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Poil
Le poil est une production filiforme de l'épiderme, couvrant partiellement ou intégralement la peau des mammifères. Lorsque la couverture de la peau est complète, on parle de pelage chez les animaux en général. Chez l'être humain, la pilosité relative au sommet de la tête s'appelle la chevelure et celle concernant le menton est la barbe, enfin celle du menton et du cou est appelée la crinière chez les animaux.Sommaire
Formation d'un poil
Le poil, aussi appelé tige pilaire, est enraciné à environ 4 mm sous la peau (derme). Il se forme au sein d'un follicule pileux, invagination de l'épiderme en contact avec une papille dermique vascularisée. La zone en contact avec la papille, appelée matrice pilaire, est constituée de kératinocytes et mélanocytes qui se multiplient très rapidement par mitoses successives[1].
Les kératinocytes durcissent pour constituer la tige pilaire puis meurent.
Le bulbe pilaire contient un mélanocyte pour une trentaine de kératinocytes. Les mélanocytes transmettent la mélanine aux kératinocytes : la tige pilaire pousse donc pigmentée jusqu'à la disparition des mélanocytes avec l'âge.[réf. nécessaire]
Le follicule pileux est en relation avec une glande sébacée ou plusieurs, ainsi qu'avec un petit muscle lisse, le muscle arrecteur aussi appelé muscle horripilateur.
Rôle des poils
De nombreux invertébrés (dont insectes) et vertébrés possèdent des poils dont les fonctions semblent très diverses
(du pelage à poils creux protecteur à capteur de chaleur et de rayonnement UV chez l'ours polaire, aux poils de moustaches du chat ou vibrisse de la chauve-souris qui jouent un rôle pour l'équilibre, l'alimentation et la perception.[réf. nécessaire] Ces poils servent aussi parfois à rendre les nids ou terriers plus chauds et confortables pour les petits ou pour une période d'hibernation.
Presque tous les insectes sont abondamment garnis de poils microscopiques dont les fonctions sont mal connues.
Quelques espèces d'araignées (Theraphosidae) ou certaines chenilles de papillons sont très velues (ex : halisidote maculée) et parmi ces espèces, certaines possèdent des poils urticants[réf. nécessaire] et éventuellement allergènes (chenille processionnaire du pin) ;
quelques espèces peuvent même projeter ces poils (à courte distance) vers leurs prédateurs si elles se sentent menacées.[réf. nécessaire]
Sous les bras et autour des organes génitaux les poils semblent avoir la fonction de roulement à billes, diminuant l'échauffement et les inflammations, ainsi que l'évaporation de la transpiration, et peut-être la diffusion d'hormones.[réf. nécessaire]
Les poils, cheveux et autres phanères pourraient aussi contribuer à la détoxication de l'organisme, on y trouve, par exemple, une partie de toxiques tels que le plomb, le mercure ou l'arsenic absorbé via l'alimentation ou la respiration qui s'y accumulent. Dans les oreilles et le nez, des poils jouent le rôle de filtre et d'alerte en cas de pénétration (insecte, objet..)
Spécificité des poils
Les poils de mammifères sont parfois utilisés par les naturalistes pour identifier des animaux (espèce)[2] voire des individus au sein d'une population, via l'information génétique (ADN) qu'ils contiennent sur l'individu ou la population dont il fait partie. C'est en particulier une des techniques utilisées pour le suivi d'animaux devenus rares ou difficiles à observer (loup, ours...)
Chez les végétaux ?
L'équivalent des poils (trichomes)existent chez de nombreuses plantes, avec des rôles mal compris, parfois protecteurs et éventuellement transformés en épines ou dards (ex : ortie).
Dans certains cas les poils semblent jouer un rôle important de capteur de particules ou de capteurs d'eau en nucléant la rosée[réf. nécessaire].
« Mémoire » toxicologique
Le poil est un tissus à croissance plus ou moins régulière, et dépourvu de métabolisme propre après sa synthèse. Mais il peut adsorber certains produits.
Cette double caractéristique explique que :
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la teneur interne d’un poil en mercure ou plomb trace (mémorise) une contamination de l’individu au moment de la production de cette partie du poil. On a ainsi pu rétrospectivement supposer que Beethoven était mort de saturnisme, à partir d'analyses de mèches de ses cheveux qui avaient été conservés après sa mort. En Guyane la contamination mercurielle des amérindiens wayana par le mercure des chercheurs d'or est suivie par l'analyse de leurs cheveux.[réf. nécessaire]
- L’étude des teneurs et rapports isotopiques (par exemple du Deutérium et de l'Oxygène) des les poils de l’année aident à comprendre les migrations de certaines espèces (chauves-souris par exemple[3]) ; La mue des chiroptères se produit annuellement sous l’impulsion d’hormones. Toutes les chauves souris des régions tempérées font une mue par an, toujours dans le gîte de reproduction[4][réf. incomplète] et toujours en fin de saison de reproduction pour les femelles... et quelques semaines après pour les mâles. L'empreinte isotopique de ces poils est caractéristique de la zone où vivait l'animal au moment de la mue. Des études de ce type ont déjà permis de préciser les voies et stratégies migratoires de petites migration d’oiseaux européens sédentaires[5].[réf. incomplète]
Horripilation
Face à certaines scènes ou à certains bruits, les informations transmises au cerveau provoquent une émotion qui déclenche des réflexes dont certains affectent les poils.Le redressement des poils seraient une réminiscence de nos origines préhistoriques et animales. Ce réflexe, courant chez les animaux, sert à impressionner l'ennemi en paraissant plus gros.[réf. nécessaire] La chair de poule provoque le même phénomène, en réaction au froid, par la constriction des muscles lisses, sous la peau. C'est un petit muscle lisse, appelé muscle arrecteur (ou horripilateur) qui permet au poil de se dresser. Il réagit au froid, ou à d'autres stimuli.
Le poil dans la culture humaine
Dans certains pays, le poil est ou a été objet de censure ; ainsi, au Japon dans les années 1960 à 1990, c'est la vision de la pilosité plus que de la nudité qui était interdite au cinéma ou dans les bandes dessinées.[réf. nécessaire]
Voir aussi
Références
- ↑ Beaumont A. et Cassier P., Biologie animale : Les Cordés, anatomie comparée des Vertébrés, t. 3, Dunod université, Paris, 1987, 648 p. (ISBN 2-04-016946-6), p. p 122
- ↑ Teerink, B.J. (1991) Hair of West-European mammals: atlas and identification Press syndicate of the University of Cambridge.
- ↑ Ana G Popa-Lisseanu et Christian C Voigt, Relier l’Europe : Retracer les migrations des chauves-souris grâce aux empreintes isotopiques contenues dans leurs poils, 2008
- ↑ Cryan et al. 2004
- ↑ Hobson et al. 2004
Liens externes
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