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Redones
Les Redones (ou Riedones[1]) sont un peuple celte du nord-ouest de la Gaule. Leur territoire se situe dans l'actuel département d’Ille-et-Vilaine et ils donné leur nom à la ville de Rennes (Condate à l’époque gallo-romaine) et à celle de Redon. Les Redones se partageaient l'Ille-et-Vilaine avec les Coriosolites.
Sommaire
Localisation
Le Nord-Ouest du département, à savoir les régions de Dinard, Saint-Malo, Cancale et Saint-Pierre-de-Plesguen, formaient la partie Est de la cité Coriosolite. Aleth (Saint-Servan-sur-Mer) en fut même un temps la capitale. Les rivières du Linon et de Biez-Jean en assuraient les frontières. Plus au Sud, la Rance délimitait la civitas, mettant Évran et Caulnes en pays Redones.
A l'Ouest, la séparation était matérialisé par le Garun, le Meu et la Vilaine. Ainsi les territoires correspondant à Saint Méen, Plélan-le-Grand, Maure, Pipriac, Guichen et Redon étaient Coriosolites et les sites de Montauban-de-Bretagne, Montfort-sur-Meu, Mordelles, Pont-Réan, Pléchâtel, Guipry et Langon formaint la limite de deux cités.
A l'Est du département, le découpage était sensiblement le même qu'aujourd'hui. Au Nord-Est s'ajoutait peut-être les régions de Pontorson et de Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Enfin le Semnon dessinait la frontière du Sud du pays jusqu'à son confluent avec la Vilaine, au niveau de Pléchâtel, mettant en territoire Namnètes Bain-de-Bretagne et le Grand-Fougeray.
Ils avaient pour voisins les Coriosolites à l'ouest, les Namnètes au sud, les Unelles et les Aulerques à l'ouest. Ils appartenaient à la Confédération armoricaine.
Protohistoire
Les Redones sont mentionnnés à deux reprises par Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, où ils participent à la coalition de 52 av. J.-C., avec les Coriosolites, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices et les Unelles[2].
« Dans le même temps, César fut informé par P. Crassus, envoyé par lui, avec une seule légion, contre les Vénètes, les Unelles, les Osismes, les Curiosolites, les Esuvii, les Aulerques, les Redons, peuples maritimes sur les côtes de l'Océan, qu'ils s'étaient tous soumis au pouvoir du peuple romain. »— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaule, Livre II, 34.
« Pendant que ces choses se passaient devant Alésia, les principaux de la Gaule, réunis en assemblée, avaient résolu, non d'appeler aux armes tous ceux qui étaient en état de les porter, comme le voulait Vercingétorix, mais d'exiger de chaque peuple un certain nombre d'hommes [...] vingt mille à l'ensemble des peuples situés le long de l'Océan, et que les Gaulois ont l'habitude d'appeler Armoricains, au nombre desquels sont les Curiosolites, les Redons, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices, les Vnelles. »— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaule, Livre VII, 75.
Monnaie
Jusqu’en 121 et la victoire des romains sur Bituitos, les Arvernes avait une position hégémonique et un quasi-monopole sur la production de monnaie. Ce n'est donc qu’après que s’apparaissent les ateliers monétaires chez les Riedones. Ceux-ci ne font qu’apposer une contremarque sur des statères exsitantes. Celles-ci sont en or puis en argent allié de cuivre (et contenant de moins en moins d’argent)[3].
Une statère d’or a été retrouvé dans le Cambridgeshire[4].
Étymologie
L'appellatif Redones procède d'une racine celtique red- (redo en gaulois, riad en irlandais, que l’on retrouve en balte et en germanique) signifiant « aller à cheval », et par extension « aller en char »[5]. Les Redones étaient dont métaphoriquement les « conducteurs de char », titre relevant du vocabulaire guerrier, comme souvent chez les peuples de Gaule.
Selon Léon Fleuriot, Riedones vient de Ried avec le suffixe courant -ones (que l’on retrouve chez les Santones et les Suessiones notamment). Ried viendrait de Reidh et aurait trois significations différentes :
- le char (significations la plus courantes, préférées par les philologues)
- la rapidité, la liberté (avec le même sens, on retrouve reid en irlandais, et rhwydd en gallois)
- la clairière, la plaine.
On rencontre parfois l’ethnonyme « Riedones », « Rhédons » (chez Pline l'Ancien[6]) ou « Redons »[7].
Notes et références
- ↑ La civilisation des Riedones, avertissement RIEDONES ou REDONES, Anne-Marie Rouanet-Lisenfelt, p. 5.
- ↑ Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire
- ↑ Louis Pape, Protohistoire de la Bretagne, p. 372 à 378.
- ↑ Pierre-Roland Giot, Protohistoire de la Bretagne, p. 355.
- ↑ Xavier Delamarre, Dictionnaire de la Langue gauloise (approche linguistique du vieux celtique continental), page 254, éditions Errance, Paris, 2003, (ISBN 2-87772-237-6).
- ↑ Histoire naturelle, livre IV, traduction Émile Littré
- ↑ Voir Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, page 790, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6), John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette Stévanovitch), Atlas historique des Celtes, éditions Autrement, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1).
Sources
Sources primaires
- Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules (traduction Désiré Nisard, 1865) sur Wikisource :
- Livre II, 34, Soumission des peuples de l’Océan. Quartiers d’hiver.
- Livre VII, 75, L’armée gauloise de secours.
Sources secondaires
- Anne-Marie Rouanet-Lisenfelt, André Chastagnol, Patrick Galliou, Loïc Langouët et Pascal Aumasson, La civilisation des Riedones, coll. « 2e supplément à « Archéologie en Bretagne » », Brest, 1980, 297 p. (ISBN 2-903399-01-8), Texte issu d’un mémoire de DES présenté à l’Université de Rennes.
- Pierre-Roland Giot, Jacques Briard et Louis Pape, Protohistoire de la Bretagne, Édilarge (Groupe Ouest-France), Rennes, juin 1995, 422 p. (ISBN 2-7373-1659-6)
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, 1005 p. (ISBN 2-7028-6261-6)
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