- Obsession (film)
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Obsession
Données clés Réalisation Brian De Palma Scénario Paul Schrader Sociétés de production Columbia Pictures
Yellowbird ProductionsPays d’origine États-Unis
Genre Thriller dramatique Sortie 1976 Durée 97 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Obsession est un film américain de Brian De Palma sorti en 1976.
Sommaire
Synopsis
À La Nouvelle-Orléans en 1959, Michael Courtland est un riche promoteur immobilier vivant avec se femme Elizabeth et leur fille. Un soir elles sont kidnappées et une importante rançon est demandée. Il prévient la police qui organise un sauvetage mais les ravisseurs réussissent à prendre la fuite avec les otages et tout le monde meurt des suites d’un accident de voiture. Courtland ne s’en remet pas, il ne travaille plus et se recueille toujours sur la tombe qu’il a fait bâtir.
Vingt ans plus tard, lors d’un séjour à Florence pour des affaires, Courtland retourne dans l’église où il avait rencontré sa femme. Il fait alors la connaissance de Sandra Portinari, qui ressemble d’une manière troublante à Elizabeth. Il la suit un moment puis l’invite à diner. Il en tombe amoureux et la fait venir à la Nouvelle Orléans pour l’épouser. Le matin du mariage elle est à son tour kidnappée. Le cauchemar recommence...
Fiche technique
- Réalisation : Brian De Palma
- Scénario : Paul Schrader, d'après une idée de Brian De Palma et Paul Schrader
- Photographie : Vilmos Zsigmond
- Musique : Bernard Herrmann
- Montage : Paul Hirsch
- Décors : Jerry Wunderlich
- Costumes : Frank Balchus
- Sociétés de production : Columbia Pictures et Yellowbird Productions
- Distribution :
- Budget : 1,4 million $
- Genre : Thriller dramatique
- Dates de sortie :[1]
États-Unis : 1er août 1976 (New York)
États-Unis : 20 août 1976 (Minneapolis)
États-Unis : 1er septembre 1976 (Los Angeles)
France : 18 janvier 1977
France : 7 juin 2000 (re-parution)
Distribution
- Cliff Robertson : Michael Courtland
- Geneviève Bujold : Elizabeth Courtland / Sandra Portinari
- John Lithgow : Robert Lasalle
Un remake de Sueurs froides d'Alfred Hitchcock
La dualité féminine
La première ressemblance apparaissant entre les deux films est un personnage masculin qui se sent responsable de la mort de la femme qu'il aimait. Très vite, il se retrouve confronté à une deuxième femme dont il tombe amoureux. L'amour mêlé à la fascination qu'il éprouve pour cette seconde n'est pas sans rapport avec la ressemblance troublante avec la défunte. Cette seconde femme offre au personnage principal comme une seconde chance. D'où la présence au sein de ces deux films d'une ambiguïté féminine très marquée. Dans Obsession, Sandra contemple un tableau qui représente la défunte et constate sa ressemblance troublante avec cette dernière. Ce moment n'est pas sans rappeler une des scènes de Sueurs froides dont l'élément central est également un tableau. Madeleine contemple longuement le portrait d'une certaine Carlotta Valdès dans un musée : elle a le même chignon en vrille que la Carlotta du tableau.
L'atmosphère onirique
Dans une des scènes d'Obsession, Courtland rêve de son mariage puis voit sa femme lui parler et lui dire « Maintenant je suis enfin ta femme, je suis Élizabeth ». La dualité féminine est ici plus que présente ainsi que la notion de la seconde chance. La méthode utilisée pour créer cette atmosphère onirique est ici le flou. Dans Sueurs froides, une femme apparait devant Scottie, la ressemblance est plus que troublante avec Madeleine. L'éclairage flou et diffus nous plonge dans une atmosphère de songe, comme si tout ce que l’on voyait n’était pas réel. Ceci nous invite à partager le sentiment de rêve éveillé que vit Scottie.
Le deuil et la frontière entre le passé et le présent
Dans les deux films, on retrouve une omniprésence du passé dans le présent avec des personnages incapables de faire le deuil de l’être aimé. Courtland dans Obsession et Scottie dans Sueurs froides vivent tous les deux dans le passé, dans la recherche permanente de l’avant. Les deux personnages expriment différemment leur deuil. Courtland érige une pierre tombale gigantesque qui reproduit à l’identique l’église de Florence où il avait rencontré Élizabeth, et dans laquelle il rencontrera Sandra également. Il ne travaille plus, ne veut pas faire construire sur ce même terrain, il met ainsi en danger son entreprise. La seule autre femme à laquelle il s’intéressera sera Sandra, qu’il rencontre dans les mêmes conditions qu’Élizabeth et qui lui ressemble trait pour trait. Il transfère son obsession pour sa femme décédée sur ce sosie en la suivant pour connaître sa vie, ses habitudes et essayer de la séduire. Scottie lui, tombe dans une profonde dépression et doit être hospitalisé. Il se coupe totalement du monde et erre dans les rues. Il semble retrouver la raison au moment où il aperçoit Judy, le sosie de Madeleine. Il cherche alors à la faire ressembler le plus possible à Madeleine, pour retrouver le passé. Il refait l’histoire de Madeleine avec Judy en allant jusqu’à la mener en haut du clocher d’où celle-ci est tombée. Les deux protagonistes trouvent dans les sosies des êtres aimés une chance de se replonger dans le passé, de continuer une histoire, achevée contre leur volonté.
Peut-on parler de plagiat ?
Tout le monde s’accorde à dire que les références aux œuvres d’Alfred Hitchcock sont abondantes dans les créations du cinéaste Brian De Palma. Le film Obsession ne déroge pas à cette règle. Nombreux sont les critiques qui mettent en avant les ressemblances entre Sueurs froides, d’Alfred Hitchcock et Obsession, de De Palma. Le thème même des deux films est commun : la mémoire. Cette mémoire qui sera personnalisée par la chapelle ; dans Obsession dès le générique du film, puisqu’elle y apparaît plusieurs fois et que c’est sur cette image qu’est annoncé le titre. Cette chapelle c’est aussi le lieu où Courtland rencontre sa femme, puis celle qu’il croit être son sosie. Le tombeau de sa femme sera une reproduction de cette chapelle. Elle est donc le lien entre la mémoire et son épouse. Dans Sueurs froides, une chapelle est aussi liée au décès, celui de Madeleine, et à la mémoire puisque Scottie y emmène Judy pour reconstituer le drame. Le lien est dont fait dans les deux films entre l’obsession de retrouver une personne chère, décédée, et la mémoire de celle-ci. Outre la mémoire, un autre thème commun aux deux films est l’amour, ainsi que la réincarnation de l’être aimé. En effet, Obsession relate la quête d’un homme qui, après avoir perdu la femme qu’il aimait, croit la retrouver et tente de renouer le fil de leur histoire, de retrouver la personne disparue. En rapport avec cette relation, on peut voir que De Palma utilise le travelling circulaire dans une même situation qu'Alfred Hitchcock, reliant une fois de plus les deux œuvres. Tout comme Alfred Hitchcock, De Palma se sert d’un travelling circulaire pour montrer toute l’étendue de l’émotion lors des retrouvailles avec l’être aimé. Brian De Palma fait composer les musiques du film par Bernard Herrmann, musicien célèbre qui a largement contribué avec Alfred Hitchcock. Même si les airs ne seront pas identiques, on peut se douter d’un lien entre les morceaux, le compositeur étant le même.
Le fait que De Palma crée des films d’inspiration Hitchcockienne est donc évident. Beaucoup de critiques ont parlé de plagiat. Le plagiat consiste à copier un auteur en s'attribuant indûment des passages de son œuvre, ou de s'inspirer d'un modèle auquel on omet délibérément de se référer. On peut donc de suite réfuter cette hypothèse puisque De Palma ne s’est jamais caché de l’inspiration de ses films, au contraire, puisqu’il avoue même que les œuvres d'Alfred Hitchcock ont déclenché la cinéphilie chez lui. Lorsqu’il était étudiant, il a étudié, analysé et s’est finalement inspiré de plusieurs œuvres, telles que Sueurs froides ou encore Psychose (film, 1960). Son but était de s’inspirer, reprendre des thématiques d’Alfred Hitchcock pour créer son propre style. De Palma expliquera pourquoi il s’est tant imprégné de ses œuvres : «J'ai utilisé quelques-unes de ses histoires, repris quelques-uns de ses personnages. Ses idées étaient simplement les meilleures. Alfred Hitchcock reste pour moi l'artiste fondateur du genre».
Liens externes
Notes et références
Catégories :- Film américain
- Film sorti en 1976
- Film réalisé par Brian De Palma
- Film de Columbia Pictures
- Film se déroulant dans les années 1950
- Film se déroulant dans les années 1970
- Film tourné à La Nouvelle-Orléans
- Film tourné à Florence
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