Mouvement des entreprises de France

Mouvement des entreprises de France
Mouvement des entreprises de France
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Création 1998
Type Organisation patronale
Siège 55, avenue Bosquet
75007 Paris
Langue(s) Français
Membre(s) 750 000
Présidente Laurence Parisot
Affiliation(s) Association loi de 1901
Site Web www.medef.com

Le Mouvement des entreprises de France, en abrégé MEDEF, est une organisation patronale représentant des dirigeants des entreprises françaises.

Principale organisation d'entreprises françaises[1], il possède un poids significatif dans le débat social français[2].

Sommaire

Présentation

Créé le 27 octobre 1998, le MEDEF remplace le Conseil national du patronat français (CNPF)[3]. Son but est de représenter les entrepreneurs français auprès de l'État et des organisations syndicales[4].

Cette organisation revendique 750 000 entreprises adhérentes.

La présidente actuelle du MEDEF est Laurence Parisot, première femme à ce poste, élue le 5 juillet 2005. Elle a succédé à ce poste à Ernest-Antoine Seillière.

Structure

Le MEDEF est une association loi 1901[2]. Son organisation possède plusieurs niveaux :

  • MEDEF national
  • MEDEF international, avec plusieurs organisations par zones, intelligence économique, soutien des entreprises à l'exportation
  • MEDEF territorial : réseau de proximité composé de 155 MEDEF territoriaux répartis dans les départements, régions, DOM-TOM, etc.
  • Réseau métier : 85 fédérations professionnelles adhérentes.

Les instances nationales du MEDEF sont le conseil exécutif, le bureau, l'assemblée permanente, l'assemblée générale, le comité statutaire, le comité financier et le comité des mandats[5].

Le conseil exécutif comprend 45 membres. Au 2 juillet 2010, ce sont Laurence Parisot, Willy Angèle, Jérôme Bédier, Charles Beigbeder, Pierre Bellon, Patrick Bernasconi, Stéphan Brousse, Marie-Christine Coisne-Roquette, Paul-Henri de la Porte du Theil, Georges Drouin, Robert Durdilly, Frank Esser, Xavier Fels, Pierre Gattaz, Pascal Gautheron, Pierre Goguet, Alain Grangé-Cabane, Philippe Grillot, Jean-Pierre Guillon, Dominique Hériard Dubreuil, Olivier Homolle, Gilles Lafon, Anne Lauvergeon, Bernard Lemoine, Patrice Lombard, Bruno Lucas, Bernard Manhes, Patrick Martin, Hugues-Arnaud Mayer, Pierre Nanterme, Ariane Obolensky, Marie-Christine Oghly, Michel Pébereau, Gilles Pélisson, Jean-François Pilliard, Jean-Luc Placet, Christine Pujol, Marc Reneaume, Serge Richard, Didier Ridoret, Frédéric Saint-Geours, Jean-Louis Schilansky, Gilles Sergent et Bernard Spitz[6].

Le directeur général est Michel Guilbaud[7].

Au niveau européen, le MEDEF est membre de BusinessEurope (anciennement l'Union des industries de la communauté européenne (UNICE)). Sur le plan international il est membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Présidents successifs

Laurence Parisot, présidente du MEDEF depuis Juillet 2005

Actuellement, selon les statuts du syndicat, le président est élu pour cinq ans ; son mandat sera renouvelable une fois, pour trois ans.

  1. Georges Villiers : président de 1946 à 1966
  2. Paul Huvelin : président du CNPF de 1966 à 1972
  3. François Ceyrac : président du CNPF de 1972 à 1981
  4. Yvon Gattaz : président du CNPF de 1981 à 1986
  5. François Perigot : président du CNPF de 1986 à 1994
  6. Jean Gandois : président du CNPF de 1994 à 1997. Il démissionne après que le gouvernement de gauche de Lionel Jospin a adopté la loi sur les 35 heures.
  7. Ernest-Antoine Seillière : président du CNPF du 16 décembre 1997 au 5 juin 2005. Il a été élu à la tête du CNPF avec 82% des voix. Sous sa présidence, le CNPF devient le MEDEF.
  8. Laurence Parisot : élue le 5 juillet 2005 à la majorité relative au premier tour avec 271 voix des 550 délégués du Medef (la majorité absolue se situant à 276 voix), contre 150 à Yvon Jacob, 85 à Hugues-Arnaud Mayer et 2 abstentions. Elle a été réélue le 1er juillet 2010 pour 3 ans avec 93,85 % des voix[8].

Positionnement

Le MEDEF revendique une absence de positionnement politique : « Le MEDEF est non partisan, il ne porte aucun jugement, aucune opinion sur les candidats, il ne donne aucune consigne de vote, ne labellise personne » avait résumé Ernest-Antoine Seillière en 2002[9]. Toutefois, certains de ses critiques soulignent que les propositions du MEDEF jouent un rôle de « réservoir d'idées »[10] pour les partis de la droite gouvernementale[11].

Campagne présidentielle de 2002

Lors de la campagne présidentielle de 2002, Ernest-Antoine Seillière exprime son refus de « labelliser un candidat », tout en affirmant la volonté de l'organisation patronale de s'investir dans le débat public[12]. Cette présence se traduit notamment par l'organisation de 7 forums nationaux destinés à diffuser l'idée des chefs d'entreprise[13]. L'organisation prend cependant le contre-pied de mesures mises en œuvre par Lionel Jospin, notamment la mise en place des 35 heures et la loi de modernisation sociale[14].

À l'issue du premier tour, Ernest-Antoine Seillière prend parti contre Jean-Marie Le Pen, affirmant que « le programme présenté aux électeurs par le candidat du Front National dans le domaine économique et social provoquerait une régression économique profonde, une montée forte du chômage, une crise financière sans précédent, une poussée inflationniste, un appauvrissement de tous, des tensions sociales explosives »[15].

Campagne présidentielle de 2007

En 2007, le Medef s'est positionné sur l'élection présidentielle, en tant que conseiller des électeurs[16].

Ce positionnement s'est effectué après une réflexion de 14 mois[17]. D'un point de vue politique, le Medef déclare les « prélèvements obligatoires » français trop importants[17], l'endettement de l'Etat excessif[17], le temps nominal travaillé annuellement par salarié trop faible (estimé à 1450 heures par le Medef, pour un salarié français) [17]. Les entrepreneurs du Medef « condamnent une fois de plus les 35 heures »[17], pour le Medef, « Les salariés veulent gagner plus, et les chefs d’entreprise souhaitent pouvoir distribuer plus de salaire net à leurs salariés, pour créer de la croissance donc de l’emploi. D’où l’importance de baisser les charges sociales »[17]. Le Medef dénonce notamment « Les excès de la fiscalité, (et) les excès du code du travail »[17].

Laurence Parisot s'est opposée à Ségolène Royal (PS), notamment sur les 35 heures et les réductions fiscales dont bénéficient certaines entreprises en contrepartie de ce temps nominal de 35 heures, notamment lors d'un débat télévisé dans l'émission France Europe Express diffusé sur France 3 le 17 mars 2007[18].

Laurence Parisot a salué l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française en mai 2007. « Nous nous engageons à contribuer avec responsabilité et enthousiasme à l'écriture de la nouvelle page qui s'ouvre pour la France » a-t-elle écrit dans un télégramme de félicitations au nouvel élu[19].

Campagne présidentielle de 2012

En septembre 2011, Laurence Parisot, co-écrivaine du livre Un Piège Bleu Marine, déclare « le programme économique de Marine Le Pen, c'est la ruine de notre pays », prenant ouvertement pour cible Marine Le Pen[20][21]. Ce à quoi Marine Le Pen a répondu « Avec des ennemis comme ça, on n'a pas besoin d'amis ! », considérant comme beaucoup que l'opposition du grand patronnat à son programme est un élément qui joue en sa faveur[22][23].

Représentativité et rapports internes

Représentatif au plan national de l'ensemble des secteurs (industrie, commerce, services), le MEDEF est habilité à engager ses membres par la signature d'accords collectifs interprofessionnels[2].

Composée de fédérations représentant différents domaines d'activités[13], l'organisation patronale connaît des luttes d'influence entre ses différentes composantes[24]. L'UIMM, première fédération du Medef, représentative des métiers de la métallurgie, y joue un rôle prépondérant[13]

À cet égard, l’arrivée de Laurence Parisot en 2005 provoque un changement important : « Candidate avec le soutien du secteur des services financiers, elle est la seule à avoir été élue sans l’appui des branches industrielles et avant tout de l’UIMM » note Cornelia Woll[25]. L'affaire de l'UIMM, aux ressorts complexes, traduit cette opposition de longues dates entre organisations de service et groupes industriels au sein de l'organisation patronale[26].

La question de la représentativité patronale reste posée, comme l'illustre la décision fin 2009 de l'Association nationale des industries alimentaires de se désaffilier du Medef[27].

Références

  1. « Impact des grèves : le Medef s'alarme », le Figaro, 24 octobre 2010
  2. a, b et c « Comment est organisé le Medef ? », les Echos, 30 juin 2010
  3. « Qu’est-ce qu’un syndicat et comment s’organise-t-il ? », Vie-publique.fr, 30 mai 2006
  4. « Medef. Repères », Libération, 2 septembre 2010
  5. http://www.medef.com/medef-corporate/le-medef/notre-organisation/les-instances-statutaires.html
  6. Liste des membres du conseil exécutif sur le site du MEDEF
  7. « Michel Guilbaud devient Directeur Général du Medef » sur le site du MEDEF
  8. « Réélection de Laurence Parisot à la tête du Medef avec 94% des voix », la Tribune, 1er juillet 2010
  9. « Le MEDEF juge les programmes », Le Nouvel Observateur, 26 mars 2002
  10. L'espression est de Bernard Brunhes in « Le Medef a largement pillé les idées de la CFDT », Libération, 16 janvier 2002
  11. « Quand le patronat français impose sa refondation sociale », Le Monde diplomatique, Octobre 2002
  12. « Les patrons dans la campagne électorale », RFI, 5 Décembre 2001
  13. a, b et c ibid.
  14. « Le Medef s'invite dans la campagne », 16 Janvier 2002
  15. « Le MEDEF sort de son mutisme », TF1, 29 Avril 2002
  16. « Notre pratique quotidienne de chefs d’entreprise nous donne sur les décisions politiques un regard pertinent et juste : pour discerner ce qui est démagogique et ce qui ne l’est pas ; ce qui est vrai et ce qui est faux dans les propositions économiques que les candidats font aux Français. Nous sommes bien placés pour savoir quelles sont les mesures qui coûtent plus cher qu’elles ne rapporteront jamais, pour repérer les propositions qui procèdent d’une méconnaissance totale du terrain et qui relève d’une vue de l’esprit » [1]
  17. a, b, c, d, e, f et g MEDEF | Le Medef 2007 : Bougeons les lignes
  18. « Chaque fois que je vous vois, madame Parisot, vous parlez des 35 heures, il faut que vous sortiez de ce dogme ! Ce que je ressens après avoir rencontré les partenaires sociaux, c'est que les représentants de la CGT et de la CFDT sont bien plus en avance que vous, ils sont prêts à discuter de tout » [2]/
  19. « Sarkozy rencontre les syndicats », tsr.ch, 14 Mai 2007
  20. Laurence Parisot appelle à éviter le piège Marine Le Pen
  21. Parisot : "Le programme économique de Marine Le Pen, c'est la ruine de notre pays"
  22. Laurence Parisot donne un coup de pouce à Marine Le Pen
  23. Réponse à Laurence Parisot qui accuse Marine Le Pen de ne pas condamner son père
  24. « Medef : la Métallurgie fixe ses exigences », le Figaro, 18 mars 2010
  25. « La réforme du Medef : chronique des difficultés de l'action collective patronale », Revue française de science politique 2/2006 (Vol. 56), p. 255-279.
  26. « Scandale de l’UIMM : l’éclairage de l’histoire », 29 Avril 2008
  27. L'industrie agroalimentaire quitte le Medef, Challenges.fr, 17 décembre 2009. Consulté le 13 septembre 2010

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Keidanren, patronat japonais
  • CEOE, patronat espagnol
  • Confindustria, patronat italien
  • CBI, patronat britannique
  • CGEM, patronat marocain
  • UMIH, patronat du secteur de l'hôtellerie, de la restauration, des cafés et des discothèques (UMIH)
  • CGPME, patronat des petites et moyennes entreprises françaises
  • UNAPL, patronat des professions libérales
  • UPA, patronat de l'artisanat français
  • UIMM, patronat de la métallurgie française

Lien externe


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Organisation patronale française
27 octobre 1998 -
-

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