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Kobudō
Le terme kobudō (古武道?) vient de ko (古) qui signifie ancien, bu (武), la guerre, et dō (道) la voie. L'acceptation moderne du terme recouvre toutes les pratiques d'armes associées aux arts martiaux japonais.
Sommaire
Les différents kobudō
Deux courants principaux sont à distinguer, d'une part celui des arts martiaux pratiqués sur l'île principale Honshū, et d'autre part celui des arts martiaux insulaires issus de l'archipel d'Okinawa et des îles Ryū-Kyū.
Un troisième courant bien distinct mais à la diffusion plus confidentielle a été transmis au sein de la famille royale d'Okinawa, le Motobu-ha.Le kobudō de Honshū
Sur l'île principale (Honshū), l'éducation martiale comprenait l'étude du sabre considéré comme noble, ainsi que d'armes complémentaires telles que la lance yari, le bâton long bō (environ 1m80), ou le bâton court jō. Des écoles se spécialisèrent dans certaines armes exotiques telles que la faucille-chaîne kusarigama par exemple. Cette éducation s'adressait à une élite aisée. On retrouve dans toutes ces écoles des déplacements typiques du maniement du sabre, ainsi que dans les arts qui y sont affiliés tels que l'aikidō ou le ju jutsu.
On parle donc de kobudō pour désigner la pratique des armes de l'aikidō, ou celle des écoles de sabre pluri-disciplinaires (telles que les Araki Ryu, Sekiguichi Ryu, Shinto Muso Ryu, Katori Shintō Ryu et Yamate Ryu) ou encore des écoles de ju jutsu qui intègrent des armes dans leurs curriculum (Hakko-Ryu Jujutsu 1941).
Les armes les plus courantes du kobudō de Honshū sont :- le sabre long : katana
- le sabre court : wakizashi
- le couteau : tantō
- le bâton long : bō
- le bâton court : jo (voir Jo-jutsu)
- la lance à lame droite : yari (généralement symétriques, à double tranchant)
- la lance à lame courbe : naginata
- la grande lance à lame courbe : nagamaki
Les kobudō d'Okinawa
Dans les îles méridionales de l'archipel du Japon et notamment à Okinawa, plusieurs occupants militaires, tantôt chinois, tantôt japonais, ont interdit la possession et l'usage des armes (sabre et autres) à la population occupée, dans le but d'éviter les rebellions. C'est cette interdiction qui a favorisé le développement poussé des techniques de combat à mains nues, le Tō-de devenu plus tard karaté, ainsi que l'utilisation, en tant qu'armes, des ustensiles de la vie quotidienne[1], les "Kobudō". De plus, le caractère subversif de la pratique l'a longtemps confiné au secret, ce qui, ajouté à la géographie parcellaire des îles, explique qu'il n'existe pas un kobudō mais des kobudō - plusieurs façons de faire par arme, par île, par expert.
Cette fois-ci, la pratique ne concerne plus les classes privilégiées, mais plutôt la population rurale[2] qui trouve dans ses outils quotidiens une extension naturelle.
Les armes les plus courantes du kobudō d'Okinawa sont :
- le bâton long : Bō
- le petit trident (par paire) : (nicho) sai
- le tonfa (par paire)
- le fléau : nunchaku
- la faucille (par paire) : (nicho) kama
- la rame : eku
- le fléau à trois sections : sansetsukon
- la longue corde lestée à chaque extrémité : suruchin
- la houe du jardinier : kue
- le harpon du pêcheur : nunti
- la machette et le bouclier en carapace de tortue : seiryuto et timbe
Le kobudō du Motobu-ha
Il existe enfin un troisième kobudō au sein du Motobu-ha (le style de la famille Motobu), transmis par la famille royale d'Okinawa, qui a été influencé par les experts chinois et japonais lors des différentes occupations. Outre les armes du kobudō d'Okinawa, il intègre des armes tranchantes d'origine chinoise.
De nos jours
Au XXe siècle, deux figures ont synthétisé les fragments d'enseignement éparts dans l'archipel, dans deux systèmes distincts d'armes et de progression : Shinko Matayoshi (1888-1947) et Shinken Taira (1897-1970). L'enseignement du kobudō d'Okinawa se retrouve donc dans :
- les écoles de Karate d'Okinawa[3]
- le Motobu-ha de la famille royale d'Okinawa
- les dōjō du courant Matayoshi
- les dōjō du courant Ryū-Kyū Kobudō (Taira Shinken)
Ainsi que dans les synthèses récentes :
- Yoseikan Budō, goshin-budō (de Kuniba Shogo)
Références
- Kenyu Chinen, Kobudo d'Okinawa, Sedirep, 1985
- Don Cunningham, Secret weapons of jujutsu, Tuttle Publishing, 2002
- Gansho Inoue, Bō, Sai, Tonfa, and nunchaku, ancient arts of the Ryūkyū Islands, Keibunsha, 1987
- Patrick McCarthy, Ancient Okinawan martial arts, Tuttle Publishing, 1985
- Serge Mol, Classical weaponry of Japan, special weapons and tactics of the martial arts, Kodansha International, 2003
Notes et références
- ↑ Soshin Nagamine, The essence of Okinawan karate-do, Tuttle Publishing, 1976
- ↑ Roland Habersetzer, Ko-budo, les armes d'okinawa, Sai, Amphora, 1985, p19 : « Ces techniques s'y développèrent au niveau du peuple (sinon de la masse) alors qu'ailleurs, notamment au Japon, elles restaient facilement au niveau de l'élite guerrière du pays »
- ↑ Roland Habersetzer, Ko-budo, les armes d'okinawa, Sai, Amphora, 1985, p35 : « A noter également que d'autres maîtres de karaté, notamment à Okinawa, (ainsi les maîtres Nagamine, Higa, Togushi, Yagi) enseignent les ko-budo [...] »
Liens
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