- Home Rule
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Le Home Rule est un projet visant à donner une autonomie interne à l'Irlande, tout en restant sous la tutelle de la couronne britannique. En 1870, Isaac Butt crée la Home Government Association pour la promotion de l'autonomie de l'île, et l'institution d'un parlement à Dublin, dans le cadre du Royaume-Uni ; en 1873 elle devient la Home Rule League. Cette démarche reprend le combat initié par Daniel O'Connell (1775-1847), le « Libérateur » (the Liberator), ou l'« Émancipateur » (the Emancipator).
Histoire
Lorsque Charles Stewart Parnell est élu à la Chambre des Communes en avril 1875 il en fait un projet prioritaire, soutenu par le gouvernement britannique libéral, contre les partis conservateurs anglais et unionistes d'Ulster.
- Le 8 avril 1886, un Home Rule Bill est présenté à la Chambre des communes, par le Premier ministre libéral William Ewart Gladstone, il est rejeté en première instance. Cela créa également des tensions au sein même du parti libéral. Les "liberal-unionist"(parti libéral), dirigé par un certain Joseph Chamberlain, refusaient catégoriquement le projet de Gladstone. Ce qui fit d'ailleurs tomber son gouvernement.
- Le 13 février 1893, le même Gladstone propose une nouvelle fois son projet. Il est accepté par la Chambre des Communes, par 301 voix contre 267, mais rejeté à la Chambre des Lords, par 378 voix contre 41. Ce nouvel échec entraîne la démission du Premier ministre.
- De 1895 à 1903, les conservateurs au pouvoir avec à leur tête le 1er Ministre Salisbury, voulurent "tuer les Home Rule par la bonté" (Salisbury). Il fit voter d'importantes lois agraires. Celles-ci voulaient la distribution des terres des "Landlords" (grands propriétaires terriens) aux tenanciers irlandais. Malgré tout, cela n'a pas suffit car le problème était devenu politique. Les irlandais, dont les partis nationalistes se gonflaient un peu plus chaque jour, étaient désireux d'une autonomie économique et culturelle.
- En 1912, le nouveau Premier ministre libéral Herbert Henry Asquith propose le Home Rule Bill pour la troisième fois. C'est en partie sous la pression de l'électorat libéral irlandais que le projet est à nouveau amené devant le Parlement. Une fois encore, la Chambre des Commune vote le projet, mais les Lords le refusent. Cependant le Parliament Act de 1911 stipule que le veto suspensif de la Chambre des Lords n'a qu’une durée de deux ans : cette disposition juridique induit de facto l'acceptation.
Contre toute attente, le Home Rule ne satisfait pas véritablement les deux camps : les opposants ulstériens se radicalisent et créent l'Ulster Volunteer Force et le 25 novembre 1913, les partisans de l'autonomie créent la milice des Irish Volunteers. Le roi George V signe l'acte en septembre 1914 mais sa mise en place est repoussée jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.
L'insurrection de Pâques 1916, durement réprimée par l'armée britannique, démontre l'insatisfaction des nationalistes. L'impossibilité de son application aboutit à la partition de l'Irlande en 1922, qui voit la création de la République d'Irlande (l'Eire), alors que six comtés d'Ulster restent dans le Royaume-Uni.
Articles connexes
Sources
- Pierre Joannon, Histoire de l’Irlande et des Irlandais, GLM (Perrin), Paris, 2006, (ISBN 2-286-02018-3).
Catégories :- Histoire contemporaine de l'Irlande
- Histoire constitutionnelle de l'Irlande
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