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Kalarippayatt
Le Kalarippayatt, ou Kalarippayattu (കളരിപ്പയറ്റ്) [kaɭaɾipːajatːɨ̆], est un art martial originaire du Kerala en Inde du Sud. Kalarippayatt signifie, en malayalam, « le lieu des exercices », de kalari (കളരി), le lieu, l'arène, l'espace de dialogue et payatt (പയററ്), dérivé de « payattuka » signifiant combattre, s'exercer, s'exercer intensément. Le kalarippayatt serait, avec le Varma Kalai originaire de l'État voisin du Tamil Nadu, l'une des plus anciennes techniques martiales et mais aussi médicales connues. Les gurû de kalarippayatt, appelés gurukkal, sont guerriers et médecins, car ils sont censés connaître les techniques qui tuent mais aussi celles qui soignent.
Les danseurs de kathakali exercent aussi leur art dans un espace consacré nommé kalari et leur entraînement emprunte des exercices au kalarippayatt, comme les quatre sortes de lancers de jambes (kalugal) mais aussi ses techniques de massages liées à l'ayurveda — (du sanskrit veda, connaissance et ayur, vie ) — la médecine traditionnelle indienne basée probablement sur celle des Aryens (Iran et Nord-Ouest de l'Inde), médecine qui est aujourd'hui essentiellement pratiquée dans l'Inde du Sud, en particulier au Kérala.
Sommaire
L'ancêtre des arts martiaux ?
Article principal : Arts martiaux dravidiens.Le kalarippayatt, lié aux arts des traditions hindouiste et bouddhiste, serait à l'origine des arts martiaux asiatiques par l'intermédiaire d'un prince kéralais. En effet, d'après la tradition légendaire, dans les années 510 de l'ère chrétienne, Bodhidharma, fils du râja Sugandha, né à Kanchipuram la capitale de la dynastie des Pallava dans le sud de l'Inde, avait fondé près de Kottayam, au Kerala, la première école de kalarippayatt, puis était parti ensuite pour la Chine, où il fonda une école de ce qui deviendra le kung-fu au monastère de Shaolin. Bodhidharma est considéré comme le créateur de l'école bouddhiste Ch'an de Chine et du bouddhisme Zen du Japon où il est connu sous le nom de Bodai Daruma. Il est très difficile de faire la part des choses entre la légende et la réalité, quoi qu'il en soit les plus anciennes sources historiques sur le Kalarippayatt ne remontent pas au-delà du XVe siècle. Les arts martiaux védiques de la caste des guerriers, antérieurs au Kalarippayatt n'ont pas laissé de trace. Le Kalarippayatt quant à lui, est lié aux guerriers Naïrs, une caste militaire particulière au Kerala. En fait, il est improbable que le kalarippayatt ait été introduit en Chine à une époque ou il n'existait pas encore. Il paraît par contre plus probable que c'est le Shaolin qui a influencé le Kalarippayatt, puisque les points vitaux, les marmans à la base des écoles de Kalarippayatt, sont aussi désignés sous le terme de cina Ati (points chinois — voir Philip B. Zarrilli). Le renouveau du Kalarippayatt survient dans les années 1930, dans les milieux nationalistes indiens, qui veulent donner à l'Inde un art martial spécifique. Un travail de reconstruction, de codification et de modernisation donna naissance à la nouvelle tradition du Kalarippayatt.
La pratique du kalarippayatt
Le kalarippayatt se pratique généralement dans le kalari, une salle de 14 m sur 7. Il se caractérise par des positions très basses portant des noms d'animaux ainsi que par de nombreux sauts très hauts. Le kalarippayatt connaît deux styles, le style thekkan (ou « style du sud ») et le vadakkan (ou « style du Nord »), il y existe aussi le "Anuman kalari" (peu connu). Dans les deux premiers styles, une dizaine d'armes sont encore enseignées parmi les dix-huit armes qui étaient étudiées autrefois. Dans la tradition locale, il fallait plusieurs années pour maîtriser une seule arme.
On compte, dans la pratique du kalarippayatt, quatre niveaux :
- meythari : la pratique d'exercices pour maîtriser l'équilibre tant au niveau du sol que durant les sauts, le corps, ainsi que la concentration. Il s'agit aussi du développement de souplesse, force et c'est indispensable pour la suite.
- kolthari : la pratique des armes en bois qui sont de plus en plus courtes à mesure des progrès de l'élève. Le Kettukari ou Vaddi (bâton à 5 pieds de longueur), le Muchan (bâton à 2 pieds de longueur dont l'épaisseur d'une extrémité est d'environ 3 cm de diamètre et de l'autre d'environ 1,5 cm de diamètre), le Otta (bâton incurvé par détail, d'une longueur de moins de 2 pieds, et est considéré comme la grammaire du Kalaripayat. Cette arme est la plus dangereuse et prestigieuse du Kalaripayat car les points d'attaques sont uniquement les points vitaux de l'adversaire, le Gadai (arme de anuman), le Marma Vadi etc...
- ankathari : la pratique en utilisant des armes véritables en métal, tout d'abord en luttant contre la même arme que l'on a en main, puis contre une arme différente. On commence par le daga ou Kadari (poignard curvé par détail à deux tranchants), le Vaal-Keddayam (épée à deux tranchants et bouclier), le Khathi (poignard), le Ouroumi (épée flexible à deux tranchants) qui est une arme extrêmement dangereuse et peut même devenir fatale pour celui qui le pratique à un moindre inattention, puis la lance à deux tranchants.
- verumkai : la pratique de l'auto-défense à mains nues, la connaissance des points vitaux et aussi des petites armes contre les grandes.
Le pratiquant de haut niveau connaît donc un ensemble de points vitaux qu'il peut utiliser pour nuire à son adversaire mais il doit aussi maîtriser la contrepartie de ce pouvoir c'est-à-dire savoir guérir en les mettant à contribution. Ce qui fait que les gurû de kalarippayatt sont généralement aussi médecins ayurvédiques, des thérapeutes qui mettent à profit un ensemble de massages kalari pour soigner leurs patients.
Voir aussi
Lien interne
Lien externe
Bibliographie
- Tiego Bindra, Le Kalaripayat. L’Ancêtre de tous les arts martiaux d’Asie, Belles-Lettres, Paris, 2005 (ISBN 2-251-72004-9)
- Luijendijk, D.H. (2005) Kalarippayat: India's Ancient Martial Art, Paladin Press, ISBN 1-58160-480-7
- Luijendijk, D.H. (2008) Kalarippayat: The Essence and Structure of an Indian Martial Art, Oprat, ISBN 978-1409-2262-60
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Catégorie : Art martial indien
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