- Montchat
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Montchat Administration Pays France Région Rhône-Alpes Arrondissement 3e Ville Lyon Site web www.montchat.org Histoire Étapes d’urbanisation XIXe siècle Sociologie Fonctions urbaines Habitat mixte Transport Tramway Bus
Géographie Coordonnées Altitude 178-208 m modifier Montchat est un quartier de la ville de Lyon qui forme la partie orientale du 3e arrondissement. Il se termine par une butte, limitrophe de Bron. Il accueille plusieurs hôpitaux et est principalement résidentiel.
Sommaire
Étymologie
Le lieu se serait appelé mont Chal du radical celte -cal- qui désigne un espace calcaire, par extrapolation : chauve.[réf. nécessaire]
Histoire
C'est au XIe siècle qu'est construite une église sous le vocable de Saint-Alban (légèrement au sud de l'avenue Rockfeller), un martyr du début du IVe siècle. Elle est l'église du petit village de Chaussagne (également nommé la Chesnaie) dont le point culminant est le croisement des rues Trarieux et du boulevard Pinel. Chaussagne est alors une des trois paroisses du mandement de Béchevelin (Bèche-en-velin)[1]. L'archevêque de Lyon, Jean de Bellesmains fait construire un château fort au XIIe siècle, dont les restes sont encore visibles en 1550 sous la forme d'une tour et une partie des murs intérieur et extérieur. Louis XI, désireux de régler les querelles liées au paiement des impôts entre le présidial de Lyon et le parlement de Grenoble, mandate un certain Louis Tindo qui fixe les limites du territoire de la Guillotière du 13 août au 23 septembre 1479. C'est la première fois que le nom de Montchal est évoqué comme un lieu-dit du village de Chaussagne : « Nous transporâmes par le chemin par lequel on va de Lyon à Genas jusqes au boys de Monchal et dudit chemin par ung autre chemin traversant le hault desdits bois de Monchal et tirant à ung carrefour estant au chemin par lequel on va de Lyon à Bron, appelé ledit carrefour Rampant (Rameaux) de Chassaignes auquel a une croix de bois estang en ung buisson » [2].
En 1534, les héritiers de Pierre Prost, propriétaire du domaine, vend les terres de Montchat au concierge des prisons de Lyon, Jehan Catherin[3]. Ce dernier fait construire l'actuel château, qui sera toutefois remanié au XIXe siècle. Le domaine devient ensuite la propriété des seigneurs de Bron qui le transmettent à leur tour à François Basset en 1638[3].
Montchat reçoit la visite de la reine de Suède en août 1657. C'est l'époque des grands voyages européens pour les nobles du temps et Lyon est une étape pour Christine de Suède venue relancer Mazarin pour qu'il l'aide à enlever le royaume de Naples aux Espagnols. Une anecdote relate que les Lyonnais ont décidé de ne pas lui ouvrir les portes de leur ville en prétextant qu'il ne mettent le genou à terre que pour saluer leur propre roi et que devant une telle exigence formulée par la reine de Suède, les Lyonnais ont préféré la voir éviter leur ville. La reine s'établit chez le sieur Basset dans son château de Montchat. En 1682, son fils Jean Basset cède son château ainsi que l'indique l'acte notarié « plusieurs bastimens, cours, jardins clos, terres ensemencées et autres, vignes, bois, prés, sis tant près de la maison que dans le lieu de Vilurbanne (sic) en Dauphiné, avec toutes les dites dépendances, droits et appartenances de ladite maison ». Les nouveaux propriétaires sont des Bernardins, les Révérends Pères de la Congrégation de Notre-Dame des Feuillants, ordre de Cîteaux, du monastère Saint-Charles.
Le domaine change encore de mains en 1689 ; les Pères le cèdent à Jacques Besson, un notaire de la rue Mercière à Lyon. C'est l'ancêtre de tous ceux qui feront, plus tard, l'histoire de Montchat ; une de ses descendants Louise, née en 1708, épouse Mathieu Bonand, dont elle aura un fils Luc, dernier seigneur de Montchat. La fille unique de Luc épouse Henry Vitton, maire de La Guillotière. De ce mariage nait Louise-Françoise Vitton. En 1831, elle épouse Jean-Louis-François Richard (également maire de la Guillotière). Cette alliance donne ainsi la famille Richard-Vitton, qui donne son nom à un des cours qui traverse le quartier de Montchat. En 1858, les propriétaires décident de morceler une partie du domaine pour permettre la construction de maisons familiales accessibles à la « classe peu aisée », notamment pour les ménages ayant perdu tous leurs biens lors de la crue de 1856. Ils cèdent gratuitement des terrains afin d'y aménager des rues et des places qui portent les prénoms des membres de la famille Richard-Vitton. En 1875, ils réservent un lot à proximité du château pour la construction d'une église, d'écoles et d'une salle d'asile[3]. Un autre terrain est réservé au nord-est de la place ronde afin d'aménager des remises et des écuries nécessaires à l'ouverture en 1881 d'une ligne omnibus jusqu'au pont de la Guillotière. La traction à vapeur remplace la traction hippomobile en 1896, puis le tramway devient électrique en 1902[3]. En outre, le quartier se trouve à proximité immédiate de la gare de Villeurbanne, ouverte en 1881.
La population de Montchat croit rapidement : 654 habitants dans 73 maisons en 1858 contre 3573 habitants dans 855 maisons en 1896[3]. De ce fait, les équipements publics se multiplient afin de satisfaire les besoins de la population.
Les Montchatois devaient se rendre à l'église de Villeurbanne, comme le rappelle le nom de la rue de l'église au nord du quartier. Une église est donc construite en 1875 sur les terrains fournis par Louise Richard-Vitton ; trop petite, elle doit être agrandie en 1894. En 1933, une association loi 1901 nommée « les amis de Sainte-Jeanne d’Arc » construit, au n° 19 de la rue Jeanne d'Arc, l’église, le presbytère et une maison d'œuvre[4]. En 1946, l’Église réformée de Lyon construit un temple à Montchat[5].Une école de garçons est créée au n° 1 de la place Louise et une école de filles, à laquelle on adjoint une école maternelle, ouvre à l'angle de la rue Louise et du cours Henri (actuel cours Docteur Long). Ces groupes scolaires sont ensuite remplacés par les établissements actuels[3] :
- en 1898, école du n° 33 de l'avenue du château (actuel collège Molière)
- en 1914, école du n° 26 rue Antoinette
- en 1934, école du n° 13 rue Jules Verne
- en 1936, école Condorcet, au n° 37 de la rue Alfred de Musset
- enfin dans les années 1960, école de la rue Louise
En 1909, une salle des fêtes, appelée "salle de conférence", est ouverte sur l'avenue du Château et le Foyer ouvre ses portes en 1936[3].
Entre 1920 et 1934, l'Hôpital Édouard-Herriot est construit sur des terrains appartenant autrefois au domaine de Montchat.
Odonymie
Montchat était à l'origine un quartier de La Guillotière, commune rattachée à Lyon en 1852. Plusieurs rues portent les prénoms de membres des familles alliées Richard et Vitton, anciens propriétaires d'une grande partie du quartier. Ces familles ont chacune données un maire à La Guillotière. En 1868, Jean-Louis Richard-Vitton cède les sols de rues de ses lotissements à la ville de Lyon, à condition qu'elle les entretienne et n'en change pas le nom. De là viennent les noms suivants :
- Rue et place Antoinette
- Rue Camille
- Rue Charles-Richard
- Rue Constant (en fait Henri-Constant, même personnage que pour la place Henri)
- Place et ancien cours Henri
- Rue Julie
- Rue Julien
- Rue Louis
- Rue Louise
- Rue Balthazard (nom du chien de la famille)
- Cours Richard-Vitton
Le cours Docteur Long, auparavant cours Henri, a été nommé après la mort de Jean Long, médecin et héros de la Résistance. Le cours Eugénie fait en revanche référence à l'impératrice Eugénie de Montijo.
Avenue Lacassagne (anciennement chemin des Pins) se trouve le dépôt d'autobus des Pins, dont le mur porte une fresque retraçant l'histoire des transports en commun lyonnais.
Économie
Les commerces se situent essentiellement le long de l'axe principal, le cours Docteur-Long, et de la place du Château qui accueille le marché.
Monuments et particularités
- Le parc Chambovet
- Le château de Montchat, construit après 1534 et rénové au XIXe siècle, soi-disant par Eugène Viollet-le-Duc[réf. nécessaire]
- L'église Notre-Dame du Bon Secours, construite entre 1875 et 1894
- La maison du Docteur Long
- Les jardins ouvriers
- La place Ronde, anciennement place Sainte-Marie
- L'école Condorcet, inaugurée en 1936
- Le Foyer, construit en 1936
Le cours Richard-Vitton
Il relie la place de la Reconnaissance à la place Kimmerling à la limite de la commune de Bron et rejoint la route de Genas ainsi que la rue Ferdinand Buisson.
Cette artère rappelle la mémoire de Jean-Louis François (1804-1874) et de Louise Françoise Richard Vitton qui possédait le château de Montchat. En 1958, une plaque commémorative a été posée en souvenir de leur donation qui permit de fonder ce qui est devenu le quartier de Montchat. La famille a ensuite conservé le château et un parc de dix sept hectares jusqu’en 1920.
Lors du cent cinquantième anniversaire du quartier, leur descendant Alain Richard-Vitton a prononcé un discours rappelant les différentes étapes qui ont présidées à cette donation ainsi que sur les membres de sa famille dont le nom a été donné à une rue de ce quartier.
Les commerces très nombreux dans cette rue importante du quartier, se concentrent autour de la place Ronde. On y trouve entre autres : deux restaurants, un snack-bar et trois bars, des commerces de bouche (épiceries, boulangerie, charcuterie), des magasins d'activités tertiaires dans des domaines aussi variés que les fleurs, la décoration, le tissu, la couture et les vêtements, l'électroménager, la coiffure, le pressing, la librairie-journaux.
On peut noter aussi la présence d'agences immobilières, d'une régie, d'un atelier de couture, d'instituts de beauté, de professions médicales... Les éditions Bellier vendent des ouvrages sur l'histoire de Lyon et de la région, exposant de de belles photos anciennes de Montchat en vitrine. Enfin, le district du Rhône de football y a son siège.
Wiki-Montchat
Depuis décembre 2009, Montchat s'est doté d'une encyclopédie en ligne participative, sous forme de Wiki : Wiki-Montchat[6]. Une commission du Conseil de Quartier qui s'est saisi du sujet des « placettes de Montchat » dont dix-sept ont été répertoriées, aménagées en square ou simple carrefour.
Bibliographie
- Guetty Long, Gérard Chauvy, Montchat regards sur l'histoire d'un quartier lyonnais, des origines à nos jours, Les éditions Bellier, 2003, 165 p., ISBN 2-84631-078-5
- Robert Brun de La Valette, Lyon et ses rues, éditions du Fleuve, 1969
Notes et références
- André Steyert, Histoire de Lyon
- Georges Bazin, Montchat, Lyon 3e? Un ancien lieu-dit de la rive gauche du Rhône, Lyon, 1956
- Exposition sur les 150 ans de Montchat à la bibliothèque du Foyer
- paroisse de Montchat Cf.
- Eglise Réformée Est-Lyonnais Cf.
- Wiki-Montchat.fr . Le site de Wiki-Montchat
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