- Rafael Alberti
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Rafael Alberti Merello (16 décembre 1902 à El Puerto de Santa María, Province de Cadix - 27 octobre 1999 à El Puerto de Santa María) est un poète espagnol, membre de la Génération de 27.
Sommaire
Éléments biographiques
On peut distinguer cinq phases dans la lyrique albertienne : "neopopularismo", gongorisme, surréalisme, poésie politique, poésie de la nostalgie.
Le premier cercle de sa poésie est constitué par Marinero en tierra (1925), La amante (1926) et El alba del alhelí (1927). Le poète se situe dans la tradition des recueils de chansons, mais la position est celle d'un poète d'avant-garde.
Dans la seconde phase, une nouvelle tradition succède à la chanson : celle de Góngora. Le résultat est Cal y canto (1929, mais écrit entre 1926 et 1927). Le gongorisme réside dans la profonde transfiguration stylistique à laquelle se trouvent soumis les sujets. Dans ce livre apparaît un ton sombre qui anticipe Sobre los ángeles (1929, mais écrit entre 1927 et 1928).
Sobre los ángeles — qui ouvre la troisième étape, c'est-à-dire le surréalisme — naît comme conséquence d'une grave crise personnelle, et se rattache d'autre part à la crise esthétique générale de l'époque, commune à tout l'art occidental. Le classicisme antérieur se voit soudainement malmené, et même si le poète utilise encore les formes métriques traditionnelles, la versification libre surgit de façon triomphante. Les caractéristiques de ces poèmes sont la densité des images, la violence du vers, la création d'un monde onirique et infernal. C'est certainement le livre majeur du poète, lequel prolongera son ton apocalytique dans Sermones y moradas, écrit entre 1929 et 1930 ; le cercle surréalisme se refermant sur l'humour de Yo era un tonto y lo que he visto me ha hecho dos tontos (1929). Dans ce dernier livre, se retrouvent des poèmes consacrés aux grands comiques du cinéma muet.
"Ma poésie n'a rien à voir ou presque rien avec le peuple", dit-il (Gaceta literario 1-1-29). C'est un chantre des thèmes de la vie moderne, un humoriste, un poète pur. Chacun des livres de cette période semble nier le précédent, affirmant en même temps l'énorme puissance rhétoricienne et la richesse inépuisable d'inspiration de leur auteur.
L'identification entre conduite privée et conduite publique, que l'on peut considérer comme une caractéristique du surréalisme, se traduira postérieurement chez Alberti par une position idéologique proche de l'anarchisme. Cela l'amènera à se lancer dans la poésie politique, dont la première manifestation est l'élégie civique Con los zapatos puestos tengo que morir (1930). Avec l'arrivée de la Seconde République espagnole (1931), Alberti adoptera les positions du marxisme révolutionnaire. Les poèmes de cette période seront rassemblés dans Consignas (1933), Un fantasma recorre Europa (1933), 13 bandas y 48 estrellas (1936), Nuestra diaria palabra (1936) et De un momento a otro (1937); en 1938 l'auteur rassemblera tous ces recueils sous le titre général El poeta en la calle. Il faut ajouter l'élégie Verte y no verte (1935), dédiée à Ignacio Sánchez Mejías. Le cycle est inégal, mais avec des réussites remarquables.
L'exil (1939-1977) déclenche le dernier cycle de l'œuvre d'Alberti. De la poésie apolitique, on peut détacher Entre el clavel y la espada (1941) ; A la pintura (1948), retable sur les thèmes et figures des arts picturaux ; Retornos de lo vivo lejano (1952) ; Oda marítima; Baladas y canciones del Paraná (1953). Il s'agit de livres articulés - sauf A la pintura - sur le thème de la nostalgie, dans lesquels les vers cultes alternent avec le "neopopularismo", et qui présentent des moments d'une grande qualité, que l'on retrouvera dans Abierto a todas horas (1964) et dans le premier livre totalement rédigé après le retour en Europe, Roma, peligro para caminantes (1968).
Après le retour en Espagne (1977), la production albertienne, très abondante, inclut en particulier la poésie érotique de Canciones para Altair (1988).
Militant engagé dans le camp républicain, Rafael Alberti fut contraint de s'exiler en France en 1939 ; l'année suivante il dut quitter ce pays vaincu par les Allemands, pour se réfugier en Argentine, où il resta jusqu'en 1963. Cette année-là, il s'installa en Italie (Rome et ponctuellement à Cervara di Roma) pour un séjour qui allait durer jusqu'à son retour en Espagne en 1977.
En 1999, il reçoit la Creu de Sant Jordi, distinction décernée par la Generalitat de Catalogne.
Œuvres (en espagnol)
- Marinero en tierra (1925) prix national de littérature
- La Amante (1926)
- El alba del alhelí (1927)
- Cal y Canto (1929)
- Sobre los angeles (1929)
- Sermones y morales (1929)
- El hombre deshabitado (1930),
- Fermín Galán (1931),
- Consignas (1933)
- poema del mar Caribe (1936)
- 13 bandas y 48 estrellas (1936)
- De un momento a otro (1938-1939)
- El trébol florido (1940)
- Entre el clavel y la espada (1939-1940)
- Pleamar (1942-1944)
- El adefesio (1944)
- La Gallarda (1944-1945)
- A la pintura (1945-1967)
- Retornos de lo vivo lejano (1948-1956)
- Coplas de Juan Panadero (1949-1953)
- Noche de guerra en el Museo del Prado (1956)
- Abierto a todas horas (1960-1963)
- Roma, peligro para caminantes (1964-1967)
- Canciones del alto valle del Aniene (1967-1971)
- Fustigada luz (1972-1978)
- Los hijos del drago y otros poemas (1986)
- Canciones para Altair (1988)
Œuvres traduites
Traductions en français : liste sur le site officiel de Rafael Albertí.
Livres sur Rafael Alberti
- E. de Zuleta, « La poesía de Rafael Alberti », en Cinco poetas españoles (Madrid, 1971)
- K. Spang, Inquietud y nostalgia. La poesía de Rafael Alberti (Pamplona, 1973)
- S. Salinas de Marichal, El mundo poético de Rafael Alberti (Madrid, 1975)
- J. L. Tejada, Rafael Alberti entre la tradición y la vanguardia (Madrid, 1976)
- R. Senabre, La poesía de Rafael Alberti (Salamanca, 1977)
- A. Jiménez Millán, La poesía de Rafael Alberti (1930-1939) (Cádiz, 1984)
- R. Alberti, Obras completas, I. Poesía (1920-1938), introducción de L. García Montero (Madrid, 1988).
Mise en musique
Parmi les plus connus des interprètes espagnols des poèmes de Rafael Alberti, Paco Ibanez (dont le fameux A galopar - [2]) Site officiel : http://aflordetiempo.com/webNovaFr.htm
Certains de ses poèmes ont été récités sur une musique dans le cadre de l'album hommage de Vicente Amigo : POETA. Laurentino Fernandez Perez a aussi mis en musique un grand nombre de ses poèmes dans ses disques.
On trouve aussi quelques poèmes de Rafael Alberti chantés et mis en musique par Vicente Monera, auteur-interprète espagnol[1],[2].
Notes et références
Liens externes
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