- Politique du Bhoutan
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Cet article traite de la politique du Bhoutan.
Sommaire
Système politique
En mars 2008, le Bhoutan abolit la monarchie absolue et devient une monarchie constitutionnelle.
Réforme
La nouvelle constitution[1] devrait, comme annoncé le 17 décembre 2005 par le roi du Bhoutan de l'époque, Jigme Singye Wangchuck[2], faire du pays une démocratie parlementaire en 2008. Le roi a précisé qu'il abdiquerait à cette date en faveur du prince héritier Dasho Jigme Khesar Namgyal Wangchuck, son fils aîné (âgé de vingt-cinq ans en 2005). L'abdication a finalement eu lieu en 2006 et le nouveau roi est officiellement couronné le 6 novembre 2008 à 8 h 31 précises. À ce jour, il est le plus jeune roi au monde[3].
Le projet de constitution, en préparation depuis 2001, prévoit la création d'un parlement bicaméral, composé d'une Assemblée nationale de 75 membres et d'un Conseil national de 25 membres. Le chef de l'État serait le roi, mais il pourrait être destitué par un vote réunissant les voix des deux-tiers des membres du Parlement.
En 2007, les premiers partis politiques ont été fondés et officiellement reconnus. Ils ont participé aux élections législatives, le 24 mars 2008. Parmi eux, le Parti démocratique populaire et le Parti vertueux du Bhoutan. Le Parti vertueux remporta l'élection, obtenant 44 des 47 sièges de la chambre basse du parlement, permettant à Jigme Thinley d'accéder au poste de Premier ministre.
Bonheur national brut
L'une des particularité du Bhoutan est sa poursuite du bonheur à travers l'amélioration de son BNB (Bonheur national brut). Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan y a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice se base sur quatre facteurs :
- la croissance et le développement économique ;
- la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise ;
- la sauvegarde de l'environnement et la promotion du développement durable ;
- la bonne gouvernance responsable.
Instauré en 1972, le BNB a petit à petit fait son chemin dans la communauté internationale. Ainsi, une rencontre internationale sur la définition de la prospérité a eu lieu à l'université Saint-François-Xavier, au Canada. Sur les 400 personnes, venant de plus de dix pays différents, plus d'une trentaine étaient bhoutanais. Parmi eux il y avait des enseignants, des moines et des responsables politiques.
L'une des décisions les plus marquantes prises dans le cadre de la promotion du BNB au Bhoutan a été l'interdiction de commercialiser du tabac.
Purification ethnique au sud-Bhoutan
Dans les années 1980, dans l'intention de renforcer l'identité nationale bhoutanaise, la campagne « une Nation, un Peuple » fut lancée afin d'intégrer les groupes ethniques et culturels périphériques dans la société bhoutanaise traditionnelle. L'ancien code de conduite dit Driglam namzha et l'usage de la langue officielle dzongkha furent rendus obligatoires.
À peu près à la même époque, le premier recensement national dans l'histoire du Bhoutan confirma l'existence d'une importante population d'origine népalie au sud du pays. Cette population minoritaire, les Lhotsampas, obtient officiellement la nationalité bhoutanaise en 1958[4]. Néanmoins le gouvernement revint ultérieurement sur cet accord et décida que les Lhotsampas étaient des immigrants illégaux[5]. À la suite de quoi ils furent expulsés du pays par des méthodes qualifiées de purification ethnique, avec des incidents rapportés par des journaux tels que le Washington Post[6].
Les forces de sécurité furent utilisées contre les Lhotsampas[7]. Selon l'ancien citoyen bhoutanais Dorje Gurung « nous avons été menacés. Ils nous ont dit que nous devions quitter le pays dans les quinze jours, sinon nous serions torturés ou tués. » Du fait de cette persécution, ces populations se réfugièrent au Népal, où elles furent recueillies dans des camps administrés par le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (UNHCR).
Malgré les tentatives de médiation entre les gouvernements du Bhoutan et du Népal pour résoudre ce problème, le nombre de réfugiés a augmenté jusqu'à cent mille, les citoyens bhoutanais expulsés fondant des familles et élevant leurs enfants dans ces camps. Tandis que le Bhoutan soutient que certains de ceux qui vivent dans ces camps sont des opportunistes profitant des aides du UNHCR, le problème s'est aggravé avec la réduction des subventions[8].
En 2007, en dernier recours, le gouvernement américain a annoncé qu'environ 60 000 réfugiés seraient accueillis aux USA[9]. D'autres pays se sont joints à ce programme, comme le Canada qui a accepté de recevoir 5 000 personnes, et la Norvège 200[10].
Notes et références
- (dz)/(en) Constitution du Bhoutan
- « Le roi du Bhoutan annonce des élections démocratiques en 2008 », Nouvel Observateur, 18 décembre 2005
- Le Monde, 6 novembre 2008.
- http://www.globalpolitician.com/21989-bhutan
- http://www.liberation.fr/monde/010191102-nepal-les-refugies-oublies-du-bhoutan
- http://www.encyclopedia.com/doc/1P2-883928.html
- http://www.hrw.org/en/news/2008/01/31/bhutans-ethnic-cleansing
- http://www.bhutannica.org/index.php?title=Bhutan:_A_Kingdom_Besieged
- http://edition.cnn.com/2008/WORLD/asiapcf/03/25/bhutan.refugees/index.html
- http://www.cic.gc.ca/english/refugees/outside/bhutanese.asp
Voir aussi
Lien externe
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