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Marcel Bleustein-Blanchet
Marcel Bleustein, né le 21 août 1906 à Enghien-les-Bains et mort le 11 avril 1996 à Paris, fut un publicitaire français connu notamment pour avoir créé le groupe Publicis.
Sommaire
Les débuts
Autodidacte, il vendait des meubles sur le boulevard Barbès dès l'âge de 14 ans. Il se lance rapidement dans la publicité (la « réclame » de l'époque) pour fonder Publicis en 1926 dans un petit appartement du Faubourg-Montmartre situé au-dessus d'une boucherie. Il compose le nom de son agence à partir du mot « Publicité » et du dernier chiffre de sa date de naissance, le six. Son père disait « tu vas aller vendre du vent ». Talentueux, il imagine de nombreux slogans dont on voit encore parfois les traces encore aujourd'hui, comme « Dubo, Dubon, Dubonnet » ou « Du pain, du vin, du Boursin ».
Un pionnier de la radio
En 1935, Marcel Bleustein achète la station de radio privée Radio LL qu'il rebaptise Radio Cité. Il introduit en France le premier journal parlé et permet à Édith Piaf, amenée par Jacques Canetti, alors directeur artistique de la station, de chanter à la radio pour la première fois de sa carrière. C'est aussi l'homme qui inventa les slogans chantés pour la radio. La station confère à Marcel Bleustein un pouvoir considérable et lui permet d'accéder aux plus hautes personnalités de l'État qui saisissent enfin l'importance du médium radiophonique. Lors de l'annexion de l'Autriche par Hitler, le président du Conseil Léon Blum est réveillé en pleine nuit et conduit à Radio Cité pour y effectuer le premier commentaire d'actualité à chaud et en direct de l'histoire de la radio française.
Pendant la guerre
En 1939, la guerre déclarée, Marcel Bleustein épouse Sophie Vaillant, petite-fille d'Édouard Vaillant. Ils auront trois enfants, Marie-Françoise, décédée en 1968 dans un accident de voiture, Elisabeth, épouse de Robert Badinter et Michèle.
Mobilisé comme pilote d'avion, il participe ensuite à la Résistance sous le pseudonyme de Blanchet. À l'arrivée des Allemands à Paris en juin 1940, il perd Publicis et Radio Cité, déclarées « entreprises juives » par les autorités d'occupation. Sa tête est mise à prix et il prend le nom de Blanchet au cours de son engagement dans la Résistance, qui lui vaudra la Croix de guerre 1939-1945 et le grade de chevalier de la Légion d'honneur. Il sera élevé au grade de commandeur par le général Corniglion-Molinier puis à celui de grand officier par François Mitterrand.
La guerre terminée, Marcel Bleustein-Blanchet (il conserve Blanchet pour des raisons administratives), retrouve Publicis et prend lui-même le téléphone pour appeler ses anciens clients et en prospecter de nouveaux. Tous l'assurent de leur soutien et promettent de revenir « dès qu'ils auront quelque chose à vendre ». Marcel les convainc de communiquer dès lors pour ne pas courir le risque de voir leur concurrents prendre leur place dans le cœur du consommateur. À force de détermination, Bleustein-Blanchet développe rapidement le groupe pour en faire bientôt le numéro un français, puis européen.
Une réputation internationale
En 1956, le New York Times lui consacre un grand article lors de la première implantation de Publicis aux États-Unis. Après sa rencontre avec George Gallup, inventeur des sondages, qu'il a connu avant la guerre à New York, il introduit les enquêtes d'opinion en France et crée à Publicis un département de recherche fondé sur des méthodes américaines révolutionnaires. Grâce à lui, la publicité devient une profession sérieuse et respectée. Il est aussi le premier à lancer en France le concept des drugstores à l'américaine en 1957, dont subsiste le drugstore Publicis sur les Champs-Élysées à Paris. À partir des années 1970, Publicis devient international puis mondial pour devenir, sous l'impulsion de Maurice Lévy, successeur de Marcel Bleustein-Blanchet depuis 1987, le quatrième groupe mondial de communication.
Son œuvre se perpétue également à travers la fondation Bleustein-Blanchet pour la vocation (créée en 1960 sous le nom de Fondation de la Vocation) qui chaque année décerne des bourses à des jeunes gens.
Une émission, La traversée du siècle, tournée en 1988, a été diffusée sur la chaîne TF1 à sa mort, en 1996. Elle est constituée de reportages sur le publicitaire et d'entretiens menés par le journaliste Daniel Schneidermann. Auteur de plusieurs livres, dont Sur Mon Antenne, La Rage de Convaincre, Mémoires d'un Lion et La Nostalgie du futur, Marcel Bleustein-Blanchet a été l'invité de nombreuses autres émissions, tant à la radio qu'à la télévision, notamment dans Bouillon de culture de Bernard Pivot et Le Grand Échiquier de Jacques Chancel.
Le 10 janvier 2008, près de 12 ans après sa disparition, l'American Advertising Federation (AAF) a annoncé l'entrée de Marcel Bleustein-Blanchet au Advertising Hall of Fame. Bleustein-Blanchet est le premier publicitaire non américain a y être admis aux cotés de légendes de la publicité telles que Leo Burnett, Raymond Rubicam, William Burnbach et George Gallup.
Œuvres
- Sur mon antenne, éd. Défense de la France, 1948
- La rage de convaincre, Robert Laffont, 1970
- La Nostalgie du futur, Robert Laffont, 1976
- Mémoires d'un lion, Perrin, 1988
- Les mots de ma vie, Robert Laffont, 1990
- La traversée du siècle (avec Jean Mauduit), Robert Laffont, 1994
Bibliographie
- Collectif, Who's who à Publicis, dictionnaire biographique, éd. Publicis, 1963
- Marcel Germon, Marcel Bleustein Blanchet, Monsieur Publicité, éditions Jacques Grancher, 1990
- Pierre Bruneau, Magiciens de la Publicité, Gallimard, 1956
- Philippe Lorin, Cinq géants de la publicité, éd. Assouline, 1991
Filmographie
- Monsieur Pub, par Mille Olivier, TV5, 2009.
Liens externes
- Histoire de Publicis sur le site de Publicis
- La fondation Bleustein-Blanchet pour la vocation
- Biographie de Marcel Bleustein-Blanchet sur le site du Musée de la publicité
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