- Le Volcan D'or
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Le Volcan d'or
Le Volcan d'or est un roman de Jules Verne écrit en 1899 et dont une version remaniée par son fils Michel Verne parait en 1906. Grâce à Piero Gondolo della Riva, une version non modifiée en est éditée en 1989.
L'histoire se déroule en pleine période de la ruée vers l'or et met en scène deux cousins canadiens héritant d'une concession sur les rives du Klondike.
Sommaire
Circonstances de la création
En 1886, date de la mort de Pierre-Jules Hetzel, Jules Verne est partiellement libéré des contraintes qui pesaient sur la nature de ses romans (scientifiques et géographiques). Il profite de cette nouvelle liberté pour créer des romans plus originaux, satiriques ou à contenu plus philosophique. En 1896, les rives du Klondike sont envahies par les chercheurs d'or. Jules Verne ne peut qu'être attiré par ce phénomène, d'autant plus que son propre fils se lance dans la prospection. Cependant, Jules Verne ne porte pas dans son cœur cette soif de l'or. Il la croit à l'origine d'un recul de la civilisation. On retrouve d'ailleurs cette thèse évoquée dans d'autres romans comme En Magellanie, La Chasse au météore et Seconde patrie . Le roman est donc une attaque menée contre ce fléau.
Roman sombre
Dans ce roman, Jules Verne est volontairement pessimiste. Pessimiste sur la nature humaine: même un des héros ne peut résister à cette fièvre de l'or " qui a fait déjà et qui fera encore tant de victimes". Pessimiste sur les succès d'une telle entreprise: Ben et Summy reviendront de leur expédition sans une once d'or après avoir par deux fois frôlé la fortune et la mort. Celui qui est touché par la fièvre de l'or ne s'en remet jamais tout à fait et Ben ressentira à jamais une certaine amertume. Aucun personnage plus léger ne vient égayer l'œuvre : pas de Paganel, pas de Passepartout pour ajouter une note comique à ce roman. Les personnages y meurent de froid, de maladie ou lors d'affrontement pour quelques pépites. C'est un monde d'hommes, de trappeurs, de prospecteurs et de bandits. Seules deux femmes apparaissent dans le roman, deux religieuses dont la vocation est de travailler à l'hôpital de Dawson-city.
Le grand Nord
Sans avoir l'art de Jack London pour décrire la beauté et la rudesse du Grand Nord, Jules Verne réussit à nous faire passer le frisson pour ces grands espaces. Comment peut-on survivre aux tempêtes de neiges de Dawson-City ou à la traversée de la passe de Chikoot ? "il n'était pas rare d'apercevoir quelque pauvre émigrant, tué par le froid et la fatigue, abandonné sous les arbres...". Les villes du Grand Nord y sont décrites avec toute la précision dont Jules Verne a l'habitude. Quel parfum d'aventure dans ces attaques d'ours ou ces chasses à l'orignal!
Les forces de la nature
Dans ce roman, comme dans Cinq semaines en ballon, les Enfants du capitaine Grant et l'Île mystérieuse, on peut découvrir la fascination de Jules Verne pour les grands phénomènes naturels. Ce sont deux cataclysmes naturels qui réduisent à néant les espoirs des deux cousins : le tremblement de terre dans le Forty Miles Creek et l'explosion de volcan d'or. Il est remarquable que ces deux manifestations de la nature interviennent à l'exact moment où nos deux héros sont résolus à en venir aux mains (et aux armes) avec des prospecteurs rivaux, exemples parfaits de ce que la corruption de l'or peut produire sur l'être humain, comme si la nature s'érigeait en arbitre et décidait de renvoyer les protagonistes chez eux, punissant les méchants et chassant les innocents.
Les modifications de Michel Verne
Le caractère sombre du roman, la condamnation non équivoque de la soif de l'or en font un œuvre qui se détache très nettement de la série des Voyages extraordinaires. Il est fort probable que Jules Verne n'eût pu de son vivant publier cette œuvre en décalage par rapport à ce que le public attendait de lui. Les modifications de Michel Verne, en affadissant le roman, ont ainsi pu permettre son édition. Dans la version de Michel Verne, les deux religieuses deviennent deux cousines prospectrices et, bien évidemment, tout ceci se termine par un double mariage. Un personnage plus léger est créé : le serviteur des cousines tandis que l'indien expert et taciturne Néluto, davantage caricaturé, perd de sa dignité. Enfin, une entorse plus grave est faite dans le message de Jules Verne : les héros ne reviennent pas de ce périple complètement les mains vides. Le vil métal ne serait alors pas si vil que cela ? Il est donc heureux que la société Jules Verne ait pu retrouver un manuscrit original de l'œuvre de Jules Verne quasiment achevée.
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