- Cocarde d'Or
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Cocarde d'Or
La Cocarde d'Or est une épreuve de course camarguaise qui a lieu chaque année, le premier lundi de juillet, à Arles, en France. C'est une course d'importance comptant pour le championnat des raseteurs, le Trophée des As.
Sommaire
Historique
La Cocarde d'Or a été imaginée et crée par Nicolas Crouason, en novembre 1927[1]. La première course s'est déroulée le 2 juillet 1928.
Nicolas Crouason a également rédigé le règlement de la course, qui s'est affiné avec le temps et les exigences du monde de la bouvine, mais qui demeure dans son ensemble. Ce règlement a été une source d'inspiration pour les règlements des autres courses camarguaises[2]Règlement de la course
- Article I : Les raseteurs qui participeront à cette course devront être obligatoirement dans la tenue suivante : chemise et pantalon blancs (ce qui n’était pas toujours le cas jusque-là).
- Article II : Chaque taureau restera au maximum 15 minutes en piste
(au début 16 minutes, puis l’expression sortie comprise a disparu).
- Article III : Il ne devra être attaqué qu’à la sonnerie de trompette, dans un temps laissé à l’appréciation du jury et qui ne devra pas excéder 2 minutes. Les attributs enlevés après la sonnerie de rentrée au toril ne seront pas payés et rentreront pas dans le compte des points.
- Article IV : La Cocarde d’Or sera attribuée au raseteur totalisant le plus grand nombre de points. Elle comporte une prime en espèces de X francs et une cocarde en or, longtemps le Grand Prix d’Honneur du Comité des Fêtes.
Jusqu’en 1943, au lieu de la Cocarde en Or, était attribué un diplôme avec le titre de Premier Raseteur de France. Il y eut aussi la remise d’une Coupe (acquise après deux victoires consécutives), et maintenant d’un Objet d’Art.
Le raseteur classé deuxième se voit décerner le Prix Nicolas Crouanson. Depuis 1963, il y a un troisième (Prix Jean Héritier).
Enfin, depuis 1929, un Prix est attribué au premier raseteur arlésien classé, qui ne doit pas avoir obtenu l’un des deux, et maintenant des trois premiers Prix.
En 1938 et 1939, un Prix a été décerné au meilleur taureau de la course, idée qui n’a été reprise qu’en 1963, le baile-gardian de la manade étant récompensé pécuniairement.
- Article V : Les points seront décomptés de la façon suivante :
- Cocarde coupée : 1 point
- Cocarde enlevée après coupe : 2 points ;
- cocarde enlevée au premier coup de crochet : 2 points
- Glands : 2 points
- Ficelle, coupe du frontal : 1 point
- Ficelle : 2 points
- Élastique : 2 points.
Deux attributs enlevés en un seul raset compteront pour 3 points.
C’est ici, qu’il y a eu le plus de modifications :
- Le garrot (3 points), disparut après 1934, le règlement de 1936 dit en effet : « Il n ’y aura pas de garrot, mais simple devise non primée, aux couleurs de la manade, à laquelle il est recommandé de s’abstenir de toucher ».
- À la première épreuve, les taureaux portaient deux glands, mais ils n’en ont qu’un en 1929 - 1930 - 1931 -1932 et 1934, et définitivement deux à partir de 1936.
- L’élastique n’est décompté que depuis 1948, et ce n’est que depuis 1953 que la coupe du frontal est mentionnée pour un point, et que deux attributs en un seul raset sont réévalués à 3 points au lieu de 2 jusqu’alors.
Cet article 5 se termine ainsi :
Le jury aura en outre, la faculté de tenir compte du travail de chaque raseteur à qui il pourra donner un nombre de points supplémentaires, allant de 1 à 3, de même qu’il lui est réservé la latitude de majorer les points alloués à l’enlèvement des attributs.
Il semble bien que la première partie de cet alinéa n’ait été appliquée qu’une fois en 1928. Par contre, il est arrivé bien des fois que les points soient doublés et parfois même triplés.
- Article VI : Le concours prendra fin au septième taureau et le palmarès sera proclamé après le huitième, le dernier servant à départager éventuellement les ex aequo. (Jusqu’en 1937, il a été proclamé après l’avant-dernier). Cet article n’a pas été appliqué en 1959, où il y eut deux vainqueurs ex-aequo qui se partagèrent les 2e Prix.
En 1934, le concours prit fin après le 6e. En revanche, en 1938, les 9 taureaux présents comptèrent, ainsi qu’en 1939 (8 fauves).
Cet article ne joua pas pour les années de l’occupation, où la Cocarde d’Or se disputait sur deux jours ni pour les sept années qui suivirent la Libération où il fallut attendre la rentrée au toril du dernier cocardier pour connaître le vainqueur.
Ce n’est qu’en 1952 que cette clause a été définitivement rétablie. Qu’il y ait six, huit ou plus généralement sept taureaux, le dernier est toujours hors-concours.
- Article VII : Tout raseteur sera réprimandé pour avoir intentionnellement gêné un des ses collègues, pour manque de correction ou pour faits et gestes, soulevant la réprobation générale. La réprimande pourra entraîner une perte de points pour lui-même et son associé[3].
- Article VIII : Les décisions de la Présidence sont sans appel et l’Amicale des Raseteurs sera officiellement représentée au sein du jury.
- Article IX : Le Comité ne répond d’aucun accident et décline toute responsabilité.
Ce règlement était signé à la fois par le Président de la Commission Taurine et le Président du Comité des Fêtes.
Pendant très longtemps, la course de la Cocarde d’Or a été une organisation du Comité des Fêtes d’Arles. Mais, depuis 25 ans environ (en 1981, NdA), il n’en est plus de même. L’article VII du règlement 1928 a été appliqué jusqu’en 1937, (inscription des seuls raseteurs invités). Chaque année, un extrait de ce règlement est publié dans le programme des fêtes d’Arles, notamment les articles II -III - IV et V (décompte des points ).
Palmarès
De nombreux raseteurs se sont distingués, tel Christian Chomel, huit fois vainqueur de l'épreuve ou Lucien Volle, avec sept victoires[4].
- 1928: Paul Bonel, dit Granito
- 1929: Léopold Margaillan
- 1930: Julien Rey
- 1931: Julien Rey
- 1932: Auguste Berbedes
- 1933: Pas de course
- 1934: Patrice Denamo, dit Patris ou Merlusse
- 1935: Pas de course
- 1936: Jean Boncoeur
- 1937: Jean Boncoeur
- 1938: Antony Rossignol
- 1939: René Azaïs
- 1940: Pas de course
- 1941: Charles Fidani
- 1942: Charles Fidani
- 1943: Charles Fidani
- 1944: Pas de course
- 1945: Louis Arnaud
- 1946: Lucien Volle
- 1947: Lucien Volle
- 1948: Lucien Volle
- 1949: Lucien Volle
- 1950: André Douleau
- 1951: Lucien Volle
- 1952: Lucien Volle
- 1953: Charles Fidani
- 1954: Roger Douleau
- 1955: Lucien Volle
- 1956: André Douleau
- 1957: Manolo Falomir
- 1958: André Soler
- 1959: Roger Douleau et Manolo Falomir
- 1960: André Soler
- 1961: Roger César
- 1962: Francis San-Juan
- 1963: Roger Pascal
- 1964: André Soler
- 1965: Roger César
- 1966: Roger César
- 1967: Robert Marchand
- 1968: Jean-Claude Fabre
- 1969: Robert Marchand
- 1970: Daniel Pellegrin
- 1971: Roger César
- 1972: Xavier Ruas
- 1973: Robert Marchand
- 1974: Patrice Meneghini
- 1975: Patrick Castro
- 1976: Patrice Meneghini
- 1977: Gérard Barbeyrac
- 1978: Robert Marchand
- 1979: Frédéric Lopez
- 1980: Gérard Barbeyrac
- 1981: Christian Chomel
- 1982: Christian Chomel
- 1983: Jacky Simeon
- 1984: Christian Chomel
- 1985: Christian Chomel
- 1986: Christian Chomel
- 1987: Christian Chomel
- 1988: Christian Chomel
- 1989: Christian Chomel
- 1990: Thierry Ferrand
- 1991: Frédéric Durand
- 1992: Thierry Ferrand
- 1993: Thierry Ferrand
- 1994: Thierry Ferrand
- 1995: Laurent Baldet
- 1996: Ludovic Zerti
- 1997: Stéphane Rouveyrolles
- 1998: Mouloud Bensalah
- 1999: Mouloud Bensalah
- 2000: Thierry Félix
- 2001: Fabien Gramatico
- 2002: Sabri Allouani
- 2003: Hadrien Poujoul
- 2004: Hadrien Poujoul
- 2005: Sabri Allouani
- 2006: Sabri Allouani
- 2007: Sabri Allouani
- 2008: Michael Matray
- 2009: Sabri Allouani
Meilleurs taureaux
À l'issue de chaque course, la Présidence désigne le meilleur taureau de la journée, selon des critères précis. Le prestige est grand pour le taureau mais également pour son manadier.
Notes et références
- ↑ André Chamand, Cocarde d'Or. 75 années, Sommières (30), Editions Gilles Arnaud, 2007, (ISBN 9782354660024), p.194.
- ↑ André Chamand, op. cit.
- ↑ André Chamand précise :A notre connaissance, il n’a jamais été appliqué et pourtant les occasions n’ont pas manqué. op. cit., p.12
- ↑ André Chamand, op. cit.
Voir aussi
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