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Figuier de Barbarie
Figuier de BarbarieClassification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Caryophyllidae Ordre Caryophyllales Famille Cactaceae Genre Opuntia Nom binominal Opuntia ficus-indica
(L.) Mill., 1768Classification phylogénétique Clade Angiospermes Clade Dicotylédones vraies Clade Noyaux des Dicotylédones vraies Ordre Caryophyllales Famille Cactaceae Statut CITES : Annexe II ,
Révision du 01/07/75Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le Figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), est une espèce de plante de la famille des Cactaceae, originaire du Mexique, qui s'est naturalisée dans d'autres continents, notamment le pourtour méditerranéen et en Afrique du Sud. Il produit un fruit comestible appelé figue de Barbarie.
Cette espèce appartient à la sous-famille des Opuntioideae, tribu des Opuntieae.
Noms vernaculaires : figuier de Barbarie, figuier d'Inde, nopal, oponce, cactus raquette.
Sommaire
Description
C'est une plante arborescente qui peut atteindre de 3 à 5 mètres de haut. Son organisation en cladodes, couramment appelés « raquettes », est particulière. Les cladodes sont des tiges modifiées de forme aplatie, de 30 à 40 cm de long sur 15 à 25 cm de large et de 1,5 à 3 cm d'épaisseur. Unis les uns aux autres, ils tendent à former des branches. Ceux de la base se lignifient pour former au-delà de la quatrième année de croissance un véritable tronc.
Ces cladodes assurent la fonction chlorophyllienne à la place des feuilles, et sont recouvertes d'une cuticule céreuse (la cutine), qui limite la transpiration et les protège contre les prédateurs.
Les feuilles ont une forme conique et ont seulement quelques millimètres de long. Elles apparaissent sur les cladodes jeunes et sont éphémères.
À la base des feuilles se trouvent les aréoles (environ 150 par cladode) qui sont des bourgeons axillaires modifiés, typiques des Cactacées. Leur méristème, selon les cas, produisent des épines et des glochides, ou bien émettent des racines adventives, de nouveaux cladodes ou des fleurs. À noter que même l'ovaire et donc le fruit est couvert d'aréoles susceptibles d'émettre à nouveau des fleurs ou des racines.
Les épines proprement dites, blanchâtres, sclérifiées, solidement implantées, sont longues de 1 à 2 cm. Il existe des variétés inermes, sans épines.
Les glochides, fines épines de quelques millimètres, de couleur brunâtre, se décrochent facilement, mais munis de minuscules écailles en forme d'hameçons s'implantent solidement dans la peau et sont très difficiles à retirer. Ils se cassent facilement quand on cherche à les enlever. Ils sont toujours présents y compris dans les variétés inermes.
L'appareil racinaire est superficiel, se concentrant dans les 30 premiers centimètres du sol, mais en revanche très étendu.
Les fleurs sont à ovaire infère, uniloculaire. Le pistil est surmonté d'un stigmate multiple. Les étamines sont très nombreuses. Les sépales peu apparents et les pétales bien visibles de couleur jaune orange.
Les fleurs se différencient en général sur des cladodes âgés d'un an, le plus souvent sur les aréoles situées au sommet du cladode ou sur la face la plus exposée au soleil. En principe, une seule fleur apparaît dans chaque aréole. Les jeunes fleurs portent des feuilles éphémères caractéristiques de l'espèce. Un cladode fertile peut porter jusqu'à une trentaine de fleurs, mais ce nombre varie énormément selon la position du cladode sur la plante, son exposition, et aussi selon des facteurs physiologiques (nutrition).
Le fruit, ou figue de Barbarie, est une baie charnue, uniloculaire, à nombreuses graines (polyspermique) dont le poids peut varier de 150 à 400 g. Il dérive de l'ovaire infère adhérent au réceptacle floral. Certains auteurs le considèrent comme une fausse arille. Sa couleur est variable selon les variétés : jaune, rouge, blanc... La forme est également très variable, non seulement selon les variétés mais aussi selon l'époque de formation : les premiers sont arrondis, les plus tardifs ont davantage une forme allongée de pédoncule. Le nombre de graines est très élevé ; de l'ordre de 300 pour un fruit de 160g.Distribution
L'espèce est originaire du Mexique, où elle est appelée « nopal » et figure d'ailleurs sur l'emblème du drapeau mexicain. Il était inconnu en Europe avant les voyages de Christophe Colomb. Il fut décrit de façon précise pour la première fois en 1535 par l'Espagnol Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés dans son Histoire des Indes occidentales. Sa morphologie insolite frappa les premiers conquistadors. Outre les fruits, c'est l'élevage de la cochenille qui attira surtout leur attention, mais l'élevage de cette dernière aux îles Canaries ne fut réussi qu'au XIXe siècle. Elle se répandit d'abord dans les jardins botaniques comme curiosité. Naturellement, le figuier de Barbarie se reproduit par multiplication végétative(vs reproduction sexuée).
Elle s'est diffusée rapidement dans le bassin de la Méditerranée et s'y est naturalisée au point de devenir un élément caractéristique du paysage. Sa diffusion est due autant à l'homme (qui embarquait des cladodes comme aliment anti-scorbutique) qu'aux oiseaux qui en mangeant les fruits assurent la dispersion des graines. Elle s'est répandue également dans l'hémisphère sud, notamment en Afrique du Sud, à Madagascar, à la Réunion et à l'île Maurice, en Inde et à Ceylan, ainsi qu'en Australie. Dans la plupart de ces pays, ce fut véritablement un fléau et seule la lutte biologique, par l'introduction d'insectes parasites comme le papillon Cactoblastis cactorum et la cochenille Dactylopius opuntiae put en venir à bout dans les années 1920-1925.
De nos jours la plante est cultivée dans de nombreux pays, notamment : Mexique, Algérie, Maroc, Tunisie, États-Unis, Chili, Afrique du Sud, Israël, Turquie, Italie (Sicile)...
Culture
Le figuier de Barbarie est cultivé principalement pour la production de fruits. On le cultive aussi pour la productions de nopalitos (jeunes cladodes consommés comme légumes au Mexique, ou marginalement pour l'élevage de la cochenille Dactylopius coccus, pour la production d'un colorant rouge, aux îles Canaries.
Il est aussi cultivé en Tunisie, essentiellement dans la région de Kairouan, et très consommé pendant l'été. Il est connu pour son effet "bloquant" sur la digestion.
Il nécessite un climat chaud et une exposition bien ensoleillée. Il préfère un sol filtrant et bien drainé, de pH neutre
La multiplication peut se faire soit par semis, soit par bouture, en partant de cladode âgé de un à deux ans.
La taille, à exécuter au printemps ou en fin d'été, sert à empécher le contact entre les cladodes, ainsi qu'à éliminer ceux qui sont malformés ou endommagés.
Pour améliorer le rendement, il est opportun d'apporter une fertilisation phospho-potassique, de préférence organique.
En culture irriguée, on peut obtenir un rendement de 250 à 300 quintaux de fruits à l'hectare.
La gamme des variétés en culture se limite en substance à trois cultivars qui diffèrent par la coloration du fruit : jaune (Sulfarina), blanche (Muscaredda) et rouge (Sanguigna). Le cultivar Sulfarina est le plus répandu en Italie pour sa plus grande capacité productive aux méthodes de culture intensive. La tendance en général est d'intégrer la culture des trois cultivars, de manière à fournir au marché un produit caractérisé par sa diversité chromatique.
Utilisation
Le figuier de Barbarie est une plante très utile pour les régions arides. Ses utilisations sont multiples :
Alimentation humaine
- Production de fruits (figues de Barbarie)
- Produits dérivés : des huiles ou macérats très nourrissants à base de fleurs ou de fruits pour la peau.
- Les fruits sont gorgés de vitamine C (0,04% du jus[1]). Les fleurs aussi en contiennent une grande quantité.
- Production de légumes (consommation des jeunes raquettes, les nopalitos, au Mexique) : plein de bonnes choses, comme la vitamine C, le cuivre, le magnésium, le fer.
- Effet notoire de réduction des taux de glucose sanguin, de cholestérol et de triglycérides sanguins.[2]
- Colorants alimentaires naturels : en effet 2 pigments ont été identifié dans le figuier de Barbarie : un pigment jaune l'indicaxanthine[3],[4] et un autre rouge-violet la bétanine (5-O-glucose bétanidine)[5],[6]. Le jus obtenu à partir du fruit contient de 0,22 à 0,25% d'indicaxanthine et de bétanine 0,027% (fruit jaune orangé) à 0,3% (fruit violacé)[1].
Alimentation animale
- Fruits
- Raquettes (à usage de fourrage)
Utilisation agricole
- Formation de haies défensives.
- Sert de barrière coupe feux.
Biocarburant
Environnement
- Lutte contre l'érosion
- Conquête des sols
Usage thérapeutique et cosmétique
- La figue de Barbarie est un puissant antidiarrhéique, et un constipant.
- Médecine populaire du Mexique
- La plante aurait de nombreuses propriétés cicatrisantes et anti-âge. Elle est utilisée en crème de jour, après-soleil, anti-rides, anti-vergetures. En effet, l'huile de figue de Barbarie est riche en vitamines et minéraux, ainsi qu’en actifs réputés pour leurs propriétés anti-oxydantes, agissant ainsi contre le vieillissement cutané. Les pouvoirs de cette huile dépasseraient ceux de l’huile d’argan. Hydratante, nourrissante et adoucissante, l’huile de figues de Barbarie possède, entre autres, 65% d’acides gras poly-insaturés (nourrissants) - contre 33% pour l’argan, ainsi qu’un taux de vitamine E (anti-oxydante) supérieur à 100mg/100g - contre 65mg pour l’argan[7].
Usage ornemental
- Plante de jardins d'ornement
Usage industriel
- Colorants naturels extraits des fruits
- Production d'un colorant rouge par l'élevage d'une cochenille
- Production de mucilages (notamment pour les adhésifs)
Synonyme
- Cactus ficus-indica L.
Galerie photo
Figuier Rouge en Kabylie.
Notes et références de l'article
- ↑ a et b [pdf] BS Maataoui, A Hmyene et S Hilali (2006) Activités anti-radicalaires d’extraits de jus de fruit du figuier de barbarie (Opunta ficus indica). Lebanese Science Journal, Vol. 7, No. 1
- ↑ Lefrançois P, Ruby F et Dionne JY, « Nopal », Mars 2007, PasseportSanté. Consulté le 17/01/2008
- ↑ (en) Piattelli M, Minale L. Pigments of centrospermae I. betacyanins from Phyllocactus hybridus hort. and Opuntia ficus-indica Mill. Phytochemistry 1964;3:307-11.
- ↑ (en) Piattelli M, Minale L, Prota G. Isolation structure and absolute configuration of indicaxanthin. Tetrahedron 1964;20:2325-9.
- ↑ (en) Forni E, Polesello A, Montefiori D, Maestrelli A. High-performance liquid chromatographic analysis of the pigments of blood-red prickly pear (Opuntia ficus indica). J Chromatogr 1992;593:177-83.
- ↑ (en) Stintzing FC, Schieber A, Carle R. Identification of betalains from yellow beet (Beta vulgaris L.) and cactus pear [Opuntia ficus-indica (L.) Mill.] by high-performance liquid chromatography-electrospray ionization mass spectrometry. J Agric Food Chem 2002;50:2302-7. PMID 11929288
- ↑ Expertise mademoiselle bio[1]
Voir aussi
Articles connexes
Références taxonomiques
- Référence Flora of North America : Opuntia ficus-indica (en)
- Référence Flora of China : Opuntia ficus-indica (en)
- Référence Catalogue of Life : Opuntia ficus-indica (L.) P. Mill. (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Opuntia ficus-indica (fr)
- Référence Tela Botanica (Antilles) : Opuntia ficus-indica (L.) Mill. (fr)
- Référence Tela Botanica (La Réunion): Opuntia ficus-indica auct. non (L.) Mill. (fr)
- Référence ITIS : Opuntia ficus-indica (L.) P. Mill. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Opuntia ficus-indica (en)
- Référence GRIN : espèce Opuntia ficus-indica (L.) Mill. (en)
Liens externes
- Référence CITES : espèce Opuntia ficus-indica (L.) Miller (+répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Opuntia ficus-indica (sur le site du ministère français chargé de l’écologie et du développement durable) (fr)
- (en) photos sur www.cactiguide.com
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