- Vautour fauve
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Vautour fauve Gyps fulvus Classification (COI) Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves Ordre Accipitriformes Famille Accipitridae Genre Gyps Nom binominal Gyps fulvus
Hablizl, 1783Répartition géographique / habitat permanent
/ zone d'hivernage
/ nidificationStatut de conservation UICN :
Statut CITES : Annexe III ,
Révision du 22/04/76Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsLe vautour fauve (Gyps fulvus) est une espèce d'oiseau charognard de la famille des Accipitridae.
Sommaire
Description
Comme pour la plupart des vautours du genre Gyps, son long cou et sa tête sont non dénudés, malgré la croyance, mais doté d'un fin duvet, ce qui leur permet de fouiller plus efficacement dans les carcasses[1]. Le poids moyen d'un Vautour fauve est de 8 kilos et son envergure maximale de 2,65 mètres. Il vit de 25 à 35 ans (en captivité, jusqu'à 40 ans). Sa longueur varie de 95 à 110 cm.
Mode de vie
Le vautour fauve est un oiseau planeur; lourd et massif, il utilise les courants ascendants thermiques pour planer et peut parcourir ainsi des centaines de kilomètres à la recherche de nourriture.
Alimentation
Exclusivement charognard, il se nourrit sur les carcasses de grands animaux qu'il détecte du haut du ciel grâce à sa vision adaptée. De nos jours, suite à la raréfaction ou la disparition des grands animaux sauvages (mouflons,chamois, bouquetins, aurochs), le vautour fauve se nourrit principalement d'animaux domestiques morts (moutons, vaches).
Souvent, les grands corbeaux viennent les premiers sur la charogne. Ce sont d'excellents indicateurs pour les vautours, car, très farouches, ils ne se risquent à approcher une proie que quand il n'y a plus de danger.Vie sociale
Animal social, le vautour fauve vit en groupe. Les colonies aiment avoir, près de leurs aires, des reposoirs où les grands oiseaux se rassemblent. Ces surfaces sont en général orientées au sud ou au sud-est. Elles sont situées entre 500 et 1 000 mètres d'altitude. Les vautours fauves restent en hauteur (falaises) pour profiter des courants d'air et s'élever sans fatigue.
Habitat, aire de répartition
Au XVIIIe siècle, le Vautour fauve nichait encore au sud de l'Allemagne, et plus haut encore aux XIIIeXIV et ee siècles (à la latitude du Luxembourg).
Après avoir failli disparaitre et réduit à quelques petites populations ibériques et (naguère) balkaniques, cette espèce ne survit aujourd'hui qu'en montagnes, dans des zones désertiques et de grandes étendues dégagées. Des noyaux de recolonisation existent en Europe (Espagne et sud de la France principalement) d'où depuis le début des années 2000 des individus non nicheurs font des vols exploratoires vers le nord. Michel Terrasse[2] et Jean-Pierre Choisy (Parc Naturel Régional du Vercors) estiment que ces vols sont naturels (ils ont en effet commencé avant la pénurie de nourriture de 2006 en Espagne, en s’amplifiant au fil des ans[3],[4], avec une phénologie saisonnière (alors que la pénurie de cadavres en Espagne durait toute l’année). Des vautours de Croatie effectuaient aussi depuis longtemps des vols de Croatie vers les Alpes autrichiennes. Une réduction de la nourriture disponible en Espagne pourrait avoir amplifié ces vols vers le nord. M Terrasse pense qu'ils pourront peut-être bientôt être vus en Pologne et Tchéquie "le rétablissement des routes migratoires, abandonnées depuis plus d’un siècle par les grands rapaces planeurs que sont les vautours, n’est plus une utopie..." [5].
Reproduction
Entre novembre et janvier, les couples de vautours fauves se forment au sein de la colonie. Les oiseaux font alors de larges cercles par deux, au-dessus de la montagne, puis vont construire un nid. La ponte de l'œuf unique d'une couvaison se produit chaque année au mois de janvier ou de février. L'incubation dure de 50 à 57 jours. Le jeune reste au nid pendant quatre mois. L'adulte lui apporte sa nourriture qu'il doit demander avec une attitude de soumission. Il ne fera son premier vol qu'entre le 15 juillet et le 15 août.
Écologie, état des populations, pression et menaces
Victimes de leur mauvaise réputation, les vautours avaient fortement régressé en Europe, et dans le pourtour méditerranéen, et même totalement disparu sur une vaste partie de leur aire naturelle de répartition.
Pour sortir l'espèce de vortex de disparition dans laquelle elle était engagée, des programmes de protection et de réintroduction ont été mis en place (notamment par la LPO en France vers 1990 dans les Grands Causses). Les lâchés de jeunes adultes ont été les plus efficace (en termes de survie à long terme[6]) et ils ont permis de reconstituer une population viable. On en dénombrerait en 2009 de 130 à 140 couples, dans le Sud de la France.
À partir de 2003 les vautours ont été victimes de l'interdiction des charniers à ciel ouvert (suite à une directive européenne qui a fait suite à la crise de la vache folle), directive qui est toujours appliquée en Espagne (un pays où les vautours sont bien représentés). Ils manquent de nourriture ; Ainsi des vautours affamés auraient attaqué des vaches encore vivantes (blessées ou en difficulté) sans qu'une preuve ne soit fournie. Le 11 mai 2007, ils auraient tué une vache en bonne santé à Ilharre, près de Bayonne, et le 11 juin de la même année, auraient tenté d'attaquer un randonneur récemment décédé[7].
Des bandes de vautours fauves semblant explorer de nouveaux territoires ont été aperçues à des centaines de kilomètres de leur territoire (Nord de la France, Allemagne). En juin 2007, jusqu'à 200 vautours survolaient la Belgique et les environs[8].La Commission européenne a précisé que sa directive permettait des dérogations en Espagne, au Portugal, en France, Italie et Grèce, si les carcasses offertes à la faune sauvage ne présentaient aucun risque pour la santé et sont exemptes du prion de l'ESB. L'Espagne a utilisé cette dérogation via un Décret Royal[9]
Le 24 avril 2009, le parlement européen a voté l'autorisation d'utilisation des carcasses d’animaux pour nourrir les rapaces nécrophages.
Le saturnisme aviaire induit par l'ingestion de gros animaux tués par grenaille ou balle en plomb est une source possible de mortalité qui peut être réduite par l'offre de carcasses saines.
Article détaillé : saturnisme aviaire.Protection
Le Vautour fauve bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne[10]. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les oeufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter.
Sous-espèces
D'après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des deux sous-espèces suivantes :
- Gyps fulvus fulvescens Hume 1869 ;
- Gyps fulvus fulvus (Hablizl) 1783.
Voir aussi
Bibliographie
- Aristote, H.A., 6, 5, 562 b ; 9, 11, 615 a.
- Pline, 10, 113.
- Belon, H.O., 2, 1 ; 2, 2.
- Martine Razin, Isabelle Rebours et Christian Arthur, « Le Vautour fauve Gyps fulvus dans les Pyrénées françaises : statut récent et tendance », dans Ornithos, Rochefort, Ligue pour la protection des oiseaux, vol. 15-6, novembre 2008, p. 385-393 (ISSN 1254-2962)
Articles connexes
- Réserve naturelle de nidification des vautours fauves
- La Pompe à Jules, livre de vulgarisation scientifique sur le vautour fauve.
- Belvédère des vautours, parc en Lozère, France
Références taxonomiques
- Référence Alan P. Peterson : Gyps fulvus dans Ciconiiformes (en)
- Référence Catalogue of Life : Gyps fulvus (Hablizl, 1783) (en)
- Référence Avibase : Gyps fulvus (+répartition) (fr+en)
- Référence Fauna Europaea : Gyps fulvus (en)
- Référence ITIS : Gyps fulvus (Hablizl, 1783) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Gyps fulvus (en)
- Référence NCBI : Gyps fulvus (en)
Liens externes
- Référence Oiseaux.net : Gyps fulvus (+répartition) (fr)
- Référence UICN : espèce Gyps fulvus (Hablizl, 1783) (en)
- Référence CITES : espèce Gyps fulvus (Hablizl, 1783) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Gyps fulvus (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr)
- Dossier Vautour fauve du site Leis oursoun - Carnivores et rapaces
Notes et références
- Jean Francois Terrasse, Le gypaète barbu, p. 13
- ornithologue, fondateur du Fonds d'Intervention des Rapaces (FIR)
- synthèse publiée par M. Terrasse en 2006 dans la revue Ornithos.
- article de 2004 : A Success Story: The Reintroduction of Griffon Gyps fulvus and Black Aegypius monachus Vultures in France, Terrasse M., Sarrazin, F. Choisy, J.P., Clemente, C., Henriquet, S., Lecuyer, P., Pinna, J.L., & Tessier, C. 2004, In Chancellor, R.D. & B.-U. Meyburg (eds) Raptors Worldwilde. WWGBP: 127-145.
- Une autre hypothèse : des mouvements estivaux naturels ? (Ornithomedia)
- Robert A, Couvet D, Sarrazin F, Legendre S (2004) Releasing young versus adult in reintroductions : interaction between demography and genetics. Conservation Biology 18, 1078-1087 (article commenté dans Nature 430, p. 739)
- Nouvel observateur, 26 juillet 2007
- Le Soir, journal bruxellois d'après
- lire le décret) adopté en Conseil des Ministres du 2007/05/21. Real Decreto 664/2007 (
- Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux
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- CITES annexe III
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