Politique de la Thaïlande

Politique de la Thaïlande
Thaïlande
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Cet article fait partie de la série sur la
politique de la Thaïlande,
sous-série sur la politique.


v · Thaïlande.

Sommaire

Régime politique

Indépendante depuis 1238, la Thaïlande, appelée officiellement royaume de Thaïlande, est le seul pays du Sud-Est asiatique qu'aucune puissance étrangère n'ait jamais colonisé, bien que partiellement occupé durant l'entente cordiale franco-britannique, par ces 2 pays puis par le Japon. Monarchie constitutionnelle depuis 1932, le système politique thaïlandais se distingue toutefois de son modèle britannique par une kyrielle de différences, toutes en subtilités.

Le système électoral national permet d'élire les 393 membres de la Chambre basse (Saphaa Phuu Thaen Ratsadon, ou Chambre des députés, dont les membres sont investis d'un mandat de quatre ans), ainsi que le Premier ministre. La désignation des 270 sénateurs de la Chambre haute (Wuthisaphaa ou Sénat, dont le mandat est de six ans) relève, quant à elle, de l'autorité du Premier ministre. En Thaïlande, le Sénat est moins puissant que la Chambre des députés à laquelle revient le vote et la promulgation des lois, tandis que le Sénat vote les amendements à la Constitution. Onze partis politiques présentent des candidats aux élections nationales, mais seuls cinq d'entre eux reçoivent la faveur des électeurs : le Parti démocrate, le Parti des aspirations nouvelles, le Parti de la nation thaïe, le Parti du développement national et le parti "Pour la Thailande" (parti créé par les anciens adhérents du parti Thai rak Thai (« les Thaïs aiment les Thaïs ») dissous suite à la crise de 2006).

Vie politique

La Thaïlande a connu dix-huit coups d'État depuis 1932[1].

Coup d'État de septembre 2006

Le 19 septembre 2006, l’armée thaïlandaise a lancé un coup d’État contre le Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui a déclaré l’état d'urgence depuis New York, où il assistait à l’assemblée générale des Nations unies. Des blindés ont entouré les bureaux du gouvernement à Bangkok et les militaires ont pris le contrôle des chaînes de télévision, avant d’annoncer l’instauration d’une autorité provisoire fidèle au roi de Thaïlande.

Le général à la retraite Surayud Chulanont, ancien commandant en chef de l'armée, a été nommé premier ministre par intérim par le roi et une constitution provisoire a été proclamée le 1er octobre. Le chef de la junte militaire organisatrice du coup d'État, le général Sonthi Boonyaratglin, est nommé vice-premier ministre.

Constitution d'août 2007

Le 19 août 2007, lors du premier référendum de l'histoire du pays, les Thaïlandais ont approuvé, avec une majorité de 58,34 % et un taux de participation de 55 %, la nouvelle Constitution qui selon la junte devrait permettre la tenue d'élections législatives et le retour de la démocratie.

Retour chaotique à la démocratie

En décembre 2007, la junte militaire organisait les élections promises qui ramenaient au pouvoir nombre d'anciens partisans de Thaksin Shinawatra. Samak Sundaravej devient premier ministre, mais il est contraint à la démission par la Cour constitutionnelle en septembre 2008 à cause d'une affaire de corruption[2]. Somchai Wongsawat, beau-frère de Thaksin, le remplace, mais le 2 décembre 2008, la même Cour prononce sa destitution et son inéligibilité pendant 5 ans, Chaovarat Chanweerakul assure l'intérim jusqu'au 15 décembre date à laquelle l'Assemblée, sous la pression des manifestations organisées et financées depuis six mois par l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) avec l'appui des milieux d'affaires et des nobles et aussi grâce aux instances judiciaires et aux lois misent en place par la junte, choisit Abhisit Vejjajiva comme nouveau premier ministre[3]. Pour certains, il s'agit là d'un "coup-d'état soft"[4].

Nommé pour un mandat de quatre ans, ce dernier doit faire face à une contestation populaire organisée et financée par Thaksin et les partisans de son retour, les chemises rouges restent sous pression des anti-Thaksin, les chemises jaunes dont les espoirs sont déçus. L'instabilité politique perdure mais le premier ministre voudrait relancer l'économie et réformer la Constitution avant de dissoudre l'Assemblée[5].

Les troubles du printemps 2010

Les Chemises rouges de l'UDD, Front national uni pour la démocratie et contre la dictature, qui compte une majorité de partisans de Thaksin dans ses rang, organisent une grande manifestation à partir du 14 mars à Bangkok pour obliger le gouvernement à tenir des élections anticipées. Cette manifestation se transforme en une occupation du centre de Bangkok (Siam Square, Trade Center) qui devient un camp retranché des chemises rouges pendant près d'un mois. Les forces armées donnent l'assaut le 19 mai, les manifestants se rendent mais la répression est sanglante et fait au moins 16 morts. Le gouvernement ne cède à aucune des revendications, pas d'élections anticipées[6]. Un coup d'arrêt aux partisans de Thaksin est donné, mais la mobilisation reste active en province, moins médiatisée, tandis que la Cour criminelle de Bangkok a émis le 25 mai 2010, un mandat d’arrêt international pour «terrorisme» contre Thaksin Shinawatra[7].

Arrivée au pouvoir de la sœur de Thaksin

Les élections législatives se sont tenues en Thaïlande le 3 juillet 2011, suite à la dissolution de la Chambre des représentants le 10 mai 2011[8] par décret royal. 47 millions de Thaïlandais étaient appelés aux urnes dans un pays où le vote est obligatoire.

Ces élections ont vu s'opposer le Parti démocrate mené par Abhisit Vejjajiva (Premier ministre sortant) et le Pheu Thai (Parti pour les Thaï), dirigé depuis le 16 mai par Yingluck Shinawatra, sœur cadette de l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé en 2006 et en exil depuis. Cette dernière l'emporte par une majorité absolue des voix et obtient 265 sièges sur les 500 de la Chambre des représentants.

Entrée en politique à 44 ans et seulement 2 mois avant ces élections, elle représente clairement le parti de son frère, ce dernier l'ayant d'ailleurs clairement désignée comme son clone[9] Elle a assis sa victoire sur les votes des campagnes contre celui des villes. Le Parti démocrate a reconnu sa défaite et l'armée a déclaré accepter le choix des urnes.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie


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