- Parti du peuple pakistanais
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Parti du peuple pakistanais
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Données clés Présentation Fondation 1967 Dirigeant Bilawal Bhutto Zardari
Asif Ali ZardariFondateur Zulfikar Alî Bhutto Président du groupe à l’Assemblée Youssouf Raza Gilani Président du groupe au Sénat Nayyar Bokhari Représentation Députés Sénateurs Représentation régionale Députés du Penjab Députés du Sind Députés de Khyber Pakhtunkhwa Députés du Balouchistan Orientations Idéologie Social-démocratie Affiliation internationale Internationale socialiste Couleurs noir, rouge et vert Informations Siège Islamabad, Pakistan Site web www.ppp.org.pk Le Parti du peuple pakistanais ou Pakistan Peoples Party (en ourdou : پاکستان پیپلز پارٹی) est un parti politique pakistanais de centre-gauche. C’est l’un des principaux partis politiques du pays. Il est actuellement le parti qui dirige le gouvernement fédéral depuis les dernières élections législatives de 2008.
Fondé en 1967 par Zulfikar Alî Bhutto dont il est le premier président jusqu’à son exécution le 4 avril 1979. Sa fille Benazir Bhutto, lui succède jusqu’à son assassinat le 27 décembre 2007. Le 30 décembre 2007, son fils Bilawal Bhutto Zardari est élu président et son père Asif Ali Zardari co-président. Bilawal en est donc le 3e président, mais il fait guère de doute que son père le dirigera dans les faits, sans doute cornaqué par un comité exécutif qui pèsera.
Sous la direction de Zulfikar Alî Bhutto (1967-1977), c’est un parti socialiste qui mène une politique de nationalisation de l’économie se réclamant du socialisme islamique. Après que sa fille Benazir Bhutto lui succède, le parti prend un tournant libéral depuis 1988. Il poursuit alors la politique de privatisation engagée précédemment. Ce parti est membre de l’Internationale socialiste[1].
Sommaire
Historique
Ascension vers le pouvoir et régime de Zia (1967 - 1988)
Le Parti du peuple pakistanais est fondé le 30 novembre 1967 à Lahore par une convention. Zulfikar Ali Bhutto en devient le président, élu par les participants. Le manifeste du parti est écrit le 9 décembre 1967 et comporte les termes : « l’Islam est notre religion, la démocratie notre politique, le socialisme notre économie, le pouvoir repose sur le peuple ». Avant de prendre la tête du PPP, Ali Bhutto a été ministre des affaires étrangères de 1962 à 1966 pendant le régime de Muhammad Ayub Khan. Il démissionne pour devenir un opposant au président.
Après la démission de Muhammad Ayub Khan, des élections législatives sont organisées en 1970. Le Parti du peuple pakistanais mène campagne en s’appuyant sur les masses populaires, notamment dans les milieux ruraux et en tenant un discours socialiste et patriotique. Le PPP remporte très largement les élections dans le Pakistan occidental (81 députés sur 138), réalisant notamment de très bonne performance dans le Penjab (62 sur 82) et le Sind (18 sur 27). la Ligue Awami remporte le scrutin dans le Pakistan oriental (futur Bangladesh). Ce résultat conduit à l’impasse et à la difficulté de créer un gouvernement d’unité, entraînant la sécession du Bangladesh en 1971 grâce à l’intervention indienne. À la suite de cet échec, Yahya Khan (qui avait succédé à Ayub Khan) démissionne et transfère son pouvoir à Zulfikar Ali Bhutto.
Durant sa présidence, Bhutto mène une politique socialiste, comprenant notamment de nombreuses nationalisations des industries majeures. En 1973, il fait adopter une nouvelle constitution démocratique, qui donne la réalité du pouvoir au Premier ministre. Zulfikar Ali Bhutto est élu Premier ministre le 14 août 1973 par l’Assemblée nationale avec 108 voix sur 146. En 1974, son gouvernement nationalise de nombreuses banques, mène une réforme agraire visant à redistribuer les terres et développe le système éducatif et de santé.
Le Parti du peuple pakistanais remporte très largement les élections législatives de 1977 en réunissant près de 60 % des voix et remportant trois quart des sièges à l’Assemblée nationale. Ce résultat est contesté par l’opposition islamiste et des troubles éclatent dans les villes. Ali Bhutto réprime alors le mouvement, arrêtant des opposants et rétablissant l’ordre en s’appuyant sur l’armée. Il accepte pourtant plus tard de négocier avec l’opposition, prévoyant l’organisation de nouvelles élections. Ali Bhutto est pourtant arrêté par l’armée alors que le chef de l’armée Muhammad Zia-ul-Haq mène un coup d’État. L’ancien Premier ministre est condamné à mort pour meurtre en mars 1978 et exécuté par pendaison le 4 avril 1979 malgré les appels à la grâce de la communauté internationale.
Le général Muhammad Zia-ul-Haq va conserver son pouvoir jusqu’à sa mort dans le crash de son avion le 17 août 1988. Il ne va convoquer aucune élection libre, les seules élections de 1985 interdisant la présence des partis politiques. Il mène également une politique de privatisation des grandes industries et introduit de nombreuses lois en faveur des islamistes (comme la loi interdisant le blasphème). Il fait aussi adopter une réforme de la constitution agrandissant les pouvoir du président et lui permettant de destituer son Premier ministre. Durant toute cette période, Nusrat Bhutto, veuve d’Ali Bhutto mène le parti avant que sa fille Benazir Bhutto lui succède en 1984. Cette dernière mène une campagne contre le pouvoir, organisant de nombreuses manifestations et réunissant des opposants dans tout le pays. Elle est plusieurs fois arrêtée pour des courtes périodes ou contrainte à quitter le pays.
Du retour à la démocratie au coup d’État de Musharraf (1988 - 1999)
Après la mort de Muhammad Zia-ul-Haq en 1988, de nouvelles élections sont organisées par le pouvoir. Le Parti du peuple pakistanais remporte largement les élections législatives de 1988 (38 % des voix) mais échoue de peu à obtenir une majorité absolue (114 députés sur 237). L’Alliance démocratique islamique, qui réunit des anciens partisans de Zia-ul-Haq devient le principal parti d’opposition. Benazir Bhutto devient Premier ministre en menant une coalition réunissant le PPP et le Muttahida Qaumi Movement notamment. Elle va poursuivre la politique de privatisation entamée sous le régime de Zia, marquant une certaine rupture avec la politique de son père.
En 1990, le président Ghulam Ishaq Khan destitue Benazir Bhutto pour corruption et convoque de nouvelles élections. Le PPP réunit 37 % des voix mais remporte seulement 44 sièges et se situe donc dans l’opposition. Après un crise entre Ghulam Ishaq Khan et le Premier ministre Nawaz Sharif de nouvelles élections sont convoquées en 1993. Elles sont gagnées de justesse par le PPP qui remporte 86 sièges et 38 % des voix, face à la formation de Nawaz Sharif qui en remporte 73 avec 40 % des voix. Benazir Bhutto redevient alors Premier ministre en conduisant une large coalition. Dans le même temps, le Président de la République Farouk Ahmad Leghari est élu. C’est le premier président membre du PPP depuis Ali Bhutto. À nouveau, le Premier ministre et le président rentrent en conflit et Benazir Bhutto est destituée alors que son gouvernement est accusé de corruption et de mauvaise gestion.
Aux élections législatives de 1997, le Parti du peuple pakistanais subit la pire défaite de son histoire en ne réunissant que 22 % des voix et seulement 19 sièges, alors que la formation de Nawaz Sharif réalise un véritable triomphe avec 46 % des voix et une écrasante majorité absolue à l’Assemblée nationale. Benazir Bhutto accuse ses opposants de falsification alors que les observateurs internationaux ne relèvent qu’un manque d’accès équitable aux médias. Elle s’exile alors pour échapper à la justice qui l’accuse de corruption.
Parti d’opposition à Nawaz Sharif puis à Musharraf (1997 - 2008)
De 1997 à 2008, le Parti du peuple pakistanais est le principal parti d’opposition. Il renforce cette position lors des élections législatives de 2002 en réunissant 26 % des voix et remportant 81 sièges. Le PPP devient la principale formation d’opposition face à Pervez Musharraf, chef de l’armée qui a pris le pouvoir par un coup d’État en évinçant Nawaz Sharif le 12 octobre 1999 et en le contraignant à l’exil. Le PPP et la Ligue musulmane de Nawaz Sharif vont alors se rapprocher pour s’opposer à Pervez Musharraf. En mai 2006, Benazir Bhutto et Nawaz Sharif signent ensemble une déclaration à Londres prévoyant des objectifs de réformes, notamment une réforme des institutions pour revenir à l’équilibre des pouvoirs prévus dans la constitution de 1973. À la fin de l’année 2007, Nawaz Sharif et Benazir Bhutto rentrent au Pakistan et mène campagne contre Pervez Musharraf, dans un contexte d’extension de l’insurrection talibane qui frappe le Nord-Ouest du Pakistan.
La campagne est agitée, marquée par des attentats et des tentatives d’assassinats, comme l’attentat visant Benazir Bhutto à Karachi qui a tué près de 150 personnes. Le 27 décembre 2007, Benazir Bhutto est assassinée lors d’un attentat-suicide à Rawalpindi. Le 30 décembre 2007, le Parti du peuple pakistanais se réunit pour la lecture du testament politique de Benazir Bhutto, qui confie la présidence du parti à son plus vieux fils, Bilawal Bhutto Zardari. Ce dernier, âgé de seulement 20 ans, est censé être « assisté » par son père Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, qui devient co-président du parti. Ce double choix est approuvé par un vote des partisans du PPP. Dans les faits, Asif Ali Zardari est le véritable dirigeant du parti.
Le retour au pouvoir en 2008
Article détaillé : Élections législatives pakistanaises de 2008.Le PPP gagne largement des élections législatives de 2008 avec 124 sièges sur 342 avec de très bonnes performances dans le Sind et le sud du Penjab mais le parti échoue à obtenir une majorité absolue et est contraint de former un gouvernement de coalition.
Le premier gouvernement de coalition est très large, il réunit la Ligue musulmane du Pakistan (N) (arrivé deuxième aux élections, dirigé par Nawaz Sharif), le Muttahida Qaumi Movement, le Parti national Awami, la Jamiat Ulema-e-Islam (F), le Ligue musulmane du Pakistan (F), le Parti national baloutche et des sièges indépendants, dirigé par le Premier ministre Youssouf Raza Gilani. Cette coalition vise surtout a exclure la Ligue musulmane du Pakistan (Q), et elle obtient la démission de Pervez Musharraf quelques mois plus tard. Toutefois, la Ligue de Nawaz quitte la coalition en août 2008 suite à des différents avec le PPP, notamment concernant la restauration des juges révoqués sous la présidence de Musharraf et la nomination d’Asif Ali Zardari comme candidat à la présidence de la République.
Le 9 septembre 2008, Asif Ali Zardari est élu président de la République par le collège électoral, le premier du PPP depuis 1997 (il s’agissait de Farooq Leghari). Toutefois, Zardari est impopulaire au sein de l’opinion pakistanaise dès son accession au pouvoir, étant perçu comme un homme faible et corrompu. Fin 2010, la Jamiat Ulema-e-Islam (F) (parti religieux) quitte la coalition gouvernementale à son tour. À partir de janvier 2011, le Muttahida Qaumi Movement quitte et réintègre à plusieurs reprises la coalition, menaçant pour la première fois la majorité du gouvernement. Toutefois, le 1er mai 2011, le PPP conclu un nouveau pacte de coalition avec la Ligue musulmane du Pakistan (Q).
Le gouvernement de Gilani présente un projet historique de réforme de la constitution en avril 2010 devant le Parlement. Le projet, qui faisait consensus dans la classe politique, est facilement voté par l’Assemblée nationale puis par le Sénat et approuvé par la Cour suprême. Il prévoit le retour à l'équilibre des pouvoirs au sein de l’exécutif comme le prévoyait à l’origine la constitution en 1973, à savoir que le rôle prépondérant est donné au Premier ministre et que le président possède un rôle plutôt honorifique. La constitution prévoit également le renforcement du pouvoir du Parlement, de l’indépendance de la justice et de la décentralisation du pouvoir au profit des provinces[2].
Organisation
À la veille de l’assassinat de Benazir Bhutto, le parti était dirigé par un « Comité central exécutif » (CCE) — en anglais : Central Executive Committe (CEC) — comprenant :
- un groupe exécutif de 10 membres, parmi lesquels la présidente du parti, Benazir Bhutto, sa mère, la Bégum Nusrat Bhutto, présidente honoraire, deux vice-présidents, dont Makhdoom Amin Fahim, leader du groupe parlementaire PPP à l’Assemblée nationale ;
- des représentants des provinces et territoires :
- 10 représentants du Sindh, berceau familial du clan Bhutto, parmi lesquels Asif Ali Zardari, mari de Benazir Bhutto ;
- 2 représentants de la province de Khyber Pakhtunkhwa ;
- 4 représentants de la province du Balouchistan ;
- 1 représentant de l’État d’Azad Cachemire ;
- 2 représentants des Territoires du Nord.
Aux côtés du CCE, le parti dispose d’une instance représentative appelée « Conseil fédéral » (CF) — en anglais : Federal Council (FC) —, composée de :
- un groupe exécutif de 4 personnes, également présidé par Benazir Bhutto ;
- 27 représentants pour la province du Penjab ;
- 20 représentants pour la province du Sindh ;
- 5 représentants pour les Territoires du Nord ;
- 2 représentants pour la province du Balouchistan.
Tendance au sein du PPP
Il existe une tendance marxiste au sein du PPP, The Struggle. C’est la section pakistanaise de la Tendance marxiste internationale. Elle regroupe plus de 3 000 adhérents ce qui en fait la plus grande organisation marxiste du pays. Jusqu’aux élections législatives de février 2008 elle avait un député, Manzoor Ahmed, dans la circonscription de la ville de Kasur.
Bien qu’adhérents au PPP, les militants de The Struggle dénoncent le programme pro-capitaliste et pro-impérialiste (notamment l’alignement sur Washington) de l’actuel PPP et militent pour le retours aux idées fondatrices du parti à savoir le renversement du capitalisme et la socialisation des moyens de productions.
Tableau récapitulatif des scrutins
Élections % de suffrages
(échelle nationale)Nombre de sièges à
l’Assemblée nationalePourcentage
des siègesPosition Législatives de 1970 18,6 % (y compris le Pakistan oriental) 81 / 138 58,7 % Majorité Législatives de 1977 60,1 % 155 / 216 71,8 % Coup d’État Législatives de 1988 38,5 % 114 / 237 48,1 % Majorité Législatives de 1990 36,8 % 44 / 207 21,3 % Opposition Législatives de 1993 37,9 % 89 / 207 43,0 % Majorité Législatives de 1997 21,8 % 18 / 207 8,7 % Opposition Législatives de 2002 25,8 % 81 / 342 23,7 % Opposition Législatives de 2008 30,6 % 124 / 342 36,3 % Majorité Personnalités marquantes du parti
- Zulfikar Ali Bhutto, fondateur et premier président du parti, président et Premier ministre du Pakistan, exécuté le 4 avril 1979.
- Benazir Bhutto, fille d’Ali Bhutto, deuxième président du parti, figure d’opposition, Premier ministre du Pakistan, assassinée le 27 décembre 2007.
- Bilawal Bhutto Zardari, fils de Benazir Bhutto, troisième président du parti.
- Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, actuel co-président du parti et président de fait. Actuel président de la République.
- Youssouf Raza Gilani, proche de Benazir Bhutto et d’Asif Ali Zardari, ancien président de l’Assemblée nationale, actuel Premier ministre.
- Farooq Leghari, ancien président de la République.
- Murtaza Bhutto, frère de Benazir Bhutto, assassiné le 20 septembre 1996.
- Rehman Malik, actuel ministre de l’Intérieur.
- Shah Mehmood Qureshi, ministre des Affaires étrangères jusqu’au 9 février 2011.
- Farooq Naek, actuel président du Sénat.
- Fahmida Mirza, actuelle présidente de l’Assemblée nationale.
- Salman Taseer, gouverneur du Penjab, assassiné le 4 janvier 2011.
- Qaim Ali Shah, actuel Chief minister de la province du Sind.
- Zulfiqar Mirza, important homme politique du Sind, ministre de l'intérieur de la province de 2008 à juin 2011.
- Shahbaz Bhatti, ministre chrétien des Minorités jusqu’à son assassinat le 2 mars 2011.
- Hina Rabbani Khar, actuelle ministre des Affaires étrangères.
Notes et références
- Carte des membres sur le site de l’Internationale socialiste, consulté le 12 novembre 2010.
- Réforme constitutionnelle destinée à rétablir le régime parlementaire au Pakistan sur le site de RFI.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Site officiel
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