y assista pas.
Premières élections
Le déchirement après le traité anglo-irlandais
Des années 1930 à 1968
1969-1970
Années 1970 et 1980
Liens avec l'IRA
Résultats électoraux 1982–1992
Dirigeants
- Arthur Griffith (1905–1917)
- Éamon de Valera (1917–1926), dirigeant principal du Fianna Fáil (1926–1959)
- J. J. O'Kelly (1926–1931)
- Brian O'Higgins (1931–1933)
- Michael O'Flanagan (1933–1935)
- Cathal Ó Marchadha (1935–1937)
- Margaret Buckley (1937–1950)
- Pádraig Mac Lógáin (1950–1962)
- Tomás Mac Giolla (1962–1970), dirigeant principal du Workers' Party 1970–1988
- Ruairí Ó Brádaigh (1970–1983), dirigeant principal du Republican Sinn Féin (depuis 1983)
- Gerry Adams (président actuel, depuis 1983)
Élections récentes
Après avoir obtenu quatre MP (Members of Parliament) à Westminster en 2001, le Sinn Féin est devenu le principal parti confessionnel des catholiques d'Irlande du Nord, devançant peu à peu, dans ce rôle de parti majoritaire, le Social Democratic and Labour Party (SDLP), avec un discours nettement plus radical.
Dans la République d'Irlande, où son influence est beaucoup plus limitée, il a obtenu cinq TD (Teachta Dála ou députés) au Dáil Éireann. Il détient aussi un certain nombre de mandats locaux, notamment au nord-ouest du pays où il contrôle la ville de Sligo.
Le 5 mai 2005, il obtient cinq députés au Parlement britannique, renforçant ses positions (+ 1 député) avec 174 530 voix (24,3 % en Irlande du Nord, +2,6 %).
Politique européenne
Le Sinn Féin est le principal parti à avoir fait campagne contre le traité de Nice avant le premier référendum (2001) sur ce traité en République d'Irlande. Il a aussi fait campagne contre le traité de Lisbonne durant le référendum portant sur son adoption, en 2008.
Il a remporté en juin 2004, le siège de député au Parlement européen que le SDLP détenait depuis 1979 : Deirdre de Brún est la nouvelle députée. Mary Lou McDonald a concomitemment été élue en République d'Irlande : le Sinn Féin, qui a presque doublé ses voix (11,9 % contre 6,3 % en 1999) en Eire, est le principal gagnant de ces élections européennes dans l'île entière. Il a de plus une élue en Irlande du Nord, Bairbre de Brún
Ce parti est membre du Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NLG) au Parlement européen.
En 2009, il perd son seul député élu en République d'Irlande, mais conserve sa député élue en Irlande du Nord.
Voir aussi
Lien externe
Bibliographie
- Le Temps de l'espérance de Joseph Kessel, 1956
Notes et références
- Portail de l’Irlande
Catégories : Traduction incomplète | Parti politique irlandais | Parti politique nord-irlandais | Parti politique nationaliste | Parti socialiste ou social-démocrate | Parti politique indépendantiste
Wikimedia Foundation. 2010.