- Archipel en feu
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L'Archipel en feu
L'Archipel en feu est un roman de Jules Verne paru en 1884. Il se déroule sur fond de lutte entre Grecs et Turcs dans les îles de la mer Égée, dans les années 1820.
L’Archipel en feu (1884) est publié au moment où Jules Verne a épuisé son inspiration positive. Après le voyage lunaire, le tour du monde sous-marin ou en quatre-vingt jours, quelles autres intrigues « technologiques » inventer ? Verne se retranche donc sur l'exotisme et l’intrigue théâtrale. Il revient ainsi à ses premières amours, les œuvres romantiques.
L’Archipel en feu est l’un des quatre romans historico-politiques de Jules Verne, avec Nord contre sud, Le Chemin de France et Famille sans nom. Ces derniers n’ont guère eu de succès ; du vivant de l’auteur, ils se sont vendus à 10 000 exemplaires chacun, soit cinq fois moins que Vingt Mille Lieues sous les mers, dix fois moins que Le Tour du monde en 80 jours. La critique moderne accorde généralement peu d’intérêt à L'Archipel en feu.
Sommaire
Résumé
En 1827, les Grecs insurgés résistent farouchement à l’armée turque. Les philhellènes (volontaires européens de diverses nationalités) les soutiennent dans cette lutte inégale. Parmi eux, Henry d’Albaret, Français, lieutenant de vaisseau.
Le Grec Nicolas Starkos, lui, collabore sans vergogne avec l’occupant turc et transporte sur ses navires des Grecs capturés pour les vendre comme esclaves.
Sur l’île grecque de Corfou, Henry d’Albaret, le héros français, entre en relations d’affaires avec l’énigmatique banquier Elizundo. L’officier s’éprend de la fille du banquier, Hadjine, et obtient sa main. Mais survient alors Nicolas Starkos, le pirate et l’esclavagiste susnommé. Le banquier Elizundo doit sa fortune au commerce exercé avec ce triste individu. Le pirate menace de dévoiler l’origine de la fortune d’Elizundo s’il n’obtient pas la main d’Hadjine - et donc son héritage. Le banquier cède, mais meurt quelques jours plus tard. Hadjine apprend tout en feuilletant les livres de comptes de son père, et s’enfuit, sans prévenir son soupirant, Henry d’Albaret.
Celui-ci se voit confier le commandement d’un navire de guerre, et entreprend une campagne contre les pirates qui désolent l’archipel grec. Le plus féroce d’entre eux, le légendaire Sacratif, se dérobe constamment. L’officier ne parvient pas à le forcer au combat.
Entre temps, Hadjine a racheté la faute de son père, en employant tout son héritage au rachat des prisonniers grecs réduits en servitude. Mais, elle-même capturée par des pirates, elle est vendue sur un marché aux esclaves. Par un extraordinaire hasard, ses deux prétendants, le forban et l’officier français, l’y aperçoivent en même temps et se livrent à une surenchère pour l’obtenir. Henry d’Albaret l’emporte et s’embarque avec elle sur le navire de guerre pour revenir à bon port. Starkos, qui n’est autre que le légendaire Sacratif, bat alors le rappel de ses troupes et attaque le navire avec une flottille de vaisseaux pirates. Le combat tourne en défaveur des marins philhellènes, mais un coup du sort retourne la situation. Starkos-Sacratif et ses pirates sont massacrés, Henry et Hadjine peuvent enfin se marier et s’installer en Grèce.
Controverse
Verne ouvre son roman sur la bourgade de Vitylos, actuelle Oïtylos, dans le Magne (sud du Péloponnèse), village de pirates et de pilleurs d'épaves. Les contemporains avaient vivement protesté dès la traduction en grec du roman par feuilletons.
Lorsque L’Archipel en feu fut traduit en grec et publié en feuilleton dans le quotidien athénien Kairi (Le Temps), de juillet 1884 à janvier 1885, les habitants d’Oïtylos - dont Jules Verne dit pourtant qu’ils ne savent pas lire ! - rédigent une pétition-manifeste pour exiger l’arrêt de la publication. Le scandale donna lieu à foultitude d’articles dans les nombreux journaux que compte la Grèce. Toute l’affaire est rapportée en détails dans un article de G. Riegert, « Comment Jules Verne fit scandale en Grèce », paru dans le Bulletin de la société Jules Verne. On y apprend que Verne dut se justifier à plusieurs reprises par des lettres et des articles, protestant de son ardent amour de la Grèce. Mais il ne démordit jamais de ses affirmations initiales.
Les accusations de piraterie si contestées prennent source dans les documents consultés par Verne : L’Univers pittoresque de Didot, et Le Tour du monde d’Henry Belle. À noter que Chateaubriand, grand amoureux de la Grèce, écrivait déjà dans l’introduction de son Itinéraire de Paris à Jérusalem : « J’ai le malheur de regarder les Maniotes comme un assemblage de brigands, esclaves d’origine, qui ne sont pas plus les descendants des anciens Spartiates que les Druses ne sont les descendants du Comte de Dreux. » De nombreux auteurs de récits de voyage lui ont emboîté le pas : Pouqueville, Michaud, Yemeniz, et le fameux Henry Belle par la faute duquel le scandale arriva. Guy Riegert note avec amusement : « Il n’y aura eu, parmi les voyageurs, que ce mal pensant d’Edmond About pour juger les Maniotes “plus intéressants que leurs compatriotes parce qu’ils sont plus hommes !” » (Grèce contemporaine, 1856).
La fin de ce roman de mer met en scène l'affrontement de deux navires : la corvette Syphanta d'Henry d’Albaret et un brick mystérieux, non baptisé, navire amiral de Sacratif. Les deux navires sont réputés capables de vitesses extraordinaires grâce à la disposition de leur voilure et leurs qualités nautiques particulières. Le brick mystérieux a un mât penché en arrière de manière exagérée, évoquant la mâture du Clipper américain, taillé pour le vitesse - et dont l'invention est plus ou moins contemporaine à cette histoire.
Liste des personnages
- Henry d'Albaret
- Elizundo
- Hadjine Elizundo
- Gozzo
- Skopélo
- Andronika Starkos
- Nicolas Starkos, alias le pirate Sacratif
- Capitaine Stradena
- Capitaine Todros
- Xaris
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