- Marcel Jeulin
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Marcel JEULIN (1921-1944) est un résistant français de la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
Antécédents
Né à La Trimouille, Vienne le 3 février 1921, orphelin à l’âge de 9 ans, il est recueilli par sa nourrice et, après le certificat d’études, apprend le métier de forgeron à Saint-Cyr-sur-Loire.
Après avoir travaillé à Versailles et Colombes, il devient ouvrier à la SNCF et s'engage le 7 octobre 1939 à l’Intendance Militaire de Tours en devançant l’appel. Affecté au 49e Bataillon de Chars, il participe à la campagne de France au cours de laquelle il est blessé à l'ennemi le 25 mai 1940.Peu après, il est nommé caporal.
Décoré de la Croix de Guerre et démobilisé le 27 juillet 1940, il rentre en Indre-et-Loire.
Entrée dans la Résistance
Il entre spontanément dans la résistance active et organise un groupe avec quelques camarades sans aucun contact extérieur.
Jeulin rejoint l'atelier des forges des Chemins de fer en mars 1941. Il fait sauter un train d’essence allemand à Saint-Pierre-des-Corps et abat une sentinelle allemande Rue du Sanitas à Tours. Dénoncé à la Gestapo par Métaireau, qui avait été interné à Compiègne comme communiste, il est arrêté le 16 septembre 1942 par Georg Brückle et torturé par la redoutable Clara Knecht.
Une évasion habile
En prison, Jeulin apprend l'allemand et prépare son évasion. Il fait la connaissance de Paul Jourdain alias Pierre Joubert, 34 ans, arrêté le 2 octobre 1943. Ce dernier, également dénoncé, a été torturé par Brückle et revient à peine de l’hôpital.
Épicier à Tours et carbonisateur pour l’Indre-et-Loire, il est un des dirigeants du Groupe Rabelais dont le fondateur est Alfred Bernard alias Oncle Fred, 44 ans, ancien communiste passé à la SFIO avant guerre.
Ce groupe de résistance, fort de 300 membres en septembre 1943, fait partie du réseau militaire d’action de la zone nord, Région « M » (Normandie, Bretagne, Anjou, Touraine, 14 départements) du BOA « bureau des opérations aériennes », dont Jean-François Clouet des Pesruches alias Galilée, 26 ans, est le délégué militaire régional.
« Jeulin, qui sort et rentre dans sa cellule comme il le souhaite grâce aux clefs qu’il s’est forgées, et se déplace officiellement deux heures par matinée parce qu’il s’est porté volontaire pour la corvée de balayage des couloirs, s'est procuré des vêtements civils. Il se met en tête de s’évader avec Jourdain, enfermé dans une cellule de l’étage inférieur, avec qui il communique grâce à un tuyau d’évacuation. Il lui demande de se faire parvenir une serviette, des lunettes à grosses montures d’écaille, un manteau élégant et un chapeau.
Et, le 23 décembre 1943, Jeulin, qui a reproduit les clefs de la cellule de Jourdain, le sort de sa cellule et le conduit, balai à la main, vers la sortie : c’est un homme de service qui pilote avec déférence un avocat à travers les méandres de la prison. Parvenus au guichet d’entrée, l’avocat, sur la demande de son escorteur, produit ses papiers d’autorisation de visite au préposé qui vient juste de prendre sa faction. La relève est ponctuelle, l’homme n’a donc pas vu l’avocat pénétrer dans la prison. Jeulin et Jourdain se prodiguent d’aimables salutations tandis que la grande porte s’entrebâille. Avant que le garde n’ait le temps de le repousser, Jeulin s’est faufilé derrière le faux avocat et s’enfonce dans la rue passante. Quelques coups de feu trop tardifs. Les deux hommes sont loin. » (Extrait de Brigitte Friang : Regarde-toi qui meurs, 1970).
Le sacrifice d'un combattant de l'ombre
Leur tête est mise à prix. Jeulin vit désormais à Paris, il devient garde du corps de Clouet des Pesruches. Il lui sauve la vie en abattant avec son revolver deux policiers allemands venus l’interpeller dans un café proche de la place de l’Etoile.
Le 21 mars 1944, la secrétaire de Clouet, Elisabeth Friang dite Brigitte alias Galilée 2, 20 ans, est arrêtée après avoir reçu une balle et transférée à l’Hôpital de La Pitié, dans le pavillon Charles-Quentin réquisitionné par l’armée allemande. Jeulin est chargé de l’opération de sauvetage. Le 10 avril au soir, l’attaque échoue, la garde ayant été renforcée dans l’après-midi. Le 11, alors que Jeulin prépare un second coup de main, Brigitte est transférée à la prison de Fresnes. Poursuivi, Jeulin réussit à s’échapper à ceux qui voulaient l’arrêter dans les couloirs du métro en abattant un policier des RG.
Mais, le lendemain, il est arrêté, porteur de mitraillettes et de grenades, par la police française, et conduit à la Préfecture de police de Paris, quai de Gesvres. Il fait prévenir Clouet, reçoit une corde grâce à des complicités, et s’évade du 2e étage, contraint de plonger dans la Seine pour échapper aux balles.
Le 19 mai vers minuit, Jourdain se suicide en se jetant du 4e étage d’un hôtel près de la Porte Dorée, rue Pergolèse, alors que la Milice l’attendait à sa porte. Interrogée, sa compagne donne l’adresse de Bernard, non loin de là, au 93 de l’avenue du Général Bizot. Il est hébergé avec Jeulin chez l’épouse du Secrétaire d’Etat au ravitaillement, François Chasseigne.
Le 20 mai à 6h00, Bernard et Jeulin sont attaqués par la Gestapo. Jeulin abat un inspecteur allemand. En voulant couvrir la fuite d'Oncle Fred, il est abattu sur les toits de l’immeuble d’une balle en pleine tête. Bernard est arrêté et mourra sous la torture en juillet 1944.
Marcel Jeulin a été créé Compagnon de la Libération par décret du 7 juillet 1945.
Source externe
Catégories :- Naissance en 1921
- Décès en 1944
- Résistant français
- Compagnon de la Libération
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