- Pierre d'Alcantara d'Orléans-Bragance
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Pierre d'Orléans-Bragance
Pierre d'Alcantara Louis Philippe Marie Gaston Michel Gabriel Raphaël Gonzague d'Orléans-Bragance, prince du Grão-Para puis prince d'Orléans-Bragance, est né le 15 octobre 1875 à Petropolis et est décédé dans cette même ville le 29 janvier 1940. Il a été l'héritier présomptif du trône impérial brésilien puis le chef de la branche de Petropolis de la Maison d'Orléans-Bragance.
Sommaire
Famille
Dom Pierre d'Orléans-Bragance est le fils aîné d'Isabelle de Bragance (1846-1921), princesse impériale du Brésil et plusieurs fois régente de son pays, et de son époux Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu.
Le 14 novembre 1908, Pierre contracte une union (désapprouvée par Isabelle de Bragance) avec la comtesse tchèque Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951), fille du comte Jean Wenceslas Dobrzensky de Dobrzenicz et de son épouse la comtesse Elisabeth Kottulinsky de Kottulin.
De cette union naissent cinq enfants :
- Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), « princesse d'Orléans-Bragance », qui épouse en 1931 Henri d'Orléans (1909-1999), « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France. D'où onze enfants.
- Pierre Gaston d'Orléans-Bragance (1913-2007), « prince d'Orléans-Bragance » et, de son propre chef, « prince impérial du Brésil », qui épouse en 1944 l'Espagnole Espérance de Bourbon (« Bourbon-Siciles ») (1914-2005). D'où six enfants.
- Françoise d'Orléans-Bragance (1914-1968), « princesse d'Orléans-Bragance », qui épouse, en 1942, Édouard de Bragance (1907-1976), « duc de Bragance ». D'où trois enfants.
- Jean d'Orléans-Bragance (1916-2005), « prince d'Orléans-Bragance », qui épouse, en 1949, Fatima Scherifa Chirine (1923-1990), dont il divorce en 1971. En 1990, il se remarie à Teresa Leite (1929). D'où un enfant du premier mariage.
- Thérèse d'Orléans-Bragance (1919), « princesse d'Orléans-Bragance », qui épouse Ernest Martorell y Caldero (1921-1985). D'où postérité.
En France, Pierre d'Orléans-Bragance est donc le grand-père de l'actuel « comte de Paris », Henri d'Orléans (1933-) et, au Portugal, celui de l'actuel « duc de Bragance », Duarte de Bragance (1945).
Biographie
Dom Pierre d'Orléans-Bragance, alors prince du Grão-Para, passe son enfance au Palais Isabelle (actuel Palais Guanabara), à Rio de Janeiro, au Brésil. Lui et ses frères cadets, dom Louis et dom Antoine, sont alors entourés d'une nuée de précepteurs, dont le chef est le baron de Ramiz Galvão.
Mais, le 15 novembre 1889, un coup d'État a lieu contre l'empereur Pierre II et sa fille, la régente Isabelle. La république est proclamée et, peu de temps après, les souverains déchus sont condamnés à l'exil en Europe. Dom Pierre est alors âgé de 14 ans et les événements auxquels il assiste le marquent profondément.
En Europe, la famille impériale s'établit d'abord au Portugal, puis en France, au château d'Eu, propriété du prince Gaston. Par la suite, Pierre d'Orléans-Bragance part faire ses études et son service militaire en Autriche[1]. C'est là qu'il rencontre celle qui deviendra sa femme, la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz.
Elisabeth n'est pas issue d'une Maison souveraine, ce qui déplaît à la princesse Isabelle qui, en tant que « Chef de la Maison Impériale », désapprouve ce qu'elle considère comme une mésalliance[2].
La princesse Isabelle décide malgré tout d'autoriser le mariage des deux amoureux. Cependant, elle place une condition à la célébration du mariage : la renonciation par Pierre de ses droits à la couronne du Brésil. Devant l'entêtement de sa mère, le prince Pierre accepte et abdique ses droits dynastiques, en 1908, en faveur de son frère cadet, le prince Louis[3]. Il est alors décidé que Pierre d'Orléans-Bragance perdra son titre de prince du Brésil mais conservera son prédicat d'altesse impériale et royale et sa qualité d'aîné de la Maison impériale du Brésil. Il recevra en outre le titre de prince d'Orléans-Bragance. Quant à ses enfants à naître, ils porteront le prédicat d'altesse royale ainsi que le titre de prince ou princesse d'Orléans-Bragance.
Après l'abolition de la loi d'exil par le président de la République brésilienne Epitácio Pessoa en 1920, le prince Pierre réalise plusieurs voyage de chasse dans son pays natal. Accompagné par son secrétaire, le journaliste et photographe autrichien Mario Baldi, le prince réalise, en 1926-1927, l'un des voyages les plus célèbres de l'époque : un raid automobile de 4 000 km entre la Bolivie et la ville de Rio, sur des routes presque impraticables. De cette expédition, on a conservé plusieurs reportages publiés par Mario Baldi dans des journaux et des revues illustrés brésiliens et européens. De nombreuses photos ont également été prises pendant ce voyage et elles forment aujourd'hui la collection Mario Baldi, du secrétariat à la culture de Teresopolis.
En 1936, le prince Pierre repart, pendant plusieurs mois, en expédition dans le sertão avec deux de ses enfants, Pierre-Gaston et Françoise, son secrétaire, Mario Baldi, un ami, Georges Sampaio, et un missionnaire français, le père Hippolyte Chauvelon. Cette fois, le voyage consiste en la découverte des peuplades indigènes du Mato Grosso et la revue "A Noite Illustrada" publie plusieurs photoreportages de Mario Baldi.
Dans les années 1930, le prince et sa famille retournent définitivement vivre au Brésil, dans le palais du Grão-Pará, à Petrópolis. Il devient alors une figure incontournable des commémorations et autres cérémonies locales.
C'est dans la ville de Petrópolis que le prince Pierre meurt à l'âge de 65 ans. Son corps est d'abord enseveli dans le cimetière local, où il est enterré avec les honneurs d'un chef d'État. Mais, en 1990, ses restes et ceux de son épouse sont transférés dans le Mausolée Impérial de la cathédrale de São Pedro de Alcântara de Petrópolis. Le prince repose donc aujourd'hui aux côtés des tombes de ses parents et grands-parents.
Bibliographie
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), éd. Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978. 440 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm (ISBN 2-221-00107-9)
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Les Chemins creux (souvenirs, suite de Tout m'est bonheur), éd. Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1981. 274 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm (ISBN 2-221-00817-0)
Liens externes
- Le château d'Eu musée Louis-Philippe qui fut la résidence française du prince Pierre d'Orléans-Bragance et des siens de 1905 à sa mort en 1940.
Notes et références
- ↑ Rappelons qu'en tant que membre de la famille d'Orléans, le prince Pierre était touché, en France, par la loi de 1886 qui interdisait aux princes de cette famille d'entrer dans l'armée française.
- ↑ Bien qu'issu d'une famille fort ancienne, le baron Jean Dobrzensky de Dobrzenicz, père d'Elisabeth, n'a été élevé au rang de comte par l'empereur d'Autriche-Hongrie qu'en 1906, et ce sur la demande expresse de la princesse Isabelle du Brésil.
- ↑ Le fils aîné du prince Pierre, dom Pierre Gaston d'Orléans-Bragance est revenu sur cette renonciation à la mort de son père et s'est autoproclamé « prince impérial du Brésil », considérant la renonciation de son père comme nulle et sans valeur juridique.
Voir aussi
Précédé par Pierre d'Orléans-Bragance Suivi par Isabelle Ire
Pierre III d'Alcantara
Succession au trône brésilien
(branche de Petrópolis)
1921-1940Pierre IV Gaston - Portail du Brésil
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