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Élan

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Élan
 Alces alces
Alces alces
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Artiodactyla
Famille Cervidae
Sous-famille Capreolinae
Genre
Alces
Gray, 1821
Nom binominal
Alces alces
(Linnaeus, 1758)
Répartition géographique
Moose distribution.png
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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L’Élan (Alces alces), appelé Orignal en Amérique du Nord, est la plus grande des espèces de cervidés.

Sommaire

Orignal ou élan ?

L’orignal est le nom de l’élan d’Amérique du Nord. L’origine du nom « orignal » vient du mot basque oreinak, pluriel d’orein, qui se prononce /oɾejñak/ et signifie « les cervidés » ou « les rennes ». Samuel de Champlain le nommait orignac[1] car aux premières années des colonies, les premiers colons français l’auraient appris des Basques qui venaient régulièrement pêcher la morue et la baleine sur les côtes du Labrador et les abords du fleuve Saint-Laurent.

L’animal est appelé « élan » en Europe, « elk » en anglais britannique, et « moose » en anglais nord-américain. Il convient de ne pas le confondre avec le wapiti (Cervus canadensis, « elk » en anglais nord-américain) qui est légèrement plus petit et qui constitue une espèce distincte. Enfin, l’éland (Taurotragus oryx) est une grande antilope africaine.

Élan européen (ici en Suède), au pelage plus clair, et aux pattes claires
La femelle élève son petit seule
Orignal dans le Parc Algonquin, Ontario (Canada)
L’élan dispose de narines obturables sous l’eau. Sa mâchoire supérieure proéminente lui permet d’écorcer les troncs.
Mue printanière de l’élan. Le pelage d’hiver tombe au profit d’un pelage plus brun et ras. ces poils et ceux d’autres animaux sont utilisés par des oiseaux ou micromammifères pour faire leur nid

Histoire

Préhistoire et premières domestications

Si l’élan est aujourd’hui le plus grand des cervidés, il a longtemps été dépassé en taille par le cerf mégacéros, qui l’a côtoyé durant la Préhistoire. Tous deux chassés par l’homme, le mégacéros a totalement disparu, tandis que l’élan a peu à peu été confiné en zone circumpolaire.

La domestication d’élans semble ancienne. Les Iakoutes de Sibérie l’ont utilisé comme animal de trait et comme monture. Cet usage a plus tard été interdit en Russie, car des malfaiteurs montant des élans distançaient les chevaux de la police. L’élan a aussi servi à tirer de lourdes charges sur des terrains difficiles où le cheval s’enfonçait. Il a été domestiqué, mais non élevé en troupeau.

Déclin

Comme pour l’aurochs, des populations relictuelles d’élans ont survécu jusqu’au Moyen Âge, au moins dans les plaines humides en France, en Belgique, mais aussi en Suisse et en Allemagne avant que la chasse (pour leurs chairs et leurs têtes empaillées) ne les élimine de ces contrées. Il est attesté par des textes ou des fossiles récents en France à l’époque gauloise jusqu’à l’an 250. Il subsiste en Alsace au moins jusqu’au IXe siècle. Un texte mentionne un élan tué en 764 par deux seigneurs de la suite de Pépin le Bref à Nordlingen (Bavière). Il est signalé comme commun en Suisse jusque vers l’an mille. Dans le Comté de Flandre où les zones humides étaient encore nombreuses avant les grands drainages médiévaux, les derniers élans auraient été tués vers l’an 900, après une période d’invasion marine qui les a sans doute forcés à quitter le refuge des marais, roselières et forêts de l’actuelle Flandre maritime.

En Europe centrale, l’élan aurait survécu à la chasse jusqu’au XIVe siècle en Bohème, jusqu’au XVIe siècle en Mecklembourg, jusqu’en 1760 en Galicie et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en Hongrie[2].

L’ongle d’élan entrait avec d’autres produits animaux (crâne humain, os, dents d’hippopotame) dans la composition de la poudre de guttete, remède réputé antiépileptique compris dans la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[3].

Introduction et réintroductions récentes

En 1904, des élans ont été introduits avec succès sur l’île de Terre-Neuve. D’autres tentatives moins fructueuses ont été effectuées sur l’île d’Anticosti dans le golfe du Saint-Laurent. En 1910, dix élans furent introduits dans le Fiordland en Nouvelle-Zélande, mais ils se sont apparemment éteints. Cependant, on rapporte des contacts occasionnels, et il est possible que des élans demeurent en Nouvelle-Zélande.

En Europe, l’élan a failli disparaître alors qu’il était largement présent durant la Préhistoire[4],[5]. Depuis que sa chasse est mieux contrôlée, et que des programmes de réintroduction et de protection lui ont été consacrés, des populations se sont localement reconstituées dans certaines régions russes au cours du XXe siècle.

Des populations se sont récemment reconstituées en Sibérie à l’Est de la Lena. Il n’en restait presque plus en 1974 ; on en compte 22 000 à 24 000 qui profitent des immenses zones humides.

Une population plus modeste se reconstitue en Tchécoslovaquie, à la même latitude que la Normandie.

En France, une réintroduction est envisagée, pour la gestion des zones humides[2].

Pologne

Le projet polonais de réintroduction d’élans date de 1951. Il concerne la forêt de Kampinos où le dernier élan connu a été abattu au XVIIIe siècle. Les élans réintroduits proviennent de Biélorussie. Ils ont d’abord été élevés dans un enclos avant d’être libérés dans l’habitat forestier en 1958. De ce noyau de recolonisation renforcé de quelques autres spécimens réintroduits dans le nord-est du district de Rajgród, est né une population dispersée qui a réussi à établir de nouvelles populations dans d’autres secteurs de la Pologne où cette réintroduction est considérée comme un succès. De 1962 à 1965, la croissance démographique du groupe d’élans de la forêt de Kampinos a en effet été de + 20 %/an en moyenne. De 1961 à 1966, les gestionnaires du Parc Naturel National de Kampinos ont noté que 30 % des naissances étaient des jumeaux. La population des élans dans Kampinos est aujourd’hui estimée à 100-120 individus (3 à 4 par 1 000 hectares). Des lynx ont également été réintroduits dans cette région[6] pour contribuer à réguler la population d’élans (animaux malades ou atteint de problèmes congénitaux liés à une faible diversité génétique).

Conditions de réussite

L’élan nécessite un territoire assez vaste. Le maintien dans un enclos où il est nourri augmente le risque de parasitisme lié à la promiscuité et cause une croissance anormale des sabots qui s’usent moins quand il se déplace peu. Il apprécie les forêts très humides et ouvertes, riches en végétation arbustive.

Mode de vie

Comportement

L’élan est un animal indépendant et solitaire en été, qui ne vit en couple qu’au moment du rut (mi-septembre à mi-octobre). Les mâles ne forment pas de harems. Il peut toutefois former des groupes en hiver. Timide dans les zones où il est souvent dérangé ou chassé, il peut être curieux dans les zones de calme, tout en restant éloigné de l’Homme. Certains individus n’hésitent pas à visiter quelques zones rurales (pâtures, champs de céréales) ou urbaines, voire des aéroports ou jardins périurbains.

Comme presque tous les animaux, il peut être agressif au moment du rut pour les mâles et durant l’élevage des petits pour les femelles qui ne laissent personne approcher leur petit à moins de 25-30 m. De même lorsqu’il est blessé ou acculé sans possibilité de fuite.

L’élan peut parcourir des distances importantes et traverser des bras de fleuves à la nage. Souvent en été, agressé par les mouches et les taons, il s’immerge dans l’eau afin de se débarrasser de ses hôtes encombrants.

Régime alimentaire

Il se nourrit essentiellement d’herbe, de plantes aquatiques qu’il peut brouter la tête entièrement immergée sous l’eau (il reste parfois une minute en plongée), de feuillage, de branches et d’écorce et d’autres végétaux. Il consomme accessoirement des champignons, des mousses et des lichens.

Il se nourrit plus facilement sur les buissons et jeunes arbres qu’en forêt où les arbres sont trop hauts pour que les feuilles lui soient accessibles. La présence de castors qui recèpent les arbres sur les berges lui est favorable.

Habitat

Les élans vivent dans les forêts boréales et les forêts mixtes de feuillus de l’hémisphère nord, sous des climats tempérés à subarctiques.

Répartition des sous-espèces en Amérique du Nord

Répartition

En Amérique du Nord, leur aire de répartition comprend tout le Canada[7] et l’Alaska, une grande partie de la Nouvelle-Angleterre, et le nord des Montagnes rocheuses. Après leur introduction sur Terre-Neuve au début du XXe siècle, ils sont maintenant l’ongulé dominant du territoire.

En Europe, il vit principalement dans la péninsule scandinave, qui compte aujourd’hui 200 000 têtes environ, et en Russie. Des populations vestigiales demeurent dans plusieurs pays d’Europe où les élans étaient autrefois nombreux, dans les pays baltes, en Tchécoslovaquie, Pologne et Roumanie. Des élans erratiques ont été signalés en Allemagne du Nord jusqu’à la frontière des Pays-Bas, ainsi qu’en Hongrie.

En Asie, les élans se trouvent essentiellement en Sibérie, avec quelques groupes en Chine. De manière générale, l’aire de répartition des élans s’est rétrécie avec le temps.

Un projet de réintroduction est à l’étude en France, en Normandie, dans le Marais Vernier[8].

Caractéristiques physiques

Femelle d’élan et son petit, Rocky Mountain National Park
Les bois particulier de l’élan ont ici inspiré Dürer (1513)
Élan de bronze (Millesgarden, Lidingö, Suède)

Ses bois sont larges et pour partie plats. Au mois de novembre, le cervidé perd sa parure. De longues pattes et un long cou lui permettent de brouter les ligneux, qui composent 50 % de son alimentation en été et 80 % en hiver, ainsi que de se déplacer facilement dans l’eau et dans les mégaphorbiaies en enjambant troncs renversés et ronciers. Ses sabots élargis et palmés lui permettent de nager dans le courant et de ne pas s’enfoncer dans les sols mous (vase, neige, tourbières à sphaignes).

La longueur inhabituelle de ses pattes donne à l’élan une démarche particulière. L’allure habituelle de l’élan est un trot qui paraît mal assuré, mais il est capable de galoper et d’atteindre une vitesse de 55 km/h.

Le museau est long et poilu à l’exception d’une petite zone triangulaire sous les narines. Le mâle possède une poche poilue sous le cou, appelée « cloche ». L’élan a un cou assez court qui l’empêche de paître ; il se nourrit principalement de jeunes branches, pousses et de feuilles de saule ou de bouleau, de plantes aquatiques, ainsi que d’écorces d’arbre et de cônes en hiver. On rencontre le plus souvent ce ruminant dans les zones humides et marécageuses près des rivières. Comme une chèvre, il peut se dresser sur ses pattes postérieures et en tendant le cou brouter dans les branches jusqu’à près de 3 mètres de hauteur.

Sa denture ressemble à celle d’autres ruminants tels que les chevreuils, les vaches, les moutons ou les chèvres. De chaque côté de la mâchoire inférieure se trouvent trois molaires, trois prémolaires et quatre dents de devant, dont l’une est une canine transformée. La mâchoire supérieure ne contient pas de dents de devant, mais comporte une plaque en corne contre laquelle l’élan mâche sa nourriture.

Comme d’autres cervidés, il apprécie et recherche les sels minéraux, peut être pour compenser ses besoins lors de la croissance annuelle des bois (jusqu’à 15-20 kg pour les ramures les plus spectaculaires).

Les mâles pèsent entre 500 kg et 700 kg, et les femelles pèsent entre 350 kg et 580 kg. Les petits pèsent environ 15 kg à la naissance mais grandissent rapidement. La hauteur à l’épaule peut dépasser deux mètres. Seuls les mâles possèdent des bois, qui peuvent dépasser 1,60 m de largeur et 20 kg ; ils sont larges et plats avec de petites pointes. Un élan découvert en Alaska en 1897 détient le record du plus grand cervidé connu : ce mâle atteignait 2,34 m à l’épaule, pour 816 kg. L’envergure de sa ramure était de 1,99 m. L’adulte perd 15 à 17 % de son poids vif chaque hiver, voire plus lors d’hivers difficiles.

Taxonomie

L’élan est un mammifère artiodactyle, de la famille des cervidés, et du groupe des télémétacarpiens.

L’espèce Alces alces est subdivisée en 7 (ou 8 selon les auteurs) sous-espèces, dont quatre en Amérique du Nord ;

Colombie britannique, …).

Il existe une seule sous-espèce européenne :

  • Alces alces alces dit élan européen, qui n’est plus aujourd’hui présent à l’état sauvage qu’en Scandinavie, Finlande, Pologne, et dans quelques régions de Russie, avec un retour naturel en Tchécoslovaquie. De taille moyenne, sa robe est brun-clair.

Deux sous-espèces sont asiatiques :

  • Alces alces cameloïdes : élan de Mandchourie (Sud-Est de la Sibérie, Nord Est de la Chine), le plus petit, de couleur plus foncée, plus rare et très peu étudié.
  • Alces alces pfizenmayeri : élan Sibérien qu’on trouve jusqu’au Kamtchatka ; animal de grande taille qui évoque Alces alces gigas.

Fonctions écologiques

Cet animal, capable de traverser des lacs et fleuves importants à la nage en Amérique du Nord, est le seul mammifère cervidé capable de brouter des végétaux aquatiques, la tête sous l’eau. Il semble donc occuper une niche écologique particulière et il pourrait avoir pour cette raison joué un rôle important pour l’entretien de la biodiversité et de la végétation naturelle potentielle des zones humides froides et tempérées. Il consomme quotidiennement environ 5 % de son poids (soit 20 kg environ de biomasse végétale fraîche par adulte de 400 kg).

Sa présence étant attestée jusqu’au Moyen Âge dans l’Europe moyenne (Allemagne, France), certains auteurs suggèrent de le réintroduire dans des zones humides protégées, en complément des ovins, chevaux ou bovins rustiques utilisés pour la gestion et la restauration de ces milieux[2]. En effet, comme celui des autres cervidés, son système digestif est mieux adapté à la digestion de matières ligneuses que ceux des animaux herbivores déjà présents dans les réserves et il est le seul qui pâture volontiers les ligneux parfois envahissants des écotones des zones humides, entretenant, comme le fait aussi le castor, des abords dégagés et ensoleillés. À la saison froide, il mange de 20 à 25 kg de branches, écorces et rameaux généralement de saules, aulnes et bouleaux, essences pionnières participant à la fermeture des zones humides et aux apports massifs de feuilles mortes qui contribuent à l’atterrissement anormalement rapide des mares, tourbières et zones humides peu profondes. Son pied composé de 4 sabots par patte, reliés pour partie par une membrane interdigitaire qui lui permet de moins s’enfoncer dans les sédiments et sols mous que d’autres espèces (charge de 420 à 440 g/cm2, contre 750 pour un bovin et 800 pour un cheval)[2].

Intérêt cynégétique

L’élan est chassé en Europe du Nord et en Amérique du Nord. Dans les pays nordiques, sa viande est réputée meilleure que celle du cerf élaphe (vendue dans les années 1990 quatre fois plus cher que la viande de bœuf). Dans les zones où le gibier d’eau est intensivement chassé, il semble pouvoir être victime de saturnisme en ingérant des grenailles de plomb toxique, avec la nourriture qu’il broute sous l’eau.

Notes et références

  1. Texte de Samuel de Champlain écrit en 1603 :
    « Apres qu’il eust achevé sa harangue, nous sortismes de sa Cabanne, & eux commencerent à faire leur Tabagie, ou festin, qu’ils font avec des chairs d’Orignac, qui est co[m]me boeuf, d’Ours, de Loumarins & Castors, qui sont les viandes les plus ordinaires qu’ils ont, & du gibier en quantité […] »
    et d’autres citations sur Trésor de la langue française au Québec.
  2. a , b , c  et d Thierry Lecomte, 1998, La réintroduction de l’élan (Alces alces) dans les zones humides de Haute-Normandie : Un projet dans le cadre du développement durable des zones humides défavorisées », Parc naturel régional de Brotonne), Novembre 1998 (résumé du projet [pdf])
  3. Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
  4. Aouraghe Hassan, 1990, « Les cervidés du site pléistocène moyen d’Orgnac 3 (Ardèche, France), », Quaternaire, volume 1, no 3-4, Paris, CNRS, p. 231-245.
  5. Azanza Béatriz, Sanchez Begona, 1990, « Les cervidés du Pléistocène moyen d’Atapuerca (Burgos, Espagne) », Quaternaire, volume 1, no 3-4, Paris, CNRS, p. 197-212.
  6. Source (en)
  7. Bien qu’ils soient devenus très rares dans les régions du Sud comme en Nouvelle-Écosse
  8. Avec l’aide de la Fondation de France, dans le cadre de l’appel à projet « Territoires dégradés, quelles solutions ? »
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « moose ».

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Vidéo sur les élans

Genre Alces

Espèce Alces alces

Bibliographie

  • (de) Heptner W.G., Nasimowitsch A.A., 1974 - Der Elch, Die neue Brehm-Bücherei, Wittenberg Lutherstadt, 239 pages.
  • (fr) Collectif d’auteurs, 1984 - Orignal, Éd. Sentiers chasse pêche, Montréal, 175 pages.
  • (de) Rülcker Johnny, Stälfelt Finn, 1986 - Das Elchwild - Verlag Paul Parey, Hamburg und Berlin, 285 pages.
  • (fr) Thierry Lecomte, La réintroduction de l’élan (Alces alces) dans les zones humides : Un projet dans le cadre du développement durable des zones humides défavorisées », Parc naturel régional de Brotonne (Haute-Normandie - France), novembre 1998, (résumé du projet [pdf]).

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