Art martial

Art martial
Musashi Miyamoto (1584—1645), ici représenté avec deux bokken, est l'un des plus fameux escrimeurs de l'Histoire et l'auteur du Livre des cinq anneaux, un classique de stratégie militaire.

Un art martial est le plus souvent un enseignement d'une technique de combat où la connaissance et la maîtrise de soi sont nécessaires pour savoir l'appliquer de manière efficace malgré le stress que représentent les lieux de combat. Les arts martiaux les plus populaires en Europe et en Amérique sont vietnamiens, coréens, japonais ou chinois, mais des écoles similaires existent dans de nombreuses régions et cultures. L'histoire des arts martiaux remonte aux premiers âges de l'humanité et se traduit par un complexe système de diffusion parmi les cultures du monde.

Sommaire

Présentation

Définition

L'expression française « arts martiaux » est la traduction de l'anglais martial arts ; un néologisme créé vers 1933 pour désigner initialement les techniques de combat du Japon, pays sous forte influence militariste à cette époque[1]. L'expression emprunte donc les significations étendues du terme « art », et du terme « martial », adjectif dérivé du nom Mars (latin : mars, « le brave ») qui désigne le dieu de la guerre de la mythologie romaine. Tammy Slimani est la première a avoir utilisé l'expression "arts martiaux" en 1933. De manière littérale, « art martial » signifie à utilité militaire, toute discipline utilisée pour le combat, pour attaquer ou se défendre. Toutefois, les arts martiaux intègrent une dimension spirituelle et philosophique dans leur enseignement, une caractéristique qui les distinguent essentiellement des sports de combat. Chaque art martial possède des valeurs spirituelles et philosophiques qui lui sont propres ; ces valeurs peuvent également différer au sein d'une même discipline en fonction des styles et des écoles qui la composent[2].

Dans le langage courant, le terme « art martial » est souvent utilisé pour désigner une discipline de combat d'origine asiatique.

Sens moderne

Actuellement et dans la société mondiale moyenne, il est possible d'apprendre et de pratiquer les arts martiaux comme un sport, une hygiène d'entretien de la forme physique et mentale sans objectif premier de vaincre, de blesser ou de faire mal. Il faut cependant admettre que les arts martiaux ont pour vocation première d'apprendre des techniques permettant d'immobiliser, de tuer et de blesser. À notre époque moderne, cette éventualité est extraordinaire et l'utilisation de ces techniques ne peut survenir qu'en des occasions rares et extrêmes. C'est ce qui distingue les arts martiaux des sports de combat dont les techniques dangereuses ont été expurgées. Cependant, il ne s'agit pas non plus d'une sorte de gymnastique ou de danse car l'étude des arts martiaux laisse une grande place à la recherche de l'efficacité martiale (placement vis-à-vis de l'adversaire, évaluation de la distance, précision et puissance des coups, économie des forces).

Ancienne fresque représentant des moines Shaolin en train de pratiquer le Shaolin quan.

Malgré la distinction courante entre les arts martiaux, fondés sur une recherche de la perfection, et les sports de combat, plus orientés vers la compétition et ayant des contacts directs, ces deux activités humaines ont des liens étroits et découlent historiquement des mêmes préoccupations de défense et de canalisation de la violence. Même dans les compétitions les plus violentes des sports de combat, le respect de l'adversaire, des règles et de l'arbitre ne peut être oublié. Et si les sports de contact sont proches du combat « réel », avec des notions de surprise, de stratégie, de feinte et une sanction réelle à l'erreur (la douleur, voire la blessure), ils s'en éloignent dans le sens où les deux adversaires doivent employer la même technique et faire preuve d'honnêteté, notions souvent absentes du simple combat de rue.

Les arts martiaux sont cependant axés sur une étude de mouvements de type formes (appelés kata dans les arts martiaux japonais, poomsae dans les arts martiaux coréens, akas dans les arts martiaux birmans, taolu ou thao dans les arts chinois, jurus dans les arts martiaux indonésiens, quyen, thao quyen ou thao binh khi dans les arts martiaux vietnamiens et sino-vietnamiens) et ont des implications directes dans le combat libre, car les attaques et parades sont liées avec finesse pour produire la plus grande autorité de contrôle avec le minimum d'effort. L'absence d'intention réelle de nuire permet de travailler des situations plus dangereuses telles que l'affrontement à mains nues contre un couteau ou un sabre. La pratique d'un art martial ne se limite pas à de très nombreux enchaînements, même s'ils sont un pôle important de la transmission. La pratique de ces arts improprement traduits par « martiaux » peut aboutir avec bonheur à d'autres attitudes, comme les rites, les sports, les traditions.

La capoeira, à mi-chemin entre danse de combat et art martial, est un bon exemple de la variété des disciplines qu'englobent les arts martiaux.

Origines

Article détaillé : Histoire des arts martiaux.

En Chine les arts martiaux semblent avoir été utilisé longtemps avant l'avènement du temple Shaolin. Les débuts sont rattachés à la mythologie chinoise et au Souverain Jaune qui aurait inventé des techniques martiales pour vaincre les tribus alliées de Chi You, un être maléfique, ennemi de Huangdi, l'un des souverain mythologique de la Chine. Le traité L'Art de la guerre du stratège de l'État de Wu, Sun Tzu, écrit il y a environ 2500 ans (vers la période des Printemps et Automnes et des Royaumes combattants), cite les arts martiaux comme méthode d'entraînement des unités militaires de la Chine ancienne[3].

Technique de défense ancestrale des moines birmans (pongyi-thaing)

Les formes d'arts martiaux les plus anciennes des régions asiatiques,est mentionné dans le Rig Veda encore connues aujourd'hui, selon les écrits, trouvent leur origine en Inde avec notamment le kalaripayat, et seraient très liées aux arts des traditions hindouiste et bouddhiste[4].

En effet, d'après la tradition, dans les années 510 de notre ère, un prince appelé Bodhidharma ou Da Mo, fils du râja Sugandha, né à Kanchipuram, capitale de la dynastie des Pallava dans le sud de l'Inde, avait fondé près de Kottayam, au Kerala, la première école de kalaripayat, puis était parti ensuite pour la Chine, où il fonda une école de kung-fu au monastère de Shaolin. À la fin de sa vie, il se fixa définitivement sur le mont Tung Son où il créa l’institut d’enseignement des vertus et techniques du Võ-Lâm. Bodhidharma est considéré comme le créateur de l'école bouddhiste Ch'an de Chine et du bouddhisme Zen du Japon où il est connu sous le nom de Bodai Daruma.

De nombreuses formes se sont ensuite développées en Chine du Sud, notamment au Tibet, ou encore dans le Hubei, avec des arts martiaux plus internes liés à la philosophie taoïste, comme le Taiji quan.

Parallèlement d'autres arts de combat se sont développés dans le Sud-est asiatique, et notamment grâce aux mouvements de populations et aux moines, en Birmanie dès le VIe siècle av. J.‑C. (Thaing ou Bando, Banshay, Lethwei, Naban), en Thaïlande (Krabi krabong, Muay thaï), au Laos, etc.

Plus tard, ils se sont répandus en Corée, au Japon et au Vietnam, où sont apparues des formes plus modernes au XIXe siècle comme le Tae Kwon Do, le Karaté, le Judo.

Technique de défense ancestrale des moines birmans – forme de type « tigre » (thaing)


Illustration de pugilat sur une fresque grecque
Projection de judo
Technique de défense de type aigle (thaing)

Liste

Notes et références

  1. Odon Valet, Une autre histoire des religions: Les religions extrême-orientales, Gallimard, 1999, p. 104 (ISBN 2070526615)
  2. Jean-Christophe Damaisin d'Arès, Laurent Passé, Guide pratique des arts martiaux, Éditions Amphora, 2008, pp. 10-11 (ISBN 2851807323).
  3. The Martial Arts and Sun Tzu, Science of Strategy Institute, (page consultée le 20 octobre 2009).
  4. Les arts martiaux indiens Les arts martiaux indiens

Voir aussi

Bibliographie

  • N. Poy-Tardieu Le guide des arts martiaux et sports de combat, Paris, Budo Éditions/Éditions de l'Eveil, 2001 (ISBN 2846170231)
  • Emmanuel Charlot, P. Denaud, Les arts martiaux, Paris, P.U.F. (Que sais-je? n°1791), 1999 (ISBN 2130497063)
  • Don F.Draeger and Robert W.Smith, Comprehensive Asian Fighting arts, E. Kodansha, Tokyo, 1969
  • Louis Frederic, Dictionnaire des arts martiaux, Éditions du Félin, 1988 (ISBN 2866450396)
  • Gabrielle et Roland Habersetzer, Encyclopédie des arts martiaux de l’extrême orient, Éditions Amphora, 2000 (ISBN 2851805568)
  • Patrick Lombardo, Encyclopédie mondiale des arts martiaux, Éditions E.M., Paris, 1998 (ISBN 2907736213)
  • Sylvain Salvini, La grande épopée des sports de combat et arts martiaux, in magazine Karaté, 1985
  • Ba Than (Gyi), Manuel of the bando discipline, National bando Association, 1946-1968.

Articles connexes

  • Portail arts martiaux et sports de combat Portail arts martiaux et sports de combat

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