Montagne de Lure

Montagne de Lure
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Montagne de Lure
Sommet de la montagne de Lure
Sommet de la montagne de Lure
Géographie
Altitude 1 826 m
Massif Massif des Baronnies
Coordonnées 44° 07′ 24″ Nord
       5° 48′ 10″ Est
/ 44.12333, 5.80278
44°07′24″N 5°48′10″E / 44.12333, 5.80278
Administration
Pays Drapeau de France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Ascension
Voie la plus facile par le Pas de la Graille

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Montagne de Lure

La montagne de Lure est une montagne des Préalpes de Haute-Provence, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.

Sommaire

Géographie

Topographie

À l'ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence, la montagne de Lure est une longue crête orientée est-ouest qui domine un paysage de crêtes beaucoup plus basses au nord, les Baronnies, et un paysage de collines au sud, le bassin de Forcalquier. La montagne se prolonge à l'ouest vers le mont Ventoux par le plateau d'Albion, alors qu'à l'est la crête s'incurve vers le nord où elle est coupée par le Jabron, à 5 km au sud de Sisteron. Cette situation particulière, à l'intersection entre les Alpes et la Provence, associée à la morphologie très particulière de la montagne, permet une grande diversité de paysages et d'espèces d'un bout à l'autre de la chaîne.

Le Pas de la Graille.

Le Pas de la Graille est un col d'une altitude de 1 597 m situé à quelques kilomètres sous le Signal de Lure. Franchi par la route D53, il permet de passer de l'adret en venant de Saint-Étienne-les-Orgues à l'ubac vers Noyers-sur-Jabron. Cette route est fermée pendant la saison hivernale.

Géologie

Formée au début de l'ère tertiaire par le soulèvement du bassin sédimentaire de Forcalquier, la montagne de Lure est composée principalement de roche calcaire. Elle est issue du même système que le mont Ventoux.

Climat

Ce massif possède toutes les caractéristiques climatiques des Alpes du Sud, dont il est, avec le mont Ventoux, le chaînon le plus occidental. De méditerranéennes au bas, elles évoluent en fonction de l'altitude vers un climat tempéré puis continental de type montagnard au sommet[1].

Relevé météorologique de la montagne de Lure au niveau de l'abbaye Notre-Dame de Lure[2].
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -3,0 -3,0 0,0 2,0 6,0 10,0 12,0 12,0 9,0 5,0 1,0 -2,0 3,5
Température moyenne (°C) 1,5 2,5 5,5 8,0 12,0 16,5 19,0 19,0 15,0 10,5 5,5 0,0 9,7
Température maximale moyenne (°C) 6,0 8,0 11,0 14,0 18,0 23,0 26,0 26,0 21,0 16,0 10,0 6,0 15,0
Précipitations (mm) 26,9 24,3 23,8 44,0 40,0 27,9 20,9 32,7 45,9 53,5 52,4 30,7 482,8
Diagramme climatique
J F M A M J J A S O N D
 
 
26.9
 
6.0
-3.0
 
 
24.3
 
8.0
-3.0
 
 
23.8
 
11.0
0.0
 
 
44.0
 
14.0
2.0
 
 
40.0
 
18.0
6.0
 
 
27.9
 
23.0
10.0
 
 
20.9
 
26.0
12.0
 
 
32.7
 
26.0
12.0
 
 
45.9
 
21.0
9.0
 
 
53.5
 
16.0
5.0
 
 
52.4
 
10.0
1.0
 
 
30.7
 
6.0
-2.0
Temp. moyennes maxi et mini (°C) • Précipitations (mm)

Flore et faune

La chaîne est connue pour sa flore variée mais pauvre en quantité sur les sommets. De grandes forêts domaniales ou privées recouvrent ses flancs (Forêt de Cruis, Bois du Défends, Forêt de Saint-Étienne, Bois Croumpa...) On y trouve plusieurs essences, telles le pin sylvestre, le chêne et le hêtre à l'adret ou plus facilement le mélèze à l'ubac.

Elle est peuplée de sangliers, chevreuils, cerfs, blaireaux, renards, vipères aspic, chamois, vautours fauves, lézards verts ou encore de lièvres.

Histoire

Avant le XXe siècle

En 1166, l'abbaye Notre-Dame de Lure est fondée. En 1603, l'astronome belge Godefroy Wendelin construit un observatoire météorologique et astronomique près du sommet. Durant une grande période et jusqu'au milieu du XXe siècle, les forêts de Lure sont occupées par une population de charbonniers.

La station de ski

Station de ski de la montagne de Lure.

Sur la commune de Saint-Étienne-les-Orgues, à environ 1 600 m d'altitude, se trouve une petite station de ski. Malgré sa taille modeste, c'est la plus vieille station de ski du département (1934) et celle-ci est intéressante car elle fut la première à installer des remontées mécaniques dans les Alpes du Sud dès 1935. Station de ski la plus proche de Marseille, elle a prospéré jusque dans les années 1980, grâce à des hivers enneigés. Avec la réduction de l'enneigement et la concurrence des stations des Grandes Alpes, mieux équipées et mieux desservies, la station a perdu de son intérêt. Exposée à l'adret, la station ne bénéficie plus d'un enneigement fiable. Depuis 1997, la majorité des pistes étaient fermées et seuls deux téleskis fonctionnaient encore l'hiver. La station de ski est en cours de démontage depuis mai 2011[3].

Littérature

C'est le lieu, implicite ou explicite, de plusieurs œuvres de l'écrivain régionaliste Jean Giono. Il y organisa, de 1935 à 1939, au hameau du Contadour, un rassemblement littéraire bi-annuel : les Rencontres du Contadour, qui donnèrent lieu à une publication périodique, les Cahiers du Contadour.

Oronymie

La montagne est désignée comme Montanha de Lura en occitan provençal classique et Mountagno de Luro sous la norme mistralienne.

Montagne de Lure : frontière linguistique

La montagne de Lure, frontière linguistique entre le provençal et le vivaro-alpin

La montagne de Lure et le mont Ventoux marquent une frontière linguistique entre deux variétés de la langue occitane. Celle-ci traverse d'ailleurs toute la langue d'oc de la frontière italienne jusqu'à l'Atlantique. C'est une prononciation différentes du K et du G devant la voyelle A qui détermine ces deux grands ensembles linguistiques : le nord-occitan et le sud-occitan[4].

Le nord-occitan correspond aux parlers vivaro-alpin, auvergnat et limousin, le sud-occitan au provençal, languedocien et gascon. Le tableau ci-dessous montre quelques exemples de cette palatalisation dans le langage courant[4].

Français Sud-occitan Nord-occitan
chanter cantar chantar
chèvre cabra chabra
coq gau jau
charger cargar charjar

Ces différences de prononciation se retrouvent aujourd'hui essentiellement dans les toponymes. Sur les thèmes latins capra-, on trouve un Cabrières dans le Vaucluse, et un Chabrillan dans la Drôme ; campus-, donne un Campredon, quartier de L'Isle-sur-la-Sorgue et un Champtercier dans le nord des Alpes-de-Haute-Provence ; canta-, Cantarel, à Avignon, et Chantemerle, dans la Drôme, et castrum- se décline en Castellane, dans le sud des Alpes-de-Haute-Provence, et Chastel-Arnaud, dans la Drôme[5]. Sur un thème pré-latin garg- (pierre) a formé Gargas, dans le Vaucluse, et son équivalant Jarjayes, dans les Hautes-Alpes[6].

Cyclisme

Paris-Nice

Le 13 mars 2009, la montagne de Lure a accueilli la 6e étape de Paris-Nice 2009. Elle était annoncée comme l'étape la plus difficile de cette édition et fut marquée par la victoire d'Alberto Contador qui a pris par la même occasion le maillot jaune à Sylvain Chavanel. La montagne a été grimpée par le versant sud et a constitué l'arrivée la plus haute de l'histoire de cette course même si elle n'a pas été jugée au sommet de la route, enneigée en cette période, mais quelques kilomètres plus bas au niveau du refuge de Lure.

Profil de l'ascension

En démarrant par Saint-Étienne-les-Orgues sur le versant sud, l'ascension présente un profil de 18 kilomètres à 5,83 % de moyenne. L'ascension s'effectue en majeure partie sur une route qui traverse une forêt de petits conifères sauf vers le sommet où la végétation est plus rase. L'ascension est considérée comme moyennement difficile et sa pente est régulière. On relève un passage difficile au km 8 après l'oratoire Saint-Joseph où un petit chemin à droite mène à l'abbaye Notre-Dame de Lure. Mais la pente n'y excède pas 8 % et ce malgré les 5,83 % de moyenne qui laisseraient penser à des pourcentages plus sévères. Au km 10 environ, on perçoit nettement les antennes du Signal de Lure. Après être passé devant un premier refuge, on accède au refuge de Lure et la station de ski au km 13,5 à 1 572 m d'altitude. À partir de là, il reste environ 4,5 km à 3,84 % de moyenne à grimper dans un nouveau décor mélangé entre cailloux et touffes d'herbes. On arrive enfin à 1 745 m d'altitude au pied du Signal de Lure qui s'élève à 1 826 m.

Au départ de Valbelle par le versant Nord-Est, l'ascension est plus longue puisqu'elle comporte 24 km à 4,97 % de moyenne. Elle est facile mise à part une série de lacets sur 5 km avant le Pas de la Graille.

Tourisme

La montagne de Lure est peu fréquentée par les touristes, mais sa longue crête présente des points de vue intéressants, en particulier près du Signal de Lure à 1 826 m d'altitude.

Panorama

Vue du mont Ventoux depuis le sommet de la montagne de Lure.

La vue porte loin sur 360° depuis le sommet, et presque autant depuis le reste de la crête. À l'est, on aperçoit les Préalpes de Haute-Provence, les Grandes Alpes et, par temps clair, le mont Viso. Au sud-est, on peut voir les massifs autour du Verdon, les Rochers des Mées et la plaine de la Durance. Au sud, on peut voir les chaînes du Luberon ainsi que les massifs de la Sainte-Baume et de la Sainte-Victoire. À l'ouest, le mont Ventoux apparaît nettement et au nord, on a une vue sur les Préalpes de la Drôme provençale, le Dévoluy, le Vercors et les Écrins.

Sports d'hiver

Bien que la station de ski soit très petite et l'enneigement peu fiable, elle reste un lieu très apprécié des locaux qui y trouvent un lieu idéal pour faire d'autres sports d'hiver (ski de randonnée ou nordique, raquettes, luge...)

Autres sports

La montagne de Lure est fréquentée par les randonneurs, et cette montagne permet également la pratique de sports aériens (planeur, parapente, deltaplane). Elle est connue pour avoir permis à des planeurs de monter en vol stationnaire jusqu'à 10 000 m d'altitude.

Galerie

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Notes et références

  1. Guy Barruol, op. cit., pp. 16-17.
  2. Guy Barruol, op. cit., pp. 234-235.
  3. Le démontage de la station en images, www.ledauphine.com, consulté le 16 mai 2011.
  4. a et b Jean-Claude Bouvier, Encyclopédie Ventoux, op. cit., p. 238.
  5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, pp. 1723 à 1733
  6. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, pp. 1795 et 1817.

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • Wilfrid Kilian, Description géologique de la montagne de Lure, Annales des sociétés géologiques, tomes XIX & XX, Paris, 1887.
  • Patrick Ollivier-Élliott, Pays de Lure, Édisud, Aix-en-Provence, 2000. (ISBN 2-7449-0169-5) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Barruol, André de Réparaz et Jean-Yves Royer, La montagne de Lure, encyclopédie d'une montagne en Haute-Provence, collectif sous la direction de Guy Barruol, Éd. Les Alpes de Lumière, juin 2004. (ISBN 2-906162-70-1) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Voir aussi

Liens externes

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Montagne de Lure de Wikipédia en français (auteurs)

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