- Marie Duhem
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Marie Duhem Portrait de Marie Duhem (1871-1918) par Henri Martin (1860-1943) vers 1900Naissance 18 mars 1871
GuempsDécès 9 juillet 1918 (à 47 ans)
DouaiNationalité Française Profession Peintre Distinctions Médaillée à l’Exposition Universelle de 1900 Marie Duhem, née à Guemps le 18 mars 1871 et morte à Douai le 9 juillet 1918, est une artiste peintre française.
Sommaire
Biographie
Fille de bourgeois aisés qui dirigeaient une manufacture de dentelle, Marie Duhem (de son nom de jeune fille Marie Sergent) naquit à Guemps (dans le Pas-de-Calais) le 18 mars 1871. Dès son enfance elle se familiarisa, dans les ateliers paternels, au travail des dessinateurs, cherchant sans cesse à créer de nouveaux modèles. Elle fut l'élève d'Adrien Demont, époux de l’artiste peintre Virginie Demont-Breton. C’est dans leur atelier de Wissant qu’elle rencontra, en 1889, Henri Duhem, de 11 ans son aîné, avocat passionné de peinture. Henri et Marie se marièrent l’année suivante : dès lors, ils formèrent un couple très uni, travaillant côte à côte. Ils habitaient une belle demeure à Douai – un ancien béguinage – où des meubles polis par les ans s’harmonisaient avec leurs propres tableaux et leur somptueuse collection d'impressionnistes et de post-impressionnistes (léguée par leur fille adoptive Nelly Sergent-Duhem au Musée Marmottan de Paris en 1985). Ils aimaient à y recevoir leurs amis, tels Camille Pissarro, Henri-Eugène Le Sidaner ou Auguste Rodin, dont ils possédaient une des plus belle fonte de l’Eve qui décorait leur jardin. L’été, ils habitaient Camiers, dans le boulonnais, où ils venaient peindre sur les dunes et les coteaux de l’Artois.
Durant la Première Guerre mondiale le couple perdit leur fils unique, Rémy Duhem (1891-1915), jeune peintre à l'avenir prometteur, qui fut tué à l’assaut des Éparges, le 20 juin 1915. Marie Duhem fut très affectée par la mort prématurée de son fils ; elle succomba d’une tumeur, dans la maison familiale de Douai, le 9 juillet 1918, à l’âge de 47 ans. Henri Duhem évoqua le souvenir de son fils et de sa femme dans un vibrant récit intitulé « La mort du foyer » (éd. Figuière, 1922). Il demanda, en outre, au grand critique d’art Camille Mauclair de rendre hommage aux deux artistes défunts, ce qu’il fit dans un ouvrage complet, à l’iconographie très documentée, intitulé « Marie Duhem, Rémy Duhem : hommage », paru aux éditions Jacomet en 1924.
Son œuvre
On retrouve dans la peinture de Marie Duhem – paysage campagnards, natures mortes ou sujets religieux – l’atmosphère sobre et de recueillement caractérisant l’œuvre de son mari. Néanmoins, certaines de ses œuvres, tel le Jardin à la campagne (huile sur toile conservée au Musée du Touquet) – celui de sa maison à Camiers – témoignent, par leur facture néo-impressionniste et intimiste, de l’influence de Henri-Eugène Le Sidaner.
Marie Duhem fut distinguée à l’exposition universelle de 1900 ; une exposition personnelle lui fut consacrée en 1906, à Paris, à la galerie Georges Petit : cette même année, l’Etat français acquit une huile sur toile intitulée Renoncules blanches pour le Musée du Luxembourg. Cette œuvre fut attribuée par le Musée du Louvre au Musée d’Orsay en 1977 : elle s’y trouve toujours conservée avec un autre tableau de fleurs, de Marie, intitulé Reines Marguerittes dans un vase.
Les peintures, les pastels et les dessins de Marie Duhem peuvent se comparer sans démériter aux jardins ensoleillés et aux natures mortes florales d’Eva Gonzalès, Berthe Morisot ou de Victoria Dubourg.
Quelques-unes de ses œuvres en collections publiques
- Reines marguerites dans un vase, début du XXe siècle, huile sur toile, Musée d’Orsay.
- Renoncules blanches, 1906, huile sur toile, Musée d’Orsay.
- Jeune femme et son chien, fin du XIXe siècle, huile sur toile, Musée Marmottan de Paris.
- Jardin à la campagne, fin du XIXe siècle, huile sur toile, Musée du Touquet.
- Enfants jouant devant une chaumière , fin du XIXe siècle, huile sur toile, Musée Benoît-De-Puydt de Bailleul.
- Les Communiantes, fin du XIXe siècle, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Cambrai.
- Âne au pré, fin du XIXe siècle, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Valenciennes.
Bibliographie sommaire
- Henri Duhem, La mort du foyer, aux éditions Figuière, 1922.
- Camille Mauclair, Marie Duhem, Rémy Duhem, aux éditions Jacomet, 1924.
- Henri Duhem, Eve ou l'épicier, aux éditions de la Flandre, 1935.
- Marianne Delafond, La Donation Duhem ; Musee Marmottan ; Paris, aux éditions du Musée Marmottan de Paris, 1987.
- Collectif, Les peintres et le Pas-de-Calais, aux éditions Sogemo, 1995.
- Collectif, 60 figures douaisiennes du XXe siècle, aux éditions des Archives communales de Douai, 2006.
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