- SWAT team
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Special Weapons And Tactics
Aux États-Unis, le SWAT, acronyme de Special Weapons and Tactics (Special Weapons Attack Tactics à l’origine), est l’unité de police spécialisée dans les opérations paramilitaires dans les grandes villes.
Ses missions peuvent consister en des assauts coordonnés sur des objectifs choisis tels que des criminels lourdement armés dans des lieux retranchés. Les membres de ces unités sont équipés plus lourdement que les policiers habituels, puisqu’ils disposent de fusils d'assaut, de fusils à pompe, de casques spéciaux, de grenades à effet de choc et de puissants fusils à lunettes pour les tireurs de précision (les marksmen). Les équivalents en France sont les GIPN ou les PI2G, ainsi que le RAID ou le GIGN qui ont une vocation nationale.
Sommaire
Histoire
En août 1972[1], les émeutes de Watts en Californie qui ont duré plus de huit jours et mobilisé environ 10 000 personnes ont pris une tournure des plus dramatiques : 34 morts et un millier de blessés plus ou moins graves. Le Los Angeles Police Department (LAPD) a vite pris conscience qu’il lui fallait une unité spéciale capable de répondre à ce type de situation. Ce souhait s'est vite à nouveau fait ressentir après l'incident de la fusillade de Surrey Street où trois policiers et le forcené barricadé perdirent la vie. Le chef de la police de l'époque, Daryl F. Gates déclara à la suite de ces événements : « J'ai compris que nous devions concevoir une autre méthode pour neutraliser les tireurs isolés ou barricadés. »
La première unité SWAT de l'histoire apparut en 1968, à Los Angeles. Le premier défi pour le SWAT du LAPD fut relevé le 9 décembre 1969 : une confrontation de quatre heures avec des membres des Black Panthers. Les Panthers ont fini par se rendre ; le bilan humain fut de trois Panthers blessés et trois policiers blessés.
L’après-midi du 17 mai 1974, le SWAT du LAPD releva un de ses plus grands défis. Des éléments d’un groupe qui s’était donné pour nom l’Armée de libération symbionaise (ALS), un groupe de terroristes lourdement armés, qui s’étaient barricadés dans une résidence sur la 54e rue Est de l’avenue Compton. Le siège était retransmis à des millions de témoins par la télévision et la radio, et relaté dans la presse mondiale quelques jours plus tard. Les suspects barricadés ont été appelés à se rendre à 26 occasions, 18 avant l’envoi de gaz lacrymogènes, et 10 pendant la confrontation qui a suivi. Pas un seul coup de feu ne fut tiré par la police jusqu’à ce qu’une volée de tirs d’armes semi-automatiques et automatiques ne réponde à leurs premiers appels. Malgré le tir de 3 772 balles par l’ALS, aucun passant ou policier n’a été blessé.
Le destin des suspects fut bien différent. Pendant la fusillade, un incendie s’est déclaré à l’intérieur de la résidence. Officiellement, la cause du feu est inconnue. Des sources policières évoquent une balle perdue qui aurait pu mettre le feu aux cocktails Molotov des assiégés. D’autres suspectent que c’est plus simplement l’utilisation répétée de grenades à gaz lacrymogène, dont le principe repose sur la combustion de produits chimiques à haute température, qui a mis le feu. Les six suspects étaient criblés de balles et ont péri dans l’incendie qui a suivi.
Une autre intervention célèbre des SWAT fut la fusillade d'Hollywood Nord, le 28 février 1997.
Missions
La première mission du SWAT est d'assister et d'appuyer les autres policiers sur le terrain pour des arrestations. Même si celles-ci ne sont (en général) pas à haut risque. Les autorités compétentes préfèrent envoyer le SWAT pour ne prendre aucun risque car les armes à feu sont très fréquentes aux États-Unis.
Pour des missions particulières, le SWAT du LAPD utilise un hélicoptère Bell 206 Jetranger (Remplacé depuis par un EC-145) armée d'une mitrailleuse légère M60. Ce moyen héliporté sert essentiellement à lancer un assaut par le toit si la porte d'entrée est barricadée ou trop fortement défendue. De plus, le bruit d'un hélicoptère et sa présence peuvent constituer un moyen de diversion parfait, ce qui permet aux équipes sur place de pouvoir intervenir sans risques.
Entraînement
L'entraînement se passe en 21 semaines. Il comporte les tests de base d'un policier mais aussi un entraînement physique intense, une formation avancée au combat au corps à corps et une formation aux armes et équipements spéciaux de l'unité.
1° : Parcours Physique
Le parcours physique est le test le plus important d'une recrue du SWAT. Il consiste à :
- Le filet : Traverser un filet suspendu horizontalement avec tout son équipement.
- Le mur : S'élever sur un mur de plus de 2 mètres de haut.
- La corde : Monter sur une corde de plus de 6 mètres de haut, avec tout son équipement.
- Le conduit : Passer par un conduit étroit.
- Les pneus : Courir à travers plusieurs dizaines de pneus.
2° : Épreuve de tir
La deuxième caractéristique d'un policier du SWAT reste son aptitude au tir. L'officier de police doit être un très bon, voire un excellent tireur. Les épreuves sont :
- Le stand de tir
- La maison de pneus ou la "Tires House" : Les unités SWAT aiment ce genre d'endroit pour s'entraîner car les possibilités de se couvrir ou de se cacher sont immenses et on peut tirer sans faire de dégâts importants.
- Le Killing House : Une maison ordinaire avec ses obstacles (portes, fenêtres, meubles,...). Elle permet aux hommes du SWAT d'être dans une situation d'exercice la plus réaliste possible. Ce test permet de tester les capacités d'une équipe à intervenir dans ce genre de situation.
Armes utilisées
- KIMBER SWAT avec système d'éclairage SureFire.
- Taser pour neutraliser temporairement leurs ennemis grâce à des décharges électriques.
- Fusil à pompe calibre 12 chargé de chevrotine ou à balle pour ouvrir les portes notamment.
- MP5
Unités comparables aux États-Unis
- Bureau of Alcohol, Tobbaco, Firearms and Explosives Special Response Teams (SRT)
- Drug Enforcement Administration Clan Lab Enforcement Teams (CLET) pour la fouille des laboratoires clandestins de drogue.
- Federal Bureau of Investigation Hostage Rescue Team (HRT)
- Federal Bureau of Investigation Special Weapons and Tactics Teams (1 par Etat)
- Federal Bureau of Prisons Special Operations and Response Teams (SORT)
- Immigration and Customs Enforcement (ICE) Special Response Teams
- United States Department of Energy Office of Safety and Security (OSS) Special Response Teams (SRT)]
- United States Department of Energy Special Response Force (SRF)
- United States Marshals Service Special Operations Group (SOG)
- Felony Investigative Assistance Team SWAT Unit
- United States Army Military Police Corps Military Police Special Reaction Team (SRT)
- United States Marine Corps Military Police Special Reaction Team (SRT)
- United States Air Force Security Forces Emergency Services Team (EST)
Unités comparables hors des États-Unis
- Royal Canadian Mounted Police Emergency Response Team (compétence nationale), Canada
- Toronto Police Emergency Task Force, Canada
- Metropolitan Police SO19, Londres, Angleterre
- Gendarmerie nationale GIGN et PI2G, France
- Police nationale RAID et GIPN, France
- Police fédérale GSG 9, Allemagne
- Garda Síochána, République d'Irlande
- Garde civile UEI, Espagne
- Nationella insatsstyrkan, Suède
- Karhu Ryhmä, Finlande
- Special Duties Unit, Hong Kong
- Sûreté du Québec, Groupe d'Intervention Tactique, Canada
- BOPE, Brésil
- D.A.R.D, Détachement action rapide et dissuasion, Suisse
- Escadron spécial d'intervention, E.S.I.,Belgique
- Groupe Spécial d'Intervention de la Gendarmerie Royale, G.S.I.G.R, Maroc
Dans la fiction
Ce type d'unité de police a inspiré des films (par exemple S.W.A.T. unité d'élite), la TV (par exemple Section 4) et des jeux vidéo (exemple SWAT 3: Close Quarters Battle)
Notes et références
- ↑ Voir les Secrets de tournage du film S.W.A.T. unité d'élite sur AlloCiné
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Catégories : Police aux États-Unis | Forces spéciales des États-Unis d'Amérique | Organisation nationale de lutte contre le terrorisme
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