- Arènes d'Arles
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Amphithéâtre d'Arles
Arènes d'ArlesLieu de construction Arelate (Gaule narbonnaise) Date de construction 80 ap. J.-C. / 90 ap. J.-C. Sous le règne de Domitien Dimensions externes 136 m × 107 m × 21 m Capacité 25 000 places (*) Rénovations XIXe siècle
XXe siècle
XXIe siècleProtection Classé MH (1840)[1]
Patrimoine mondial (1981)Géographie Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
Liste des amphithéâtres romains modifier Les Arènes d'Arles sont un amphithéâtre romain construit vers 80 ap. J.-C. / 90 ap. J.-C., dans le cadre des extensions flaviennes de la ville. L’amphithéâtre d'Arles est le monument le plus important de l’ancienne colonie romaine qu'il nous est permis d’admirer, quelque deux millénaires après son édification. Son architecture est entièrement conçue en rapport avec sa vocation de lieu à grands spectacles, accueillant un nombreux public.
Sommaire
Description
Les ingénieurs romains bâtissent l’amphithéâtre d’Arles sur la colline de l’Hauture. Pour ce faire, ils doivent démolir l’enceinte augustéenne érigée un siècle plus tôt.
Les arènes reprennent les caractéristiques classiques de ce type de construction et s'inspirent du Colisée de Rome tout juste terminé : un système d'évacuation par de nombreux couloirs d'accès, une scène centrale de forme elliptique entourée de gradins, des arcades, ici sur deux niveaux, le tout pour une longueur totale de 136 mètres, soit d’une dimension supérieure à celle des arènes de Nîmes construites peu après mais cependant mieux conservées (l'attique de couronnement des arènes d'Arles a malheureusement disparu). Cet édifice pouvait accueillir 25 000 spectateurs.
À Arles, comme dans tout l'Occident, l'amphithéâtre est, de la fin du Ier siècle au milieu du IIIe siècle, le signe le plus évident de la romanité.
Histoire
Ce temple du jeu où s’affrontent les gladiateurs reste en fonction jusqu’à la fin de l’Empire romain. En 255, l'empereur Gallus y fait organiser des jeux en célébration des victoires remportées par ses armées dans les Gaules. Au début du IVe siècle, Constantin y fait représenter de grandes chasses et des combats à l'occasion de la naissance de son fils aîné. Plus tard, Majorien y donne plusieurs spectacles. Enfin, nous savons par Procope, qu'en 539, Childebert, roi de Paris, s'étant rendu dans le midi des Gaules, veut qu'on renouvelle en sa présence les jeux des antiques[2].
Des documents historiques montrent qu’il est encore utilisé sous l’épiscopat de Césaire[Note 1] et après le passage de la cité sous la domination franque[Note 2], jusque vers 550[Note 3].
À la fin du VIe siècle siècle, les arènes s'adaptent à la nouvelle réalité du temps : le retour de l'insécurité. Les voilà donc transformées en bastide, sorte de forteresse urbaine qui au fil du temps se dote de quatre tours et dans laquelle s'intègrent plus de 200 habitations et deux chapelles. Le médecin et géographe Jérome Münzer de passage dans la cité d'Arles en 1495 écrit :
- Aujourd'huy, de pauvres gens habitent ce théâtre, ayant leur cahutes dans les cintres et sur l'arène[3],
et François Ier visitant la ville en 1516, s’en étonne et regrette de trouver un tel édifice dans un si triste état.
Cette fonction résidentielle se perpétue dans le temps avant que l'expropriation commencée dès la fin du XVIIIe siècle n'aboutisse définitivement en 1825 sous l’impulsion du maire de l’époque, le baron de Chartrouse. Les arènes retrouvent en 1830, lors d’une fête inaugurale à l’occasion de la célébration de la prise d’Alger, le côté festif et dramatique initial pour lequel elles ont été construites, comme une sorte de pérennisation des mœurs romaines, avec le spectacle taurin ce qui lui vaut son appellation courante actuelle d’Arènes. Mais ce n'est que le 30 décembre 1840 que la Commission archéologique fait démolir les dernières maisons adossées à l'amphithéâtre[4].
Cet amphithéâtre romain est classé monument historique dès 1840[1] sur l’initiative de l'écrivain Prosper Mérimée[Note 4] et en 1981, inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Les arènes ont également accueilli le jeu télévisé Intervilles en 1998 (contre Martigues) et en 2005 (contre Digne-les-Bains), et la finale entre Pont-Saint-Esprit et Saint-Quentin.
Des travaux titanesques de restauration ont été entrepris
L'amphithéâtre d'Arles est composé de soixante travées et s'élève sur deux niveaux, l'attique qui les couronnait ayant disparu. A chaque niveau, une galerie circulaire donnait accès aux gradins par des escaliers alternant avec des passages verticaux.
Seule une réelle volonté des services de l'État et de la majorité de la population locale mobilisée par l’ensemble des municipalités qui se sont succédé pouvait créer une dynamique de restauration. L'établissement d'un plan d'intervention prévoyant la consolidation et mise hors d'eau, puis la réalisation d'une travée de référence sous la maîtrise d'œuvre de Jean-Pierre Dufoix, Architecte en chef et Inspecteur général des monuments historiques, constituent le point de départ.
Une double préoccupation est à l'origine des travaux sur la travée 45. La première est d'inventorier les problèmes de consolidation et d'étanchéité posés par une travée, d'opérer un diagnostic, d'expérimenter les remèdes et de déterminer les coûts d'intervention. Ces analyses et ces méthodes permettront de rationaliser les interventions sur les autres travées. Aucune approche systématique n'avait jusqu'alors été faite des fondations au couronnement. La seconde est d'apporter une référence archéologique aussi précise que possible, avec l'assistance de l'Institut de recherche sur l'architecture antique (IRAA), étroitement associé à ces travaux et aux réflexions des restaurateurs. Il s'agit d'effectuer une étude complète des données archéologiques, fondée sur des méthodes rigoureuses : relevés de géomètre, relevés photogrammétriques, relevés de pierre à pierre par l'IRAA et contrôle des profils de référence. Ces investigations ont été complétées par des propositions de restitution par Myriam Fincker, Architecte attaché à l'IRAA ; elles déterminent un cadre strict pour les travaux de consolidation. La travée 45 sera la mémoire de l'édifice et le conservatoire des profils qu'il faut aujourd'hui aller lire sur plusieurs parties de l'édifice et qui seront rassemblés sur une seule travée.
La brochure Arles-Objectif Patrimoine réalisée, à l'initiative de la Conservation régionale des monuments historiques, par le Centre d'étude et de recherche sur l'architecture et l'urbanisme, a présenté un échantillon de dix grands chantiers de restauration en cours. L'essentiel était cette mobilisation technique et scientifique qui a su associer les efforts du Centre national de la recherche scientifique et les Conservations régionales des monuments historiques et de l'archéologie. Les clivages des services se résolvent souvent à travers un projet commun créant une culture du groupe.
Les arènes s’inscrivent désormais, grâce au programme Raphaël des Communautés européennes soutenu par la Commission et la Fondation européenne pour les Métiers du Patrimoine, dans le projet MINOTEC sur l’image des lieux antiques de spectacles. Il a donné lieu à la Charte de Vérone complétant la Déclaration de Ségeste et s’accompagnant d’orientations méthodologiques sur ce thème. En outre une Agence pour le patrimoine antique a été fondée en janvier 2001 par l'État et la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Celle-ci permet d'aborder la politique de restauration des monuments dans le cadre d'une démarche de patrimoine intégré proposant des actions de mise en valeur des monuments ainsi que de sensibilisation des publics. Au-delà de l'opération de restauration des monuments, l'agence intervient sur la diffusion de la connaissance de ces ensembles monumentaux et propose des opérations culturelles et artistiques, de formation de professionnels, de sensibilisation des publics et de mise en valeur des monuments[5],[6].
De nos jours
Aujourd’hui l'amphithéatre romain[7] est le monument de la ville le plus visité, portant ainsi l’image d’Arles dans le monde entier. Il est également le lieu qui abrite de nombreux spectacles, des corridas, course camarguaise (dont la cocarde d'or), théâtre et spectacles musicaux, une manière d'allier la préservation du patrimoine ancien et la vie culturelle d'aujourd'hui. L'été voit un retour aux sources pour l'amphithéâtre : chaque semaine des passionnés d'archéologie font revivre les us-et-coutumes romains en mettant en scène des reconstitutions de combats de gladiateurs[8].
Les arènes et l'art
Les arènes ont inspiré de nombreux peintres, comme Vincent van Gogh ou Picasso[9], qui trouvera à Arles ce que son Espagne natale ne pouvait plus lui offrir : la culture des jeux taurins.
Elles ont également été photographiées, dès les années 1850 par Édouard Baldus[10],[11],[12],[13] dans le cadre de la Mission héliographique et par Dominique Roman vers 1860[Note 5].
Dans le film Heureux qui comme Ulysse, plusieurs scènes ont pour cadre les arènes d'Arles.
Notes et références
Notes
- 503 et 542. Entre
- 536-537 Hiver
- 549, date approximative de l'arrivée de la peste dans la région. Les derniers spectacles historiques datent de
- Monuments historiques depuis 1834. Il conserve cette fonction jusqu’en 1860. Prosper Mérimée, bien qu'écrivain, est également inspecteur général des
- Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie à Arles en 1860, la municipalité remet au couple impérial un album photographique constitué par Dominique Roman et représentant les monuments antiques de cette cité. Lors de la visite de l’Empereur
Références
- Amphithéâtre ou arènes d'Arles, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Société de statistique, d'histoire et d'archéologie de Marseille et de Provence (1851) - volume 14-15, pages 298-299
- Louis Stouff (1930-....) - Arles au Moyen Age, page 26.
- Émile Fassin – Bulletin archéologique d’Arles, 1890 no 12, pages 186-190.
- Plan patrimoine antique de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Arles Amphithéâtre
- René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques - Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, septembre 1997, 1512 p. (ISBN 2-911200-00-4).
Chapitre VI La conservation intégrée, L’amphithéâtre romain d’Arles, Bouches-du-Rhône, pp 172-173,Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) et Directions régionales des antiquités historiques (DRAH), Suivez le guide - Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p.Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur (traduit en allemand et anglais). Arles : Théâtre, Thermes de Constantin, Amphithéâtre, Cryptoportiques, Musée Lapidaire, pp. 94-95
- ici
- ici
- Pablo ici
- Musée de la photographie de Charleroi Cf.
- Musée d'Orsay Cf.
- Plusieurs clichés, dont un des arènes d'Arles
- Site culture.gouv.fr Cf.
Voir aussi
Articles connexes
- Monuments romains et romans d'Arles
- Amphithéâtre romain
- Liste d'amphithéâtres romains
- Liste des plus grands amphithéâtres romains
- Histoire d'Arles à l'époque romaine
- Liste d'arènes
Liens externes
- Visite Virtuelle des Arènes d'Arles
- Site
- Identification Unesco, n°164-001
- L'amphithéâtre d'Arles sur le site du patrimoine arlésien
- Arènes d'Arles en français, allemand et anglais sur le site Web Structurae.
- Une étude sur les arènes d'Arles
- Dominique Roman : Les arènes d'Arles, la tour sarrazine, vers 1862, sur la base Joconde, ministère de la Culture
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