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Scouts de France
Les Scouts de France furent le principal mouvement de scoutisme en France, de sa création en 1920 à sa fusion avec les Guides de France, en 2004. Association loi 1901 reconnue d'utilité publique, son but était d'inciter les jeunes à s'auto-éduquer par une pédagogie spécifique. Mouvement catholique, les Scouts de France étaient néanmoins ouvert à tous, sans distinction d'origine, de culture ou de croyance.L'association Scouts de France en tant que structure administrative a été dissoute en 2004, lors de la fusion avec l'association des Guides de France, par décision de l'assemblée générale, pour devenir Scouts et Guides de France.
Sommaire
Historique
- 5 juillet 1920 : Fondation des Scouts de France par le Père Jacques Sevin, le chanoine Cornette, Paul Coze et Edouard de Macedo, suite au succès rencontré en Grande-Bretagne par le mouvement Boys-Scouts dirigé par Lord Baden-Powell depuis 1907. Le Père Sevin dessine le futur insigne des Scouts de France : une fleur de lys - insigne mondial des scouts - sur une croix potencée, pour signifier l'identité catholique du mouvement.[1]
- Août 1920 : Premier camp de Scouts de France, avec les Éclaireurs de France et les Éclaireurs Unionistes, sous la direction du général de Maud'huy.
- 1921 : 15 Scouts de France participent au jamboree de Richmond Park.
- 1922 : De même que des groupes scouts s'étaient créés spontanément en France dans les années 1910, des groupuscules rattachés à des paroisses ou à des patronages se forment spontanément ça et là et mettent en application les méthodes du scoutisme. Ces tentatives, qui ont alors lieu sans réflexions communes, sont prises en main et supervisées par Albertine Duhamel, future fondatrice des Guides de France.
- Juillet 1922 : 600 scouts et 30 louveteaux participent au premier camp national Scouts de France, à Chamarande.
- 1923 : Fondation du premier groupe marin (le Groupe saint Louis à Paris), sous la direction d'Edouard de Macedo et du Chanoine Cornette.
- 1924 : 10 000 scouts catholiques partent à Rome rencontrer le pape Pie XI, à qui ils réservent une ovation de 10 minutes.
- 1926 : Premier rassemblement national louveteaux. Les scouts de France sont 8000.
- 1927 : Reconnaissance de l'association comme étant une association d'utilité publique par le gouvernement français.
- 1929 : 50 000 scouts se rassemblent au jamboree de Birkenhead. Parmi eux 2500 français, dont 1500 Scouts de France. Un an plus tard, les scouts de France sont 24 000.
- Seconde Guerre mondiale : On compte 72 000 scouts de France avant la guerre. Sous l'occupation Allemande, les mouvements de scoutisme sont interdits. Cela ne les empêche pas de perdurer. Certains scouts se regroupent clandestinement (c'est à cette période que le fameux chapeau scout "4 bosses" est remplacé par le plus discret béret). En zone libre, Vichy essaye de contrôler le mouvement. Les cinq mouvements existants réagissent et s'organisent.
- 24, 25 et 26 septembre 1940 : Naissance de la Fédération du scoutisme français. Les mouvements de scoutisme se réunissent à l'Oradou, près de Clermont-Ferrand, et créent la "Charte de L'Oradou", qui fédère les associations féminines et masculines, mais respecte l'identité de chacun. À l'issue de la guerre, on dénombre non plus trois, mais quatre millions de scouts à travers le monde.
- 1947 : Les Scouts de France, ainsi que le Scoutisme Français, organisent et participent au 6e jamboree mondial à Moisson[2]. C'est la première fois depuis la guerre qu'une délégation allemande vient officiellement en France.
- 1961 : Le mouvement est à son apogée et compte 141 000 membres.
- A partir de 1964, à la suite du Concile de Vatican II et de l'évolution des réflexions pédagogiques dans la société, on assiste à la « modernisation » progressive du mouvement : tenues plus colorées, assouplissement de la discipline et adaptation de la pédagogie. La branche « Eclaireurs » (12-17 ans) est scindée en deux tranches d'âges « Rangers » (12-14 ans), les « chemises bleues », et « Pionniers » (14-18 ans), les « chemises rouges ». Mais le mouvement conserve la séparation des branches féminines et masculines. L'évolution est profonde. Elle introduit notamment des pratiques démocratiques dans un modèle très hiérarchisé que ses détracteurs qualifiaient de militariste. Cette évolution sera globalement jugée trop progressiste par une fraction plus traditionnelle.
- 1971 : Création du mouvement Scouts unitaires de France à partir de groupes Scouts de France refusant la réforme.
- Les années 1970 voient le mouvement entreprendre une réflexion en profondeur et réorganiser la formation. Elle débouche en 1973 sur l’« Appel à l’espérance » et le rassemblement de 10 000 responsables, scouts de France et guides de France à La Trivalle. [3]
- Entre 1976 et 1981, Scouts de France et Guides de France cherchent à s'unir. Suite à l'échec de cet objectif, les Scouts de France votent la coéducation lors de l'Assemblée Générale, ce qui va provoquer de nombreuses crises au niveau local avec les Guides de France, qui conservent leur identité féminine.
- 1981 : Le conseil national adopte les « Sarabandes » (unité accueillant les enfants âgés de 6 à 8 ans) au sein des Scouts de France.
- 1983 : Proclamation de la Charte des Scouts de France.
- 2004 : Fusion entre les Guides de France (mouvement féminin) et les Scouts de France (mouvement de garçons et de filles regroupés dans des unités coéduquées ou non). L'association des Scouts de France est dissoute. Le mouvement devient les «Scouts et Guides de France».
Textes de référence
La Charte des Scouts de France
Ce texte était celui de l’engagement des adultes.
Le développement de l’Homme Nous voulons le développement de tout l’homme et de tous les hommes. L’homme dans la pleine vérité de son existence. L’homme, homme et femme. L’homme de toute l’humanité et l’homme dans son identité singulière et sa culture. L’homme, personne et communauté. L’homme dans son corps et l’homme dans son esprit. L’homme du monde quotidien et l’homme dans son histoire. Ce développement, croissance de l’humanité de l’homme, fonde les arts, les sciences et les techniques. L’homme donne sens à toute croissance et à toute vie. Nous voulons participer à cette tâche de notre temps.
L’éducation Nous agissons pour ce développement par l’éducation. Nous agissons pour que cette éducation de 1’ homme révèle la profondeur de son humanité et ne se réduise ni à des savoirs, ni à des loisirs. Nous agissons avec les familles qui sont le premier lieu d’éducation. Chacun est responsable de son développement. Chacun se développe dans la solidarité. Chacun est responsable de la croissance humaine de sa communauté. Nous agissons avec les jeunes, pour notre libération mutuelle. Nous agissons pour qu’ils soient, dans leur vie, des artisans de développement.
La Mission Nous croyons qu’agir pour ce développement est missionnaire. Dieu s’est rendu présent sous la tente, faisant route avec son peuple, jeune et nomade. Le Christ a planté sa tente parmi nous, s’unissant à tout homme. L’Esprit construit une tente plus grande et plus parfaite, élargissant à tous les hommes la Rencontre de Dieu. Nous croyons que l’homme est la route fondamentale de l’Église, Peuple de Dieu. Nous croyons que Jésus-Christ est la route pour tout homme. Nous croyons que nos déserts et nos camps sont expérience de L’Esprit. La mission reconnaît d’abord en tout homme une vocation unique à l’humanité. Nous croyons que le Christ nous appelle pour éclairer, chez les jeunes, des vocations uniques à l’humanité.
L’Engagement scout Nous choisissons d’être responsables Scouts de France, associés dans un mouvement. Nous choisissons l’équipe pour agir dans une communauté locale. Nous choisissons en personnes libres pour fonder les promesses des jeunes. Dans la pleine connaissance de ses buts, principes et méthodes, nous choisissons le mouvement scout : - une fraternité mondiale de volontaires ; - une rencontre des croyances spirituelles de l’homme ; - une éducation à la coopération et à la paix ; Dans l’espérance chrétienne, nous choisissons le scoutisme catholique : - un projet : le développement intégral de l’homme, image de Dieu ; - un service : l’Evangile sur les routes des jeunes et dans leurs camps ; - une mission : élargir nos tentes jusqu’à la Tente de Dieu.La loi scoute des SDF en dix articles
La loi initiale des Scouts de France était l'œuvre du père Jacques Sevin. C'était l'adaptation de la loi des Éclaireurs rédigée en 1907 par Baden-Powell.
Le scout met son honneur à mériter confiance Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés Le scout est fait pour servir et sauver son prochain Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout Le scout est courtois et chevaleresque Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu, il aime les plantes et les animaux Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié Le scout est maître de soi, il sourit et chante dans les difficultés Le scout est économe et prend soin du bien d’autrui Le scout est pur, dans ses pensées, ses paroles et ses actes
Un texte modifié fut utilisé plus tard:
Le scout met son honneur à mériter confiance. Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés. Le scout est fait pour servir et sauver son prochain. Le scout partage avec tous. Le scout est accueillant et combat l'injustice Le scout protège la vie car elle vient de Dieu. Le scout sait obéir et ne fait rien à moitié. Le scout a du cran, il sourit dans les difficultés. Le scout respecte le travail et le bien d'autrui. Le scout est pur et rayonne la pureté.
Projet institutionnel, éducatif et pédagogique
La pédagogie des Scouts de France, hérités des réformes de 1964, avait pour but d'inciter les jeunes à être actifs dans la société, en développant les relations entre eux et avec le monde. Les notions de solidarité, de citoyenneté étaient fortement mises en valeur conformément au projet institutionnel :
« Former des citoyens heureux, utiles, actifs et artisans de paix »Dans cet objectif, les Scouts de France s'appuyaient sur un projet éducatif qui comportait cinq grands domaines de développement, associées à un code de couleurs (qui se retrouvaient dans les pistes des louveteaux/louvettes et les labels des scouts/scoutes), déclinés dans les différentes tranches d'âge :
- la relation aux autres (rouge)
- la relation au monde (vert)
- la relation au corps (santé, activités physiques) (jaune)
- la relation à soi (bleu)
- la relation à Dieu (blanc)
Organisation
Au moment de la fusion, le mouvement Scouts de France était organisé en cinq tranches d'âges coéduquées :
- La proposition sarabande (6 à 8 ans)
- Les louveteaux et louvettes (8 à 12 ans ; chemise jaune)
- Les scouts et scoutes (11 à 15 ans ; chemise bleue) et les mousses (proposition marine)
- Les pionniers et pionnières (14 à 18 ans ; chemise rouge) et les marins (proposition marine ; chemise bleue)
- Les compagnons (17 à 21 ans ; chemise verte)
Les louveteaux, scouts et pionniers étaient encadrés par une maîtrise, composée de chefs et cheftaines, en général de jeunes adultes formés ou en cours de formation. Le mouvement Scouts de France proposait sa propre formation : l'adulte devait valider une première semaine de formation (nommée STIP), animer deux semaines de camp en tant qu'assistant, puis devait valider une deuxième semaine de formation (nommée STAP) pour avoir la possibilité d'obtenir le BAFA et de diriger un camp scout. Les compagnons étaient accompagnés par un ou deux adultes, les animateurs relais.
Les cadres du mouvement (responsables de groupes locaux, responsables territoriaux et nationaux) portaient la même chemise verte que les compagnons. Une des premières décisions lors de la création des Scouts et Guides de France fut de créer une nouvelle chemise violette pour cette catégorie.
Tranches d'âge et branches
La pédagogie décrite ici a cessé d'être utilisée peu après la fusion des Scouts de France avec les Guides de France en 2004. Les pédagogies actuelles sont présentées dans l'article des Scouts et Guides de France.
Les louveteaux et louvettes
Les louveteaux et louvettes réunissaient les enfants de 8 à 12 ans, en chemise jaune. Idéalement, six louveteaux ou louvettes composaient une sizaine, plusieurs sizaines formaient la meute. Chaque sizaine est menée par un sizenier (ou "sizainier"), un louveteau plus âgé, avec l'expérience de la vie en meute, et chargé d'accueillir, d'aider et d'accompagner les plus jeunes, en particulier les nouveaux entrants. Toutefois, son rôle n'est pas celui d'un chef et est beaucoup plus léger que ce que l'on pourrait demander à des jeunes plus âgés.
On demande aux louveteaux de faire "de leur mieux" pour progresser dans l'unité. Les noms "louveteau" et "meute" ont été imaginé par Vera Barclay, qui avait été chargé par Baden-Powell de trouver une pédagogie adaptée aux plus jeunes. Vera Barclay a retenu Le livre de la jungle (de Rudyard Kipling) comme imaginaire de base. Bien qu'il subsiste encore quelques fondamentaux, dont principalement le vocabulaire pédagogique tel que "chasse", "piste" ou "territoire" ou les personnages de Baloo et Bagheera, l'imaginaire de la jungle n'est plus aussi prépondérant qu'il a pu l'être dans le passé. Ainsi, la jungle n'est plus l'imaginaire constant de l'année et de tout le louvetisme, mais, chaque année ou trimestre, un imaginaire différent (appelé la chasse) est choisi par la meute.
Après leur promesse, les louveteaux progressent en traversant des territoires. Celui de Baloo (l'ours copain avec tout le monde), de Bagheera (la panthère sportive), Frère Loup (le loup qui est ami du Seigneur), Inouk (le castor curieux du monde) et Louna (la chouette qui a confiance en elle). Ces deux derniers ont remplacé Kotik et Darzee lors de la dernières réforme pédagogique des Scouts de France.
Concernant le côté spirituel, les louveteaux ont été placés par les fondateurs sous le patronage de Saint François d'Assise, qui, dit-on, s'est lié d'amitié avec un loup qui terrorisait les habitants de la petite ville de Gubbio. Le territoire correspondant au développement spirituel est donc tout naturellement le "territoire de Frère Loup".
Dans chaque territoire -chacun associé à l'un des axes du scoutisme (sens du concret, santé, sens du service, développement du caractère, sens de Dieu)-, le louveteau peut choisir une piste, dans laquelle il lui est demandé de faire une action lui permettant de mettre en valeur ce qu'il sait faire, ou mieux, d'apprendre à faire. Lorsque qu'il a réalisé sa piste il reçoit un insigne correspondant au territoire. Une fois qu'il a fini la traversée des territoires, il peut découvrir le secret des loups qui lui permet par la suite de faire ses prouesses et de laisser sa trace à la meute.
Les scouts, scoutes et mousses
Les scouts et scoutes réunissaient les jeunes de 11 à 15 ans, en chemise bleue. Cinq à sept scouts ou scoutes composaient une patrouille (bordées chez les mousses), dont l'un des membres, le pilote, était chargé de coordonner son équipe. Plusieurs patrouilles formaient la troupe (l'équipage chez les mousses).
Durant l'année, les scouts et scoutes vivent une aventure (les marins une expédition), durant laquelle chaque scout (qui a fait sa promesse) assume un rôle ("photographe", "campeur", "pilote", etc.), correspondant à l'un des axes de développement. Chaque rôle est choisi dans la patrouille, pour la durée de l'aventure. Les différents rôles sont mis en œuvre lors des missions que les patrouilles choisissent pour mener à bien l'aventure.
Après avoir pris un rôle dans chaque aventure, le scout reçoit le label scout. Il est alors amené à réaliser un projet plus grand (un exploit, un chef d'œuvre ou une spécialisation).
Les aventures scoutes :
- Aventure de l'Homme (relation à soi - développement du caractère) : tenir parole, cette aventure correspond à la promesse et n'est pas reprise par des rôles.
- Aventure du monde (relation au monde - sens du concret) : explorer le monde et inventer.
- Aventure du Peuple (relation aux autres - sens du service) : servir et décider avec les autres.
- Aventure de la Vie (relation au corps - santé) : exercer son corps et en prendre soin.
- Aventure de l'Alliance (relation à Dieu - sens de Dieu) : marcher sur les pas de Jésus Christ.
Les pionniers, pionnières et marins
Les pionniers, pionnières et marins réunissaient les jeunes de 14-18 ans, en chemise rouge. Cinq à sept pionniers ou pionnières composaient une équipe (équipage chez les marins), où un chef d'équipe (chef d'équipage chez les marins) est chargé de faire le lien avec la maîtrise et de représenter son équipe.
Les pionniers, pionnières et marins réalisent une entreprise (il s'agit d'un projet que l'on mène tout au long de l'année afin de préparer le camp) dans le domaine de la solidarité, de l'international, de l'Évangile, du sport, de la protection de l'environnement, de l'expression, de la communication ou encore de la fabrication. Leur projet est choisi et préparé par eux, la présence des chefs permettant (outre l'encadrement légal et pédagogique) de donner de l'aide, de faire le point, etc. C'est avec les pionniers que de grand projets peuvent être réalisés : faire un camp "sports en eaux vives", réaliser des voitures à pédale pour 8, partir à la rencontre des scouts d'autres pays, faire un camp itinérant, participer à des fouilles archéologiques, etc. Lors du camp, un "chantier" est généralement réalisé (rejoignant sens du service) : participation à la reconstruction d'une maison, repeindre la barrière du propriétaire du lieu de camp, etc.
La progression du pionnier, pionnière et marin se fait d'année en année. C'est généralement au terme de sa première année que le jeune prononce son engagement. Durant sa deuxième année le pionnier doit réaliser jusqu'à cinq contrats réciproques : ce sont des petites missions individuelles que réalise le pionnier en étant encadré par un chef référant (servir et échanger, chercher Dieu, vivre son corps, jouer la créativité, se dépasser). La fin de sa deuxième année est marquée par les "48 heures" (se dépasser : 24h découverte et 24h nature) : un temps de réflexion durant lequel les jeunes partent en binôme pour deux jours et une nuit (l'itinéraire suivi et le lieu et moyen d'hébergement étant choisis à l'avance).
Enfin, durant la troisième année, le jeune acquiert une "spécialisation". C'est dans ce contexte qu'il peut par exemple passer une formation de secourisme tel que l'AFPS ou encore apprendre à filmer, faire un montage audio et/ou vidéo, etc. Toutes ces progressions sont marquées par l'obtention de différents insignes. La fin de la progression des pionniers est marquée par la réalisation de l'exploit (ou "36 heures") par tous les pionniers de 3ème année.
Les compagnons
Les compagnons réunissaient les jeunes de 17 à 21 ans, en chemise verte. Trois à sept compagnons forment une équipe, et une ou plusieurs équipes de compagnons formaient le relais, animé par un ou deux adultes (souvent un couple), appelées animateurs relais (ou anirel).
Les compagnons réalisent eux-mêmes leur projet. L'aide des animateurs relais n'est que ponctuelle (mise au point sur l'avancée du projet, etc.) et ils ne partent pas en camp avec les compagnons. Les projets se vivent en équipe uniquement.
Le relais compagnon est lieu d'échange et de vie entre les équipes.
La pédagogie est basée sur trois temps :
- Le premier concerne la fondation de l'équipe. Il s'agit de réaliser un premier projet, afin de permettre aux membres de l'équipe de mieux se connaître, d'apprendre à fonctionner ensemble. Au terme de ce premier temps, les membres de l'équipe peuvent prononcer leur adhésion à l'équipe, soudée autour d'un "texte de fondation". C'est au cours de cette cérémonie qu'ils reçoivent leur insigne (un médaillon) d'adhésion.
- Après avoir passé ce "cap de la fondation", les compagnons entrent alors en deuxième temps, au cours duquel ils "prennent le large". Il s'agit alors pour eux de réaliser un projet "riche": riche en rencontres, en dépaysement, en apprentissage, en amitié... Ce projet s'effectue dans une relation de partenariat, généralement avec une autre association.
- Après une relecture de ce projet, et le passage du "cap des appels", où les compagnons sont invités à vivre un projet personnel, ils entrent dans le troisième temps, un temps de "témoignage". Ils achèvent alors pratiquement leur aventure scoute (en tant que jeune) et sont invités à réaliser un engagement: engagement au sein d'une association, de l'Église... Ou bien des Scouts et Guides de France (en devenant chef ou cheftaine par exemple).
C'est au terme de cette (parfois longue) aventure scoute qu'ils passent le "cap de l'envoi" et peuvent s'ils le souhaitent prononcer leur engagement compagnon, durant lequel ils vont dire devant d'autres leur itinéraire, ainsi que leur désir pour l'avenir.
La proposition Sarabande
La sarabande était une unité d'initiation au scoutisme, adaptée aux enfants de 6 à 8 ans. Elle était animée par les parents, autour d’un couple de parents "référents". Ces unités organisaient des mini-camps (3 jours), en général sans dormir sous tente. Par conséquent, les sarabandes ne constituaient pas un branche.
Lois, chartes et promesses
En 1917, le père Sevin donne aux scouts la prière attribuée à Ignace de Loyola. Elle est restée inchangée depuis.
Seigneur Jésus, Apprenez-nous à être généreux, A vous servir comme vous le méritez, A donner sans compter, A combattre sans souci des blessures, A travailler sans chercher le repos, A nous dépenser sans attendre d’autre récompense, Que celle de savoir que nous faisons votre Sainte Volonté Amen
L'Abbé Pierre aimait dire aux scouts qu'il a souvent rencontrés : « Je dois au scoutisme de mon adolescence, le goût de l’initiative, ma vocation de prêtre et le sens du service. Ma promesse m’a toujours accompagné dans les choix de ma vie. Chaque soir, je dis la prière scoute, je l’ai toujours près de moi »
Les louveteaux et louvettes
La loi des louveteaux et des louvettes annonce :
Les Louvettes et les Louveteaux sont copains avec tous : "je fais attention aux autres" (Baloo) Les Louvettes et les Louveteaux ont confiance en eux : "j'ose parler et agir devant les autres" (Louna) Les Louvettes et les Louveteaux sont curieux du monde : "je cherche à comprendre ce qui m'entoure" (Inouk) Les Louvettes et les Louveteaux sont sportifs : "je prends soin de mon corps" (Bagheera) Les Louvettes et les Louveteaux sont amis du Seigneur : "je marche aux côtés de Jésus" (Frère Loup)
Lors de leur promesse, les louveteaux prononcent :
Je sais que vous serez avec moi, même quand j’oublierai parfois un peu notre loi. Alors avec l'aide du Seigneur et de vous tous, je promets de faire de mon mieux pour suivre la loi des Louvettes et des Louveteaux et grandir avec Baloo, Louna, Inouk, Bagheera et Frère Loup.
Les scouts, scoutes et mousses
La loi scoute, telle qu'elle est proposée aux 11-14 ans :
Le scout tient parole. En patrouille, je m'affirme et je fais des choix. Le scout développe ses talents. En patrouille, j'invente et j’explore. Le scout a l'esprit d’équipe. En patrouille, j'accueille et je rends service. Le scout prend soin de son corps. En patrouille, je me dépasse. Dieu propose au scout un chemin. En patrouille, je découvre en Jésus un ami. Le scout respecte l’autre. Fille ou garçon, j'exprime mes sentiments.
Le jours de sa promesse, le scout prononce :
Avec l'aide du Seigneur et de toute l'unité, je suis prêt à relever les Défis et à vivre selon la loi de tous les Scouts du Monde.
Les pionniers, pionnières et marins
Les pionniers et pionnières ont une charte :
Un Pionnier aime la vie. Il développe ses capacités. Il vit son corps et respecte celui des autres. Inventer et créer font d'un Pionnier un acteur et non un spectateur. Chercheur de Dieu, un Pionnier partage ses convictions. Il trouve dans ses doutes des raisons de croire. Il prie avec ceux qui croient en Jésus-Christ. Un Pionnier n'agit pas pour lui seul. Il refuse l'injustice et porte à tous la même attention. On peut compter sur un Pionnier. Il sait faire des choix et aller jusqu'au bout.
Les compagnons
De même, les compagnons ont une charte :
L'appel des Compagnons Le partage du pain donne leur nom aux Compagnons Le partage des équipes donne leur visage aux Compagnons Le partage des Béatitudes donne leur marche aux Compagnons
Les routes des Compagnons Les routes du monde sont routes des Compagnons Les routes de l'homme sont routes des Compagnons Homme et femme sont vocation des Compagnons. Service des autres est chef d'œuvre des Compagnons Christ est compagnon de route des Compagnons
La marche des Compagnons Chemin de pauvreté est richesse des Compagnons Chemin de douceur est violence des Compagnons Chemin de justice est force des Compagnons Chemin de paix est lutte des Compagnons Chemin de contradiction est foi des CompagnonsLa charte de compagnons devait être réécrite par les délégués départementaux compagnons les 9, 10 et 11 novembre 2002. Mais le texte qui est sorti des réflexions est devenue, non pas la nouvelle charte de compagnons, mais un texte complémentaire de cette charte. Appelé "les mots pour le vivre - parole de compagnon", il annonce:
Compagnon, la vie t'appelle, défile-la ! En encrant mes expériences dans le présent, et éclairé par notre histoire, je désire donner un sens à ma vie. Héritier de liberté, je veux tracer ma propre route, poussé par la force de mes rêves. Je veux faire des choix qui m'impliquent et me risquer à la réalité du quotidien. Compagnon, ton corps est précieux, préserve-le ! En affirmant que l'essentiel est au-delà des apparences, je désire respecter le corps qui m'a été donné. L'expression et la rencontre se vivent par tous nos sens, je veux prendre soin de mon corps qui révèle ce que je suis. Je veux veiller au respect de la dignité des hommes et des femmes, à l'égalité de leurs droits et que cette complémentarité devienne richesse Compagnon, la rencontre enrichit, ose-la ! En établissant mes relations sur la sincérité et le dialogue, je désire grandir en équipe avec nos identités et nos différences, autour de projets communs. Jeune adulte, j'accepte de prendre la route avec d'autres adultes qui m'accompagnent. Je veux vivre le service comme un appel à la fraternité et au partage. Compagnon, le monde t'invite, réponds-lui ! En cherchant à comprendre les enjeux politiques, économiques et sociaux, je désire m'engager en toute conscience. Notre terre est malmenée, je souhaite agir aujourd'hui pour demain. Je refuse de penser les inégalités comme des fatalités, je veux construire la paix sur la justice et le refus de toute violence. Compagnon, la foi se vit, fête-la ! En célébrant avec d'autres le chemin parcouru, je cherche à rejoindre le Christ et à vivre pleinement mes engagements. De doutes en questions, je souhaite partager mes convictions avec d'autres dans un esprit d'ouverture J'accepte de me laisser surprendre par Jésus-Christ, qui nous rejoint sur la route de nos projets, de nos rencontres et de nos fêtes. Ces mots donneront un visage à ton engagement
Le texte des Béatitudes est le pilier de la proposition compagnon :
Heureux les Pauvres de cœur ; le Royaume des Cieux est à eux ! Heureux les doux ; ils obtiendront la Terre promise ! Heureux ceux qui pleurent ; ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ; ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux ; ils obtiendront miséricorde ! Heureux les cœurs purs ; ils verront Dieu ! Heureux les Artisans de Paix ; ils seront appelés Fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice ; le royaume des Cieux est à eux !
Annexes
Notes et références
Bibliographie
- Christian Guérin, L'utopie Scouts de France, histoire d'une identité collective, catholique et sociale. (1920-1995), Fayard, 1997.
- Michel Seyrat, 100 ans de scoutisme, album de famille des Scouts et Guides de France
- Philippe Laneyrie "Les Scouts de France - l'évolution du mouvement des origines aux années 80" Cerf 1985
Liens externes
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