Monkey Island Yurei: Kaizoku Oosōdō

The Secret of Monkey Island
Éditeur	LucasArts
Développeur	LucasArts
Concepteur	Ron Gilbert (chef de projet) Tim Schafer Dave Grossman
Date de sortie	1990
Genre	Aventure
Mode de jeu	Un joueur
Plate-forme	Amiga, Atari ST, DOS, Mac OS, FM Towns, Mega-CD, ScummVM
Média	4 disquettes (Amiga, Atari ST) CD-ROM
Contrôle	clavier, souris, manette

The Secret of Monkey Island (en français, Le Secret de l'Île aux Singes) est un jeu vidéo d'aventure développé par LucasArts et publié en 1990. Le jeu est sorti sur Amiga, Atari ST, DOS, Macintosh puis sur FM Towns et Mega-CD.

Il s'agit du premier volet de la série Monkey Island.

Sommaire 1 Système de jeu 1.1 Généralités 1.2 Particularités 2 Trame 2.1 Univers 2.2 Personnages 2.2.1 Personnages principaux 2.2.2 Personnages secondaires 2.3 Scénario 3 Développement 4 Réception 5 Versions alternatives 5.1 Version originale 5.2 Version DOS 5.3 Version Mega-CD 5.4 The Secret of Monkey Island: Special Edition 6 Anecdotes 7 Notes et références 8 Voir aussi 8.1 Liens externes

Système de jeu

Généralités

Monkey Island est un point'n'click, c'est-à-dire un pointer-et-cliquer, jeu d'aventure se jouant à la souris et consistant à résoudre des énigmes pour avancer dans l'aventure. Comme les autres jeux du même genre, il faut donc contrôler le personnage en cliquant, et le joueur dispose de diverses commandes variées dans l'interface lui permettant d'accomplir les actions possibles dans le jeu. Il est donc nécessaire de dialoguer, prendre des objets, pour parfois les combiner et en créer d'autres, et utiliser ces objets pour résoudre les énigmes de l'aventure.

Particularités

Le jeu repose sur le moteur de jeu SCUMM, développé par Ron Gilbert pour Lucasfilms Games (aujourd'hui LucasArts). The Secret of Monkey Island est également le premier jeu où il est impossible de ne plus avancer et d'être ainsi forcé de recommencer sa partie, et le premier jeu non mourant, c'est-à-dire où il est à priori impossible de tuer le personnage. L'interface de jeu repose sur une palette de commandes, permettant notamment de regarder quelque chose, de parler à un personnage, de prendre un objet ou de pousser ou de tirer un mécanisme. Chacune de ces actions doit être utilisée pour résoudre les nombreuses énigmes de l'aventure.
L'aventure inclut également un « mini-jeu » : le duel d'insultes au sabre. Il consiste en un duel au sabre, dont l'objectif n'est pas de tuer son adversaire, mais simplement de l'humilier en l'insultant trois fois sans qu'il ne soit en mesure de fournir la bonne réplique. Cette activité intervient lors de la première partie du jeu et demande de la pratique, le personnage devant apprendre les répliques et les insultes dans le jeu, même si le joueur les connait déjà.

Trame

Univers

L'aventure se déroule au XVI^e siècle, dans les Caraïbes, sur l'île de Mêlée. La magie vaudou se mélange à la culture pirate de l'époque. L'humour est omniprésent et constitue la principale source du jeu. Il faut aussi signaler que les anachronismes abondent, et que cet état de fait se retrouve dans toute la série. Ainsi, le personnage peut avoir en sa possession un tire-agrafe ou un marshmallow. Il existe toutefois une explication à ces anachronismes, ainsi qu'à beaucoup des incohérences humoristiques du jeu. Voir la dernière partie de l'article principal de la série.

Personnages

Personnages principaux

Guybrush Threepwood 

Guybrush Threepwood est un jeune pirate arrivé sur l'île de Mêlée dans l'espoir de devenir pirate. Il décide donc d'aller voir les trois juges de l'île pour leur demander comment le faire. Guybrush est le héros de Monkey Island et se caractérise par sa maladresse et son manque de chance. Il se retrouve involontairement au centre de la lutte entre les deux autres personnages principaux : Elaine Marley et LeChuck.

Elaine Marley 

Elaine Marley est gouverneure de l'île de Mêlée. Elle est redoutée pour son caractère mais appréciée pour ses grandes qualités. Guybrush en est amoureux, mais c'est aussi le cas du pirate fantôme LeChuck, qui capture Elaine. Cette dernière démontrera malgré tout ses capacités à se débrouiller et constitue une sorte de rivale alliée de Guybrush.

LeChuck 

LeChuck est le principal antagoniste du jeu. C'est un pirate mort-vivant, capitaine d'un équipage de morts-vivants et érudit de la magie vaudou. Il est capable de se métamorphoser.

Personnages secondaires

En plus des trois personnages principaux, apparaissent de nombreux autres protagonistes. Voici les plus importants.

Stan 

Stan est un vendeur du magasin « bateaux d'occase tout neufs ». Il est vicieux et près à tout pour vendre. Dur en affaires, il vendra un navire à Guybrush pour que ce dernier puisse partir à l'aventure. Stan réapparaitra dans tous les épisodes suivants.

Lady Vaudou 

Lady Vaudou est une magicienne. Ses imposants pouvoirs vaudou lui permettent de prévoir l'avenir et elle conseillera Guybrush dans sa quête contre LeChuck.

Herman Toothrot 

Herman Toothrot est un vieil ermite vivant sur l'île aux singes. Il semble atteint de sénilité et se comporte assez singulièrement pour un ermite. Il possède d'ailleurs un bateau qui lui permet de quitter l'île quand il le souhaite.

Carla 

Carla est la Reine du Sabre de l'île de Mêlée. C'est une spécialiste du duel d'insultes au sabre. Elle sera cependant vaincue par Guybrush à cette épreuve. Elle accompagnera son vainqueur dans son aventure.

Otis 

Otis est un prisonnier, arrêté pour avoir volé des fleurs selon ses dires. Il n'est pas très honnête, et sera libéré par Guybrush, puis l'accompagnera dans son aventure.

Meathook 

Meathook est un singulier pirate vivant reclus dans sa maison. Il a perdu ses deux mains dans un accident dont il ne préfère pas parler. Il éprouve une peur panique pour son perroquet, qu'il surnomme la Bête. Il est possible que ce soit le perroquet qui l'ait mutilé. Après que Guybrush lui ait prouvé son courage en caressant son perroquet, Meathook sera le troisième membre de son équipage, après Carla et Otis. Il possède également un tatouage en forme de crâne qui parle.

Capitaine Smirk 

Smirk, ou Fleuron, est le maître d'armes de Mêlée. C'est un ami de Carla. Il dispense des cours de duel d'insultes au sabre et formera notamment Guybrush à tenir une lame. Il se moque souvent de ses élèves et les sous-estime, mais est le meilleur professeur de l'île.

Scénario

L'action se déroule au XVI^e siècle, dans les Caraïbes, sur l'île de Mêlée. Guybrush Threepwood est un jeune homme dont le plus grand rêve est de devenir un vrai pirate. Mais afin d'accomplir ce rêve, il va devoir subir plusieurs épreuves et démêler bien des énigmes.

Au cours de ses aventures, Guybrush va rencontrer le gouverneur de l'île, Elaine Marley, et va tomber éperdument amoureux d'elle.

Ses péripéties vont mener Guybrush à s'échouer sur les rivages de l'île aux Singes, une île mythique réputée très dangereuse, quasi-impossible à atteindre, et également impossible à quitter.

Enfin, Guybrush va devoir affronter le terrible pirate fantôme LeChuck et son équipage. Ce pirate est, tout comme Guybrush, fou amoureux d'Elaine, et il l'enlève pour la forcer à l’épouser ; Guybrush va alors intervenir pour empêcher ce mariage.

Développement

The Secret of Monkey Island est un projet mené par Ron Gilbert, réalisé par Gilbert, Tim Schafer et Dave Grossman. Gilbert devait initialement commencer à travailler sur le titre en 1988, après son travail sur Maniac Mansion, mais le projet a été mis en attente pour la production d'Indiana Jones et la Dernière Croisade: The Graphic Adventure.

Le jeu a été conçu par l'intérêt pour les pirates que porte Gilbert. Dans les interviews menées à l'époque de la sortie du jeu, Gilbert a déclaré que l'attraction Pirates des Caraïbes, du parc à thème Disneyland l'a incité à créer un monde explorable peuplé de pirates.

Plus tard, Gilbert a avoué que la véritable inspiration venait du livre de Tim Powers, Sur des mers plus ignorées.

Après avoir écrit un premier synopsis de l'histoire et avoir approuvé la planification d'un budget et un calendrier, la programmation commenca. Schafer et Grossman ont tous deux programmé le jeu ainsi qu'écrit les deux tiers des dialogues.

Les graphismes ont été crées par Steve Purcell et Mark Ferrari. La bande son du jeu est principalement composé par Michael Land au format MIDI.

Orson Scott Card, auteur célèbre de La Stratégie Ender à également apporté sa contribution en écrivant les insultes des fameux combats d'insultes.

Réception

Le Secret de l'Île aux Singes a indéniablement eu un impact très fort sur le monde du jeu vidéo. En effet, il marque à l'époque tout d'abord par ses graphismes somptueux. La réalisation est digne d'un dessin animé : les décors ne sont pas statiques mais les feux brûlent vraiment en projetant des ombres, les lustres peuvent se balancer au plafond, etc.

De plus, ce jeu a énormément marqué les esprits par son humour, omniprésent. Il est à la base de l'intrigue, et pour résoudre certaines énigmes, il faut avoir la même disposition d'esprit que les créateurs du jeu : pour traverser un canyon, rien de tel qu'utiliser un poulet en caoutchouc avec une poulie au milieu sur une corde tendue…

Le Secret de l'Île aux Singes est, avec Indiana Jones and the Last Crusade, le premier jeu d'aventures créé par LucasArts ayant connu un large succès public. Ils avaient été précédés par Maniac Mansion, Zak McKracken and the Alien Mindbenders et Loom d'excellente facture mais au succès plus restreint. Cette série sera longue avec des jeux devenus mythiques comme la série des Monkey Island, Sam and Max, Day of the Tentacle, Full Throttle, etc.

Versions alternatives

Version originale

La version originale sur compatible PC, en 1990, utilisait le standard graphique EGA (16 couleurs, 4 en mode CGA). La version ST est basée sur cette version mais présente des sons plus riches. Les versions Amiga et Macintosh proposent une qualité graphique et sonore réhaussée (32 couleurs pour la version Amiga).

Version DOS

Une 2^de version sur DOS supporte le mode VGA (256 couleurs), toujours sur support disquette. Une 3^e version DOS a vu le jour en 1992 sur support CD-Rom : les visuels sont les mêmes, mais le son est de meilleur qualité et l'interface présente des symboles graphiques. Dans cette version, le gag de la disquette manquante (cf. plus bas) a été retiré^[1].

Version Mega-CD

La version Mega-CD, qui serait basée sur la version Amiga, a été commercialisée aux États-Unis en 1992 et au Japon en 1993 sous le nom Monkey Island Yurei: Kaizoku Oosōdō (モンキー・アイランド ユーレイ海賊大騒動！, Monkey Island Yurei: Kaizoku Oosōdō^?)^[2].

The Secret of Monkey Island: Special Edition

The Secret of Monkey Island: Special Edition est une version remasterisée, et pour la première fois en téléchargement, est sortie en 2009 chez LucasArts. Cette version est disponible en HD (1080i) sur PC et XBox Live et est également disponible sur l'app store pour iPhone et iPod Touch. Le jeux est développé au-dessus du code original avec des nouveaux graphismes et son remasterisé. De plus, des voix ont été rajoutées. Les actions et inventaires ne sont plus affichés en bas de l'écran mais comme nouvelle fenêtre afin de permettre le portage sur différentes machines. Plus d'information sur le site officiel de The Secret of Monkey Island: Special Edition.

Anecdotes

• Le Scumm Bar fait référence au fameux système Scumm (Script Command Utility for Maniac Mansion). Le mot scum signifie en outre « crasse ».
• Le chien Spiffy du Scumm bar est crédité au générique. On peut d'ailleurs lui parler.
• Un pirate du Scumm bar fait de la publicité pour le jeu Loom, sorti à la même époque. Il a "Cobb" écrit sur son chapeau; en effet, il a l'apparence du personnage Cob du jeu Loom. Un personnage du même genre apparaîtra dans The Curse of Monkey Island.
• Le logo sur le distributeur automatique de grog de la boutique de Stan ressemble à celui de Coca-Cola. D'ailleurs, les boissons de grog sont modelées sur les versions de Coca-Cola : Grog, Grog Régime, Grog à la Cerise et Grog sans Caféine.
• Un fameux gag dans la forêt de l'île de Mêlée a provoqué un grand nombre d'appel à la hotline de LucasArts. En cliquant sur une souche d'arbre, Guybrush voyait un passage menant à des catacombes, puis essayant d'entrer, le jeu demandait d'insérer la "disquette #23", "disquette #47" et "disquette #114", le jeu original ne tenait que sur trois disquettes. Guybrush décide ensuite d'abandonner. Beaucoup de joueurs n'ont pas compris le gag et ont contactés le support technique.

Le gag a été retiré de la version CD du jeu. Il était néanmoins mentionné dans la suite "Monkey Island 2: LeChuck's Revenge"

• Il est possible de « mourir » à deux endroits dans le jeu.
  • La première fois, quand Guybrush est sous l'eau, il faut attendre dix minutes (Guybrush prétend en effet pouvoir retenir son souffle dix minutes…) et il mourra asphyxié, devenant vert et flottant… les commandes changeront alors, et afficheront notamment « Flotte », « Pourrit » ou « Voir livre d'indices » (qui ne feront rien). Il devient impossible de continuer, c'est une véritable mort pour Guybrush.
  • La seconde fois, sur le haut sommet de l'île aux Singes, on peut tomber de la falaise et voir un écran (non traduit, toujours en anglais), parodiant les game over des jeux Sierra de l'époque (qui forçaient le joueur à recommencer le jeu depuis le début, le quitter ou charger une partie sauvegardée). Mais cette « mort » n'est que temporaire puisque Guybrush revient de sa chute grâce à un arbre à caoutchouc qui le propulse (il dit en effet « Rubber Tree » dans la version originale mais « Je vous ai eu, hein! » en version française).
• Une commande cachée permet de « gagner » le jeu… mais cela ne sert à rien : elle ne mène qu'à un générique de noms. C'est une parodie d'un secret que beaucoup de jeux d'aventure de l'époque partageaient.
• Un totem devant la tête de singe géant représente Sam et Max du jeu Sam & Max Hit the Road.
• En s'échappant à plusieurs reprises de la cabane des indigènes, ceux-ci barricaderont de mieux en mieux la porte, allant de lances croisées, planches clouées, grosses chaînes jusqu'à ce qu'elle ne ressemble plus qu'à une lourde porte blindée électronique disant "ARMED".
• Lors de vos évasions, vous aurez l'occasion de distraire les cannibales en leur faisant croire qu'un singe à trois têtes se trouve derrière eux. Si vous choisissez cette réplique a chaque fois, le fameux singe fera effectivement son apparition !
• La réplique « J'ai de beaux blousons à vendre » fait référence au jeu Indiana Jones et la dernière croisade (où Indiana Jones peut dire qu'il vend des beaux blousons en cuir à un ennemi nazi). Cette réplique reviendra régulièrement dans les jeux d'aventure de LucasArts. Guybrush peut dire une variante plus tard à un fantôme, « J'ai un bon gargarisme à te vendre ».
• On peut trouver une coupe chez Lady Vaudou qui « est une vraie coupe de charpentier » qui fait référence au film Indiana Jones et la dernière croisade (où Indiana Jones décrit ainsi le Graal). Guybrush prenait d'ailleurs l'apparence d'Indiana Jones en la ramassant dans la première démo du jeu. Guybrush refuse néanmoins de la prendre dans le jeu lui-même.
• Le jeu propose deux fins, identiques à une exception près :
  • Guybrush se sert de la catapulte et coule accidentellement son navire. Pour s'échapper de l'île, Hermann lui prête un bateau (qu'il n'a pas utilisé pour lui-même s'évader car il admet que ce n'est qu'un procédé scénaristique pour aider le héros). À la fin, Carla, Otis et Meathook se retrouvent emprisonnés par les indigènes, soupçonnant Guybrush d'être responsable. Cette « fin » est considérée comme la plus correcte si l'on garde une continuité avec Escape from Monkey Island, où Otis et Carla parlent de cet incident.
  • Guybrush ne coule pas son bateau, et son équipage vient le chercher pour le ramener sur Mêlée. À la fin, Hermann est montré toujours perdu sur l'île, se demandant ce que fait Guybrush.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

• (fr) MonkeyIsland.fr
• (en) The World of Monkey Island, un site amateur dédié à la série.
• (fr) Le test sur GameTrip.net
• (fr) Monkey Island 1 : The secret of Monkey Island sur LucasArts Old Games

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