Sadok Bey

Sadok Bey
Sadok Bey
الصادق باي
Sadok Bey.jpg
Titre
19e bey de Tunis
23 septembre 185929 octobre 1882
&&&&&&&&&&&0843723 ans, 1 mois et 6 jours
Premier ministre Mustapha Khaznadar
Kheireddine Pacha
Mohammed Khaznadar
Mustapha Ben Ismaïl
Mohammed Khaznadar
Prédécesseur Mohammed Bey
Successeur Ali III
Biographie
Titre complet Possesseur de la Régence de Tunis
Hymne royal Salut beylical
Dynastie Husseinites
Nom de naissance Mohammed el-Sadik ben Hussein el-Husseini
Date de naissance 7 février 1813
Lieu de naissance Tunisian flag till 1831.svg Le Bardo (Tunisie)
Date de décès 29 octobre 1882 (à 69 ans)
Lieu de décès Pre-1999 Flag of Tunisia.svg Le Bardo (Tunisie)
Père Hussein II
Mère Lalla Fatima al-Munastiri
Conjoint 1) ?
2) Lalla Henani
3) ?
4) Lalla Kmar Beya
Enfants Sans descendance
Signature Sadok Bey signature.svg

Het grote Rijkswapen van Tunesie als Koninkrijk.jpg
Monarques de Tunisie

Sadok Bey, nom francisé de Mohammed el-Sadik Bey (أبو عبد الله محمد الصادق باشا باي) de la dynastie des Husseinites, né le 7 février 1813 au palais du Bardo[1] et décédé le 29 octobre 1882 au palais du Bardo, est bey de Tunis de la dynastie des Husseinites de 1859 à sa mort[2].

Investi comme prince héritier le 10 juin 1855, il succède à son frère aîné, Mohammed Bey, le 23 septembre 1859[3],[4]. Nommé général de division de l'armée impériale ottomane le 10 juin 1855, il est promu au grade de maréchal le 10 décembre 1859.

Sommaire

Biographie

Règne

En juillet 1860, le bey décide la création de la première imprimerie officielle ainsi que le premier journal en langue arabe du pays, Al raïd at-tunusi[5],[6].

Le 23 avril 1861[7], il promulgue la première véritable constitution du monde arabe : elle sépare les pouvoirs exécutifs, judiciaires et législatif, limite les pouvoirs du bey et crée de nouvelles cours de justices et un Conseil suprême (collaborant à la fois avec une assemblée et une cour suprême). Cette constitution assure aussi aux Européens et aux Juifs l'égalité des droits avec les musulmans, en particulier le droit de posséder des biens immobiliers. Une situation juridique nouvelle qui encourage les Européens à s'établir en Tunisie : ainsi voit-on s'installer de nouveaux commerçants français, s'ouvrir des écoles religieuses non-musulmanes et le service de télégraphie être concédé à une mission française en 1859[8].

Le 26 avril, Sadok Bey modifie l'ordre de succession au trône : c'est dorénavant le prince le plus âgé de la famille beylicale qui monte sur le trône à la mort du souverain et non plus l'aîné de ses fils.

En remplacement du fondouk français, le gouvernement tunisien fait construire un nouveau consulat sur la future avenue de la Marine inauguré par le souverain le 12 janvier 1862. Le bey confie à l'ingénieur Colin de Marseille la réfection générale de l'aqueduc romano-hafside de Zaghouan pour assurer l'alimentation en eau de la capitale. Vers 1865, on commence à démolir les remparts qui entourent la médina et dont certains menacent alors de s'effondrer. C'est vers cette époque que disparaissent les portes Bab Carthagena, Bab Souika, Bab Bnet et Bab El Jazira. Les canons de bronze des remparts de Tunis et de La Goulette sont vendus en 1872 au profit du trésor. Les Européens s'établissent de préférence aux alentours de Bab El Bhar et au débouché des rues de la Kasbah, des Glacières, du Consulat, de l'Église, des remparts et en bordure de l'avenue de la Marine plantée de ficus vers 1865. Dans les parages, la construction est gênée par la présence des cimetières européens (notamment en face du nouveau consulat de France), par les jardins maraîchers créés le long des marais du lac de Tunis qui s'avancent jusqu'à l'actuelle avenue de Carthage.

Toutefois, les intrigues de certains de ces ministres, notamment Mustapha Khaznadar et Mustapha Ben Ismaïl, la pression constante des consuls européens et la banqueroute de l'État, due à des grands travaux qui s'accompagnent d'impôts plus lourds et plus nombreux (d'ailleurs le doublement de la mejba provoque la révolte de 1864[9]) l'obligeant à réclamer des crédits qu'il ne peut rembourser, ouvrent les portes à l'occupation étrangère malgré les efforts du grand vizir Kheireddine Pacha. La France prend ainsi pied en Tunisie en 1869 par le biais d'une commission anglo-italo-française destinée à résorber la dette extérieure du pays[10]. En avril 1881, un incident survenu à la frontière avec l'Algérie française entre des tribus kroumirs et les autorités coloniales sert de pretexte à l'intrusion d'un corps expéditionnaire français jusqu'au Kef, auquel s'ajoute un débarquement de troupes à Bizerte le 1er mai. L'armée française occupe Tunis le 11 mai. Sadok Bey est alors contraint de signer, le 12 mai, le traité du Bardo qui instaure le protectorat français de Tunisie[11].

Vie privée

Il a eu plusieurs épouses dont l'une était une odalisque circassienne nommée Lalla Kmar, offerte par le sultan ottoman et qui épousera deux beys après lui.

Il meurt sans postérité et est enterré au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis.

Notes et références

  1. Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps. Chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, vol. V, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1990, p. 11
  2. (fr) Nadia Sebaï, Mustafa Saheb Ettabaâ. Un haut dignitaire beylical dans la Tunisie du XIXe siècle, éd. Cartaginoiseries, Carthage, 2007, p. 11
  3. (fr) Annuaire diplomatique et consulaire de la République française pour 1876, éd. BiblioBazaar, Charleston, 2008, p. 97
  4. (fr) Alexandre de Clercq, Recueil des traités de la France, tome XIII, éd. BiblioBazaar, Charleston, 2008, p. 22
  5. Ibn Abi Dhiaf, op. cit., p. 36
  6. (fr) Clifford Edmund Bosworth, Encyclopédie de l'Islam, fascicule 111, éd. Brill Archive, Leyde, 1989, p. 788
  7. Ibn Abi Dhiaf, op. cit., p. 64
  8. Ibn Abi Dhiaf, op. cit., p. 26
  9. Bice Slama et Charles-André Julien, L'insurrection de 1864 en Tunisie, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1967, p. 18
  10. (fr) G. S. van Krieken, Khayr al-Dîn et la Tunisie, 1850-1881, éd. Brill, Leyde, 1976, pp. 150-152
  11. (fr) Jean-François Martin, La Tunisie de Ferry à Bourguiba, éd. L'Harmattan, Paris, 1993, p. 173

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Sadok Bey de Wikipédia en français (auteurs)

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