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Le terme qiyâs (قياس [qiyās], « analogie », « référence » ou « syllogisme ») désigne un type de raisonnement utilisé dès une époque ancienne par les juristes musulmans pour déterminer la solution d'un problème de droit (fiqh) non prévu par les textes du Coran et de la sunna.

Cette méthode est considérée comme la quatrième source du droit musulman. Elle s'appuie, notamment, sur un verset du Coran (LIX,2) qui précise : « Vous qui avez du jugement, prenez exemple », et sur le verset IV, 46, qui autorise l'ablution avec du sable lorsque l'on manque d'eau. Le prophète de l'islam, Mahomet, lui-même aurait habilité le gouverneur du Yémen, Mu'adh ben Djabal, « à faire de son mieux » s'il ne trouvait pas de solution appropriée dans le Coran et la sunna[1].

Il ne s'agit pas d'un jugement personnel, à plus forte raison d'une interprétation de la « Loi divine », mais d'un raisonnement rigoureux fondé sur l'analogie.

Sommaire

Exemple d'analogie juridique

Par exemple : la consommation de vin est condamnée par un hudud (peine fixe) parce qu'elle produit l'ébriété. Cette « cause » permet, par une analogie effectuée par les chaféites, de condamner également la consommation de toute boisson fermentée produisant l'ébriété [2]. Toutefois, les hanéfites, qui interdisent également la consommation de boisson enivrante, considèrent qu'il n'est ici nul besoin de procéder par analogie, et que cette interdiction générale découlerait d'une simple conséquence logique du texte [2].

Cet exemple permet de montrer comment la jurisprudence musulmane part des cas concrets prévus dans les textes écrits (Coran et sunna) pour ensuite opérer des généralisations à l'aide d'analogies sur des cas spécifiques. Elle ne part pas, ici, de principes généraux ; lesquels peuvent être toutefois invoqués: toute règle de droite prescrite par la shariah est censée promouvoir le maslaha (en), ou « intérêt public », ce qui permet parfois, pour un juge, de décider à l'encontre d'un raisonnement juridique strict afin de promouvoir le bien: il s'appuie alors sur l'istislah (en), ou « préférence juridique » — cette procédure permet en particulier d'adapter le droit aux mœurs spécifiques d'un lieu et d'une époque donnée.

Un autre exemple concerne le divorce judiciaire prononcé pour vice rédhibitoire, autorisé en vertu d'une analogie avec le vice caché lors d'une vente [3].

L'analogie selon les différentes écoles juridiques

L'analogie en tant que source de droit a été vivement contestée par divers traditionnalistes (les zhâhirites s'y opposaient catégoriquement, de même qu' Ibn Hazm, etc.), mais elle fut employée dès le IIe siècle de l'Hégire par des juristes, dont certains furent les maîtres de l'imam Abou Hanifa (mort en 150/767) qui l'appliqua systématiquement. L'imam ach-Châfi`î fondateur de l'école (madhhab) chafiite, précisa la nature du qiyâs en le fondant sur la recherche de la « cause » d'une décision.

Le qiyâs est utilisé - plus ou moins fréquemment - par les quatre écoles juridiques du sunnisme. Les hanafites sont ceux qui l'utilisent le plus, et les hanbalites sont ceux qui l'utilisent le moins.

Notes et références

  1. Louis Milliot, Introduction à l'étude du droit musulman, Sirey, 1953, p.  135.
  2. a  et b François-Paul Blanc, Le droit musulman, Dalloz, 2e édition, 2007, 128 p., p.  24-25.
  3. François-Paul Blanc, Le droit musulman, Dalloz, 2e édition, 2007, 128 p., p. 76-84.

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