Armée napoléonienne

Armée napoléonienne
Armée napoléonnienne
Emblem of Napoleon Bonaparte.svg

Période 18021815
Pays France
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Effectif 1 600 000 personnes
Devise « Valeur et Discipline »
Guerres Guerres napoléoniennes
Commandant historique Napoléon Ier

L'armée napoléonienne du Premier Empire comprend des unités d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie, de génie, des services et des commandements.

Sommaire

Infanterie

On distingue trois types d'infanterie : l'infanterie de ligne, l'infanterie légère et l'infanterie de la garde.

Infanterie de ligne

L'infanterie de ligne est l'infanterie de base qui constitue le gros des troupes. Les régiments d'infanterie de ligne étaient numérotés de 1 à 156 mais il y avait une vingtaine de numéros qui n'étaient pas attribués. La composition des régiments était variable. Elle était généralement de 2 à 3 bataillons mais parfois de 4 voire de 5 mais ce cinquième bataillon était alors un bataillon de dépôt. Les bataillons de ligne comprenaient six compagnies dont deux compagnies d'élite, une de grenadiers et une de voltigeurs et quatre compagnies de fusiliers. Ces dernières étaient appelées compagnie du centre car, en bataille, les compagnies d'élite étaient placées sur les flancs, les grenadiers à droite, les voltigeurs à gauche.

Une compagnie de fusiliers (à effectif complet) comprenait :

  • trois officiers : un capitaine, un lieutenant et un sous-lieutenant
  • cinq sous-officiers : un sergent-major et quatre sergents
  • quatre-vingt onze hommes de troupes : un caporal-fourrier, huit caporaux, quatre-vingts soldats, deux tambours

Les compagnies d'élite avaient, organiquement, un effectif moindre et les compagnies de fusiliers étaient rarement complètes. Les voltigeurs avaient des cornets (petits cors de chasse) au lieu de tambours.

Les compagnies de grenadiers de l'infanterie de ligne ne doivent pas être confondues avec les grenadiers de la garde impériale. Si les premières sont l'élite de leur régiment, les secondes sont l'élite de l'armée. Malgré son appellation, le grenadier n'est plus, comme à son origine, un lanceur de grenades. Il est sélectionné parmi les soldats des compagnies du centre sur base de sa bravoure, de son ancienneté (minimum quatre ans de service) et de sa grande taille. Les grenadiers de l'infanterie de ligne ne portaient pas le bonnet à poil mais un shako plus haut et plus décoré que celui des autres compagnies. Ils portaient également des épaulettes à franges de couleur rouge.

Les compagnies de voltigeurs de l'infanterie de ligne n'ont été crées qu'en 1805. En théorie, le voltigeur est un soldat capable de sauter en croupe d'un cavalier afin d'augmenter sa mobilité. Napoléon s'est toutefois opposé à cette pratique car il estimait qu'elle était incompatible avec l'exécution des missions de la cavalerie. Il souhaitait toutefois que les voltigeurs soient plus mobiles que les autres fantassins. Pour cela, ils devaient être équipés d'un fusil plus léger mais ce fut rarement le cas. Tout comme la compagnie des grenadiers, celle des voltigeurs était d'élite et la solde était aussi plus élevée. Les voltigeurs étaient généralement de petite taille. Ils portaient des cols de couleur jaune (chamois) et des épaulettes à franges vertes. Les voltigeurs pouvaient selon les circonstances agir comme éclaireurs ou protéger le flanc gauche du bataillon, le flanc droit étant défendu par les grenadiers.

Infanterie légère

En théorie, l'infanterie légère est destinée à opérer dans les terrains difficiles (bois, traversée de cours d'eau, terrain montagneux) mais, de fait, elle est utilisée comme l'infanterie de ligne. Elle ne diffère de cette dernière que par l'appellation et l'uniforme. Son armement, son équipement, son entraînement et ses missions sont les mêmes. Le nombre de régiments légers n'a, apparemment, jamais dépassé quarante. Chaque régiment comprend 2 à 3 bataillons (voire 5 pendant les Cent-Jours). Chaque bataillon comprend six compagnies dont deux d'élite : les carabiniers et les voltigeurs. Les unités du centre sont appelées compagnies de chasseurs. Elles ne doivent pas être confondues avec les chasseurs à pied de la Garde. L'organisation est similaire à l'infanterie de ligne. La différence vestimentaire principale réside dans le plastron qui est bleu foncé dans l'infanterie légère alors qu'il est blanc dans l'infanterie de ligne.

Les carabiniers correspondent aux grenadiers de la ligne et portent également des épaulettes rouges. La haute taille n'est toutefois pas requise. Vu leur nom, les carabiniers devraient être armés d'une carabine mais ils ont généralement un fusil. Ils sont toutefois choisis parmi les tireurs les plus qualifiés.

Les voltigeurs ont servi de modèle à leurs homonymes de la ligne puisqu'ils ont été créés un an auparavant, soit en 1804. Ils portent les épaulettes vertes.

Infanterie de la garde

Uniforme des grenadiers de la garde.

L'infanterie de la garde est, par définition, destinée à la protection du souverain. De fait, elle constitue une réserve d'élite. A son apogée, elle comprenait des unités de type suivant : grenadiers, chasseurs, tirailleurs, voltigeurs.

Les régiments des grenadiers et des chasseurs constituaient l’infanterie de la Vieille Garde. Certains auteurs font toutefois une distinction et utilisent l’appellation moyenne garde pour les derniers régiments.

Pour faire partie des grenadiers de la garde, il fallait avoir fait preuve de bravoure et beaucoup d’entre eux étaient décorés de la légion d’honneur. Il fallait également avoir une taille minimale de 1m76 mais, vu le manque d’hommes grands, on trichait parfois de quelques centimètres. Un service minimum de 12 ans dans l’armée impériale était exigé pour appartenir au 1e Régiment si bien que tous ces grenadiers portaient au moins un chevron d’ancienneté ; le premier étant obtenu au terme de 10 ans, le deuxième 15 et le troisième 20. La moyenne d’âge était de 35 ans. Les grenadiers portaient le bonnet à poil garni d’un triangle en laiton sur l’avant. Il était d’usage de porter la moustache et surtout, à chaque oreille, un anneau d’or. Les compagnies étaient fortes de 150 à 200 hommes.

Les chasseurs à pied constituaient l’autre unité d’infanterie de la vieille garde, avec aussi, selon les régiments, une appellation de moyenne garde par certains auteurs. Les critères de sélection étaient comparables à ceux des grenadiers, la taille excepté. A la différence des grenadiers, les bonnets à poil des chasseurs ne portaient pas de pièce métallique. Le plus célèbre des chasseurs à pied de la vieille garde est certainement le général Cambronne, un homme qui ne mâchait pas ses mots !

Les tirailleurs et les voltigeurs constituaient la jeune garde ; les premiers étaient le prolongement des grenadiers et les seconds des chasseurs à pied. Ces unités portaient le shako.

Cavalerie

On distingue la cavalerie légère, la cavalerie de ligne et la cavalerie lourde. Un régiment de cavalerie avait un effectif de 800 à 1200 hommes mais suite aux pertes des combats, les effectifs pouvaient parfois être réduits de 30 %. Un régiment comprenait généralement 3 ou 4 escadrons ; exceptionnellement 6 voire 8. Chaque escadron était composé de deux compagnies commandées chacune par un capitaine. Le capitaine le plus ancien exerçait, en cumul, la fonction de commandant d'escadron. Chaque compagnie avait un effectif de 3 officiers, 4 sous-officiers, 4 brigadiers, 74 cavaliers et une trompette. Ces chiffres variaient légèrement en fonction du type d'unité.

Échantillon de la cavalerie de la Grande Armée lors d'une reconstitution de la bataille de Waterloo : hussards, chasseurs à cheval, chevau-légers lanciers, grenadiers, dragons.

Cavalerie légère

La cavalerie légère napoléonienne comprend les Hussards, les Chasseurs à Cheval et les Chevau-Légers Lanciers. La cavalerie légère de la garde comprenait le Régiment de Chevau-légers Lanciers de la Garde appelés Lanciers rouges et le Régiment de Chasseurs à Cheval de la Garde. Au sein de ce dernier régiment se trouvait l'Escadron de Mameluks, fort de 250 cavaliers ramenés de la campagne d'Égypte et qui portaient un uniforme pittoresque.

En 1813 furent créés trois régiments d'Éclaireurs de la Garde impériale.

Les chevaux de la cavalerie légère avaient une taille de 149 à 153 cm. La robe des chevaux correspondait à l'escadron : noir pour le 1e (escadron d'élite), bai pour le 2e, alezan pour le 3e, gris pour le 4e)

Cavalerie de ligne

On classe dans cette catégorie les lanciers et les dragons.

Les dragons sont normalement destinés à se déplacer à cheval et à combattre à pied. Le Régiment des Dragons de la Garde était aussi appelé Dragons de l'Impératrice et faisait partie de la Garde. Les chevaux des dragons avaient une taille comprise entre 153 et 155 cm.

Cavalerie lourde

La cavalerie lourde de l'armée impériale est constituée par les Cuirassiers, les Carabiniers et les Grenadiers à Cheval. Dans ces unités d'élite, les cavaliers étaient des hommes robustes montant de puissants chevaux dont la taille était fixée règlementairement entre 155 cm et 160 cm.

On dénombre 14 régiments de cuirassiers. Ces unités sont destinées à créer la rupture dans une ligne défensive ennemie préalablement affaiblie par les tirs d'artillerie et d'infanterie. Les cuirassiers peuvent aussi charger la cavalerie ennemie. Ils montent des chevaux spécialement sélectionnés pour leur taille et leur puissance. Ils portent, comme l'indique leur nom une cuirasse. Cette protection en tôle de 3 mm d'épaisseur pèse 7 Kg et protège le torse et le dos contre les coups de sabre. Elle n'arrête pas les balles de fusil. Le cuirassier porte un casque avec un cimier surmonté d'une houpette et avec, pour protéger la nuque, une longue crinière noire. Le cuirassier est armé d'un long sabre droit, d'un pistolet et d'un mousqueton. Ce dernier est quelquefois laissé à l'arrière.

Les carabiniers portent, depuis 1810, également une cuirasse mais de couleur jaune. Cette décision fut prise par Napoléon suite aux nombreuses pertes, en 1809, dues aux lances des ulhans autrichiens. On ne compte que deux régiments de carabiniers à cheval. Leurs missions sont similaires à celles des cuirassiers.

Le régiment de cavalerie lourde de la garde était le Régiment de Grenadiers à Cheval de la Garde.

Artillerie

Colonel et chef de bataillon d'artillerie.

Dans l'artillerie napoléonnienne, on distingue trois types d'unité : la compagnie d'artillerie à pied, la compagnie d'artillerie à cheval et la compagnie du train. Certains auteurs utilisent l'appellation batterie plutôt que compagnie (le terme de compagnie est la désignation administrative de l'unité, la batterie étant cette unité déployée sur le terrain). Les compagnies d'artillerie à pied ou à cheval assurent la mise en œuvre des pièces (le tir) tandis que les compagnies du train sont en charge de leur transport. Les compagnies d'artillerie à pied ont un effectif de 120 hommes (4 officiers, 10 sous-officiers et 106 hommes de troupe) et n'ont aucun cheval de selle, mais bien d'attelage. Les compagnies d'artillerie à cheval ont un effectif de 100 hommes (4 officiers, 10 sous-officiers et 80 hommes de troupe). Chaque homme dispose d'un cheval de selle. Les compagnies du train ont un effectif théorique de 141 hommes (1 officier, 14 sous-officiers, 126 hommes de troupe). Elles disposent de 20 chevaux de selle et de 230 chevaux de trait. Cette organisation a pour but de ne pas laisser les chevaux de trait trop près des pièces lors de la bataille.

Les pièces d'artillerie comprennent des canons dont le calibre peut être de 4, 6, 8 ou 12 livres et des obusiers de 5 ou 6 pouces.

La batterie à pied met en œuvre 6 canons et 2 obusiers ; la batterie à cheval 4 canons et 2 obusiers. L'attelage d'un canon ou d'un obusier est de 4 chevaux de trait sauf pour le canon de 12 livres qui en requiert 6. Les caissons à munitions sont tirés par 4 chevaux. Généralement, 3 caissons à munitions sont prévus par pièce.

Vie du soldat napoléonien

Les militaires, aussi bien en campagne qu'en temps de paix ou lors des manœuvres, bénéficiaient d'un billet de logement utilisé pour réquisitionner les logements notamment pour les nombreux mercenaires étrangers qui avaient « un nom à coucher dehors », d'où l'expression « à coucher dehors avec un billet de logement ». Lors de la retraite de Russie, les soldats napoléoniens défaits ne pouvaiant se prévaloir de ce billet : ils frappaient aux portes de l'habitant en donnant du « cher ami », en vain car ils étaient perçus comme des mendiants. Depuis, le terme est resté dans le vocabulaire russe, « cheramijnik » ou « cheramiga » désignant une personne considérée comme fourbe ou pique-assiette[1].

Notes et références

  1. Le grand quiz des histoires de France émission RTL, 10 avril 2011

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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