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Le One Two Two
Présentation Période ou style Immeuble Type Habitation Destination initiale Hôtel particulier Destination actuelle Habitation Géographie Pays France Région Île-de-France Commune de France Paris Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Paris
modifier Le One Two Two (« Un deux deux » en anglais) était l'une des plus luxueuses et illustres maisons closes de Paris dans les années 1930 et 1940. Le nom était tiré de l'adresse, 122 (traduite en anglais, Un, deux, deux = One two two).
Le One-two-two était situé rue de Provence dans le 8e arrondissement, tout proche du Printemps et du boulevard Haussmann.
Sommaire
Les origines du One Two Two
À l'origine, il s'agissait d'un immeuble de trois étages, ancien hôtel particulier du prince Joachim Murat. Il fut surélevé de quatre étages par Marcel Jamet en 1933 : au total, sept étages imposants aux volets blancs toujours clos.
Le One Two Two a été ouvert en 1924 par Marcel Jamet, et sa première femme Fernande qui se faisait appeler Doriane, une ancienne prestataire de services du Chabanais. Par l'intermédiaire de son époux, Doriane se porte acquéreur du 122, rue de Provence.
Celle-ci n'emploie au début que trois « essoreuses ». Mme Doriane abandonna le One Two Two, pour suivre un riche diplomate en 1939, et sera remplacée par Georgette Pélagie dite Fabienne, une jeune femme devenue sous-maîtresse à l'âge de 21 ans. Marcel Jamet l'épousera en 1942 et offrira un festin hors norme pour cinquante-six invités triés sur le volet[1].
Le One Two Two pendant l'occupation
Durant l'Occupation allemande, pendant la Seconde guerre mondiale, le One two two, à l'image du Chabanais fut le lieu de détente de « l'après-travail » de nombreux officiers de l'Armée allemande qui y venaient profiter des services des jeunes pensionnaires.
Le One two two ferma ses portes en 1946, lors de l'interdiction par la loi Marthe Richard des maisons closes en France. Cependant des rumeurs affirmaient au sein du Tout-Paris, que le One two two continuait ses activités sans pour autant que cela se soit confirmé.
Des hôtes de marques
C'était un lieu fréquenté par la haute société, où l'on se rendait tant pour y être vu (certains hommes y allant uniquement pour dîner avec leur compagne) que pour goûter du charme de ses « pensionnaires ».
- Le maharadjah de Kapurthala et sa suite, dont un prince d'Afghanistan
- l'Aga Khan, le roi des belges Léopold III, Randolph Churchill
- l'escroc Alexandre Stavisky
- les comédiens Raimu, Fernandel, Tino Rossi, Sacha Guitry, Jean Gabin, Chaplin, Cary Grant, Humphrey Bogart et Katherine Hepburn, Mae West, Mistinguett, Marlene Dietrich, Edith Piaf, Suzy Solidor, Martine Carol.
- Pendant la guerre, le capitaine Radecke de l'Abwehr, le miliardaire Joseph Joanovici, de très nombreux officiers allemands dont le One Two Two était un bordel officiel, et les membres de la Gestapo française, la « Carlingue » avec les hommes de Pierre Bonny et Henri Lafont.
« Le voyage autour du monde »
Les initiés pratiquaient « le voyage autour du monde », qui consistait à pratiquer des figures inspirées par le Kama-sutra, dans les vingt-deux chambres, chacune décorée comme des décors de cinéma, pour faire un tour du monde de tous les plaisirs érotiques.
Chaque chambre avait ses femmes, mises en valeur sur des socles, avec des costumes et des éclairages.- La chambre de torture du moyen age, avec carcans, chaînes et fouets
- La chambre des supplices avec mise en scène de crucifixion
- La cabine de paquebot transatlantique
- La cabine de l'Orient Express, avec le son des trains enregistré
- Le grenier à foin
- La chambre igloo
- La chambre corsaire, avec un lit à baldaquin qui tangue avec le roulis, le mât pour s'accrocher et des jets de paquets de mer à grands coups de seaux d'eau par des assistantes
- La chambre provençale
- La chambre champêtre
- La chambre égyptienne avec Cléopâtre
- La chambre romaine, ambiance d'orgie de triclinium
- La chambre grecque, à l'antique au milieu des colonnes
- La chambre renaissance avec les courtisanes de François 1er
- Les galeries des glaces, comme un petit Versailles avec d'immenses miroirs pivotants
Références
- Marc Lemonier et Alexandre Dupouy, Histoire(s) du Paris libertin, La musardine, 2003, p.164-167.
Bibliographie
- Fabienne Jamet, One Two Two - 122 rue de Provence, Olivier Orban, 1975.
- Marc Lemonier et Alexandre Dupouy, Histoire(s) du Paris libertin, La Musardine, 2003 (ISBN 978-2842711771).
- Véronique Willemin, La Mondaine, histoire et archives de la Police des Moeurs, hoëbeke, 2009 (ISBN 978-2842303594).
Filmographie
- One, Two, Two : 122, rue de Provence est un film français de Christian Gion sorti en 1978.
Lien externe
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