- Rue de l'Université (Paris)
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Arrondissements 7e arrondissement Quartiers Saint-Thomas-d'Aquin
Invalides
Gros-CaillouDébut rue des Saints-Pères, n° 20 Fin allée Paul-Deschanel, n° 11 Longueur 2785 mètres Largeur 10,50 à 15 mètres Géocodification Ville de Paris : 9557
DGI : 9527Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons Rue de l'Université au carrefour de l'avenue Rapp.La rue de l’Université est située à Paris dans le 7e arrondissement. Elle est longue de 2 785 m et sa largeur varie entre 10,50 et 15 mètres.
Sommaire
Histoire
Au XIIe siècle, l'Université de Paris fit l'acquisition d'un territoire situé le long de la Seine, à l'ouest de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à qui il appartenait auparavant. Ce territoire fut dénommé Pré-aux-Clercs (première mention en 960) : soit parce que les étudiants (appelés autrefois « clercs ») venaient s'y détendre pendant leurs périodes de repos, soit parce que la montre ou revue des sujets du roi de la Basoche s'y déroulait chaque année (cette association ne fut reconnue qu'en 1303).
Le Pré-aux-Clercs était également le théâtre de nombreux duels.En 1639, l'Université revendit le Pré-aux-Clercs et celui-ci fut loti pour devenir un nouveau quartier de Paris dont la rue principale prit le nom de rue de l'Université. Par la suite, avec les extensions successives de la ville, cette rue fut prolongée jusqu'au Champ de Mars, traversant au passage l'esplanade des Invalides.
Géographie
La rue est plane et parallèle à la Seine dont elle n'est distante que de quelques centaines de mètres. Elle débute, à l'est, à hauteur du carrefour avec la rue des Saints-Pères et prend une direction ouest-nord-ouest, croise le boulevard Saint-Germain puis reprend plein ouest à hauteur du Palais Bourbon, franchit l'esplanade des Invalides, croise le boulevard de la Tour-Maubourg puis l’avenue Bosquet et l’avenue Rapp, elle oblique alors un peu vers le sud, croise l’avenue de la Bourdonnais avant de finir en impasse sur l’allée Paul-Deschanel sur le square nord-est de la tour Eiffel.
Bâtiments notables
- no 5 : Hôtel du marquis de Gamaches, construit par Jean-Baptiste Leroux, très remanié.
- no 11 : Intéressant immeuble sur rue, vers 1844, siège de la Fondation Hugot du Collège de France.
- no 13 : Hôtel de Feydeau, construit au début du XVIIIe siècle pour Marie-Anne Voisin, veuve Feydeau. L'hôtel abrite ensuite une manufacture de glace et une académie à monter à cheval, puis le service hydrographique de la Marine en 1817 qui y effectue d'importantes transformations qui dénaturent complètement le bâtiment originel. De 1971 à 1978, l'hôtel est entièrement démoli, à l'exception de la cour, du portail et de la façade pour accueillir l'École nationale d'administration, puis à partir de 2007, l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (Sciences Po).
- no 15 : Hôtel d'Aligre, construit à la fin du XVIIe siècle pour Jacques Laugeois d'Imbercourt, décor intérieur exécuté vers 1806 pour Claude de Beauharnais, peut-être par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine.
- no 16 : boutique dans le style de la Renaissance, début du XIXe siècle.
- no 17 : Hôtel Bochart de Saron, construit en 1639 pour François Lhuillier et surélevé d'un étage en 1650. En 1769[1], Jean Baptiste Gaspard Bochart de Saron (1730-1794), premier président du parlement de Paris et cousin des Lhuillier, fait reconstruire l'hôtel à partir des anciens bâtiments par l'architecte Joseph-Abel Couture et l'entrepreneur Mathias Pasquier[2] et y adjoint la partie entre cour et jardin ainsi que la folie. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord y habite à son retour des États généraux de Versailles en 1789 jusqu'en 1792, date de son départ pour l'Angleterre. Au XIXe siècle, Jean François Aimé Dejean, général de la Révolution française, y meurt le 12 mai 1824, puis l'hôtel appartient à Marguerite Wilson, qui l'a hérité de ses parents et y établit sa résidence parisienne. Il appartient aujourd'hui aux éditions Gallimard.
- no 18-20 : Immeubles de rapport construits vers 1666 pour l'hospice des Incurables.
- no 21 : Hôtel de Bragelonne, construit en 1639 pour Thomas de Bragelonne, premier président du Parlement de Metz, amputé par le percement de la rue Sébastien-Bottin. En 1818, à son retour d'exil, Cambacérès acheta cet hôtel à son ami le général Antoine François Andréossy et y résida jusqu'à sa mort en mars 1824. L'hôtel a abrité des services du ministère de l'Économie et des Finances (direction générale des douanes et des droits indirects) avant d'être cédé en 2007 à un fonds d'investissement.
- no 23 : Hôtel construit pour Jean Levasseur, secrétaire du Roi, au milieu du XVIIe siècle (direction générale des douanes et des droits indirects).
- no 24 : Hôtel de Sénectère, hôtel de rapport construit par Thomas Gobert en 1685, remanié en 1777 par Nicolas Ducret et Denis-Claude Liégeon. Sur rue, deux bâtiments ont été réunis en 1837 par l'architecte Moitié pour le baron Nougarède de Fayet. Siège du ministère du commerce et de l'artisanat.
- no 33 : Hôtel Le Vayer, bâtiment élevé après 1845 dans le style Louis XV par Henry Froelicher pour le comte Aymar de Nicolaï, marquis de Bercy, sur l'emplacement d'un hôtel édifié avant 1717 pour le président François Duret (appelé successivement hôtel de Cosnac, 1730, de Nesle, 1745 et de Montesquiou).
- no 51 : Hôtel de Longueuil (dit aussi de Maisons, puis d'Angervilliers, puis de Soyecourt, puis Pozzo di Borgo), construit par Pierre Cailleteau dit « Lassurance » à partir de 1706 pour le président François Duret qui le revend en 1707 à Claude de Longueil, marquis de Maisons. L'intérieur est transformé en 1749-1751 par Pierre Mouret pour Louis-Armand de Seiglières de Belleforière, marquis de Soyecourt. Boiseries du grand salon sculptées par Jacques Verberckt peut-être avec l'aide de Jean Liottier. Portail de 1783-1784 longtemps attribué à Claude-Nicolas Ledoux. L'hôtel est remanié au XIXe siècle par Joseph-Antoine Froelicher pour la famille Pozzo di Borgo. Il est aujourd'hui divisé en appartements.
- no 78 : Hôtel Hocquart, construit en 1754 dans un style Louis XV tardif rappelant les constructions de Contant d'Ivry par l'architecte Jean Damun, de même que l'hôtel semblable du 75 rue de Lille (anciennement rue de Bourbon) qui lui fait face et en est séparé par leurs jardins. Cette opération faisait partie d'une spéculation immobilière montée sur des terrains ayant appartenu à Jules Hardouin-Mansart, entre la rue de Bourbon et la rue de l'Université, par le banquier Pierre Salle, Pierre-Louis Brunet et Le Franc de Jettonville. L'avant-corps central de l'élévation sur jardin, à trois pans, est orné de pilastres ioniques. Après avoir abrité le siège de la Compagnie du Midi, l'hôtel a été restauré dans les années 1980 pour la compagnie « La Prévoyance vie » par l'architecte Francis Chirot et le décorateur Jean Prudhomme-Bené. Abrite le bureau de représentation de Taipeh en France.
- no 101 : immeuble Jacques Chaban-Delmas construit en 1974, afin d'abriter sur sept étages, les bureaux personnels des députés de Assemblée nationale et de leurs collaborateurs. Édifice rénové en 2008, il est relié au Palais Bourbon par un passage souterrain.
- no 102 : Hôtel de Locmaria (1730).
- no 108 : Fond du jardin de l'hôtel particulier no 121 rue de Lille.
- no 126-128 : Palais Bourbon et hôtel de Lassay, siège de l'Assemblée nationale.
- no 133bis : Siège national du MoDem
- no 135 : Conservatoire municipal de musique et résidence pour personnes âgées, construits par Christian de Portzamparc (1984).
- no 182 : Ici, Auguste Rodin avait un atelier du Dépôt des marbres.
- no 200 : Palais de l'Alma dont l'entrée principale se trouve sur le quai Branly
- no 204 : À cette hauteur, la rue de l'Université longe la façade et l'entrée sud du Musée du quai Branly
Bâtiments détruits
- Hôtel de Montbazon, construit par Jean-Baptiste Leroux.
- no 53 : Hôtel d'Auvergne, puis de Tencin et de Mailly, construit en 1705 par Pierre Cailleteau dit Lassurance.
- no 69 : Hôtel de Chalais : Construit en 1786 par Jean-Baptiste Louis Élisabeth Le Boursier pour Élie Charles de Talleyrand-Périgord, prince de Chalais et la princesse, née Marie-Caroline de Poyanne de Baylens, sur un terrain acquis de l'architecte Florentin Gilbert. La négociation ne fut conclue qu'en avril 1786 alors que le prince avait obtenu son permis de construire dès le 13 décembre 1785. Le plan et l'élévation sur rue ont été conservés. Le portail était encadré de colonnes doriques nichées. L'hôtel fut transformé pour le maréchal Soult par Trou dit Henry, et démoli à la fin du XIXe siècle.
Plaques commémoratives
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Robert Debré vécut au n° 5 de 1926 à 1978.
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Berty Albrecht habita au n° 16.
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Talleyrand résida au n° 17 en 1790.
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Alphonse Daudet mourut au n° 41 le 16 décembre 1897.
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Lamartine résida au n° 82 de 1837 à 1853. C'est là que vint l'acclamer le peuple de Paris, le 25 février 1848, après son discours en faveur du drapeau tricolore.
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Turgot passa les dernières années de sa vie au n° 108 et y mourut le 18 mars 1781.
Notes et références
- 1770 (Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1), p. 164). Le permis de construire est daté de
- M. Gallet, Op. cit., p. 164
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