- Palliatif
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Soin palliatif
Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave, évolutive ou terminale[1]. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.
Les soins palliatifs et l'accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s'adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche.
Sommaire
Rôle et missions des soins palliatifs
Les soins palliatifs ont pour mission de soulager la douleur afin d'améliorer la qualité de fin de vie des personnes et ont comme objectif l'amélioration de la qualité de fin de vie du patient par une prise en charge pluridisciplinaire.
Ainsi, un traitement médical ou chirurgical, peut être indiqué pour un patient en soin palliatif, si ce traitement permet de soulager un symptôme inconfortable.
Le traitement de la douleur et le traitement des symptômes inconfortables (nausées, constipation ou encore anxiété) sont des composantes essentielles de la phase palliative.
Ils ont pour objet une vaste prise en charge de la personne malade, tant sur un plan médical, en soulageant les douleurs ou toute source d'inconfort, en préservant la dignité de la personne, dans l'accompagnement des difficultés psychologiques, du malade et de sa famille. Les autres aspects notamment religieux, spirituels, ou même sociaux sont pris en compte. Les proches sont aussi accompagnés dans leur processus de deuil. L'esprit est aussi de préserver le patient d'investigations ou de traitements déraisonnables (c'est à dire l'acharnement thérapeutique), au sens où ils ne pourront apporter d'amélioration.
Aspects législatifs
Il existe de nombreuses définitions « officielles » des soins palliatifs[2] : définition de la loi française (Juin 1999), définition de l'OMS, etc. En France, la nouvelle loi d'avril 2005 apporte un substrat juridique fort à ce système de valeurs.
En France
L'introduction des soins palliatifs en France a été plus tardive qu'en Grande-Bretagne et aux États-Unis, d'où est parti le « hospice movement » après la Seconde guerre mondiale. Elle a été officiellement introduite par la circulaire de 1986 « relative à l’organisation et à l’accompagnement des malades en phase terminale »[3]. Aujourd'hui, la loi du 9 juin 1999 et la circulaire DHOS/O2/DGS/SD5D du 19 février 2002 trace le droit à l'accès aux soins palliatifs.
Cette circulaire édicte les modalités d'organisation des soins palliatifs, souligne l'accès inégal de ceux-ci sur le territoire national. Les objectifs législatifs sont :
- le respect du choix du malade sur les conditions et le lieu de leur fin de vie ;
- l'adaptation et la diversification de l'offre territoriale de SP et l'articulation entre les différents dispositifs, structures et instance concernées ;
- la promotion du bénévolat et des soins de support.
D'autre part :
- chaque département devra être doté d'un réseau de soins palliatifs.
- chaque établissement de santé se doit d'organiser les soins palliatifs dans son projet d'établissement, avec mise en place de formations de personnels, organisation de soutien des soignants, réflexion sur l'accueil et l'accompagnement des familles.
La circulaire définit les notions d'unités de soins palliatifs, de lits « identifiés soins palliatifs », d'équipes mobiles de soins palliatifs.
L'ARH (Agence régionale de l'Hospitalisation) a été chargée de cette mise en œuvre. Le développement des soins palliatifs est l'une des priorités affichées dans un discours par la Président Nicolas Sarkozy en 2007 [réf. nécessaire], au même titre que la lutte contre la maladie d'Alzheimer.
Nicolas Sarkozy a d'ailleurs présenté le 13 juin 2008 son plan d’accompagnement des personnes en fin de vie [4] avec plus de lits d’hôpitaux, plus de formations des médecins, et plus d’accompagnement des familles des malades. Ce plan d’un montant de 230 millions d’euros devrait être financé par les franchises médicales.
Il s'agit là toutefois d'intentions annoncées, et non de réalisations concrètes.
Soins Palliatifs et tarification à l'activité
Le codage des SP regroupe 3 GHS (groupe homogène de séjours) selon que le séjour a lieu respectivement dans un lit sans autorisation spéciale (GHS 7956) , qu'il a lieu dans un lit "dédié" aux SP (GHS 7958), ou si le séjour a lieu dans une unité de SP (GHS 7957).La tarification est différente selon ces 3 cas. En cim 10, le code DP (diagnostic principal) de Soins palliatifs est le code Z51.5
Organisation des soins palliatifs
Les soins palliatifs peuvent, et doivent être pratiqués par toutes les équipes soignantes spécialisées dans l'accompagnement des malades en fin de vie, aussi bien au domicile qu'en milieu hospitalier, il existe des situations complexes nécessitant l'intervention d'équipes de soins palliatifs (à caractére pluridisciplinaire). En France, on distingue habituellement :
- Les Unités de Soins Palliatifs[5] où se gèrent des situations de phases terminales complexes ne pouvant se dérouler au domicile ou en milieu hospitalier traditionnel en raison notamment de la survenue de syndromes réfractaires, c’est-à-dire résistants aux traitements habituels, altérant la qualité de vie restante du malade.
- Les Équipes Mobiles de Soins Palliatifs qui interviennent soit au sein des services d'un même hôpital, soit au sein de plusieurs établissements, soit à domicile, pour venir appuyer et conseiller les équipes référentes dans la prise en charge de patients atteints de maladies graves et potentiellement mortelles. Elles n'ont pas vocation à se substituer à l'équipe soignante.
- Les Réseaux de maintien à domicile, sont chargés de coordonner l'action des soignants et des équipes mobiles prenant en charge un patient atteint d'une maladie grave et potentiellement mortelle.
- D'autres structures comme par exemples les HAD, services d'Hospitalisation à domicile, ou des lits identifiés pour la pratique des soins palliatifs au sein d'un service, complètent l'ensemble de ces structures spécialisées « en soins palliatifs ».
les services de médecine,de chirurgie ou de SSR, sans avoir le titre d'unités de soins palliatifs peucvent également assurer cette mission, d'autant que les besoins de la population sont bien supérieurs au nombre de lits dédiés ou d'unités de SP.
Visions des soins palliatifs
Le « mouvement en faveur des soins palliatifs »
Il s'agit de l'ensemble des valeurs portées par ce qu'on appelle « le mouvement des soins palliatifs » dont l'origine remonte aux pionnières anglo-saxonnes du « Saint Christopher Hospice » autour de Cicely Saunders (en) [3]. Le docteur Maurice Abiven (1924-2007), spécialiste de médecine interne, fut l'un des pionniers de la pratique des soins palliatifs en France et Charles-Henri Rapin (1947-), médecin gériatre suisse l'est dans le monde francophone de la gériatrie. Ce mouvement s'appuie sur des concepts éthiques faisant une large part à l'autonomie du malade, au refus de l'obstination déraisonnable ainsi qu'au refus de vouloir hâter la survenue de la mort.
Certains partisans des soins palliatifs en tant que concept de prise en charge, sont donc opposés à l'euthanasie définie comme l'administration de substances à doses mortelles dans le but de provoquer la mort dans un objectif compassionnel. Un des points importants défendu par le mouvement des soins palliatifs est la place à reconnaitre dans notre société à « celui qui meurt ». Pour le mouvement des soins palliatifs il est important de se rappeler que la mort est un phénomène naturel de la vie. Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave évolutive ou terminale. Il faut également évoquer l'importance accordée à la prise en compte de la souffrance globale du patient : physique, sociale, psychologique, spirituelle et de son entourage. Dans une approche interdisciplinaire, une place particulière est accordée aux bénévoles d'accompagnement dans la démarche de soins dans le cadre des soins de support.
D'autres soignants de soins palliatifs, tout en veillant à une prise en charge globale optimale des souffrances, acceptent qu'un patient demande -et obtienne- l'euthanasie.
Doctrine de l'Église catholique romaine
L'Eglise catholique romaine condamne l'euthanasie mais pas les soins palliatifs. La Congrégation pour la doctrine de la foi a rappelé l’obligation d’alimenter et d’hydrater les malades en état végétatif, dans un document rendu public le 14 septembre 2007. Le Vatican répond à deux questions posées par les évêques américains à la suite de l'affaire Schiavo en 2005. Il dit oui à l’administration de nourriture et d’eau, « moralement obligatoire », mais non à la possibilité d’interrompre la nourriture et l’hydratation fournies par voies artificielles à un patient en état végétatif permanent[6]
Annexes
Bibliographie
- Michèle-H. Salamagne & Emmanuel Hirsch, Accompagner jusqu'au bout de la vie, Manifeste pour les soins palliatifs, Coll. Recherches morales, 2ème édit., Paris, Les éditions du Cerf, 1993, 145p.
- Aline Cheynet de Beaupré :Vivre et laisser mourir (D.2003.2980).
Notes et références
- ↑ définitions sur le site Sfap
- ↑ définitions sur le Portail francophone des soins palliatifs
- ↑ a et b Marie Gaille, La mort, le patient et le chercheur, La Vie des idées, 7 avril 2009
- ↑ Article paru sur Actualités News Environnement
- ↑ La première unité de soins palliatifs de France a été créée en 1987 à l'Hôpital international de la Cité universitaire de Paris.
- ↑ site web de kipa-apic.ch
Liens externes
- Conférence de consensus de l'ANAES - « L'accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches », janvier 2004
- Société française d'accompagnement et de soins palliatifs
- Accès aux soins palliatifs
- Portail wallon des soins palliatifs (Belgique francophone)
Liens internes
- Portail de la médecine
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