- Monastère des Ursulines de Laval
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Pour les articles homonymes, voir Couvent des Ursulines.
Monastère de Ursulines de Laval. Il s'agissait d'un monastère d'Ursulines situé à Laval, crée au XVIIe siècle.
Sommaire
Origine : Bordeaux
Le 26 juin 1616, arrivèrent à Laval six religieuses ursulines envoyées par l'archevêque de Bordeaux François de Sourdis. Elles avaient l'intention de fonder une maison de leur congrégation , et en avaient obtenu la permission de l'évêque du Mans. Elles étaient conduites par un prêtre de leur pays nommé Jean Beaunays. Elles n'avaient point de maison préparée pour les recevoir, et se trouvèrent à ce qu'il paraît assez embarrassées pour se loger en arrivant.
Saint-Vénérand
A l'extrémité du cimetière de Saint-Vénérand, sur le bord de la rue Sainte-Anne[1], se trouvait une maison donnée depuis peu pour servir de séminaire, par Pierre Berdet et Jeanne Glorial, sa femme, qui avaient légué aussi 800 livres de rentes pour cette intention. Cette maison était occupée par Guillaume Riviers, prêtre, chantre de la paroisse de Saint-Vénérand, qui consentit à la céder aux Ursulines qui s'y établirent et y demeurèrent pendant plusieurs années.
Près de là était une chapelle de Saint-Jacques qui leur servit d'église, et où le Saint-Sacrement fut placé le 30 juillet un mois après leur arrivée. Elles habitèrent longtemps cette maison qui, après qu'elles l'eurent quittée, fut enfin appliquée à la destination indiquée par les fondateurs[2].
Il fut question d'établir définitivement les Ursulines dans le séminaire. Le 19 novembre 1617, M. Pellier, prieur de Saint-Vénérand, rassembla un conseil de paroisse, pour proposer aux habitants de céder aux religieuses le bas du cimetière. Le projet n'eut pas de suite, sans doute parce que le local ne pouvait convenir à une communauté en règle.
Cependant les Ursulines admirent des novices et une d'elles, nommée Jeanne de la Porte mourut le 19 mars 1618, et fut enterrée dans la chapelle Saint-Jacques.
La maison de la Croix Blanche
Enfin en 1620, ces religieuses se déterminèrent à aller s'établir ailleurs. Elles achetèrent un terrain dépendant de la closerie de la Valette, encore existante à l'entrée de la route de Craon. Elles en prirent solennellement possession par la plantation de la croix, le 24 mai 1620[3]
Dans le terrain acheté par les Ursulines se trouvait une auberge qui avait pour enseigne la Croix Blanche. De là pendant quelque temps on prit l'habitude d'appeler le nouveau couvent, la maison de la Croix Blanche.
L'église fut dédiée à Sainte Hélène. Le couvent des Ursulines fut construit par Étienne Corbineau entre 1620 et 1626. On ne connaît pas la date de sa bénédiction, non plus que l'époque où les religieuses allèrent habiter le nouveau monastère[4].
Enseignement des jeunes filles
On sait que l'institut des Ursulines avait pour but l'enseignement des jeunes filles , surtout de la classe pauvre. Elles firent construire longtemps après leur maison principale, un beau bâtiment pour un pensionnat dej eunes demoiselles. Qui fut d'abord florissant, mais qui déchut vers la fin du XVIIIe siècle, parce qu'on ne trouva plus que l'éducation fût assez florissante[5]
On voit qu'il y avait à l'époque où il a été rédigé 50 religieuses Ursulines , et qu'elles avaient environ 6000 livres de revenus , partie en fonds de terre , partie en rentes constituées[6].
Révolution française
Leur nombre avait bien diminué à l'époque de la Révolution française, car lorsqu'elles furent expulsées de cette maison, en septembre 1792, il n'y avait plus que 20 religieuses, et six sœurs converses. Il est vrai que depuis 2 ans, elles ne pouvaient plus recevoir de novices.
Quand on eut établi à Laval un évêque constitutionnel Noël-Gabriel-Luce Villar, ses partisans voulurent lui procurer un logement convenable, et un local pour son séminaire. Ils convoitaient le couvent des Ursulines qui, avec le pensionnat eût parfaitement convenu pour cette double destination, mais les lois en vigueur permettaient aux religieuses de conserver leurs maisons[7]
Le dimanche, 10 juillet 1791, un rassemblement tumultueux se porta de grand matin aux Ursulines ouvrît la porte de force et s'introduisit dans la maison, que les religieuses furent forcées d'évacuer pour se rendre chez les Bénédictines, mais le lendemain la municipalité les réintégra dans leur maison, qu'elles furent forcées de quitter le 29 septembre 1792.
Enseignement
Le bâtiment des Ursulines fut bientôt après donné au collège de Laval, qui deviendra en partie, après de nombreuses évolutions au XXe siècle le Lycée Ambroise Paré.
Article détaillé : Lycée Ambroise-Paré (Laval).Bibliographie
- PRATIQUES DE PIÉTÉ, ET INSTRUCTIONS FAMILIÈRES, pour les pensionnaires et écolières des Religieuses Ursulines de la congrégation de Bordeaux. Augmentées des vêpres et complies du dimanche, avec toute l'office de la Vierge en français. A Laval, chez Andouard, libraire. Avec Permission. 1789. Petit in-12, de 360 pages.
Voir aussi
Source
- Le commencements des Ursulines à Laval, est tiré de notes écrites par un prêtre qui eut longtemps la direction du séminaire, M. René Duchemin du Tertre, né en 1662 et mort en 1738. Il avait recueilli des renseignements sur l'histoire de Laval.
- Mémorial de la Mayenne, 1845, Godbert, Laval, p. 221-223.
Notes et références
- Nommée précédemment la rue des Quatre-OEufs.
- Quoiqu'on l'appelat le séminaire, ce n'était pas tout à fait ce qu'on entend par ce mot ; mais seulement une maison dirigée par un ecclésiastique qui enseignait le latin aux enfants de chœur de Saint-Vénérand et à quelques autres.
- la Trinité, présidait la cérémonie, à laquelle assistaient, outre le clergé de la paroisse, les Cordeliers, les Dominicains et les Capucins. M. Cazet de Vautorte, juge civil, posa la première pierre. M. Gigondeau, l'un des curés de
- 19 juillet 1625, car il avait trouvé quelque part que Sœur Charlotte Maignen, l'une d'elles, était décédée ce jour là , et que son corps avait été déposé dans un cercueil de plomb , pour être transporté à l'église de la Croix Blanche. M. Duchemin remarque seulement que ce fut après le
- révolution française. Il renfermera ensuite l'école normale de Laval au XIXe siècle. Les religieuses y recevaient aussi des personnes de tout âge qui y trouvaient une retraite décente et peu dispendieuse. Le bâtiment du pensionnat a servi à la bibliothèque de la ville depuis la
- comté de Laval Julien Leclerc du Flécheray, Mémoire sur le
- 10 juillet). Le 8 octobre 1791, l'administration acheta pour lui une maison en face de la principale porte de la cathédrale, l'hôtel de Montjean. Le fait est qu'à son arrivée on prit pour lui des appartements garnis à loyer qu'il s'en trouva froissé et qu'on le soupçonna de complicité dans l'émeute de la populace (
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