- Rue Alfred de Vigny
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Rue Alfred-de-Vigny
8e arrt.Rue Alfred-de-VignyArrondissement(s) 8e arrondissement et 17e arrondissement Quartier(s) Quartier de l'Europe Début Place du Général-Brocard Fin Rue de Chazelles Longueur 195 m Largeur 10 à 15 m Création 1861 Dénomination 1902 Ancien(s) nom(s) Rue de Vigny (1867) ; Rue Fournial Géocodification Ville de Paris : 0202
DGI : 0179
Nomenclature officielle La rue Alfred-de-Vigny est une rue des 8e et 17e arrondissements de Paris. Elle commence place du Général-Brocard, au carrefour de la rue de Courcelles et de l'avenue Hoche, et se termine no 10, rue de Chazelles.
Sommaire
Histoire
La rue a été ouverte en 1861 entre la rue de Courcelles et le boulevard de Courcelles par les frères Pereire dans le cadre du lotissement du parc Monceau.
Dès 1867, elle a reçu le nom du poète Alfred de Vigny (1797-1863) qui, s'il a eu plusieurs adresses dans l'actuel 8e arrondissement[1], n'a toutefois jamais habité cette rue, ni même ce quartier.
La partie située entre le boulevard de Courcelles et la rue de Chazelles, ouverte sous le nom de rue Fournial, a été absorbée en 1904 dans la rue Alfred-de-Vigny.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- no 1 : Dans les années 1930, une jeune fille fut retrouvée morte, nue, dans la cour de cet immeuble. Le fait divers, qui défraya la chronique, n'a jamais été élucidé[2].
- no 2 : Hôtel particulier de Mme Bertin-Mention (en 1910)[3]. Construction brique et pierre de style Louis XIII.
- no 5 : Siège de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE).
- no 6 : Bel immeuble construit vers 1900 en style Louis XV. Ambassade de Guinée équatoriale.
- no 7 : Selon André Becq de Fouquières : « La haute banque protestante, écrit André Becq de Fouquières, était largement représentée ici avec les Dollfuss, les Hottinguer et les Neuflize qu'on rencontrait au 7 »[4].
- no 8 : Hôtel Menier : Hôtel de style néogothique construit en 1880 par l'architecte Henri Parent pour Henri Menier (1853-1913), fils du fondateur du chocolat Menier[5]. « M. Henri Menier, ingénieur chimiste, avait aménagé une dépendance de sa demeure en laboratoire, ce qui ne manquait pas d'inquiéter quelque peu les autres habitants de la rue. »[6] L'édifice s'organise autour d'une belle cour d'allure médiévale. Il comporte un grand escalier d'honneur, une vaste salle de bal de 12 mètres de hauteur sous plafond, dotée d'un plafond à caissons, de boiseries de chêne et de fenêtres en vitrail. La façade arrière donne sur le parc Monceau. « Un dramaturge, qui fut illustre, eut pendant bien des saisons l'habitude de pousser sa table de travail, lorsque l'été était venu, sur cette terrasse balisée par deux lionceaux en pierre : c'était [...] M. François de Curel »[7]. Hubert de Givenchy installa sa maison de couture au rez-de-chaussée en 1952 à 1958. L'hôtel abrite aujourd'hui le Conservatoire international de musique de Paris fondé en 1925 par Pierre Lucas.
- no 9 : André Becq de Fouquières cite en 1954 : « M. Robert Mirabaud, dont l'hôtel du 9 est maintenant occupé par la direction d'une aciérie. »[8] L'adresse correspond toutefois à un immeuble où le compositeur Reynaldo Hahn (1875-1947) s'installa en 1897 et où il reçut Marcel Proust, Catulle Mendès et Sarah Bernhardt[9].
- no 10 : Hôtel Pereire : Construit pour Émile Pereire. « C'est [...] la branche catholique de la famille Pereire qui avait élu domicile rue Alfred-de-Vigny. Des fenêtres de la façade qui donne sur le parc Monceau, les propriétaires de l'hôtel du 10 pouvaient apercevoir, par-delà les frondaisons, la demeure des Pereire protestants, qui s'ouvre au 33 boulevard de Courcelles. (Les Pereire restés fidèles à la religion juive avaient, eux, choisi le Faubourg Saint-Honoré). »[10] Avant la Seconde Guerre mondiale, un certain « baron von Kasper » y installa le siège d'une vaste opération d'escroquerie financière[11]. Abrite aujourd'hui le siège de la Fondation Simone et Cino Del Duca, abritée par l'Institut de France.
- no 14 : Hôtel ayant appartenu à Fernand Gavarry, ministre plénipotentiaire, directeur des affaires administratives et techniques au ministère des Affaires étrangères, qui participa à la renégociation de la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. Il présida également la Fédération française des échecs de 1922 à 1929. Abel Hermant était un hôte assidu de ses soirées[12].
- no 16 : Très bel immeuble d'angle avec le parc Monceau. André Becq de Fouquières écrit en 1954 : « Mme Jean Schneider habite toujours le 16. Bien qu'américaine – elle est née Marjorie Lane et nous arriva de Chicago – elle a écrit en langue française des poèmes que j'eus naguère l'avantage de préfacer. Son mari, le colonel Schneider, fut le médecin du Shah de Perse de l'ancienne dynastie. »[13]
Bâtiments détruits
- no 4 : Hôtel particulier du comte de La Béraudière (en 1910)[14]. « On a rasé pendant la guerre, écrit André Becq de Fouquières, l'hôtel voisin, sur l'avenue Van-Dyck, [du no 5] et qui n'avait pas d'accès sur le parc Monceau. La dernière occupante de cette demeure fut la comtesse de La Béraudière. Il n'est point de piège tendu par le plus roué de antiquaires que ne sache déjouer Mme de La Béraudière, et les experts les plus savants se plaisent à reconnaître le don qu'elle possède de découvrir le chef-d'œuvre inconnu ou ignoré. Le comte Greffulhe tenait pour vérité absolu qu'un tableau ou un meuble sur lequel s'était posé une fois le regard de Mme de La Béraudière avait définitivement livré tout son mystère. C'est chez la comtesse de La Béraudière qu'il m'a été donné de rencontrer, en compagnie de la Grande-Duchesse Anastasie, le prince Youssoupoff, qui souhaita sauver son Empereur en abattant Raspoutine. »[15] Marie-Thérèse Brocheton, comtesse de La Béraudière, séparée de son mari, le comte Jacques de La Béraudière (1864-1949), était la maîtresse du comte Henry Greffulhe[16].
Notes et références
- ↑ V. notamment rue d'Artois, rue d'Anjou.
- ↑ Source : Rue Alfred-de-Vigny sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 15 février 2009).
- ↑ Rochegude, Op. cit., p. 61.
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 186.
- ↑ Source : Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994, p. 94.
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 186.
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 187.
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 186.
- ↑ Source : Rue Alfred-de-Vigny sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 15 février 2009).
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 186.
- ↑ Source : Rue Alfred-de-Vigny sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 15 février 2009).
- ↑ Source : Rue Alfred-de-Vigny sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 15 février 2009).
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 186.
- ↑ Rochegude, Op. cit., p. 61.
- ↑ Becq de Fouquières, Op. cit., p. 187-188.
- ↑ Anne de Cossé-Brissac, La comtesse Greffulhe, Paris, Perrin, coll. Terres des femmes, 1991, p. 229.
Sources
- André Becq de Fouquières, Mon Paris et mes Parisiens. II. Le quartier Monceau, Paris, Pierre Horay, 1954
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910
- Rue Alfred-de-Vigny sur le site Mon village : le faubourg du Roule et ses environs (consulté le 15 février 2009)
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