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Génération de 27
La Génération de 27 ou Generación del 27 est un groupe littéraire qui apparut sur la scène espagnole entre les années 1923 et 1927, au sein duquel plusieurs poètes partagèrent des idées.
Plusieurs se réunirent au domicile de Góngora, pour le trois centième anniversaire de sa mort, et cela le consacra définitivement. Leur première action commune eut lieu à l'athénée de Séville en 1927.
Le groupe disparut à l'éclatement de la guerre d'Espagne.
Sommaire
Membres
Poètes membres de la Génération de 27 :
- Pedro Salinas (1891-1951)
- Jorge Guillén (1893-1984)
- Gerardo Diego (1896-1987)
- Dámaso Alonso (1898-1990)
- Federico García Lorca (1898-1936)
- Vicente Aleixandre (1898-1984)
- Emilio Prados (1899-1962)
- Rafael Alberti (1902-1999)
- Luis Cernuda (1902-1963)
- Manuel Altolaguirre (1905-1959)
Esthétique et évolution
Leur esthétique tenta de trouver les éléments communs entre les traditions littéraires savante et populaire espagnoles et les avant-gardes esthétiques européennes. Elle évolua de la poésie pure, des avant-gardes déshumanisées futurisme, cubisme, ultraïsme, créationnisme[1]) et de la froide métaphore gongorine à l'engagement humain que suppose la révélation du surréalisme et même l'engagement politique (dans le cas de Rafael Alberti), pour ensuite se disperser pour la plupart dans l'exil extérieur et intérieur lors de la guerre civile.
En ce qui concerne la métrique, elle réduit l'abondance strophique moderniste et, de manière opposée, elle s'enrichit de formules expressives surtout à travers des procédés expressifs comme l'image visionnaire, le culte du vers libre et des vers courts, et ladite poésie impure préconisée par Pablo Neruda. Le répertoire thématique se renouvelle et se modernise, s'ébroue et libère définitivement le langage poétique corseté par l'exemple du XIXe siècle.
Courants
En réalité, ladite génération de 27 fut un groupe peu homogène, ils se retrouvaient habituellement par paires ou par trios. Ainsi, par exemple, les poètes du Néopopularisme de Falla, Rafael Alberti et surréalisme de Federico García Lorca), au sein d'un groupe particulièrement nourri, tentèrent de se rapprocher de la poésie de Gil Vicente et du Romancero, ou de la poésie lyrique chansonnière, cherchant les sources populaires dans le folklore du lyrisme traditionnel. Il y a un peu de cela dans le rapprochement que fit Gerardo Diego, après une étape créationniste, vers la poésie de Félix Lope de Vega grâce à l'édition que fit à l'époque José Fernández Montesinos.
D'autre part, deux professeurs de philologie espagnole partagèrent des intérêts communs, étaient amis et eurent des trajectoires semblables, et ce n'est pas sans raison que leur poésie est fondamentalement optimiste : Jorge Guillén, dont toute l'œuvre est recueillie sous le titre Aire nuestro et est marquée par la poèsie pure dans le style de Paul Valéry, et formée de cinq livres (Cántico, Clamor, Homenaje, ...Y otros poemas et Final) et Pedro Salinas, le grand poète de l'amour de 27.
Le groupe surréaliste est plus dense, mais il s'en détache en particulier le prix Nobel Vicente Aleixandre, sûrement le plus original, étant donné, selon Luis Cernuda, que "son vers ne ressemble à nul autre", et celui qui est devenu le poète le plus influent de la génération dans la dernière moitié du XXe siècle, Luis Cernuda lui-même. Cependant, d'autres poètes de 27 ressentirent l'impact du Surréalisme et possèdent des étapes dans leur évolution marquées par cette esthétique : Rafael Alberti, par exemple, a composé la dernière partie de Sur les anges et Sermones y moradas en vers libres surréalistes, et Federico García Lorca a assimilé son impact dans son Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, Poeta en Nueva York et les Sonetos del amor oscuro. Une étape surréaliste se retrouve aussi chez José María Hinojosa avec La flor de Californía (avec un accent sur le i) et Emilio Prados.
C'est ce dernier et Manuel Altolaguirre qui constituent le dénommé groupe de Málaga ou de poètes présumés mineurs, formé autour de la revue Litoral éditée par Altolaguirre et sa collection de livres poétiques. Dámaso Alonso et Gerardo Diego représentent, de leur côté, le groupe de ceux qui sont restés en Espagne, contre leur gré et avec pour le premier des épreuves difficiles, moins d'ennuis pour le second, et ils pactisèrent plus ou moins avec le régime vainqueur de la Guerre civile (Alonso, se considérait dans la Génération de 27 comme critique, mais dans l'après-guerre comme poète) ou l'appuyèrent ouvertement (Diego). Ce dernier eut une longue carrière poétique où il combine à la fois tradition et avant-garde, avec des thèmes très variés (de la corrida à la musique et aux doutes religieux, le paysage et les questions existentielles). Cependant, quelques-uns ne furent pas inquiétés par le régime franquiste, vivant dans un exil intérieur revendiqué (Juan Gil-Albert) ou devenant de fait le maître et le guide de toute une nouvelle génération de poètes (Vicente Aleixandre).
Notes
- ↑ Ici créationnisme n'a pas le sens courant. Vicente Huidobro (1893-1948) Auteur polémique, il invente le “créationnisme », proche d’Apollinaire et d’André Breton. Dans les années vingt, installé en France il collabore à de nombreuses revues, notamment à « L’Esprit nouveau » avec Le Corbusier. Puis il fondera, à Madrid « Creación, Revista Internacional de Arte ». De retour au Chili, en communiste convaincu, il exerce une forte influence sur la nouvelle génération artistique. Remarque : Vicente Huidobro a fondé le créationnisme poetique, mais n'est pas cité dans la liste des membres de la Géneration de 27.
Voir aussi
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