Arts Martiaux Birmans

Arts Martiaux Birmans

Arts martiaux birmans

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Les arts martiaux du Myanmar (Birmanie) sont surnommés thaing (thaing est un mot datant du IIIe siècle, terme générique qui signifie self-défense et qui désigne également toutes les pratiques martiales issues de Birmanie).

Eagle form

Sommaire

Principaux styles traditionnels pratiqués en Birmanie

Technique de self-défense dite du "moine"

Il existe de nombreuses variétés de pratiques, d’école et de branches. Il y a une centaine d’écoles différentes en Birmanie et chaque région a ses spécificités. Ba Than (Gyi) a essayé de les réunir et de les moderniser de 1946 à 1968. Avec neuf experts, ils ont rénové le Thaing du XIXe siècle des moines du nord de la Birmanie, appelé Hanthawaddy-thaing, pour en faire un nouvel ensemble, le Hanthawaddy Bando system (en anglais), mais cette œuvre a été interrompue par son décès.

Ba Than (Gyi) rénovateur des arts martiaux birmans au XXe siècle

Les styles les plus populaires en Birmanie depuis les années 1980 sont les suivants :

  • Le Royal Palace Style (Nan twin thaing) de l’Institut Royal d’Arts martiaux birmans dont le chef de file est Yekkha Minn
  • L’école du chemin opposé (Pyompya thaing), en anglais « School of le hard-soft way », où prédomine des mouvements circulaires et des formes animales propres aux techniques du singe, du scorpion, de la panthère, du buffle et du cobra. C’est un style très proche de certains arts martiaux chinois. Il utilise des stratégies surprenantes et rares. Tels des blocages circulaires et des coups de poing mélangés avec des saisies. Un des chefs de file est Thien Hla.
  • Le style du serpent (Neganadai thaing) ou en anglais « Snake style ».
  • Le style shan (Shan thaing) : écoles situées dans l’État shan, un style martial influencé par la culture chinoise.
  • Le Bando d'Hanthawaddy (Hanthawaddy-thaing), le système martial de Birmanie le plus développé dans le monde dont l’un des représentants en occident est Maung Gyi.
  • Le Djumba, art de combat peu connu, comprenant des éléments acrobatiques. Certains l’appellent « l’art oublié » ou « l’art secret ». Anciennement pratiqués par les moines guerriers dans les monastères.
  • La pratique la plus populaire en Birmanie est la boxe birmane (Lethwei), aussi ancienne que la nation birmane.
Maung Gyi dans les années 1990

Pratiques modernes des arts birmans en occident

Les formes martiales

Le thaing moderne tel qu'on le pratique en occident aujourd'hui, remonte aux années 1930. Il est le fruit du travail d'une poignée d'officiers du 10e régiment de Gurkhas de l'armée impériale britannique, souhaitant restaurer et codifier la pratique des anciens arts martiaux birmans. Ainsi naquit sous l'égide de Ba Than (Gyi)) en 1947, le National Bando Association (N.B.A), puis l'International Bando Association (I.B.A)bet désormais de l'International Thaing Bando Association (I.T.B.A) dont le siège est à Lausanne en Suisse.

La pratique des différentes disciplines du système martial birman est extrêmement codifiée. L'acquisition et la transmission des gestes techniques s'effectuent notamment par le biais de matrices de base (techniques de pied, de poing, de blocage, de déplacement…) et de formes ancestrales ou akas [sortes de combats imaginaires codifiés contre un ou plusieurs adversaire(s) ; qui permettent par ailleurs de développer la concentration, le travail sur l'énergie et les qualités physiques].

  • Le travail à mains nues (Bando) ou autodéfense utilise une pratique axée sur le comportement des animaux. Il allie un ensemble de techniques : travail de percussion, de saisie, de projection et de soumission. Outre l'optique de self-défense, le bando peut aborder le travail sur l'énergie par les formes internes (pratique douce similaire à celle développée dans certains arts martiaux extrême-orientaux).
Travail avec bâton long
  • Le travail des armes (banshay) est la pratique majeure du système Thaing. L'apprentissage du sabre est réservé aux plus expérimentés et exige d'avoir plus de 18 ans ; pour les enfants et les débutants, le travail des armes commence souvent par le maniement du bâton court. L'apprentissage passe, là encore, en partie par l'acquisition de matrices techniques et des structures ancestrales (akas). L'arme spécifique du banshay est le dha (sabre birman).
  • L'activité pugilistique (lethwei) peut être pratiquée en loisir ou en compétition. La Boxe birmane traditionnelle, étant très complète, elle permet à la plupart des athlètes de club de participer aux compétitions officielles des autres fédérations de boxes pieds-poings.
  • La Lutte birmane (naban) permet, quant à elle, une approche complète du travail au sol et du corps à corps, avec l'apprentissage des techniques de projection, de contrôle (immobilisations) et de soumission (clefs, strangulations, points de pression, pincements, écartèlements…). C'est une activité très physique, qui constitue la continuation logique du combat à mi-distance.
Lutte arakanaise
  • Le travail pugilistique en musique (cardio-lethwei) : (USA.) Forme de pratique moderne, axée sur la condition physique et le développement cardio-respiratoire. Il consiste à exécuter des techniques de lethwei dans le vide, en musique et chorégraphiées.
Séquences dans le vide : ici un coup de pied latéral

Les formes internes

  • Les formes internes, pratiques de développement et techniques énergétiques : nous trouvons différentes pratiques en la matière. Deux catégories principales, le bando-yoga et le min-zin.
Etiremenent en bando-yoga

1. Le yoga birman (bando-yoga) où nous trouvons différents types de pratiques. D’abord, le dhanda-yoga pratique à l’aide d’un bâton, le letha-yoga ou pratique sur les articulations, une sorte de chiropractie, et le longi-yoga dont le but est de développer la souplesse et d’enlever les tensions musculaires, avec comme instrument des vêtements et des cordelettes.

Travail énergétique en min-zin

2. Le min-zin a pour objectif le contrôle corporel et mental, par le biais d’exercices physiques et respiratoires. Il permet de soulager de nombreuses douleurs corporelles et d’obtenir un bien-être général.


  • Le Système martial des Moines ou pongyi-thaing : ce concept martial concerne les techniques martiales non-violentes. C’est un système développé dans les monastères depuis le IIIe siècle et à l’origine du concept de «thaing». À l’exemple de nombreux arts de combat s’appuyant sur la philosophie de non-violence, il s’agit dans le pongyi-thaing d’apprendre à se défendre contre tout type d’agression (verbale, physique ou psychique). On y apprend des stratégies non-violentes : contrôle des émotions, calme verbal, postures apaisantes, maîtrise des expressions faciales, mise en alerte mentale, gestion de la distance de sécurité, etc. Les techniques défensives sont axées sur le mode non agressif (neutralisation, clefs articulaires de contrôle, déplacements défensifs, etc.). Les pratiques s’effectuent à mains nues et également avec armes. Elles sont réservées à des pratiquants avancés.
  • Des pratiques complémentaires pour les élèves gradés concernent : la connaissance des centres vulnérables, les effets des coups sur ces centres vitaux, et par opposition la manière de soigner les traumatismes, les techniques des soins par les plantes, par les massages (pour activer la circulation sanguine et réguler les circuits énergétiques du corps), etc.

La pratique sportive

La pratique compétitive est organisée autour de plusieurs domaines. Les activités de préhension (lutte au corps à corps), les sports de percussion (boxe traditionnelle), ainsi que dans celui des réalisations de formes ancestrales (aka) ou de formes modernes (ex. : artistic akas, cardio-lethwei).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Ba Than (Gyi), Manual of the Bando discipline, National Bando Association, Burma, 1946-68
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Maung Gyi, Bando, philosophy, principles et practice, IST edition, 2000
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Maung Gyi, Burmese bando boxing, Ed. R.Maxwell, Baltimore, 1978
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Don F.Draeger and Robert W.Smith, Comprehensive Asian Fighting arts, E. Kodansha, Tokyo, 1969
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Zoran Rebac, Traditional burmese boxing, Ed. Paladin Press, Boulder, 2003

Liens externes

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