Rif

Rif
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35°00′N 4°00′W / 35, -4

Rif
Carte topographique du Maroc montrant le Rif au nord.
Carte topographique du Maroc montrant le Rif au nord.
Géographie
Altitude 2 450 m, Adrar Tidirhine
Massif Cordillères bétiques
Longueur 350 km
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Géologie
Roches Roches métamorphiques et sédimentaires
Le Rif à côté d'Al Hoceima. Au loin la mer Méditerranée

Le Rif — en rifain « Arrif / ⴰⵔⵔⵉⴼ » (« rivage, bord ») est la région nord montagneuse du Maroc, située au nord du Moyen Atlas. C'est une chaîne de montagnes qui s'étend sur tout le nord du Maroc de la péninsule tingitane jusqu'à la Moulouya[1].

Les montagnes sont imposantes au Rif occidental (Tetouan, Targuist, Issaguen, Chefchaouen) tandis qu'au Rif oriental (Nador, Alhoceima, Kebdana, Melilla) la terre est composé de grandes plaines et de montagnes nettement moins imposantes. C'est dans cette partie, le Rif oriental, au Nord-Est du Maroc, que vivent les Rifains, essentiellement autour de Al Hoceima et Nador.

Le Rif est une région de 2 500 000 habitants[réf. nécessaire]. Les plus grandes villes rifaines sont Nador, Alhoceima et Melilla. Les villes touristiques du Rif oriental sont très appréciées des touristes, telles que Alhoceima, Melilla, Cala Iris (50 km a l'ouest d'Alhoceima), Ras El Ma (55 km a l'est de Nador), Mar chica (cote de Nador et Arekmane), le Cap des trois fourches (10 km au nord de Melilla) ou encore la source de Tala Tazegwaght (90 km au sud-ouest de Nador, dans le territoire de la tribu des Igzenayen).

Sommaire

Histoire

Le Rif compte plusieurs sites préhistoriques, notamment des habitats récemment étudiés par des missions archéologiques mixtes maroco-allemandes.

Entre le début du VIIIe siècle et le debut du XIe siècle, le royaume de Nekor occupait fut établi sur une partie du Rif, autour de la baie d'Alhoceima.

Dès la chute du royaume de Nekor, le Rif fut sous le contrôle des différentes dynasties qui gouvernèrent le Maroc, et les côtes subissent régulièrement les assauts espagnols et portugais dès le XVe siècle.

Entre 1912 et 1956, le Rif fit partie du protectorat espagnol du nord du Maroc.

La guerre du Rif

Article détaillé : Guerre du Rif.

Abdelkrim al-Khattabi, originaire du petit village d'Ajdir, fut emprisonné à Mritch, ville où il travaillait, suite à un malentendu avec les Espagnols. Une fois libéré, il revint à sa région natale près d'Al Hoceima pour préparer sa vengeance.

En 1921, la tribu berbère des Aït Ouriaghel, sous la conduite du jeune Abd el-Krim, suivie par le reste des tribus du Rif, se soulèvent contre les Espagnols. Le général Manuel Fernández Silvestre dispose alors d'une puissante armée, forte de 60 000 soldats espagnols, pour contrer la guérilla rifaine. En juin, l'armée de Fernández Silvestre fut écrasée lors de la bataille d'Anoual. Face à cette défaite, le général se suicide.

En juillet 1921, Abdelkrim al-Khattabi proclame la République confédérée des Tribus du Rif. Les Rifains espèrent alors rallier les tribus de la zone sous protectorat français.

En 1925, Moulay Moh'and lance une offensive vers le sud contre les forces françaises du général Lyautey, qui sont battues et doivent se replier sur Fès et Taza. Paris envoie alors Philippe Pétain en lui accordant les moyens qui avaient été refusés à Lyautey. Le vainqueur de Verdun, allié au général Primo de Rivera, lance une vaste offensive. Le conflit, extrêmement dur, pousse les hommes d'Abdelkrim à demander à leur chef d'engager des négociations.

Des pourparlers s'engagent à Oujda mais, face à l'intransigeance des Français et des Espagnols, Abdelkrim al-Khattabi est contraint à la reddition et est exilé à la Réunion. Autorisé à se rendre en France, il rejoint Marseille d'où il parviendra à s'échapper et à rejoindre Le Caire en Égypte, où il meurt en 1963.

Depuis l'indépendance

En 1958, 30 000 soldats marocains, avec à leur tête le futur Hassan II, alors chef d'état-major des Forces armées, répriment un soulèvement au Rif (près de 3 000 morts)[2]. La région se retrouvera de fait exclue de la vie politique marocaine durant tout le règne de Hassan II. Un second soulèvement se produisit dans la région en 1984[3] et causa, selon les différentes sources, des dizaines de morts et des emprisonnements à de lourdes peines.

En dépit de l'isolement relatif de cette région, l'émigration massive vers des pays européens (Pays-Bas, Belgique, France, et récemment Espagne) a permis une amélioration relative des conditions de vie des populations locales.

Depuis l'accession au trône de Mohammed VI, il n'y a eu que peu d'avancées de la part du Maroc[réf. nécessaire]. Quelques routes ont ouvert, mais plusieurs grands sites touristiques comme le Club Med d'Al Hoceima, accueillant des touristes anglais, allemands, espagnols ou français, ont fermé.

Une majeure partie de la population rurale est analphabète. Mais la population des grandes villes du Rif fait partie de la classe moyenne, pour certains aisée, pour tous cultivée. De ce fait, le taux d'analphabétisme dans les villes (pas les zones reculées) du Rif est un des plus faibles du Maroc.[réf. nécessaire]

En 2011, le Rif, à subi une violente répression policière de la part du gouvernement, face aux manifestations pour la démocratie, causant la mort de plusieurs personnes.

Folklore, musique

La Aarfa (Imadiazane) est à l'origine une danse guerrière des tribus de l'Oriental ; les guerriers dansaient en signe de victoire sur l'ennemi, d'où l'usage du fusil ; les frappes de pieds au sol se font au rythme de la musique et symbolisent l'appartenance à la terre. Cette musique est fortement rythmée par le adjoune (bendir), la ghaïta, le gallal, la tamja (gasba) ou le zamr (sorte de flûte à deux cornes). On la danse avec des mouvements d'épaules, un fusil (ou un bâton), en frappant des pieds contre le sol au rythme de la musique. Chaque groupe musical possède son cheikh (Ancien) qui dirige la danse. Parmi les plus célèbres on peut citer Cheikh Mohand, Cheikh Mossa, Cheikh Amre ou encore Cheikh Majid.

Géologie

Nées de la collision des plaques continentales d'Afrique et d'Europe, les montagnes rifaines font écho aux sierras andalouses.

L'argile et le schiste dominent, donnant des reliefs progressifs et arrondis. Quelques massifs calcaires abritent de superbes canyons (région de Tahar-Souk notamment).

En 2004, un violent tremblement de terre a dévasté les environs d'Al Hoceima.

Climat et végétation

Vue des montagnes du Rif près de Chefchaouen

Les parties occidentale et centrale, exposées à la fois aux perturbations océaniques et méditerranéennes, sont très arrosées (jusqu'à 150 cm d'eau par an vers Ketama), avec un enneigement prolongé au-dessus de 2000 mètres d'altitude (le Jbel Tidirine est généralement enneigé de décembre à mars).

Le cèdre, arbre exigeant en eau et en lumière, forme de vastes forêts au-dessus de 1500 mètres, le sapin s'étend sur une surface de 3500 hectares à Talassemtane,Tissuka, et Tassaout près de Chefchaouen(Chaouen). Plus bas, c'est le domaine du chêne vert, et plus à l'est, résistant à la sècheresse, celui du pin.

La culture du cannabis est intensive dans la partie centrale, entre Chefchaouen et Targuist.

Références

Sur les autres projets Wikimedia :

http://www.universalis.fr/encyclopedie/T302661/RIF.htm


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rif de Wikipédia en français (auteurs)

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