- Henry Greffulhe
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Le comte Henry Jules Charles Emmanuel Greffulhe, né le 25 décembre 1848 et mort le 31 mars 1932 à Paris 8e, est un aristocrate français qui fut un des modèles de Marcel Proust pour le duc de Guermantes dans À la recherche du temps perdu. La haute société de l'époque prononçait son nom comme Greffeuille[1].
Biographie
Fils du comte Charles Greffulhe et de la comtesse, née Félicie de La Rochefoucauld d'Estissac, Henry Greffulhe est issu d'une famille de financiers et de propriétaires fonciers, dont la fortune, colossale, ne remonte qu'à la Révolution française mais qui a su s'agréger à la haute société. Grand, large d'épaules, avec une superbe barbe blonde, son allure majestueuse est démentie par des manières brusques et une certaine vulgarité d'expression et de caractère. Selon Proust, on le surnommait « Jupiter tonnant ».
En 1878, il épouse Élisabeth de Riquet de Caraman (1860-1952). Ils auront une fille, Élaine (1882-1958), qui épousera Armand de Gramont.
Á Paris, les Greffulhe habitent un hôtel particulier 8 rue d'Astorg, au milieu d'un vaste complexe d'hôtels et d'immeubles de rapport appartenant à la famille, que les Parisiens surnomment « le Vatican ». De septembre à janvier, ils passent le plus clair du temps dans leur château de Bois-Boudran, près de Melun (Seine-et-Marne), où le comte s'adonne à la chasse à courre et à la chasse à tir. La comtesse Greffulhe, connue pour sa grande beauté, tient un salon où se réunissent le gratin de l'aristocratie, des peintres et des musiciens et le cousin de la comtesse, Robert de Montesquiou. Le comte n'appréciait pas ces réunions d'esthètes, qui avaient lieu le plus souvent en son absence, car le comte n'appréciait que quelques « cercleux ».
Élu député en 1889 sur une liste d'union, il ne se représente pas aux élections de 1893.
Henry Greffulhe se comporte en tyran domestique, exigeant de son épouse qu'elle soit toujours rentrée avant minuit, ne tolérant pas que sa femme et la sœur de celle-ci qui habitait avec eux (Geneviève de Caraman-Chimay, Mme Charley Pochet Le Barbier de Tinan), soient en retard pour le déjeuner : « Il déjeunait à midi, rapporte Jean Cocteau. Si les deux femmes rentraient en retard, il criait aux domestiques : "Ne servez rien à ces salopes ! Qu'elles crèvent !" Elles devaient cuisiner des restes sur un réchaud, dans leur chambre. "Ma femme, me disait Greffulhe, c'est la Vénus de Mélo." »[2]
Homme à femmes, il trompe sa femme avant même de l'avoir épousée. À la fin de sa vie, il sera largement dépouillé par sa maîtresse, la comtesse de La Béraudière, qui prétendra même, mais sans succès, mettre la main sur son héritage.
Notes et références
- George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966, p. 202
- Le Passé défini, Paris, Gallimard, 1983, p. 301
Bibliographie
- William Howard Adams, En souvenir de Proust, Lausanne, Edita, 1985
- Anne de Cossé-Brissac, La comtesse Greffulhe, Paris, Perrin, 1991
- George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966, 2de édition 1992
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