- Phantom of the Paradise
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Phantom of the Paradise
Données clés Titre québécois Le Fantôme du Paradis Réalisation Brian De Palma Scénario Brian De Palma Sociétés de production Harbor Productions Pays d’origine États-Unis Genre Musical, drame fantastique Sortie 1974 Durée 92 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Phantom of the Paradise, également intitulé Le Fantôme du Paradis au Québec, est un film musical américain, écrit et réalisé par Brian De Palma et sorti en 1974.
Sommaire
Synopsis
Winslow Leach, compositeur de talent, se fait aborder par la célèbre maison de production Death Records, afin que sa musique soit celle de l'ouverture du Paradise, la salle de concert colossale que Swan, le mystérieux directeur de Death Records, vient de faire construire. Winslow pense être le seul à pouvoir chanter la cantate de 300 pages qu'il a écrite. Mais Swan est convaincu du manque de charisme de celui-ci et décide de voler les partitions qui l'intéressent et d'organiser un énorme casting pour trouver des chanteuses pour les chœurs. Winslow décide de profiter de ce casting pour se confronter à Swan. Il y rencontrera une jeune candidate nommée Phœnix dont la voix le fera immédiatement tomber sous son charme mais n'arrivera pas à revendiquer la paternité de sa musique. Il se fait emprisonner suite à un complot du diabolique producteur et, rongé par la rancœur, décide de s'évader et d'organiser un attentat contre Death Records. Malheureusement, celui-ci tourne mal et Winslow Leach se trouve défiguré. Cachant son visage affreux sous un masque, il retourne au Paradise afin d'y fomenter sa vengeance.
Fiche technique
- Titre français et original : Phantom of the Paradise
- Titre québécois : Le Fantôme du Paradis[1]
- Réalisation : Brian De Palma
- Scénario : Brian De Palma
- Musique : Paul Williams
- Photographie : Larry Pizer
- Cadreur : Ronnie Taylor
- Montage : Paul Hirsch
- Maquillage : John Chambers
- Production : Edward R. Pressman
- Sociétés de production : Harbor Productions et 20th Century Fox
- Société de distribution : 20th Century Fox
- Budget : 1 300 000 $
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue : anglais
- Format : Couleurs (DeLuxe) - son Stéréo
- Genre : musical, drame fantastique
- Durée : 92 minutes
- Dates de sortie :[1]
- Le film est interdit au moins de 12 ans lors de sa sortie en salles
Distribution
- Paul Williams : Swan
- William Finley : Winslow Leach
- Jessica Harper : Phoenix
- George Memmoli : Arnold Philbin
- Gerrit Graham : Beef
Commentaire
Les chansons de cette comédie musicale déjantée ont été composées par le chanteur Paul Williams qui incarne également le rôle de Swan, lequel personnage apparaît être une caricature du producteur américain Phil Spector[2]. Ce film est souvent comparé au film culte The Rocky Horror Picture Show. On y retrouve des parodies inspirées d'artistes célèbres tels que les Beach Boys, Janis Joplin ou bien encore les Doors. Il est à ce jour considéré comme l'un des meilleurs films de son auteur. Notons qu'une ressemblance est présente entre le personnage de Ian Fleming Jaws, l'homme aux dents de fer, et Winslow détenu à Sing Sing. Aucune information ne démontre qu'il s'agit d'une référence fortuite.
Anecdotes
- En visite sur le plateau du film, George Lucas, ami de De Palma, fut très impressionné par le décors et les accessoires du film. À cette époque, Lucas a réalisé American Graffiti et est à la recherche de nouvelles idées, pour son scénario de Star Wars. Ainsi, il s'inspirera du masque lumineux, du personnage parlant et respirant grâce à un appareil et de la voix rauque de Winslow pour son personnage de Dark Vador. George Lucas reprend également l'idée du texte défilant pour le générique d'entrée[2].
- Dans le plan où la secrétaire de Death Records regarde le dossier de Winslow Leach, tous les autres noms de dossier sont ceux de personnalités du show-biz (on peut notamment voir Alice Cooper et Peter Fonda). Une exception toutefois : la présence de l'homme politique George McGovern.
- Dans la scène où Swan se félicite des modifications de la voix de Winslow après lui avoir ajouté des filtres audio, c'est en réalité Paul Williams que l'on entend chanter.
- Les fiches de Monsieur Cinéma, vendues dans les années 70, donnent quelques infos intéressantes sur les déboires légaux qu’a connus Brian De Palma en 1974. D’abord intitulé Phantom, le titre du film est rapidement modifié avec l’extension que l’on connaît, suite à des pressions du studio Universal et du King Feature Syndicate. Ensuite le label d’origine de Swan, Swan Song (« le chant du cygne ») doit lui aussi être modifié, il devient Death Records, pour des raisons de droits car Swan Song Records était un véritable label, appartenant à Atlantic Records. Le logo Swan Song sera alors effacé de la pellicule déjà impressionné.
- Le groupe du film the Juicy Fruits est un hommage au groupe Juicy Lucy qui fut celui de Paul Williams en 1970
- Dans le manga de dark-fantasy Berserk de Kentaro Miura, le casque de Griffith et le visage de Femto semblent avoir été directement inspirés par le masque de Winslow Leach
Références artistiques
Références littéraires
- La trame du récit, ainsi que le titre du film, s'inspire grandement du roman Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux dans lequel l'Opéra Garnier est hanté par un être cachant son visage repoussant derrière un masque et transi d'amour pour l'une des chanteuses dont il aspire à faire une grande cantatrice.
- L'histoire reprend également le mythe de Faust, médecin qui décide de vendre son âme au Diable en contrepartie de pouvoirs hors du commun (voir aussi Références cinématographiques). Ici c'est le compositeur Winslow Leach qui pactise avec le maléfique Swan. Par ailleurs, il est à noter que la cantate écrite par Winslow a pour sujet l'histoire de Faust et que dans le roman Le Fantôme de l'Opéra, il est donné une représentation du Faust de Charles Gounod.
- Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde dans lequel Dorian Gray reste éternellement jeune grâce à un portrait de lui qui vieillit à sa place. Dans le film de Brian de Palma, le personnage de Swann ne vieillit pas mais c'est son image sur les archives de vidéosurveillance qu'il est obligé de regarder tous les jours qui subit les affres du temps.
- Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley : le numéro musical dans lequel une mise en scène fait croire à la création, sous les yeux des spectateurs, de Beef, un être dont le corps résulte de l'assemblage de celui de plusieurs personnes dans le public. À l'instar de la créature de Frankenstein qui échappe à son créateur, Beef qui aurait dû être le symbole de la perfection s'avère être une créature du Diable.
- Dans une scène où Winslow Leach est surpris par la sécurité en train de rôder près des locaux de Death Records, un des gardiens lui demande « ce qu'il fait du côté de chez Swan ». Bien que le film soit américain, la référence à Marcel Proust et à son roman Du côté de chez Swann serait parfaitement volontaire.
Références cinématographiques
- Faust, une légende allemande : non content d'emprunter une grande part du mythe de Faust dans la trame du récit, Brian De Palma cite également le film de Friedrich Wilhelm Murnau grâce à des clins d'œils tels que la phrase que Swan prononce lorsqu'il fait signer de son propre sang Winslow Leach « L'encre n'a aucune valeur pour moi ». L'aspect visuel du contrat, écrit en caractères gothiques, est également une référence au film de Murnau.
- Dracula de Tod Browning: lors d'une scène, Swann est censé revenir des Transylvanie et arbore un costume rappelant celui que portait Bela Lugosi lorsqu'il interprétait Dracula.
- Le Cabinet du docteur Caligari : la scène où Beef se réveille est très ressemblante à l'éveil de Cesare dans le film de Robert Wiene : les deux personnages ont le même genre de maquillage et sortent d'un cercueil. De plus, les décors apparaissant lors de la chanson "Somebody super like you" sont très inspirés de ceux présents dans le cabinet du Docteur Caligari, symbole de l'expressionnisme allemand.
- Psychose d'Alfred Hitchcock : la célèbre scène de la douche est ici reprise avec une fin assez inattendue.
- La Soif du mal : la scène en split screen où Winslow Leach dépose une bombe à retardement dans le coffre d'un véhicule est une référence directe au long plan-séquence qui ouvre le film d'Orson Welles.
- Sueurs froides d'Alfred Hitchcock : le générique d'ouverture où apparait le logo de Death Record dans des couleurs « psychées » rappelle celui du film de Hitchcock, dont De Palma s'inspire beaucoup.
- Le nom de Philbin, le bras droit de Swan est un clin d'œil à Mary Philbin, l'actrice qui interpréta le rôle de Christine dans la première adaptation cinématographique du Fantôme de l'Opéra en 1925 : Le Fantôme de l'Opéra.
Distinctions
Récompenses
- Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1975 : Grand prix[3]
- Syndicat français des critiques de cinéma 2007 : meilleur édition DVD simple
Nominations
- Oscars 1975 : meilleure partition de chansons et adaptation musicale pour Paul Williams et George Aliceson Tipton
- Golden Globes 1976 : meilleure musique pour Paul Williams
- Prix Hugo 1975 : meilleur film dramatique
- Writers Guild of America Awards 1975 : meilleur scénario original pour une comédie pour Brian De Palma
- Saturn Awards 1976 : meilleur film d'horreur
Liens externes
- Phantom of the Paradise sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Phantom of the Paradise sur AlloCiné
- Ébauche d'analyse Extrait
- Chronique du film et du blu-ray
Notes et références
Catégories :- Film américain
- Film sorti en 1974
- Film musical des années 1970
- Film fantastique
- Film de la 20th Century Fox
- Film réalisé par Brian De Palma
- Diable au cinéma
- Film tourné en Californie
- Film tourné au Texas
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