- Yvon Gattaz
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Yvon Gattaz, né le 17 juin 1925 à Bourgoin-Jallieu est un entrepreneur français, qui a été président du Conseil national du patronat français (CNPF) de 1981 à 1986. Défenseur de l'entreprise et notamment des entreprises de taille humaine, il a fondé plusieurs associations. Il est membre depuis 1989 de l'Académie des sciences morales et politiques (Institut de France), qu'il a présidée en 1999.
Sommaire
Biographie
Yvon Gattaz est né à Bourgoin-Jallieu dans le département de l'Isère. Il a effectué ses études supérieures à l'École centrale de Paris, puis a été ingénieur aux Aciéries du Nord (1948-1950) et chef de division aux Automobiles Citroën (1950-1954). En 1952, il fonde, avec son frère, la société Radiall, spécialisée dans les composants électroniques, et reste Président-directeur général de cette société jusqu'en 1993. Depuis 1994, il en est Président du Conseil de surveillance.
Il a été membre du comité exécutif du CNPF à partir de 1975 et membre du Conseil économique et social de 1979 à 1989. Après la victoire de François Mitterrand, en 1981, Yvon Gattaz, alors consensuel PDG d’une moyenne entreprise performante (Radiall), est sollicité par Paul Huvelin, ancien président, pour se présenter à la présidence du CNPF où il est élu en décembre 1981 pour 5 ans. Très vite, l’organisation entame une « guerre des tranchées » avec le gouvernement socialiste en place. La bataille s’engage sur la question du passage aux 39 heures, sur la flexibilité du temps de travail, sur les nationalisations confisquant le capital, sur l’impôt sur les grandes fortunes et la loi d’amnistie, mais surtout sur la montée "himalayenne" des charges des entreprises contre lesquelles Yvon Gattaz livre une bataille sans merci, avec l'aide de deux de ses vice-présidents, Guy Brana, président de la commission économique, et Michel Maury-Laribière, président de l'action territoriale du CNPF. Cette lutte est couronnée de succès dès le 16 avril 1982, lors de la grande réunion gouvernement-CNPF à Matignon : arrêt de l'augmentation des charges des entreprises, écrêtement de leur taxe professionnelle en échange de l'engagement d'investir, promesses qui seront tenues dans les deux sens. En 1982, Yvon Gattaz rencontre sept fois en tête-à-tête le Président François Mitterrand à qui il fait part de l’exaspération des chefs d'entreprises : « Les entreprises sont exsangues, il faut stopper les saignées qu’on leur impose pour financer le progrès social ». Deux livres témoignent de cette époque : "Les patrons reviennent" d'Yvon Gattaz (Robert Laffont - 1988) et "Mitterrand et les patrons" d'Yvon Gattaz et Philippe Simonnot (Fayard - 1999). Le retournement le plus spectaculaire de cette période fut le gigantesque rassemblement de 28.000 chefs d'entreprise dans le tout nouveau parc des expositions de Villepinte, le 14 décembre 1982, qui démontra la force et la responsabilité des entreprises françaises, et changea la nature des rapports entre le CNPF et le gouvernement. Ce mandat d'Yvon Gattaz de 1981 à 1986 à la tête du CNPF a été caractérisé par les mesures d'allègement qui ont permis de "sauver les meubles", et aussi par une réhabilitation inattendue en France des entreprises et des entrepreneurs qui connurent en 1987 leur sommet de notoriété. En 1986, Yvon Gattaz devient président d'honneur du CNPF, aujourd'hui rebaptisé MEDEF.
Yvon Gattaz a également fondé en 1976 ETHIC (Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance), un mouvement patronal en faveur des entreprises à taille humaine pour favoriser la morale d'entreprise, la stratégie humaine vers l'harmonie sociale et la création d'entreprises nouvelles. En 1986, il a fondé l'Association Jeunesse et entreprises (AJE) qui vise à rapprocher les jeunes du monde de l'entreprise, association dont il est toujours le président. En 1987, Yvon Gattaz a créé le COMEX 93, Comité d'Expansion Economique de Seine-Saint-Denis, qu'il a présidé pendant 10 ans. Puis en 1995, il crée l'Association des moyennes entreprises patrimoniales (ASMEP) pour permettre la transmission, donc la pérennité de ce type d'entreprise, grâce à un abattement fiscal sur les droits de succession en contrepartie d'un pacte ASMEP de conservation des titres. ASMEP est devenue en 2009 ASMEP-ETI, le syndicat des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) qu'il préside toujours.
Depuis 1989, il est membre de l'Institut (Académie des Sciences Morales et Politiques). Sollicité par le bâtonnier Albert Brunois, Président à l'époque, pour se présenter à l'Académie, Yvon Gattaz sera élu la 1ère fois et au 1er tour. Il recevra son épée d'Académicien des mains d'Alain Peyrefitte en 1990. Depuis 1997, il est Président de la section Economie politique, Statistique et Finances de cette Académie.
Distinctions
- Prix mondial Cino Del Duca en 2001.
- Grande médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès, 2004.
- Grand officier de la Légion d'honneur.
- Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite.
Ouvrages
- Les Hommes en gris, Robert Laffont, 1970. Tout premier livre sur la création d'entreprises nouvelles. A lancé cette idée neuve chez les jeunes.
- La fin des patrons, Robert Laffont, 1979. La troisième race de patrons sera celle des animateurs au sens large.
- Les patrons reviennent, Robert Laffont, 1988. Leur disparition n'était pas totale, et les meilleurs reviennent.
- Le modèle français, Plon, 1993. On connaît bien les handicaps des Français et très mal leurs atouts pourtant puissants.
- Mitterrand et les patrons, Fayard, 1999. Plus que de l'économie politique, c'est l'économie et la politique.
- La Moyenne entreprise, Fayard, 2002. Les plus inconnues et les plus performantes des entreprises françaises.
- Mes Vies d'entrepreneur, Fayard, 2006. Destiné à inciter, par l'exemple, des vocations d'entrepreneurs et de créateurs d'entreprises.
- La seconde vie : Faire de sa retraite un succès, Bourin Éditeur, 2010. Pour les seniors, préparer et organiser une retraite active, passionnante et salutaire.
- Les ETI, entreprises de taille intermédiaire, Bourin Éditeur, 2010. Les nouvelles entreprises de taille intermédiaire de 250 à 5000 salariés, avec 30 témoignages de PDG performants.
- L'entreprise et les jeunes, Bourin Editeur, 2011. Depuis quelques décennies, les jeunes se rapprochent des entreprises et de leurs métiers, et les entreprises se rapprochent des jeunes pour leur information, leur formation et leur insertion.
Citations et humour
Connu pour son sens permanent de l'humour, Yvon Gattaz a répertorié ses bons mots en "gattazismes" (aphorismes de fond) et "gattazeries" (aphorismes de forme).
Parmi les gattazismes les plus connus :
- Sa maxime professionnelle permanente : Vite et bien.
- Pour les véritables hommes d'action, l'action est une obligation.
- Les Français sont les plus laxistes dans le bien-être, mais les plus acharnés dans les difficultés.
- Un kilo d'abeilles est plus efficace qu'un kilo d'éléphant.
- Tout salaire mérite travail.
- Si tu aimes ce que tu fais, tu ne travailleras jamais.
- Citer pour susciter (citer des réussites pour susciter des vocations).
- La multiplication des emplois passera par la multiplication des employeurs.
- L'entreprise n'a pas besoin d'aides, elle a besoin d'air.
- Le malheur est dans le "prêt".
- Il est indispensable d'espérer pour entreprendre.
- Le "décitemps", soit le dixième du temps de travail doit être consacré à des causes d'intérêt général.
- Pour leur succession, les créateurs d'entreprises se partagent en deux catégories : ceux qui pensent que le génie est héréditaire et ceux qui n'ont pas d'enfant.
Signalons quelques gattazeries :
- A propos du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), ancêtre de l'OMC : "avec mon patronyme, je suis le seul Français qui connaît le GATT de A à Z.
- Pour ses conférences toujours gratuites : "Ne pas confondre allocation et allocution".
Lien externe
- Parcours d'Yvon Gattaz
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