- Janis Joplin
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Janis Joplin Janis Joplin, peinture à l'huile.Nom Janis Lyn Joplin Naissance 19 janvier 1943
Port Arthur, Texas
États-UnisPays d’origine États-Unis Décès 4 octobre 1970 (à 27 ans)
Los Angeles, Californie
États-UnisGenre musical Rock psychédélique
Acid rock
Hard rock
Blues rock
Blues
FolkInstruments Chant
GuitareAnnées d'activité 1963-1970 Labels Columbia Site officiel www.officialjanis.com Entourage Big Brother and The Holding Company Janis Lyn Joplin est une chanteuse américaine née le 19 janvier 1943, à Port Arthur, ville portuaire du Texas. Artiste rebelle, celle qui était surnommée la « Mama cosmique » est morte d'une surdose d'héroïne, le 4 octobre 1970, à Los Angeles.
Sommaire
Vie et carrière
Jeunesse
Janis Joplin nait le 19 janvier 1943, à l'hôpital St. Mary[1] de Port Arthur, au Texas. Fille de Seth Joplin, employé chez Texaco, elle a un jeune frère, Michel, et une jeune sœur, Laura. Elle grandit en écoutant des musiciens de blues comme Bessie Smith, Odetta et Big Mama Thornton[2], et chante à la chorale locale. À l'école secondaire Thomas Jefferson, elle s'absente souvent des cours. Plutôt attirée par la peinture initialement, c'est à l'école secondaire qu'elle commence à chanter du blues et du folk avec des amis. Joplin entre à l'Université du Texas à Austin en 1960, où elle n'obtiendra jamais de diplôme. Durant ce bref passage à l'université, elle fut élue « le garçon le plus laid » du campus[3]. Elle en fut extrêmement humiliée et en garda un vif et douloureux souvenir. Elle n'eut de cesse, depuis cet épisode, de vouloir prouver son talent. Elle revint dans cette université quelques années plus tard, pendant une réunion des anciens étudiants, alors qu'elle était au sommet de sa gloire, pour affirmer sa réussite à ses anciens camarades persifleurs. Cultivant un comportement rebelle, « libérée », Joplin se trouve un style à partir de ses idoles féminines du blues, ainsi que dans la Beat Generation. Elle quitte le Texas en stop pour San Francisco en 1963. Elle chante le soir même de son arrivée, profitant d'une séance de open-music au Coffee and Confusion, puis se produit dans les bars à musique de la ville[4].
Sa consommation de drogue augmente : elle est accro au speed et consomme occasionnellement de l'héroïne, entre autres. Elle boit aussi énormément : sa boisson favorite est le Southern Comfort, une liqueur de Louisiane à base de whisky bourbon et de pêches.
Comme beaucoup de chanteuses de cette époque, l'attitude agressive de Janis en public est à l'opposé de sa vraie personnalité. Le livre Love, Janis, écrit par sa sœur, révèle que dans sa vie privée, Joplin était une femme très rationnelle, timide, sensible, et très dévouée à sa famille. Néanmoins, flambeuse fameuse, elle eut de nombreuses relations d'un soir, notamment avec, parmi les plus illustres, Jimi Hendrix, Leonard Cohen (qui a écrit en son honneur la chanson Chelsea Hotel No.2), Country Joe McDonald, Kris Kristofferson (dont elle popularisera la chanson Me and Bobby McGee) et même, de passage à Londres, avec Eric Clapton, sans compter quantité de jeunes filles volages[5].
Big Brother and the Holding Company
Janis Joplin déménage de nouveau à San Francisco en 1966, où, grâce à sa voix éraillée très blues, elle rejoint Big Brother and The Holding Company, un groupe montant, surtout populaire auprès de la communauté hippie. En juin 1966, Janis Joplin fait sa première apparition en public avec Big Brother and the Holding Company au Avalon Ballroom[6]. Le groupe signe un contrat avec le label indépendant Mainstream Records et enregistre un album auquel ils donnent leur nom en 1967. Cependant, le manque de succès de leurs premiers singles conduit l'album à rester peu vendu.
Le premier grand succès du groupe a lieu au festival pop de Monterey, en juin 1967, où ils jouent notamment une version de Ball and Chain de Big Mama Thornton, avec une performance vocale exceptionnelle de Janis. Le documentaire de D.A. Pennebaker Monterey Pop montre Cass Elliot, co-chanteuse du quartet pop The Mamas & The Papas, parmi la foule, disant « Wow, that's really heavy » (« Wow, c'est hallucinant »). Cette performance, ainsi que leur album de 1968 Cheap Thrills, caractérisé par des morceaux remplis d'émotions, ont fait de Janis Joplin une des stars incontournables de la musique américaine de la fin des années 1960.
Carrière solo et Woodstock
Après s'être séparée de Big Brother tout en conservant son guitariste, Sam Andrew, elle forme un nouveau groupe pour l'accompagner, le Kozmic Blues Band, et enregistre l'album I Got Dem Ol' Kozmic Blues Again Mama ! (1969). La même année, elle participe au célèbre festival de Woodstock, mais elle interdit de filmer sa prestation. Le groupe se sépare rapidement, et Joplin forme le Full Tilt Boogie Band. Ils enregistrent l'album Pearl, titré de son surnom, qui sort après sa mort. Il devient l'album le plus vendu de sa courte carrière, grâce aux tubes Move Over et Me and Bobby McGee et au morceau a cappella Mercedes-Benz, commentaire social ironique, écrit par elle-même et Michael McClure.
Du 28 juin au 4 juillet 1970, Janis et le Full Tilt Boogie Band rejoignent la tournée du Festival Express Train Tour, à travers le Canada, partageant la scène avec The Grateful Dead, Delaney & Bonnie, Rick Danko, Buddy Guy, The Band, Eric Andersen et Ian & Sylvia, notamment à Toronto, Winnipeg et Calgary. La vidéo de l'interprétation de la chanson Tell Mama, à Calgary, est devenue célèbre dans les années 80. Certains enregistrements des autres spectacles ont été repris sur l'album Janis In Concert sorti en 1972. Les images de ces concerts ont été incluses en 2003 sur le DVD du Festival Express.
Parmi ses dernières apparitions en public, on peut la voir à deux reprises dans l'émission télévisée The Dick Cavett Show le 25 juin et le 3 août 1970.
Mort
À l'automne 1970, elle enregistre l'album Pearl avec son nouveau Full Tilt Boogie Band et le producteur de Phil Ochs et des Doors, Paul A. Rothchild. Le lendemain même de l'enregistrement de Me and Bobby McGee - qu'elle n'aura jamais entendu - le 4 octobre 1970, Janis Joplin est découverte morte d'une surdose d'héroïne[7] dans sa chambre d'hôtel[8], deux semaines après Hendrix (mort le 18 septembre), surdose probablement due à une héroïne trop pure. Ses derniers enregistrements complets sont Mercedes-Benz ainsi qu'un chant pour l'anniversaire de John Lennon le 9 octobre 1970 ; Lennon racontera plus tard, à l'animateur Dick Cavett, que l'enregistrement n'est arrivé chez lui à New York qu'après la mort de Janis.
Elle est incinérée au cimetière Westwood Village Memorial Park à Westwood, un quartier de Los Angeles, en Californie, et ses cendres sont dispersées du haut d'un avion dans l'océan Pacifique. Quinze jours plus tard, conformément à ses dernières volontés (elle avait laissé un chèque de 2 500 dollars à cet effet), une immense fête rassemble ses amis. Sur le faire-part, on pouvait lire « Drinks are on Pearl » (Les boissons sont offertes par Pearl).
L'album Pearl, sorti six semaines après sa mort, contient une version instrumentale de Buried Alive In The Blues, Joplin étant morte avant d'enregistrer la voix. Mimi Fariña écrit une chanson sur sa mort In the Quiet Morning (For Janis Joplin), interprétée par Joan Baez. Peu reconnue par sa ville natale de son vivant, Janis Joplin est célébrée plus tard : en 1988, sa vie et son œuvre sont récompensées à Port Arthur, où un musée à son nom comporte notamment une sculpture en bronze de Douglas Clark. Contrairement à ce qui a été souvent dit et écrit, le film The Rose, sorti en 1979, s'inspire très peu de la vie de Janis Joplin.
Héritage
Janis Joplin, qui se faisait appeler Pearl à cause de son boa rose et des colifichets tape-à-l'œil, témoignait une admiration inconditionnelle pour Bessie Smith, l'impératrice du blues. D'ailleurs, Janis paya elle-même l'inscription sur la tombe jusque là anonyme de la chanteuse : « La plus grande chanteuse de blues au monde ne cessera jamais de chanter – Bessie Smith 1894-1937 ».
Janis a marqué les esprits grâce à sa voix très maîtrisée, puissante et nuancée, avec une tessiture assez étendue et un timbre de voix particulièrement rocailleux, ce qui diffère notablement des styles folk et jazz assez communs chez beaucoup d'artistes blancs de l'époque, ainsi que par ses thèmes lyriques tournant autour de la souffrance et de la perte.
Pour beaucoup, elle personnifia le Flower Power des Sixties, où le son de San Francisco, son style de vie et ses accoutrements bizarres (pour l'époque) révolutionnèrent les États-Unis. Beaucoup de fans de Janis se rappellent son apparition au Dick Cavett show, quelques mois avant sa mort, devant un Dick Cavett manifestement ébloui.
Elle a bouleversé le monde du rock, jusque là dominé par les hommes, en imposant une façon rageuse et déglinguée de s'exprimer au féminin.
On la compare souvent à Jimi Hendrix, Jim Morrison (les sacrifiés du Summer of love) et Brian Jones, car ils sont tous les quatre morts à vingt-sept ans après une courte vie, mais une fulgurante carrière, sanctifiant à jamais l'existence d'un Club des 27.
Discographie
- 1965 : This is Janis Joplin
- 1967 : Big Brother and the Holding Company
- 1967 : Light is Faster Than Sound
- 1967 : Live at Monterey (International Pop Festival)
- 1968 : Cheap Thrills
- 1969 : I Got Dem Ol' Kozmic Blues Again Mama!
- 1969 : Live in Woodstock
- 1969 : Live Texas (International Pop Festival)
- 1969 : Summertime, Live in Amsterdam (04-01-69)
- 1970 : Mercedez Benz
Discographie posthume
- 1971 : Pearl
- 1972 : Joplin in Concert
- 1973 : Janis Joplin's Greatest Hits
- 1974 : Early Performances
- 1974 : Soundtrack From Janis Movie
- 1975 : Janis
- 1982 : Farewell Song
- 1984 : Cheaper Thrills
- 1993 : Joplin (CD set)
- 1995 : 18 Essential Songs
- 1997 : Absolute Janis
- 1997 : Anthology
- 1998 : Live at Winterland '68
- 1999 : Rare Pearls (Box of Pearls 05)
- 2001 : Love, Janis
- 2008 : Joplin in Concert
Bibliographie
- Reuzeau, Jean-Yves.Janis Joplin Folio biographies no 28, avril 2007.
- Amburn, Ellis. Pearl: The Obsessions and Passions of Janis Joplin: A Biography. NY: Warner Books, 1992. ISBN 0-446-39506-4.
- Caserta, Peggy. Going Down with Janis: Janis Joplin's Intimate Story. Dell: 1974. ASIN: B000NSBNMI.
- Dalton, David. Piece of my Heart: A Portrait of Janis Joplin. NY: Da Capo Press, 1991. ISBN 0-306-80446-8.
- Echols, Alice. Scars of Sweet Paradise: The Life and Times of Janis Joplin. NY: Henry Holt, 1999. ISBN 0-8050-5394-8.
- Friedman, Myra. Buried Alive: The Biography of Janis Joplin]. NY: Harmony Books, 1992. ISBN 0-517-58650-9.
- Joplin, Laura. Love, Janis. NY: Villard Books, 1992. ISBN 1-888358-08-4.
- Stieven-Taylor, Alison. Rock Chicks. Sydney: Rockpool Publishing, 2007. ISBN 9781921295065.
- Jeanne-Martine Vacher, Sur la route de Janis Joplin, éd. du Seuil, 1998 (ISBN 2-02-031008-2) ; éd. JBZ et Cie, 2010
Voir aussi
Article connexe
Notes
- ISBN 0-8050-5394-8). Alice Echols, Scars of Sweet Paradise: The Life and Times of Janis Joplin, NY : Henry Holt, 1999 (
- ISBN 0-446-51640-6). Ellis Amburn, Pearl: The Obsessions and Passions of Janis Joplin, NY : Warner Books, 1992 (
- Bruno de Stabenrath, Les destins brisés du rock, Scali, 2004
- Barney Hoskyns, Beneath the diamond sky, Haight-Ashbury 1965-1970, Simon Schuster Editions, New York, 1997
- Le Monde 2, juillet 2007.
- [1] Avalon Ballroom 1268 Sutter Street
- La mort solitaire de Janis Joplin
- (en) « In the Quiet Morning. In Memoriam Janis Joplin (Jan 19, 1943-Oct 4, 1970) », récit de John Cooke.
Références externes
Catégories :- Chanteuse américaine
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