Me Karim Achoui

Me Karim Achoui

Karim Achoui

Karim Achoui
Karim Achoui.jpg

Naissance 7 octobre 1967
Paris
Nationalité France France
Profession(s) avocat

Karim Achoui (né à Paris le 7 octobre 1967[1]) est un avocat pénaliste français.

Me Achoui est connu pour ses liens présumés avec le milieu, les personnalités mais aussi pour son implication dans plusieurs affaires médiatiques.

Le 15 décembre 2008, Me Achoui a été condamné par la cour d'assises de Paris à une peine de 7 ans de prison pour complicité d'évasion dans l'affaire d'Antonio Ferrara. Il a fait appel de cette décison qui devrait être jugée à nouveau par une Cour d'Appel en 2010. Il a été remis en liberté sous caution (fixée à 50000€ et payée par son ami et entrepreneur Rachid Nekkaz) le 5 février 2009. Pendant cette liberté provisoire, et suite à un arrêt rendu par la Cour d'Appel de Versailles dans le cadre d'un litige qui l'oppose à son ex-femme, celui-ci n'a plus le droit d'exercer sa profession d'avocat.

Sommaire

Une ascension rapide

Débuts de parcours

Karim Achoui débute sa carrière d'avocat à la Cour de Paris en janvier 1993. Il s'associe alors à son ancien maître de conférences, Jean-Marc Florand, qu'il a connu sur les bancs de la faculté de Paris XII Saint-Maur. Son talent et ses mérites lui permettent une ascension très rapide dans un milieu connu pour être fermé surtout aux enfants d'immigrés. Cette ascension motivera comme à l'accoutumée une réaction très vive de ces milieux qui vont déclencher une série d'action dans le but de l'éliminer ou de la faire taire.

Dans son cabinet, il travaille sur certains dossiers avec Jacques Vergès, dont par exemple l'affaire Patrick Dils[2], mais celui-ci lui refuse le titre de collaborateur.

Indépendance

Il ouvre son propre cabinet en 2000 et obtient plusieurs succès qui seront médiatisés, notamment un non-lieu pour Michel Lepage dit « le Gros », un poids lourd du « gang de la banlieue sud »[3], la libération de Marc Hornec, alias « le Forain », l'un des trois frères de la famille de Montreuil). Plusieurs islamistes ont aussi eut recours à ses services, ce qui aurait suscité la curiosité de la DST[2].

Il compte parmi ses clients Jamel Debbouze, Karl Zéro, Richard Gasquet, Romane Bohringer, Pierre de Plas, Farid Khider, Christine Chauvet, Ramzy, Kader Aoun, Djamel Bouras.

Pour l'anecdote, il est l'actuel possesseur de la robe d'avocat de François Mitterrand, vendue aux enchères le 29 janvier 2008 pour plus de 8 000 euros, robe avec laquelle il plaide actuellement[4].

Les affaires Achoui

Extorsion de fonds

Karim Achoui est mis en examen en 2005 dans une affaire d'extorsion de fond commise par le clan Hornec en 2002. Karim Achoui aurait fait pression sur un temoin pour qu'il retire sa plainte selon un policier.[5]

Blanchiment d'argent

Il est placé en garde à vue le 20 septembre 2007 dans une affaire de blanchiment d'argent. Le parquet de Meaux avait ouvert une information judiciaire en 2006 suite à la vente d'un commerce appartenant à une figure du grand banditisme. Karim Achoui était soupconné d'avoir perçu une commission lors de la vente de ce commerce.[6]

Complicité de faux

Karim Achoui est poursuivi pour avoir utilisé la signature de son ex-femme, à son insu, afin de monter une affaire de vente de chaussures en 2004. A ce titre il est accusé de "complicité de faux", "fourniture d'indication fausse ou incomplète en vue d'une immatriculation au registre du commerce et des sociétés" et "exécution d'un travail dissimulé".

Le 22 juin 2007 il est condamné à un an de prison avec sursis, 10000 euros d'amende et 5 années d'interdiction d'exercer la profession d'avocat.

Le jugement en appel aboutit le 20 février 2008 à une condamnation à 1 an de prison avec sursis, 20000 euros d'amende et 5 années d'interdiction d'exercer la profession d'avocat. Ce jugement est rendu définitif suite au rejet de son pourvoi en cassation le 14 janvier 2009.[7]

Complicité dans l'évasion d'Antonio Ferrara

Karim Achoui est soupçonné d’avoir participé à l’évasion spectaculaire d’Antonio Ferrara de la maison d'arrêt de Fresnes en 2003. Il était à cette époque l’avocat d’Antonio Ferrara et aurait utilisé sa fonction d’avocat lors d’un parloir pour donner le top départ de l’opération.

Le 28 novembre 2005, au petit matin, Me Achoui a été mis en examen et interpellé par l'Office central pour la répression du banditisme (OCRB). Il est inculpé le soir même de « complicité d'évasion » et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Il doit cependant verser une caution de 30 000 euros à régler en deux fois.

Me Achoui, qui s'est exprimé sur cette affaire le 4 décembre 2005 en direct dans l'émission télévisée de Marc-Olivier Fogiel, On ne peut pas plaire à tout le monde sur France 3, a déclaré être étranger aux faits qui lui sont reprochés.

Il est jugé par la cour d'assises de Paris durant les mois d'octobre, novembre et décembre 2008. L’accusation s’appuie sur plusieurs écoutes téléphoniques. Il est mis en cause lors d'une écoute entre les complices de l’évasion de Ferrara, l’un d'eux ayant dit: "on passera par le baveux pour faire passer le feu vert au petit" (surnom de Ferrara). Son nom est prononcé dans une autre écoute, lorsque l’un des membres du commando cherchait un médecin pour soigner un blessé suite à l’opération : "Il a un médecin Achoui?"[8]

Il est condamné dans la nuit du 14 au 15 décembre à une peine de 7 ans de prison[9]. Son placement en détention a été ordonné. Ses avocats ont annoncé qu'ils allaient faire appel[10],[11]. après un premier renvoi du verdict, la semaine précédente, concernant sa demande de libération formulée par ses avocats. Me Karim Achoui est libéré sous caution le 4 février 2009. La caution de 50 000 euros est versée dans la journée par Rachid Nekkaz, ex candidat aux élections présidentielles et Jean-Bruno Roumégoux, président de la Coordination Nationale des Prisonniers sans preuves. Karim Achoui est libéré dans la soirée de la Maison d'Arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine).

La tentative d'assassinat de Me Achoui

Il a été blessé par quatre tirs par balle le vendredi 22 juin 2007 en sortant de son cabinet parisien. Il s'en est sorti sans séquelle après une hospitalisation d'une quinzaine de jours à l'hôpital européen Georges-Pompidou. Il a repris ses plaidoiries dès le 1er août 2008.

La tentative d'infiltration

Peu de temps avant son agression, Me Achoui aurait, selon lui, fait part au bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris d'une tentative d'infiltration de son cabinet par la police expliquant : « Le 4 juin j'ai été informé que l'une de mes secrétaires renseignait un service de police. J'ai informé le bâtonnier et licencié la secrétaire. Je suis persuadé que l'attentat contre moi est lié à cette infiltration ». L'instruction serait actuellement en cours[12].

L'enquête

Dans l'affaire de son agression, quatre personnes ont été interpelées, dont R. T.[note 1] qui s'avère être un indicateur de la police. Il était inscrit, entre novembre 2006 et le 20 octobre 2007, au bureau central des sources du SIAT (service interministériel d'assistance technique). Ce service, créé en 2004, est chargé de la formation des agents infiltrés dans les réseaux du crime organisé. Leurs indicateurs sont inscrits sur une liste. Il a été renvoyé en raison de sa dangerosité et de son inefficacité[13]. Ce dernier a été reconnu par Me Achoui comme étant le tireur. Les trois autres hommes sont N. K., J. H. et B. B.[note 1]. Tous trois sont considérés comme appartenant au grand banditisme et comme n'ayant eu qu'un rôle d'intermédiaire[14].

Un complot ?

Me Achoui attribue cette tentative à des policiers corrompus de la BRB qui souhaiteraient lui faire payer ses succès de prétoire et le fait d'avoir fait échouer plusieurs enquêtes[15]. L'enquête a révélé que R. T.[note 1] avait eu des contacts téléphoniques avec l'officier de police qui l'employait comme indicateur, la veille et le jour de l'attaque, ce que Me Achoui considère comme un élément de preuve du complot policier.

En septembre 2008, dans un second livre intitulé Un avocat à abattre (voir infra) (son précédent ouvrage, L'Avocat du milieu (voir infra), ayant été publié en mars 2008), Karim Achoui écrit à ce sujet : « Une frange de la police, plus particulièrement versaillaise, a trempé jusqu’au cou dans mon affaire », avant de citer le nom d'un commissaire d'une brigade de la police judiciaire de Versailles. Ce dernier a réclamé l'interdiction de l'ouvrage, mais le juge ne l'a pas fait en raison de deux vices de forme.

Cependant, à la demande du syndicat policier Synergie[16],[17], la Ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a déposé plainte contre Me Achoui pour « diffamation envers la police nationale ». Cette plainte, déposée en vertu de l'article 48 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, vise plus particulièrement une interview de l'intéressé parue dans France Soir le 10 septembre 2008 et dans laquelle il donne le nom du commissaire[18].

De son côté, le commissaire a également déposé une dizaine de plaintes en diffamation (actuellement en cours) contre le livre de Karim Achoui et tous les médias qui ont repris les accusations portées par cet ancien avocat à son encontre.[réf. nécessaire]

Ouvrages de Karim Achoui

  • Homosexuels, quels sont vos droits ? Le premier guide juridique et pratique, avec Jean-Marc Florand, LGDJ, Paris, 1993, 118 p. (ISBN 2-275-00474-2) (OCLC 123246762) 
  • L'Avocat du milieu, éd. Privé, Paris, 13 mars 2008 (ISBN 2350760790).
    Le surnom d'« avocat du milieu » lui a été donné en raison de ses supposées liens avec le milieu du crime.
     
  • Un avocat à abattre, Le Cherche Midi, coll. « Document », Paris, 19 septembre 2008, 14×22 cm (ISBN 2749112982).
    Livre faisant suite à sa tentative d'assassinat.
     
  • Numéro écrou 31208, Le Cherche Midi, coll. « Document », Paris, 20 mai 2009 (ISBN 978-2-7491-1514-6).
    Le journal de son incarcération.
     

Notes et références

Note
  1. a , b  et c L'enquête étant toujours en cours, seules les initiales des noms des personnes sont indiquées.
Références
  1. Bio, sur Le Blog officiel de Maître Karim Achoui.
  2. a  et b « Les dossiers noirs de l’avocat du milieu, Me Karim Achoui », sur parismatch.com, 6 août 2007.
  3. Christophe Cornevin, « Le caïd de la région parisienne rejoint son père en prison », 5 décembre 2007.
  4. « La vente de la garde-robe de Mitterrand atteint près de 150.000 euros », AFP, 29 janvier 2008.
  5. Les liaisons dangereuses de Maître Karim Achoui[1]
  6. Affaire blanchiment d'argent[2]
  7. Condamnation définitive pour usage de faux, AFP[3]
  8. Evasion de Ferrara: l'avocat Karim Achoui en vedette des débats lundi au procès [4]
  9. Patricia Tourancheau, « Affaire Achoui : les étranges coups de fil d’un indicateur », dans Libération, 21 juin 2008.
  10. « Ferrara condamné à 17 ans, Me Achoui à 7 ans », sur leparisien.fr, 14 décembre 2008.
  11. « «Un verdict scandaleux» pour l'avocat d'Achoui », sur leparisien.fr, 15 décembre 2008.
  12. « Karim Achoui soupçonne la police », dans L'Express, 5 juillet 2007.
  13. Alexandra Guillet, « Affaire Achoui : Le tireur était un "indic" », sur lci.fr, 24 avril 2008.
  14. Ségolène de Larquier, « Agression de l'avocat Achoui : quatre personnes mises en examen », sur lepoint.fr, 21 avril 2008.
  15. Gérard Davet et Piotr Smolar, « Me Achoui contre la police », dans Le Monde, 6 juillet 2007 [texte intégral] .
  16. « Un policier mis en cause : Alliot-Marie porte plainte pour diffamation contre Me Achoui », sur NouvelObs.com, 23 septembre 2008.
  17. « Un syndicat de police demande des "poursuites" contre Me Achaoui », AFP, 18 septembre 1008, reproduit sur le site de Synergie.
  18. « Plainte de Michèle Alliot-Marie contre l'avocat Karim Achoui », AFP via Google Actualités, 22 septembre 2008.

Pour en savoir plus

Articles connexes

Liens externes

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