Pedro Henrique d’Orléans-Bragance

Pedro Henrique d’Orléans-Bragance

Pedro Henrique d'Orléans-Bragance

Pedro Henrique Afonso Filipe Maria Gastão Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança, « prince du Grão Para » puis « prince impérial du Brésil », est né le 13 septembre 1909, à Boulogne-Billancourt, en France, et est décédé le 5 juillet 1981, à Vassouras, au Brésil. De 1921 à 1981, il est l'aîné des princes de la branche de Vassouras de la Maison d'Orléans-Bragance et, en tant que tel, l'un des deux « chefs » possibles de la « Maison impériale du Brésil ».

Sommaire

Famille

Luiz de Orléans e Bragança et son épouse, parents du prince Pedro Henrique.

Pedro Henrique de Orléans e Bragança est le fils aîné de Luiz de Orléans e Bragança (1878-1920), « prince du Grão Para » après la renonciation de son frère à la succession au trône brésilien en 1908, et de la princesse Marie-Pie de Bourbon-Siciles (1878-1973).

Par son père, le prince est donc l’arrière-petit-fils de l’empereur Pierre II du Brésil (1825-1891) tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils du roi Ferdinand II des Deux-Siciles (1810-1859).

Les 17 et 19 août 1937, Pedro Henrique épouse, civilement puis religieusement, la princesse Marie-Élisabeth de Bavière (1914), à Munich, en Allemagne. La jeune femme est la fille du prince François de Bavière (1875-1957) et de sa femme la princesse Élisabeth de Croÿ (1890-1982). Par son père, Marie est donc la petite-fille de l’ancien roi Louis III de Bavière (1845-1921).

De l’union de Pedro Henrique et de Marie naissent douze enfants :

  • Luiz Gastão de Orléans e Bragança (1938), « chef de la maison impériale du Brésil » et l’un des deux actuels prétendants au trône brésilien. Sans alliance ni postérité ;
  • Eudes de Orléans e Bragança (1939), qui renonce à ses droits au trône brésilien pour épouser la roturière Ana Maria de Moraes Barros (1945), dont il divorce. En secondes noces, il se remarie à Mercedes Neves da Rocha avec qui il aura une fille.
    • Enfants de sa première union
      • Luiz de Orléans e Bragança (1969)
      • Ana de Orléans e Bragança (1971)
    • Enfants de sa première union
      • Eudes de Orléans e Bragança (1978)
      • Antonia de Orléans e Bragança (1979)
      • Maria de Orléans e Bragança (1979)
      • Gui de Orléans e Bragança (1984)
      • Maria de Orléans e Bragança (1989)
  • Bertrand de Orléans e Bragança (1941), « prince impérial du Brésil ». Sans alliance ni postérité ;
  • Isabel de Orléans e Bragança, « princesse du Brésil ». Sans alliance ni postérité ;
  • Pedro de Orléans e Bragança, qui renonce à ses droits au trône brésilien pour épouser la roturière Maria de Fatima Rocha (1952). D'où Marie (1975), Caroline (1978), Gabrielle (1980), Marie de Fatima (1988) et Maneuella (1989).
  • Fernando de Orléans e Bragança (1948), qui renonce à ses droits au trône brésilien pour épouser la roturière Maria da Graça Baere de Araujo (1952). D'où :
    • Isabelle de Orléans e Bragança(1978)
    • Maria da Gloria de Orléans e Bragança(1982)
    • Luiz de Orléans e Bragança(1984)
  • Antônio de Orléans e Bragança, « prince du Brésil » et héritier présomptif de la branche de Vassouras, qui épouse la princesse belge Christine de Ligne (1955). D'où :
    • Pedro Luiz de Orléans e Bragança (1983-2009)
    • Amália Maria de Orléans e Bragança (1984)
    • Rafael de Orléans e Bragança (1986)
    • Maria Gabriela de Orléans e Bragança (1989)
  • Leonor de Orléans e Bragança (1953), « princesse du Brésil », qui épouse le prince belge Michel de Ligne (1951). D'où :
    • Alix de Ligne(1984)
    • Henri de Ligne (1989)
  • Francisco de Orléans e Bragança (1955), qui renonce à ses droits au trône brésilien pour épouser Claudia Godinho (1954). D'où :
    • Maria Isabel de Orléans e Bragança (1982)
    • Maria Teresa de Orléans e Bragança (1984)
    • Maria Leonor de Orléans e Bragança (1984)
  • Alberto de Orléans e Bragança (1957), qui renonce à ses droits au trône brésilien et épouse Maritza Ribas Bokel (1961). D'où :
    • Pedro de Orléans e Bragança (1988)
    • Beatriz de Orléans e Bragança(1990)
    • Ana de Orléans e Bragança (1995)
    • Antônio de Orléans e Bragança (1997)
  • Maria Teresa de Orléans e Bragança (1959), qui renonce à ses droits au trône brésilien pour épouser Jean Hessel de Jong (1953). D'où :
    • Jean-Pierre Hessel de Jong (1997)
    • Marie-Pie Hessel de Jong (2000) ;
  • Maria Gabriela de Orléans e Bragança (1959), qui renonce à ses droits au trône brésilien pour épouser Teodoro Hungria de Silva Machado (1952), et dont elle divorce en 2005.

Biographie

Enfance

La famille impériale du Brésil en 1913. De gauche à droite, on peut voir : Luiz, prince impérial du Brésil, Pedro Henrique, « prince du Grao-Para », Isabelle, princesse héritière du trône, Pia-Maria, princesse du Brésil, Maria-Pia, princesse des Deux-Siciles, Gaston d'Orléans, comte d'Eu et Luiz Gastão, prince du Brésil.

Lorsque le prince Pedro Henrique voit le jour en 1909, les Orléans-Bragance vivent sous le coup d’une loi d'exil depuis déjà 20 ans et sont donc interdits de séjour au Brésil[1]. Après avoir séjourné quelques temps au Portugal, la famille vit donc en France depuis 1891.

Un avant la naissance de Pedro Henrique, son oncle, le prince Pedro de Orléans e Bragança (1875-1940), renonce à ses droits sur le trône brésilien pour épouser la comtesse tchèque Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951)[2]. Dès sa naissance, Pedro Henrique apparaît donc comme l’héritier présomptif des Orléans-Bragance et il arrive en troisième position après sa grand-mère Isabelle et son père pour succéder au titre de « chef de la Maison impériale du Brésil ».

Le jeune Pedro Henrique et sa famille résident entre le château d'Eu et leur hôtel particulier de Boulogne-sur-Seine. Pedro Henrique est d'abord éduqué par sa grand-mère et marraine, Isabel de Bragança, princesse impériale du Brésil, et par une multitude de précepteurs qui le traitent en futur « empereur du Brésil ».

En 1920, le prince Luiz de Orléans e Bragança, père de pedro Henrique, meurt à Cannes, victime d’une maladie contractée dans les tranchées de l’Yser, pendant la Première Guerre mondiale[3]. Dom Pedro Henrique est alors reconnu par une partie des monarchistes brésiliens et par l'ensemble de la famille impériale comme le nouveau « prince du Grão-Para ».

Retour au Brésil

Le président brésilien Epitácio Lindolfo da Silva Pessoa.

La même année 1920, le décret de bannissement de l'ancienne famille impériale brésilienne est révoqué par le président Epitácio Pessoa. Le comte d'Eu, grand-père de Pedro Henrique, dirige alors le retour des Orléans-Bragance dans leur pays mais son épouse, l'ancienne héritière du trône, ne peut l'accompagner à cause de sa santé défaillante. De toute façon, après un séjour de quelques mois, l'ancienne famille impériale retourne s'installer en France[4].

Chef de la famille impériale

Le 14 novembre 1921, Isabel de Bragança s'éteint au château d'Eu. Pedro Henrique de Orléans e Bragança, âgé de seulement 12 ans, lui succède alors comme « chef de la famille impériale » et prend le titre de « prince impérial du Brésil ».

En 1925, le prince demande au gouvernement brésilien l'autorisation d'intégrer les forces armées de son pays mais sa requête est rejetée et il doit rester en Europe. Pierre Henri réalise donc ses études à la Sorbonne, à Paris, et il s'y diplôme en sciences politiques.

Mariage

En 1937, Pedro Henrique épouse, à Munich, la princesse Marie-Élisabeth de Bavière. Le mariage est l'occasion, pour le père de la jeune femme, d'inviter plusieurs personnalités étrangères[5] (parmi lesquelles l'ex-roi Alphonse XIII d'Espagne et la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg) sont présentes.

Après leur mariage, Pedro Henrique et son épouse s’établissent en France. Cependant, l’entrée en guerre du Brésil aux côtés des Alliés en 1942 et la difficulté que représente, pendant la guerre, de trouver un navire neutre prêt à effectuer une traversée de l’Atlantique rendent le projet de départ impossible.

Retour au Brésil

C’est finalement en 1945 que Pedro Henrique de Orléans e Bragança et sa famille peuvent partir s'installer au Brésil. Ils s'établissent d'abord à Petrópolis, au palais de Grão-Para, puis dans une maison du quartier du Retiro.

Dans son pays d'origine, la « famille impériale » jouit d'un grand prestige, ce qui lui vaut parfois d'être surveillée par le pouvoir en place. Mais dom Pedro Henrique ne s'en montre pas choqué, peut-être pour ne pas accréditer l'idée qu'il cherche à restaurer la monarchie. Malgré tout, il fait valoir sa position d'« héritier du trône » lors des crises institutionnelles que connaît son pays, comme en 1961.

En 1951, le prétendant et sa famille acquièrent un domaine, la Fazenda Santa Maria, à Jacarezinho, dans le Paraná[6], et ils s’y lancent dans l'agriculture. Puis, en 1965, les Orléans-Bragance retournent dans l'État de Rio de Janeiro et s'installent dans la ville de Vassouras, ancien centre caféier. C’est dans cette région que le prince réside, jusqu'à sa mort, en 1981[7].

Controverse

Considérant comme nulle et sans valeur juridique la renonciation de son père en 1908, Pedro Gastão de Orléans e Bragança (1913), cousin germain de Pedro Henrique et aîné de la branche de Petropolis et donc de toute la Maison d'Orléans-Bragance, revendique le statut d'« héritier du trône impérial » brésilien de 1940 à sa mort en 2007.

Bibliographie

  • (fr) Martine Bailleux-Delbecq et Xavier Dufestel, « Le Brésil au château d’Eu » dans La collection Brasiliana, musée de la Vie romantique, Paris, 2005.
  • (fr) Martine Bailleux-Delbecq et Xavier Dufestel, Le Brésil impérial dans les collections du château d'Eu, catalogue d'exposition, musée Louis-Philippe, Eu, 2005.
  • (fr) Dominique Paoli, Fortunes et infortunes des princes d'Orléans, 1848-1918, Artena, 2006.
  • (pt) Armando Alexandre dos Santos, A Legitimidade Monárquica no Brasil, Artpress, 1988.
  • (pt) Armando Alexandre dos Santos, Dom Pedro Henrique 1909-1981, o Condestável das Saudades e da Esperança, Artpress, São Paulo, 2006.

Notes et références

(pt) Cet article est partiellement issu d’une traduction de l’article en portugais intitulé « Pedro Henrique de Orléans e Bragança ».

  1. Dominique Paoli, Fortunes et infortunes des princes d'Orléans, 1848-1918, Artena, 2006, p. 285.
  2. Dominique Paoli, op. cit., p. 345.
  3. Pierre Henri d’Orléans-Bragance, « Préface » dans Plinio Correa de Oliveira, Révolution et contre-révolution, Éditions « Catolicismo », Campos (Rio de Janeiro), 1960 (ASIN B0014R3W80). (lire en ligne)
  4. Isabelle, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur, Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978, p. 34-42.
  5. « SAIR dona Maria de Baviera completa noventa anos » sur Monarquia em noticias, 8/09/2004.
  6. Site officiel de Jundiai do Sul.
  7. « Dona Maria da Baviera » sur le site monarchiste Causa imperial.

Lien externe

Voir aussi

Précédé par Pedro Henrique d'Orléans-Bragance Suivi par
Isabelle Ire
Flag of the First Empire of Brazil.svg
Pedro III
Succession au trône brésilien
(branche de Vassouras)

1921-1981
Luiz Ier


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