- Bilan(prompt secours)
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Bilan (prompt secours)
En prompt secours, le bilan est l'examen de la situation et de la victime par l'équipe de secouristes, qui va conditionner :
- les mesures de protection à mettre en œuvre ;
- l'éventuelle demande de renfort ;
- les gestes de prompt secours (protection des fonctions vitales, conditionnement) par l'équipe de secouriste et la décision de la régulation médicale.
Dans sa première phase, il s'agit d'un bilan de premiers secours :
- analyse du risque et protection ;
- recherche des détresses vitales immédiates (hémorragie, étouffement) et gestes de premiers secours adéquats ;
- bilan vital élémentaire (présence ou absence de la conscience, de la ventilation) et gestes de premiers secours adéquats ;
- recherche des traumatismes ou des troubles.
Puis, il se poursuit par un examen plus précis, comprenant une évaluation qualitative et quantitative (chiffrée) des fonctions vitales lorsqu'elles sont présentes (qualité de la conscience, régularité, amplitude et fréquence de la ventilation et du pouls).
Sommaire
Bilan français
En France, le bilan se conduit de la manière suivante :
- bilan circonstanciel, ou bilan flash, ou encore bilan "photo" :
- à l'arrivée sur les lieux, le chef d'équipe estime si la situation est gérable, et transmet soit une demande de renfort, soit informe la régulation de son arrivée ;
- détermination des dangers et mise en place des protections, éventuellement dégagement d'urgence des victimes ;
- bilan vital :
- recherche visuelle des détresses immédiates : hémorragies, étouffement ; réalisation des gestes d'urgence si nécessaire ;
- évaluation primaire des fonctions vitales : présence ou absence de la conscience, présence ou absence de la ventilation, présence ou absence de la circulation sanguine ; réalisation des gestes d'urgence si nécessaire (mise en PLS, réanimation cardiopulmonaire et pose du défibrillateur semi-automatique), et transmission d'un premier bilan à la régulation médicale en cas de détresse vitale ;
pose d'un collier cervical (après un éventuel retrait de casque) en cas de suspicion de traumatisme rachidien ;
- bilan circonstanciel : observation de l'environnement, interrogation de la victime et des témoins pour savoir ce qui s'est passé (malaise, accident) ;
- bilan lésionnel : examen de la victime :
- questionnement pour déterminer là où la victime à mal ; demander de bouger les extrémités, puis les membres;
- toucher les extrémités pour voir si la victime les sent, et en absence de sensibilité au toucher pincer le dos des mains et les chevilles ; palpation des membres et du bassin (pression délicate sur les ailes illiaques) pour déceler une humidité (hémorragie cachée par les vêtements, perte d'urine), une déformation ou un endroit douloureux ;
- questionnement pour connaître les antécédents médicaux, les traitements médicaux en cours, les allergies ;
- bilan fonctionnel : évaluation des fonctions vitales :
- conscience : questionnement pour déterminer l'état de conscience (si la victime répond), observation des pupilles et test des réflexes pupillaires[1] ;
- ventilation : écoute des bruits de ventilation (bruit rauque, sifflement), détermination de la régularité, de l'amplitude (ample ou superficielle) et de la fréquence de la ventilation ;
- circulation sanguine : obervation de la coloration des muqueuses (intérieur des paupières, des lèvres, ongles) pour déceler une pâleur ou une cyanose, observation de la peau pour déceler des marbrures, toucher les extrémités pour apprécier leur chaleur ; détermination du rythme, de la régularité et de la qualité (bien ou mal perceptible) du pouls carotidien, ou à défaut du pouls fémoral ; prise des deux pouls radiaux pour voir si on les sent de manière symétrique.
Si l'équipe dispose de matériel et a été formée à son utilisation, elle peut effectuer des examens complémentaires comme la prise de tension ou la détermination de la saturation du sang en oxygène mais ces données, si elles sont utiles à la régulation médicale, sont secondaires.
Ce bilan est ensuite transmis à la régulation médicale (de préférence par téléphone, sinon par radio) qui déterminera la suite à donner aux événements (évacuation par l'équipe présente, envoi de renforts, d'un autre vecteur d'évacuation, maintien de la victime à domicile et appel d'un médecin généraliste hors urgence).
7. Une bilan évolutif pourra éventuellement être transmis au service de régulation en cas d'évolution (positive ou négative) de l'état de la victime. Il y aura autant de bilans évolutifs que de modifications de l'état.
Le secouriste dispose d'une fiche de bilan à remplir, qui lui sert en même temps d'aide-mémoire pour la conduite du bilan.
Transmission du bilan
En France, le bilan est transmis au samu (CRRA — Centre 15). Le meilleur moyen est le téléphone, car il garantit une bonne qualité de transmission (avec de meilleures possibilités de dialogue) et une confidentialité des données.
Les équipes sont normalement équipées de radios qui permettent de transmettre le bilan au poste de coordination (PC), qui lui-même peut retransmettre le bilan au samu. Dans le cas des secours publics, ou bien lorsque l'organisme a un accord avec le samu (cas notamment des ambulanciers privés et de certaines associations), le bilan est transmis directement au CRRA sur la fréquence du samu.
Les sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont leur propre régulation médicale à laquelle ils transmettent leur bilan. À la fin de l'intervention, ils retranscrivent un résumé sur un système informatique (Syntia) en utilisant des codes CRI (code de rapport d'intervention) pour désigner le type d'intervention, ce qui permet de faire des statistiques, par exemple
- 325 : ébriété ;
- 329 : personne malade, divers ;
- 359 : personne blessée, divers.
Bilan suisse
En Suisse, le bilan répond aux acronymes mnémotechniques suivants :
- premier bilan : ABCD
- deuxième bilan : ABCTIPG-Bodycheck
Premier bilan
Le premier bilan est l'équivalent du bilan vital en France. ABCD est l'acronyme anglais inventé à l'origine par Peter Safar :
- Airway : libération des voies aériennes
- Breath : respiration (ventilation artificielle en cas d'absence)
- Circulation : pouls (massage cardiaque en cas d'absence)
- Defibrillation : utilisation du défibrillateur semi-automatique en cas d'absence de circulation.
Deuxième bilan
ABCTIPG-Bodycheck signifie :
- Anamnèse : questionnement de la victime, notamment avec cinq questions type pour déterminer une éventuelle amnésie ; recherche des antécédents médicaux (MOMA : maladies, opérations, médicaments, allergies)
- Blessures à la tête
- Constantes vitales : qualité, amplitude et fréquence de la ventilation et du pouls
- Tension : prise de la pression artérielle
- Indice de choc : fréquence du pouls divisé par la tension systolique, afin de déceler un collapsus cardiovasculaire
- Pupilles : ouverture (mydriase, myosis), réactivité à la lumière, symétrie de l'ouverture
- Glasgow simplifié : évaluation du niveau de conscience en quatre niveaux : éveillé, répond aux ordres, répond à la douleur, sans réponse
- Bodycheck : examen de la tête aux pieds
Notes
- ↑ ce geste ne figure pas dans les textes officiels, mais est largement pratiqué du fait de sa simplicité
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Catégorie : Prompt secours
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