- Pic du Midi d'Ossau
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Pic du Midi d'Ossau
Le pic en étéGéographie Altitude 2 884 m Massif Pyrénées Coordonnées [1] Administration Pays France Région Aquitaine Département Pyrénées-Atlantiques Ascension Première 19 août 1790 (?) par un berger aspois Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
modifier Surnommé le Jean-Pierre, le pic du Midi d'Ossau (en gascon lo pic de Mieidia d'Aussau) est un sommet des Pyrénées françaises (Pyrénées-Atlantiques) dont la forme caractéristique rappelle celle d'une dent. Son altitude est de 2 884 mètres.
Sa forme et son isolement le rendent particulièrement visible et reconnaissable depuis les plaines d'Aquitaine.
Il est l'emblème de la vallée d'Ossau, de Pau et de la Section paloise, principal club béarnais de rugby à XV, ainsi que de nombreuses entreprises béarnaises l'ayant choisi pour réaliser un logo.
Sommaire
Toponymie
Il existe deux hypothèses reconnues dont l'une fait référence à l'ours (Oso en espagnol) et l'autre, plus sérieuse, au cours d'eau (l'assimilation ancienne des hydronymes et des oronymes). Le radical *oss/*ors est un hydronyme indo-européen très répandu en Europe, jusqu'en Sibérie. De nombreux Ousse, Osse, Oursau se trouvent en Béarn, mais aussi ailleurs, jusqu'en Angleterre, qui signifient sans doute à l'origine « cours d'eau ». La montagne d'où semble provenir le gave d'Ossau a pris naturellement le nom de la vallée.
Les habitants d'Ossau étaient surnommés los Ossalés qui signifiait par paronymie avec Aussalés « les montreurs d'ours ». La charte de 1127 mentionnait Ursao : Ossau.
On a donné d'autres significations au nom de l'Ossau ; le brochet par exemple est connu sous le nom d'uhartz qui signifie « ours de rivière », en basque. Toujours en basque, holtz signifie nuage tandis que ortz veut dire tonnerre et dent (en Basse Navarre) alors que Artz est traduit par ours[2].
Spéculations étymologiques
Linguistique et religions viennent aussi nous interroger sur l'étymologie.
Selon l'hypothèse souvent évoquée, El valle del oso, c'est-à-dire la « vallée de l'ours » en langue espagnole serait l'origine du nom donné au pic du Midi d'Ossau (ou d'Oso).
Quant au surnom de Jean-Pierre (Joan-Per) donné au pic à deux dents, on peut le rapprocher des prénoms donnés aux aînés et aux cadets dans les familles béarnaises, ce qui permettait de garder l'équilibre dans les familles entre les deux religions dominantes : l'Église de Rome (celle de saint Pierre), et celle de saint Jean (le Baptiste, qui abrite les « loges de Saint-Jean »).
Ce qui laisserait supposer à certains que les églises Saint-Martin (dans lesquelles ils voient la racine *art) et celle des Ursulines (avec *ursu) de Pau soient orientées, non pas vers l'Orient (Jérusalem), mais vers le pic du Midi d'Ossau, en imaginant qu'on rendait depuis longtemps un culte au plantigrade (roi des animaux en Europe et en Asie), avant la domination de l'Église de Rome, qui imposa le lion comme roi des animaux, venu d'Afrique avec les Hébreux.
La conclusion de quelques exégètes locaux serait que l'Église de Pierre aurait donc su s'adapter pour des raisons simplement tautologiques. Le pic Jean-Pierre serait donc un « double minaret » ou un « double clocher » (ou un clocher et un minaret) symbole de dualité, d'équilibre ou de paradoxe.Aucune référence ni début de preuve ne peut étayer ces spéculations.
Géographie
Topographie
Il est situé en vallée d'Ossau dans le Haut-Béarn près du col du Pourtalet.
Géologie
Le sommet est constitué par les restes d'une ancienne caldeira volcanique de l'époque hercynienne, soulevée par la suite lors de la formation des Pyrénées[3].
Climat
Mythologie
D'après d'anciennes légendes, le Pic d'Ossau représentait dans la mythologie, la tête coupée de Jean de l'Ours[4]. Claude Dendaletche explique dans son livre Animaux sauvages des Pyrénées qu'en juillet 1344, Kamar Al Din envoyé par le sultan de Grenade, passe les Pyrénées, entre dans le pays d'Al Berniya (le Béarn) et y découvre la légende de Jean de l'Ours. Ce récit arabe précise que Jean de l'Ours aurait eu la tête tranchée et que celle-ci aurait été jetée, la gueule ouverte vers le ciel. La tête devenue pierre et montagne, barrerait depuis la route. Al Din nommait ce pic : Al Shaqûqa (la montagne fendue).
Histoire
En mai 1552, l'évêque d'Aire, Mr. de Foix-Candale, organise une expédition pour tenter de gagner le sommet. Les détails de cette tentative sont relatés par Jacques-Auguste de Thou dans son Histoire universelle.
C'est sans doute un berger aspois qui réalise la première ascension du pic, vraisemblablement à la demande des géographes Reboul et Vidal, pour y construire une tourelle de triangulation : le 20 août 1787, Junker note ainsi qu'il a pu réaliser une visée sur le « signal du Pic du Midy » [5].
La première ascension aurait également pu être réalisée par M.de Candale en 1555[6]
La première véritable ascension connue, car relatée par écrit, est celle effectuée par un touriste, Guillaume Delfau, le 2 octobre 1797. Il fut aidé en cela par son guide, Mathieu, un berger aspois qui raconta à M. Delfau l'ascension effectuée par un autre berger quelques années auparavant.
Vint ensuite le comte Armand d'Angosse, qui le 2 août 1802, en compagnie de Jacques Clabères de Laruns, d'un berger et de trois jeunes gens âgés de 14 à 16 ans, bergers également, réalisa sa propre ascension – qu'il trouva très rude – deux années après avoir lu le récit de Guillaume Delfau.
Il fut suivi le 14 du même mois par Henri d'Augerot, de Nay : fils de Jean-Joseph d'Augerot, manufacturier et maître de forges, en conflit avec Armand Mathieu d'Angosse au sujet de la forge de Béon et de la mine de Baburet, il semble qu'il ne tenta l'ascension – qu'il jugea facile – que pour pouvoir dénigrer le rival de son père.
Voies d'accès
Depuis Laruns, se garer au parking du caillou de Soques (route du Portalet), puis rejoindre le lac et le refuge de Pombie (2 h). D'ici, se diriger vers le nord et le col de Suzon. Du col, prendre à l'ouest en direction du pic où trois cheminées s'élèvent. La première relativement raide pas de III (cotation escalade) est equipée d'une main courante. La seconde n'est pas plus dure, mais plus exposée. La dernière étant la moins pentue. Le sommet est atteint après quelques minutes. La vue est remarquable, par temps clair, sur les lacs d'Ayous et alentours.
Notes et références
- géoportail Coordonnées relevées sur carte IGN (échelle au 1:20000) et
- Les Basques d'après leur langue, l'Eskuara, Bernard Elissèche, p. 751, p. 773"
- R. Mirouse, M. Clin, C. Lucas, F. Bixel, P. Roger, C. Majeste-Menjoulas, Pyrénées: 500 millions d'années, Parc National des Pyrénées Occidentales, 1983 (ISBN 2715900244)
- Xan de l'Ours, la légende de l'homme sauvage de Marc Large, préface de Renaud, Cairn Editions, 2008. p. 121
- Robert Ollivier, Le Pic d'Ossau, monographie, impressions et récits, 1948, Pau, p. 37-38. D'autres auteurs, notamment Léon Maury et Jacques Blanchet, estiment que c'est Junker qui fit construire la tourelle.
- Roger Frison-Roche, Le Pic d'Ossau,Histoire de l'alpinisme, 1996,Paris p. 22-23.
Sources bibliographiques
- Louis le Bondidier, « Les premières ascensions au Pic du Midi d'Ossau », Bulletin pyrénéen, no 219, 220, 223, 227, 228, 229, 230, 231 et 232, 1936 à 1939.
- Guillaume Delfau, Voyage au Pic du Midi de Pau, le 3 octobre 1797 par M. Delfau, 27 pages. - Autre publication : Éd. Cairn à Pau, 1997, avec une présentation de Claude Dendaletche.
- Armand d'Angosse, Voyage au Pic du Midi de Pau, exécuté le 14 Thermidor de l'An 10. A Paris, de l'imprimerie d'Antoine Bailleul, rue Helvétius, no 71, 16 pages.
Autre publication par Louis le Bondidier, « Les premières ascensions au Pic du Midi d'Ossau », Bulletin pyrénéen, n°223, 1937. - Comte Roger de Bouillé, Pic de Bigorre et Pic d'Ossau, in Bulletin pyrénéen no 17, mars 1900.
- Robert Ollivier, Le pic d'Ossau, monographie, impressions et récits, 1948, Pau. Réédition Slatkine, 1980, Genève. 204 p.
- Marc Large, Xan de l'Ours, la légende de l'homme sauvage, Ed. Cairn à Pau, 2008, préface de Renaud : voir Xan de l'Ours
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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